f i v e
-Vous travaillerez à deux, évidemment je choisis les groupes et vous serez dans l'impossibilité de changer de partenaire.
Je regardais la chaise vide à côté de moi. Comme à chaque fois, j'allais me retrouver avec quelqu'un que je n'aimais pas. J'attendais mon nom jusqu'au verdict.
-Iseul et Yoongi.
Évidemment, j'aurais préféré ne pas l'entendre. Fait chier, pourquoi c'est toujours moi ? Honnêtement je m'en doutais, je ne sais pourquoi mais les profs adoraient faire les mauvais choix en matière de travaux de groupe et celui-là était une excellente opportunité pour ma professeure d'histoire.
Je l'avais senti cette odeur de merde, et effectivement, il venait de s'asseoir à mes côtés, tout s'expliquait.
-J'ai bien envie de taper un scandale comme ça on se fait virer du cours et on peut aller dans les toilettes mais je doute que tu ne te laisse faire.
Quelle belle façon de commencer la journée.
-Répondre n'est pas qu'une option tu sais.
-Ma main sur ta joue non plus.
-Tu es d'attaque aujourd'hui, ça me plaît.
Il avait un sourire pervers collé aux lèvres et me fixait intensément, c'est quoi son problème ?
-Tu me gave, il est huit heures du matin alors s'il te plaît soit gentil et ferme là.
-Pourquoi tu ne veux pas qu'on soit sex-friends tous les deux ?
Il avait parlé trop fort, et évidemment, les trois quarts de la classe s'était tu et retourné. J'entendais des rires par ci par là, l'humiliation.
-Au fond, un problème ? demandait la prof.
-Non aucun Mada-
-Oui, coupait Yoongi, est-ce que le déléguée peut m'accompagner à l'infirmerie ? Je ne me sens pas très bien ce matin.
-Bien sûr, faites vite.
Ils sont tous aussi naïf ? Je le regardais se lever, il semblait attendre quelqu'un jusqu'à ce que je réalise un certain détail.
-C'est toi la déléguée Iseul, tu dois venir avec moi.
Le mentholé se contentait d'afficher un sourire fier, ne dit rien de plus et se dirigeait vers la porte, je n'avais pas d'autres choix que de le suivre.
Je gardais mes distances et restais bien derrière lui, on ne sait jamais. Comme je regardais mes pieds, je n'avais pas remarqué qu'il s'était arrêté et m'étais cogné contre lui.
-Tu ne peux pas faire attention ? Ou mieux, tu ne peux pas simplement appendre à marcher comme tout le monde ?
Je rugissais pendant qu'il se marrait.
-Donc je répète ma question, pourquoi tu veux pas coucher avec mo-
-Boucle-là.
-Mais aller quoi ! Dis oui !
-En plus d'être con t'es lourd.
Il posait un doigt sur ma lèvre inférieur et me regardait dans le blanc des yeux.
-Je suis sûre que tu m'aimes bien en réalité, en tout cas de mon côté...
Il se rapprochait de mon oreille et y murmurait quelque chose.
-T'es bandante.
Je reculais soudainement et dégageais sa main.
-La moitié des filles du lycée sont à tes pieds, vas les voir et arrête de me faire chier.
-La moitié seulement ?
Il ricanait avant de reprendre.
-Pas que la moitié non, la totalité, sauf toi Iseul, sauf toi.
-En effet, c'est une assez bonne raison pour que tu dégages d'ici maintenant non ?
-Je suis censé être malade, et toi, tu dois venir avec moi à l'infirmerie.
Il recommençait à marcher et je finissais par le suivre d'un pas lourd et traînant.
Quelques instants plus tard, il toquait à la grande porte blanche et l'infirmière nous fit entrer tous les deux. Depuis quand elle est là quand on a besoin d'elle ? Et depuis quand l'accompagnateur rentre aussi ? Le lycée entier s'est ligué contre moi aujourd'hui.
Yoongi inventait rapidement un motif pour justifier sa présence pendant que je m'asseyais sur la chaise à côté de la porte histoire de pouvoir sortir le plus rapidement possible. L'infirmière sortait un médicament sous forme de sirot et lui donnait deux cuillères qu'il bu en grimaçant. Pendant qu'elle écrivait quelque chose, elle posait toutes sortes de questions.
-C'est ta petite amie qui t'accompagne ? Comme c'est mignon.
J'étais à deux doigts de degueuler en entendant sa voix mielleuse.
-Non pas vraiment, pas encore, rectifiait le coloré d'une voix basse.
Elle souriait avant de lui tendre un papier et de nous inviter à retourner en classe, je fus la première à sortir de cette maudite pièce.
-J'espère que ce petit tour à l'infirmerie t'as fait réfléchir.
Je le giflerai un de ces jours.
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