Chapitre 5 - Dispute
Le soleil se lève sur Londres. Les vieilles bâtisses sont couvertes de neige, et dans le charmant Square Grimmaurd, des enfants jouent, ou bien tendent la langue, pour essayer d'attraper les derniers flocons tombant du ciel.
Alya, derrière la vitre, les observe courir, tous emmitouflés dans leurs écharpes. Elle s'est installée près du feu, donnant par petites gorgées du chocolat chaud à Charlie.
Celui-ci ouvre de grands yeux sur l'extérieur. Le ballet des boules de neige le fascine.
Trop effrayée à l'idée de le laisser sortir, Alya sort sa baguette et en fait jaillir une pluie de flocons.
Alors que le visage du petit garçon s'éclaire d'un vaste sourire, Sirius entre dans la pièce.
"-Coucou, Sirius, le salue Alya.
-Toujours aussi lève tôt, à ce que je vois…
-Eh oui, même 15 ans après, je suis restée la même !"
Sirius se servit un café bien noir, avant de s'installer près de celle qu'il considérait comme sa petite sœur. Sur les genoux de celle-ci, Charlie s'amusait avec la neige à laquelle lui aussi avait finalement eu droit.
"Salut bonhomme. Charlie, c'est ça ?"
Celui-ci, relevant la tête, s'aperçut finalement de la présence de quelqu'un d'autre, et se serra fort à sa mère.
"-Il est timide, ce n'est rien. Il apprendra vite à t'aimer.
-Ok, pas de soucis, Charlie. On va vite devenir meilleurs amis tous les deux !"
Le garçonnet esquissa un sourire timide.
"Tu sais, cette neige, c'est moi qui ai appris à ta mère à la créer. C'était il y a presque 20 ans. Elle pleurait parce qu'elle ne pouvait pas faire de bonhomme de neige, alors je lui ai tout appris. Sur cette place, juste là. Tu t'en souviens toujours, ajouta-t-il en se retournant vers la sorcière. Ça me fait plaisir."
Celle-ci lui offrit un petit sourire nostalgique et appuya sa tête contre l'épaule de son ami.
"Alya." reprit Sirius. "Je sais qu'hier tu m'as évité, mais je ne vais pas m'arrêter d'insister. Je veux que tu me dises ce qu'il s'est passé. TOUT ce qu'il s'est passé. Depuis le 12 juillet 1981 jusqu'à aujourd'hui."
En entendant la date, elle frissonna et un voile passa sur son visage. Elle détourna son regard, mais Sirius n'abandonna pas.
"Tu ne vas pas m'échapper indéfiniment. Alya, tu n'as peut-être pas envie d'en parler, mais moi ça fait 14 ans que je pense à toi, que je me dis que j'ai tout raté, que j'aurais pu te sauver, et que je m'attache à l'espoir que tu sois en vie. Le lendemain, je suis retourné chez toi. Tout était figé, comme si le temps s'était arrêté. Tout était mort, en fait. Mais tu sais ce qui m'a indiquée que tu étais en vie ? C'est tous les objets qui avaient disparu. Ces objets dont tu ne te serais pas séparée. Ils avaient disparu, et toi avec. Personne n'a jamais cherché à savoir combien de corps avaient été retrouvés dans la maison. Mais j'étais persuadé qu'il en manquait un. Cette poupée, avec sa robe rouge, elle avait disparu. Le cadre, avec notre photo, il avait disparu aussi. Mais il n'y avait pas que ça. Ton petit sac à dos à fleurs. Et puis il y avait Fabius, aussi. Personne ne l'a jamais retrouvé et personne ne s'est jamais posé de questions sur lui. Mais moi j'avais bien remarqué que son jouet avait disparu. Ton chaton, 3 mois à peine, dis moi que tu te souviens de lui ? Qu'est-ce qu'il est devenu ? Et toi alors, dis-moi ? Tu étais où, pendant tout ce temps ?"
Pendant la tirade de Sirius, les yeux d'Alya s'étaient remplis de larmes et elle s'était écartée. Elle ouvrit la bouche pour parler mais seul un hoquet s'en échappa.
"Je ne peux pas, Sirius, sanglota-t-elle. Je suis désolée, je ne peux pas…"
Ce dernier porta un regard déçu sur la jeune femme alors que Remus entrait dans la cuisine.
"-Alya ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
-Rien, rien, merci Remus… Je vais juste aller coucher Charlie, il a un peu de température…"
L'homme jeta un regard inquisiteur à son ami bouclé alors qu'elle sortait, Charlie étonné dans les bras. Sirius avait croisé les bras en secouant la tête.
"Qu'est-ce que tu lui as encore dit ?"
Face au silence de son ami, il ajouta :
"-Sirius, tu vois bien que ça n'a pas été facile pour elle récemment. Moi aussi je me pose des questions, mais elle n'est pas prête à en parler.
-Parce que tu crois que pour moi, tout était tout rose ? explosa-t-il. Je l'ai perdue elle, puis James, et puis tant d'autres ! Combien de fois j'ai pensé à en finir, à Azkaban ? Et là, elle débarque comme une fleur, en s'attendant à ce qu'on ne pose pas de questions ? Mais moi je ne vais pas l'accepter, Remus, je ne l'accepterai pas !
-Sirius, calme-toi ! Je t'interdis de retourner la voir tant que tu n'acceptera pas qu'elle ne dise rien ! Elle se confiera à son rythme, mais ce n'est pas en la brusquant que ça va fonctionner !"
Sirius frappa du poing sur la table et, fulminant, sortit de la cuisine en claquant la porte.
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