Chapitre 4
Wendy
L'un des meilleurs avantages à travailler chez Vitale est que nous ne travaillons pas le mercredi. J'ai envoyé mon adresse à Jonah ce matin par message. Charles et lui seront là à 17h30 comme prévu. Je passe toute ma matinée à ranger mon appartement pour bien les accueillir. Charles à l'habitude que mon appart soit en bordel, mais Jonah non donc je ne veux pas qu'il le remarque. Je ne sais pas pourquoi je stresse. J'ai l'impression de présenter mon copain à mon père pour voir s'il l'accepte. Alors que Jonah et moi ne sommes pas ensemble, et Charles n'est pas mon père mais c'est comme s'il l'étais pour moi, et je veux qu'il valide Jonah.
Lorsqu'on sonne à ma porte, je sais déjà qu'il s'agit de Charles, il préfère arriver avec 5min d'avance, plutôt qu'une minute de retard. J'ouvre donc la porte, puis m'arrête net face à Jonah. Il porte une chemise verte forêt ouverte sur un t-shirt blanc et un jean noir. Ce style lui va super bien, je déteste le penser. C'est la première fois que je le vois hors du bureau, ce style doit être la manière dont il s'habille habituellement.
-Je suis en avance aujourd'hui Watson.
Un sourire malin s'est dessiné sur ses lèvres parce qu'il fait référence à hier matin.
-Je ne t'attendais pas avant 40, c'est dommage.
-Toujours aussi aimable. Tu me laisse entrer ou tu préfères qu'on reste plantés là, sur ton palier?
-Vas-y entre.
A peine a t-il mis un pied chez moi que son regard parcoure toute la pièce. Mon appartement n'est pas immense mais pas minuscule non plus. Les murs sont blancs, une grande bibliothèque prend tout un mur, il y une cuisine ouverte avec un îlot centrale en bois, un canapé gris, et tout le reste comme tout le monde.
Je lui dis de s'installer sur l'un des tabourets autours de l'îlot en bois en attendant mon oncle.
-Tu veux boire un truc? J'ai de la grenadine, du café ou du jus d'orange si tu préfères.
-Non merci, juste un verre d'eau s'il te plait.
Je le lui sers, puis vient m'asseoir en face de lui. Il me remercie et en bois quelques gorgées.
-Tu vis seule ?
-Oui. Tu as quelqu'un toi ?
-Non je vis seul aussi.
L'ambiance est bizarre, je ne sais pas quoi dire. Pourquoi Charles est en retard ? Nous sommes assis l'un en face de l'autre. C'est tellement gênant. Mon téléphone vibre sur la table, ce qui nous extirpa du silence. C'est mon oncle qui m'envoie un message disant qu'il sera en retard, car il doit terminer un dernier dossier.
-C'est Milo qui te demande un second rencard ? dit-il l'air de rien en prenant une gorgée de son eau.
-T'es encore là-dessus ?
-Jusqu'à ce que tu décides de me raconter ce qu'il s'est passé lundi soir.
-J'aimerais avoir ta version avant. Pour toi qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Il plongeât son regard dans le verre qu'il tient dans sa main. Il semble prendre le temp de bien réfléchir à la version qu'il va me donner avant de parler.
-Je suis tout ouïe.
-Selon moi, après que nous sommes parti du bureau. Tu as pris ta voiture pour aller boire un verre dans un café pour boire tranquille, et tu as croisé Milo par hasard. Vous avez parlé en tête à tête et je pari qu'il t'a bassiné avec des conversations bien ennuyantes comme le travail et ses animaux. Je suppose qu'il a trois chats d'ailleurs. Après tu lui as proposé de boire un dernier verre chez toi et vous avez couché ensemble sur ce canapé gris. A-t-il dit en pointant le fameux canapé du doigt. Mais le plus con dans l'histoire c'est que tu as enfin réalisé qu'en fait il est bien loin d'avoir la plus grande, c'est plutôt le contraire d'ailleurs et pour terminer en beauté il n'a pas pu réaliser ton fantasme, que j'attends toujours que tu me racontes également.
Je l'ai regardé raconter tout son récit farfelus. Je me mis légèrement à rire, car je suis un peu étonnée qu'il ait presque raison, ça s'est passé presque comme ça. A quelques détails près.
-Je ne sais vraiment pas quoi en penser de ton histoire.
-Ça ne s'est pas passé comme ça ?
-Non. Enfin si mais pas comme ça. me justifié-je.
-Alors dit moi. Cette fois c'est moi qui suis tout ouïe.
Je m'apprêtais à lui dire, mais Charles arrivât pile à ce moment-là. Je vois qu'il est déçu qu'il arrive à ce moment précis, alors que j'aurais dû lui raconter mon l'histoire. Dommage pour lui mais il devra attendre.
Charles est habitué je lui cris d'entrer et il ne se fait pas attendre. Jonah et moi nous levons pour l'accueillir. Charles me sourit en me prenant dans ses bras avant de me lâcher et de saluer mon collègue.
-Enchanté, tu dois être Jonah.
Ils se serrent la mains, en se souriant.
-Oui, vous vous êtes son oncle. Wendy m'a déjà parlé de vous.
-Tu peux m'appeler Charles.
Jonah lui hochât la tête. Moi je reste sans rien dire toujours outrée du fait qu'il m'ais appelé Wendy, c'est la première fois.
-Désolé d'arriver un peu en retard. Mais au moins j'ai pu vous imprimer des choses pour que vous soyez prêts avant de partir.
Nous nous dirigeons tous vers l'îlot centrale de la partie cuisine. Jonah s'installa à côté de moi, et Charles en face de moi, tout en nous donnant des documents.
-Vous devrez apprendre ces fiches pour vos rôles. Si ont vous demandes vos métiers vous ne pouvez pas dire que vous êtes des journalistes ça pourrait paraitre suspect et faire fuir Bonnie and Clyde. Alors on vous a attribué un autre métier.
Jonah et moi lisons attentivement nos documents.
-Je vais devoir me faire passer pour une agent immobilière? dis-je outrée de l'absurdité de la situation.
-Et moi pour un prof de français ? lui aussi semble mitigé de son nouveau métier.
Nous levons la tête vers mon oncle. Ce dernier resta neutre.
-Ce sont des métiers communs, personne ne posera de question avec des métiers comme les vôtres.
-D'accord, ça nous convient. répondis Jonah l'air de rien.
Je pense qu'il veut gagner des points envers mon oncle, il a bien raison.
-Vous devrez faire semblait un maximum et analyser tout le monde sans exception. Je vous ai noté sur la fiche les problèmes que votre faux couple a.
Nous continuons de lire nos documents, et ce qu'on lis est bien pire que ce qu'on croit.
-Ah oui d'accord. dis Jonah les yeux toujours rivés sur son document, se retenant de rire.
-Donc nous avons des « problèmes au lit » supplément « problèmes de communication » ?
Je regrette déjà de partir avec Jonah, ça vas être horrible. Charles aurait pu seulement nous mettre « problèmes de communication » ça aurait suffi.
-Ne t'en fait pas Watson, ça arrive à tout les couples, on va surmonter cette épreuve.
Je vois très bien qu'il est hilare. C'est donc pour cela que je décide de l'attaquer de plus belle.
-On se demande qui fait mal son rôle au lit entre nous deux, Moreno.
-Surement pas moi.
-Ça ne peux pas être moi non plus vu que Milo en a pensé du bien de mes performances.
Je regrette tout de suite les mots qui m'ont échappé. J'ai osé dire ça devant mon oncle qui m'a élevé depuis mon enfance, quelle horreur. Il coupe le malaise :
-Wendy, n'en dis pas plus s'il te plait.
-Désolé.
-Il faudra arrêter avec vous appeler par vos nom de famille aussi. Vous devrez peut-être vous trouvez des surnoms affectueux et gênant à la fois, comme tout les couples, ça paraîtra déjà plus crédible.
-Tu as bien compris mon esquimaux ? dis-je en me tournant vers Jonah.
-Oui ma loutre.
-Non en fait lâchez l'affaire, vos prénoms suffiront.
Je dois avouer que là on a fait fort avec l'esquimaux et la loutre mais au moins mon oncle a abandonné l'idée et ça nous a permis de rire un peu pour décompresser. Je ne sais pas si je dois enterrer la hache de guerre avec Jonah ou non. La situation est étrange. Un jour il est gentil, et l'autre il redevient froid et distant. J'essayerais d'arranger les choses entre nous durant le séjour ça sera un de mes objectifs.
-Enfin bref, je vous ai aussi indiqué certaines informations que nous avons sur les fuyards. Bonnie est blonde avec les cheveux lisse. Clyde est brun lisse, et fait un peut près un mètre 75. Et bien sur Bonnie and Clyde ne sont pas leurs vraies prénoms, on ne connais juste pas les leurs. Il y a un homme qui s'appelle Louis avec eux, mais en ce qui le concerne nous ne savons pas s'il logera dans l'hôtel ou non. Le problème c'est qu'on n'a pas d'informations physique pour lui.
-Ça n'as pas l'air compliqué du tout. ironisa Jonah.
-Pour vous aider, il y aura un policier sous couverture également, il s'appelle Lenny. Il ne sera pas dans l'hôtel avec vous, mais logeras dans une petite maison vers la plage. Il rodera toujours autour de l'hôtel pour vérifier les entrées et sorties. Vous serez en contact avec lui durant le séjour. Il sera déjà sur place quand vous arriverais à Hawaï.
Jonah et moi hochons la tête sans conviction. Je pense que lui aussi commence à comprendre dans quoi est ce que nous nous engageons. Je commence déjà à regretter, mais je le fais seulement pour l'article et pour aider Charles.
-Normalement vous n'aurez pas besoin d'armes mais je pense qu'il vous en faudra au cas où. Vous ne pourrez pas en emporter dans l'avion, Lenny pourra s'en procurer avec sa licence avant votre arriver. Vous aurez un pistolet tazer, un pistolet calibre 9 avec quelques balles, mais j'espère que vous n'aurez pas à vous en servir ainsi que des menottes. Le jour du départ vous aurez seulement un spray au poivre chacun, qui devras toujours rester avec vous. Votre vol est dimanche à 6h et dureras 13h, ensuite un bus vous déposeras devant l'hôtel. Wendy, je t'enverrais toutes les infos sur la réservation demain.
Nous sommes mercredi, et nous partons dimanche, ça nous laisse peut de temp pour nous préparer. Jonah semble moins stressé que moi bien que Charles nous ais dit que nous aurons des armes.
-Nous analyserons tout le monde dès notre arrivée on vous le promet. dit-il d'un ton calme.
-J'espère qu'il ne vous arrivera rien... Bon je dois vous laisser.
Nous nous levons tous en rythme, Charles me sert contre lui, puis salue Jonah d'une poignée de main. Il ne prend pas le temp d'attendre que je l'accompagne jusqu'à la porte, qu'il commence déjà à partir de lui-même. Jonah se déplaca pour se mettre face à moi, debout dans mon appartement, avant de prendre la parole.
-Je prend conscience de ce qui nous attend là-bas.
-Oui moi aussi, j'angoisse un peu. lui répondis-je tout bas sans conviction.
-Ne t'inquiète pas nous aurons des moyens de défense à notre dispositions.
-Mais s'ils nous prennent par surprise et que nous ne les avons pas avec nous ?
-Je saurais te protéger.
Un léger silence s'est placé entre nous après ses derniers mots. Je n'ai pas le temp de lui répondre quoi que ce soit qu'il me dit au revoir, avant de se diriger vers la porte de lui-même.
Je suis restée planté ici, au milieu de mon appartement, les idées confuses qui m'envahissent. Ma respiration commençât à accélérer, je m'assoie donc sur le canapé, afin de reprendre ma respire le plus lentement possible. C'est la première fois depuis des années que je fais une crise d'angoisse. Je peine à respirer, je me recroqueville sur mon canapé. Des larmes commencent à perler sur mes joues. Je ne peux pas les retenir. Je repense à mon oncle. S'il m'arrive quelque chose de grave là-bas, si je meurs. Qu'est-ce qu'il fera ? On n'a plus personne dans notre famille donc s'il me perd il n'aura définitivement plus personne du même sang que lui. Je me souviens du jour de la perte de mes parents, il était avec moi lorsqu'on l'a appris. Nous avons pleuré, pas uniquement le jour de leur mort, mais aussi ceux qui ont suivis. Il m'arrivait de pleurer la nuit et je pense qu'il pleurait le soir lui aussi. J'avais 10 ans. C'était il y a 15 ans. Et Charles se sent toujours coupable de leur mort.
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