Le sang... Il s'échappait de mes oreilles. Je regardait plus attentivement. Ah non, pas de mon oreille, juste au dessus. Je touchais la plaie et sentis quelque chose de dur...

Je fouillais dans l'appartement, à la recherche d'un miroir ou d'un bout de miroir, au moins. Et je finis par trouver un demi-miroir dans un coin de la pièce.

J'avais de toutes petites cornes sur la tête. Et c'est ça qui me faisait saigner. 

-Elle sont jolies, tes cornes. J'en avais jamais vu des blanches, comme ça, moi.

Je me suis retournée. 

Il y avait une femme, qui ne semblait pas avoir plus de 18 ans. Elle avait des cheveux bruns, très courts, et des yeux qui me paraissaient marron. Elle portait un jean troué, un T-shirt blanc et des baskets. Elle me regardait comme si j'étais une bête curieuse.

-Qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ? 

-Mon nom d'emprunt est Marie.

-Je suppose que votre vrai nom me sera caché, je me trompe ?

-Difficile de faire plus perspicace que toi.

-Foutez-vous de ma gueule. Vous n'avez pas répondu à ma deuxième question.

-Je t'observe, voilà ce que je fais. Je t'ai vu tomber, il y a environ un quart d'heure. Tu es sûre que ça va ?

-Vous dîtes que vous n'avez jamais vu des cornes blanches comme les miennes.

-Ben oui, d'habitude, elles sont noires. Grises foncées dans le meilleur des cas. 

-Depuis quand vous me suivez ?

-Depuis environ... allez, je dirais 2-3 ans, si j'arrondis. Et ton frère aussi, je le suivait, jusqu'à ce que le mec de la société Cerbère "l'emprunte".

-Pourquoi "l'emprunte" ?

-Vu comme t'es partie, tu vas le retrouver en deux temps trois mouvements. Si tu as besoin, je pourrais t'aider. Je sais pas mal de chose sur ce "laboratoire", notamment où ils gardent les nouveaux. T'inquiète, je ne te demanderais rien en échange.

-Vraiment ? Ce n'est pas un piège, j'espère ?

-Je n'oserais pas piéger une furie comme toi, j'ai bien vu ce qui est arrivé à ceux qui t'embêtent, si je puis le dire ainsi.

J'inspirais profondément. Oui, je crois que je vais répondre oui. Je ne sais pas pourquoi mais je sens que je peux avoir confiance en cette femme. Ce doit être l'instinct.

-J'accepte votre aide. Mais j'ai une question.

-Je suis toute ouïe.

-Qu'est-ce-que je suis ?

-Si tu ne le sais pas, c'est à ton frère de te le dire.

Elle s'approcha de moi et me tendis la main. Je la serais aussitôt.