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Chapitre 31 - Cassiopée

J'étais en train de m'affairer près de l'entrée, m'occupant de rendre cette dernière étanche même s'il s'agissait-là d'un bien vaste mot pour qualifier la protection sommaire que j'essayais de nous offrir. Les moyens qui étaient à ma disposition étaient limités, et il était évident que si j'avais eu les outils adéquats, mais surtout du temps supplémentaire, mon ouvrage aurait été davantage qu'une pitoyable tentative, davantage qu'un barrage qui avait plus un effet placebo sur nos esprits qu'une réelle utilité. La porte avait retrouvé sa place, mais ça ne s'était pas fait sans difficultés. Ce n'était plus qu'une planche de bois gondolée qui portait désormais la trace du coup que je lui avais porté, heureusement, mon membre ne l'avait pas traversée et elle s'avérait encore utile. Je l'avais saisie, à mains nues parce qu'il n'y avait pas de gants et j'avais senti chacune des échardes qui s'était enfoncée dans mes paumes, chacun des morceaux presque décrochés qui avait égratigné ma peau. J'avais dû faire preuve d'une précaution toute particulière par crainte de voir la planche s'effriter entre mes doigts, ou pour ne pas prendre le risque d'abîmer un peu plus les charnières qui me permettraient de la remettre en place. J'étais cependant partagée entre mon envie irrépressible de faire les choses correctement, surtout à présent que ma vie n'était plus la seule que je tenais entre mes mains, et le temps qui me manquait, qui filait à une allure folle. Au loin, je ne voyais déjà plus les cieux, tout était sombre, tout revêtait des teintes monochromes, et je n'avais aucune idée de l'emplacement de l'astre solaire qui était caché derrière ces nuages opaques et menaçants. Quelques particules, échappées de ces nuages, s'infiltraient déjà dans la pièce où nous nous trouvions et je savais que, bientôt, nous serions complètement enveloppées dans cette tempête de cendres.

Je m'étais alors activée en espérant achever dans les plus brefs délais cette tâche qui n'était pas aisée. En plus de ne pas voir plus loin que le bout de mon nez dans cette pénombre, j'étais seule. La blonde qui était derrière moi s'avérait être inutile, son état ne lui permettant pas de m'aider, elle était simplement assise dans un coin, et en l'observant je ne pouvais m'empêcher de me demander de quelle manière elle était parvenue à survivre jusqu'à présent. Je me reculais de quelques pas au moment où la porte retrouvait sa place initiale, elle ne s'ouvrait pas complètement, mais cela était sans importance. Ce qui comptait, c'était qu'elle puisse être fermée et que l'ouverture lorsqu'elle était qu'elle ne l'était pas soit suffisante pour que nous puissions passer. J'en fis le test et les choses me semblaient être en ordre. J'avais dégagé l'espace au sol, balayant de mes pieds les objets qui pourraient gêner une ouverture immédiate de la porte parce que nous n'étions pas à l'abri de devoir opérer à une fuite rapide si nous étions prises de court par un danger quelconque. Cette pièce devait être notre refuge pour les jours à venir, pas notre prison et encore moins notre tombe, et c'était pour cette raison que je demandais à Zoey de m'envoyer le Scotch.

Je n'avais pas vu sa réaction, les traits de son visage étant cachés par l'obscurité, mais je supposais qu'elle était la même que la mienne la fois où mon père m'avait appris que cela faisait partie des choses indispensables et, en cet instant, je voulais bien le croire. Ses conseils m'avaient, une nouvelle fois, été précieux parce que, si je n'avais pas entendu sa voix résonner dans ma tête, je n'aurais jamais songé à en prendre à l'épicerie, nous condamnant sûrement en cette soirée. L'unique bruit qui perçait le silence était celui de l'adhésif que je déroulais. La blonde qui m'accompagnait restait muette, elle devait se reposer, sûrement épuisée de cette nuit, et moi, j'étais bien trop concentrée sur la tâche qui m'incubait pour prendre le risque d'échanger quelques mots avec elle, je devais garder ma concentration entière si je souhaitais rendre notre petite pièce sécurisée. Il n'y a pas de place pour les distractions. Je déposais à plusieurs reprises mon doigt sur la partie collante du Scotch, celui-ci avait pris la poussière, il collait moins qu'il ne l'aurait dû au bout de mon index, mais cela serait amplement pour les jours qui nous attendaient. Une dizaine de minutes plus tard, l'entièreté du cadre de la porte était recouvert de l'épais ruban marron qui comblait les failles laissées par la porte, qui ne laissait plus filtrer ne serait-ce qu'une once de lumière. En essayant d'observer le résultat que cela donnait, ce que je pouvais apercevoir ne faisait qu'aller dans le sens de ce que je savais déjà : cette défense était piètre, elle ne servait qu'à rassurer les esprits. Je ne l'avais de toutes manières pas mise en place pour éviter les intrus, même les Téras dont les neurones étaient bousillés pourraient passer au travers de cette porte, ce que je voulais, avant tout, c'était d'éviter que les résidus de cendres ne puissent s'infiltrer dans notre refuge, mais je ne saurais pas avant qu'il ne soit trop tard si cette idée sera celle qui nous sauvera ou celle qui nous tuera. Nous avions eu de la chance, de nous être levées avant que les nuages ne deviennent plus denses, plus meurtriers, avant qu'ils n'atteignent la ville. Je venais de faire preuve d'une imprudence qui m'aurait coûté cher à une époque et pourtant, je ne pouvais m'empêcher de songer que cette nuit avait été la plus paisible que j'ai connue depuis un moment. L'espace de quelques heures, d'une nuit, c'était comme si tous les dangers s'étaient effacés, m'avaient laissé ce repos que j'avais désespérément cherché.

Assez satisfaite de mon œuvre, je m'étais retournée vers le reste de la pièce, vers Zoey. L'endroit où nous nous étions réfugiées n'était pas très grand mais, en ces temps compliqués, cela était presque un luxe. Il s'agissait d'un ancien local avec, d'un côté, des étagères que nous avions relevées, les secousses avaient certainement dû les faire basculer, à moins qu'il ne s'agisse d'une personne qui serait passée avant nous. Seulement, cette idée, elle me semble incongrue, étrange, parce qu'avant de croiser le chemin de la blonde, cela faisait longtemps que je n'avais vu d'autres êtres humains en pleine possession de leurs esprits. Mes yeux avaient naturellement été attirés par la seule source de lumière, une lampe torche que Zoey tenait dans ses mains, qui n'éclairait presque que son visage. C'était la seule chose que je pouvais voir clairement, cet air sérieux, ces lèvres pincées, ces cernes sous ces yeux qui étaient en partie cachés par des mèches blondes recouvertes de poussière. Et, elle aussi, elle m'observait en cet instant. Je souffle au moment où nos yeux se croisent, et je fus celle qui détourna les yeux la première, rompant ce contact qui nous avait lié l'espace de quelques minutes. La pièce n'était pas bien grande et, malgré cette impression oppressante qui s'empara brutalement de moi, je n'avais pas d'autre choix que d'aller trouver une place à ses côtés. L'heure n'était pas non plus à la paresse, nous avions peut-être trouvé cet endroit, mais il me restait encore des choses à faire, et la première sur cette liste était de m'occuper de celle qui était blessée.

Elle ne l'avait pas évoquée depuis que nous avions quitté la cabane, mais il n'y avait qu'à lire les traits de son visage pour y lire la douleur que cela lui provoquait. Et je ne crains que nos péripéties de la veille n'ait empiré l'état de sa blessure, sans parler de sa nuit qui avait été agitée, qui avait sûrement épuisé son corps plus qu'il ne l'était déjà. Sans un mot, j'avais récupéré dans nos affaires celles qui pourraient me servir à panser sa plaie et, lorsque je me retournais vers elle, je compris qu'elle avait saisis mes intentions sans que je n'ai besoin d'user des mots parce qu'elle s'était déjà débarrassée du sweat qu'elle portait. Dans une autre vie, elle avait dû être magnifique. Sans cette crasse qui s'était déposée sur chaque parcelle de sa peau, derrière ce masque de douleur et de fatigue qui déformait les traits de son visage.

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