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Chapitre 29 - Zoey

Mes yeux se lèvent en même temps qu'elle, ils s'accrochent à ses mouvements tandis que, moi, je ne bouge pas de ma place. J'avais l'esprit encore trop embrouillé pour pouvoir aligner deux pensées cohérentes et mes mouvements étaient encore trop brusques et maladroits pour pouvoir ne serait-ce que penser à me relever sans m'écrouler dans la seconde qui suivrait. Trop fébrile, je ne me sentais pas de le faire, du moins pas encore, mais je devinais que je serais bientôt obligée de bouger. C'était ses mouvements pressés qui me le soufflaient et qui me dévoilaient cette précipitation et cette angoisse que la brune cherchait à me cacher. Elle était en train de rassembler nos affaires à quelques mètres de l'endroit où nous nous étions endormies, certainement pour me laisser le temps de me réveiller correctement et, moi, je tentais de rassembler mes esprits en l'observant. Mais faire de l'ordre entre les bribes de mon rêve et la réalité n'était pas une tâche aisée, encore moins lorsque les deux se mélangeaient, se superposaient. Et c'était cette incapacité à les différencier qui augmentait mon angoisse et ma frustration. Une frustration que je refoulais au plus profond de moi-même, à l'endroit où se trouvaient toutes ces choses qui m'embêtaient.

Mes yeux quittaient finalement la brune pour aller se poser sur le reste de mon environnement et, j'avais beau en scruter tous les détails, je n'y trouvais rien qui sortait de l'ordinaire, rien qui aurait pu me dire que je n'étais plus dans un rêve ou, au contraire, qui m'aurait dit que j'en étais encore prisonnière. Dans ma tête, tout était flou, tout était confus et je sentais une migraine faire son apparition. La seule chose qui, peut-être, allait dans ce sens et me rassurait était l'ambiance bien moins lugubre, bien moins pesante. Et la sensation des lèvres de Cassiopée sur mon front, la chaleur de ses mains qui persistait sur mes joues. Des sensations qui me faisaient rougir, qui me faisaient espérer que ce ne soit pas un rêve. Ma main passe sur mon visage et elle finit sa course dans mes cheveux, envoyant quelques-unes de mes mèches en arrière. Mon geste a pour effet de faire s'envoler tout un tas de ces petites particules sombres.

En réalité, ce sont des cendres. Je le sais parce que je les vois chaque semaine, chaque mardi, et pourtant, comme à chaque fois, celles-ci m'émerveillent et je ne peux m'empêcher de les observer. Ma main quittait immédiatement la place qu'elle venait de trouver dans mes mèches blondes pour se lancer à la poursuite de ces particules, une chasse vaine puisque, à chaque fois que je pensais être parvenue à les emprisonner dans mon poing, celles-ci avaient disparu quand je dépliais mes doigts. Elles étaient insaisissables. C'était une activité enfantine à laquelle je me laissais aller en cet instant, une activité complètement ridicule, cela était certain, mais elle avait au moins le mérite d'apaiser mon trouble l'espace de quelques secondes, d'aller léger mon esprit et mon coeur, de faire cesser les tremblements de mes membres. Il n'y eut que la voix de Cassiopée pour me tirer de mes pensées, et pourtant, je n'avais pas l'impression brutale d'être ramenée à la réalité, c'était doux et agréable de quitter ces poussières pour me concentrer sur elle.

— Allez, on doit vraiment y aller, m'indiqua-t-elle. Elle marquait une pause après ces paroles pressantes, certainement le temps d'être assurée qu'elle avait toute mon attention si je m'en fiais à son regard qui cherchait le mien. Mais je le détournais, cachant ma gêne à l'idée qu'elle ait pu voir mon moment d'égarement, on monte et on s'installe dans une pièce close si on en trouve une, sinon, on improvisera.

Je hochais la tête et me relevais en un même mouvement. Mes membres étaient engourdis, encore endormis, douloureux même, mais j'en avais l'habitude. Ce n'était que le résultat d'une nuit passée dans une mauvaise position, d'une nuit passée à être ballottée par mes cauchemars. Et, cette nuit, elle avait été identique à toutes celles qui la précédait, toutes celles qui me séparaient de mon ancienne vie, de mon ancien monde, d'un véritable lit. Nos regards se sont croisés. Le sien, il semblait inquiet, et le mien, je n'en savais rien. Pitoyable certainement, pour s'accorder avec l'allure que je devais avoir et mes pensées. Mais elle avait compris, malgré mes lèvres closes, que j'étais prête à prendre le grand large, et ses yeux me quittèrent, ma respiration reprenait alors qu'elle m'invitait, toujours sans un mot, avec un simple geste de la main, à passer devant elle. À m'engager la première dans cette cage d'escalier qui avait été le théâtre de mes angoisses cette nuit mais, ça, elle ne pouvait pas le savoir, elle ne pouvait pas le deviner. Je ne bouge pas. Il n'y a que mes yeux qui ne sont pas paralysés, qui suivent le mouvement de sa main, observent la suite de notre chemin, puis se reposent sur ma brune. Une boucle dans laquelle je m'enferme, des allers et retours incessants, tandis que j'espère qu'au moment où je regarderais de nouveau les escaliers, j'aurais le courage de m'y lancer. Mais ça ne vient pas, et nous restons là, toutes les deux, sans comprendre.

Elle, parce qu'elle ne le pouvait pas, et moi, parce que je ne parvenais pas à mettre mes idées aux claires. Ces restes de mon angoisse, ces bribes de mon rêve, c'étaient comme un brouillard qui entourait mon esprit, qui contournaient mes pensées. Je déglutis. J'étais mal à l'aise parce que je savais qu'elle m'observait de nouveau. Mes mains devenaient moites, ma respiration m'échappait à nouveau, et je ne parviens pas à émettre le moindre son que ce soit pour essayer de lui expliquer ce qu'il se passait dans ma tête.

Je ne pouvais pas lui dire. Je ne voulais pas lui dire. Ou plutôt, c'était un mélange des deux, un combat dans ma tête, mais dont l'issue était mes lèvres closes. Je ne voulais pas lui faire part de cette angoisse irraisonnée, de cette angoisse irrationnelle qui s'emparait de moi à cet instant, qui gonflait à la simple vue de ces escaliers. Elle jugerait, et son jugement m'effrayait. Elle ne comprendrait pas, elle me prendrait pour folle, ou pire, pour faible. Et comment lui en vouloir ? Moi-même je ne comprenais pas ce qu'il se passait en moi, je ne pouvais pas m'attendre à ce que ce soit son cas. Alors, je me taisais et, finalement, je parvins à me détacher de ce sortilège qui me retenait sur place, à m'avancer vers ces marches sous les yeux inquiets de l'autre.

Une grande inspiration. Un pas. Une autre grande inspiration, et un autre pas.

Ce schéma, je le répète jusqu'à ce que je passe devant elle. Je le répète jusqu'à ce que je me retrouve devant ces marches, elles étaient les mêmes que celles des images laissées par mon cauchemar. Mais je ne pouvais pas m'arrêter, même si j'en avais l'envie, alors je commençais mon ascension. La boule au ventre. Je les passais, une à une, avec prudence, avec lenteur parce que je savais que, si je m'étais arrêtée en bas de ces marches, si mes pas avaient cessé ne serait-ce qu'une seconde, si j'avais laissé la place à l'hésitation, je n'aurais jamais trouvé la force de reprendre. Et ça aurait scellé ma vie en bas de celles-ci, mes angoisses auraient gagné. Je ne le voulais pas. Alors, tel un automate, à l'image d'un robot, j'avais monté les marches, ne me focalisant que sur mes mouvements, m'efforçant de mettre en pause mes pensées. Mon attention était dirigée seulement vers les pas qui me suivaient, ceux de ma brune, de ma sauveuse, et c'était ce bruit régulier qui me suivait qui m'empêchait de sombrer parce qu'il me rappelait que, cette fois, je n'étais pas seule. Elle était avec moi et, tant que ce serait le cas, les choses ne pourraient pas aller mal, n'est-ce pas ?

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