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Chapitre 23 - Zoey

J'étais épuisé. Il n'y avait pas de mot plus adapté pour décrire l'état dans lequel je me trouvais actuellement. Chacun de mes pas, chacune des marches que j'avais l'audace de monter, demandaient une énergie que mon corps ne pouvait plus fournir. Tous mes muscles, sans exception, étaient douloureux et lourds, comme si je traînais, en plus de ma propre masse, celle de poids. Instinctivement, je baissais les yeux vers mes jambes, mais je ne tombais sur rien d'autre que mon pantalon : tout ce poids, ce n'était que le mien. Et, chaque fois que je m'avançais un peu, je sentais que celui-ci s'alourdissait, comme s'il voulait me retenir dans ma course ou qu'il cherchait à la rendre plus compliquée. Petit à petit, mon dos se courbait, mes pieds se laissaient traîner plus qu'ils ne me portaient réellement, et mes mains glissaient sur les murs dans une quête désespérée d'un point d'accroche. Seule ma tête semblait ne pas vouloir s'arrêter dans cette marche, ne quittant pas notre but des yeux : le regard droit devant, vers la pénombre et les marches qui m'attendaient. Bientôt, je ne pourrais plus esquisser le moindre mouvement et ne serait-ce que songer à le faire serait devenue une épreuve à part entière, j'en avais conscience, mais je ne pouvais me résoudre à prendre une pause.

Mais je pense que le pire dans tout ça c'est que je n'avais aucune idée de l'endroit vers lequel je me dirigeais. Ce but que je poursuivais, qui m'attirait, me poussait à continuer d'avancer malgré mon épuisement, n'était sûrement qu'un mirage.

Tous mes repères étaient brouillés, mais continuais de marcher, sans savoir si les pas que je faisais, les marches que je grimpais, me rapprochaient de quelques chose ou si elles ne faisaient que m'éloigner de mon point de départ : ce hall délabré où j'avais laissé une Cassiopée endormie. D'ailleurs, est-ce que cette dernière s'était réveillée ? Et, si c'était le cas, s'était-elle seulement aperçue de mon absence ? " Sûrement pas ". Ce sont les deux mots qui, répondant à mes interrogations, s'étaient imprimés devant mes yeux, imposés à moi en lettres capitales. J'hésitais, un instant, suspendant ma jambe dans son mouvement, ne devrais-je pas redescendre ? Mais, si je le faisais, cela voudrait dire que j'avais perdu mon temps, celui qu'il m'avait fallu pour venir jusqu'ici ; combien exactement ? Je l'ignorais. Ma notion du temps était dérangée, j'avais l'impression que ça faisait une éternité que j'étais partie, mais, en même temps, pas si longtemps que ça finalement. J'avançais, m'enfonçant dans une obscurité toujours plus opressante, regrettant de ne pas avoir pris la lampe, mais c'était trop tard parce que, si je faisais demi tour, je ne pourrais pas revenir jusqu'ici, je le savais. Ma jambe était bloquée entre deux marches tandis que mon esprit se retrouvait pris au piège d'un dilemme.

C'est alors que, aussi vite que je m'étais retrouvé bloquée dans cet état de transe, j'en fus délivrée. Le temps semblait s'écouler de nouveau normalement. Dès lors, ma jambe s'abattit sur la marche suivante, mes pensées se débloquèrent, devenant même inexistantes, et je reprenais mon avancée mécanique. Mes pas étaient hasardeux, mais mon corps ne montrait aucune trace d'hésitation, celui-ci semblait avoir pris le pas sur mon esprit. Je ne m'étais pas arrêtée une seule fois, ayant l'impression cet acte aurait été un affront. Alors, je ne cherchais pas à lutter contre mon corps, de toutes manières, ce combat était perdu d'avance : je n'avais plus le contrôle de moi-même. En dehors de mes pensées, c'était comme si tout mon être s'était mis en pilote automatique ou que quelqu'un d'autre se l'était approprié, ne laissant libre que mon esprit.

Je levais une jambe, tantôt la droite, tantôt la gauche, cela dépendait, puis je la posais sur la marche suivante avec précaution. Je testais, y basculant petit à petit l'entièreté de mon poids. Souvent, celles-ci craquaient sous moi, non pas que je sois lourde, mais elles étaient abîmées, peut-être même vieilles, et elles soupiraient. Normalement plus personne n'aurait plus dû les fouler, jamais, après tout il ne restait presque personne sur ces terres.

Seulement, il y avait aussi ces marches qui, plus fatiguées, se dérobaient sous moi lorsque j'y posais ne serait-ce que la pointe de mes orteils. Alors, il ne restait plus que le vide pour me soutenir, et mon pied, parfois même ma jambe jusqu'au genou, s'y enfonçait avant même que je n'ai eu le temps de réaliser ce qu'il se passait. En règle générale, quand je me retrouvais dans cette situation, je pestais. Contre moi, contre les marches : contre le monde entier. Au bout de la cinquième, sixième fois, ce n'était même plus effrayant, juste lassant, surtout que ça me ralentissait dans mon avancée. Et, entre deux injures peu glorieuses, je prenais le temps de sortir ma jambe de sa prison, serrant les dents pour faire l'impasse sur cette douleur qui commençait se faire de plus en plus forte.

Mais ces marches-ci, ce n'étaient pas les pires. Non, les plus fourbes étaient celles qui, alors que j'arrivais, n'étaient déjà plus là. Ces dernières, elles m'attendaient, ou plutôt, elles s'enfuyaient. Elles étaient cachées par la pénombre, cette dernière se rendant alors complice de ce piège qui m'était tendu par les absentes. L'obscurité était comme des mains me poussant directement dans un précipice. Heureusement, je ne m'étais pas encore blessée sérieusement et ça ne m'avait pas empêché de continuer ma marche : cette longue escalade vers je ne savais où.

Je sais que j'aurais dû redescendre depuis longtemps, c'est ce que me soufflait ma logique : " abandonne ", mais mon corps, mon cœur et mon esprit ne semblaient pas en accord avec cette dernière, me poussant à m'aventurer toujours plus haut dans les étages. Il y avait comme un murmure, une voix qui se faisait entendre : elle semblait venir de partout et de nul part à la fois. Et c'était elle que je suivais parce qu'elle sonnait comme un appel que j'étais incapable de refuser. D'ailleurs, où en étais-je dans les étages ? J'ai arrêté de compter, ou plutôt je n'ai pas commencé, comme si je savais déjà qu'elles seraient trop nombreuses pour en tenir un compte sans y perdre la tête.

Je décidais alors, pour la première fois depuis le début de mon chemin, de faire une pause. Je sentais que j'avais l'esprit et les sens bien trop embrouillés pour continuer, et quelques secondes d'arrêt ne pouvaient être que bénéfiques.

C'est alors que je pris conscience de chacune des parties de mon corps, de toutes ces zones où la douleur me tiraillait, de ma tête qui tournait affreusement, entraînée dans une valse malgré elle, et qui finirait certainement par me faire rendre mon repas si elle ne cessait pas rapidement. C'était la faute à l'escalier en colimaçon : il commençait à me rendre folle, à m'oppresser. J'en arrivais au point où je me demandais si les marches ne faisaient pas exprès, si elles n'étaient pas, à l'image des escaliers de Poudlard, dotées d'une certaine volonté maléfique. C'était insensé, je le savais. Mais cette idée me restait en tête. Après tout, chaque fois que je pensais arriver au bout, de nouvelles marches se présentaient à moi, et moi, comme esclave de leur volonté, je les montais, les suivais, et me laissais guider sans hésitation.

Mais, comme à chaque fois que je ralentissais un peu la cadence, les doutes m'assaillaient et, de nouveau, je me retrouvais prise au piège dans ce dilemme. C'était la logique contre le reste. Et, en pensant à la brune en bas, je voulus redescendre. C'était sûrement le choix le plus sage qui s'offrait à moi, aussi bien en raison de mon état que parce que je ne voulais pas qu'elle s'inquiète. Seulement, j'eus à peine le temps d'esquisser un mouvement pour rebrousser chemin qu'un cri déchira le silence.

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