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Chapitre 1 - Hugo

La sonnerie de mon téléphone agresse mes tympans. Je grogne en rabattant le fin drap sur ma tête, tout en tâtonnant sur la table de nuit, à la recherche de mon portable. Voilà le résultat de cinq mois de chômage. J'ai perdu tout rythme de sommeil.

Je finis par trouver le malheureux et m'empresse de couper le son qui m'insupporte.

Bordel ! Je n'ai aucune envie de sortir du lit. Encore moins en sachant que le soleil n'est toujours pas levé.

Et pourtant, je suis autant coupable que Basile de ce départ matinal. Ma motivation est déjà inexistante, alors hors de question d'en ajouter une couche en subissant les embouteillages.

Avec un soupir, je m'extirpe de mon lit. Mes pieds rencontrent le parquet qui grince légèrement sous la pression de mon poids. Je ne prends ni le temps d'observer mon environnement, ni d'allumer la lumière. Je connais les recoins de cette pièce pour y avoir passé toute mon adolescence et me dirige donc sans hésitation, même dans l'obscurité.

Malgré la nuit, la chaleur dans la maison est oppressante. Les fenêtres ont beau être ouvertes, il n'y a pas le moindre souffle d'air. J'ai beau sortir du lit, j'ai déjà la sensation d'être recouvert d'une pellicule de sueur. Et les heures de route qui m'attende ne vont pas arranger la chose.

Lorsque je pénètre dans la cuisine, je ne suis pas surpris de croiser le regard de ma mère. Un châle posé sur les épaules – elle a toujours été frileuse à un point qui me dépasse -, elle me tend une tasse de café. Une fine buée s'évapore de celle-ci et diffuse l'arôme de la boisson.

— Merci, dis-je en m'emparant de la tasse.

Elle m'adresse un sourire avant de faire couler une seconde tasse pour elle-même.

— Je ne suis plus un enfant, tu sais.

— Je sais, mais je reste ta mère.

Je lui adresse un sourire, même si je me sens, légèrement, infantilisé par son comportement. Seulement, je ne peux pas me plaindre. C'est ce qui arrive quand, à 26 ans, vous frappez à la porte de chez vos parents, le ventre noué, votre sac de voyages plein à ras bord sur l'épaule.

C'est sensé être provisoire, mais les semaines passent sans que la situation ne change. La recherche d'appartement s'avère difficile. D'autant plus sans boulot. Et encore s'il n'y avait que ça.

— Et puis, j'ai entendu ton réveil sonné. Je ne vous comprendrais jamais, vous les jeunes. Quel intérêt de faire sonner son réveil toutes les cinq minutes pendant une demi-heure ?

Sa question me tire un sourire. Avant que je quitte le domicile familial, nous avions déjà eu un échange dans ce même genre. Parce que, comme elle me l'a déjà fait remarqué si je ne le laissais sonner qu'une seule fois à l'heure voulue et que je me levais, je gagnerais de précieuse minutes de sommeil.

Je n'ai aucun doute sur le fait que je ne suis pas le seul de ma génération à entendre ses explications de ses paternels.

— Désolé de t'avoir réveillée, me contenté-je de répondre.

— Même sans ton réveil, je me serais levée. Je ne vais pas laisser mon fils partir sans me dire au-revoir.

Elle avale d'une traite son café puis quitte la pièce, non sans avoir glissé une main dans mes cheveux au passage.

Infantilisation, second round, bonjour !

*

A l'instant où ma main se pose sur la poignée de la porte dans le but évident de l'ouvrir, un coup de klaxon retentit.

Bordel, mais qu'il est con !

Il est cinq heures du matin et Basile trouve le moyen de klaxonner. Je m'empresse de sortir pour me diriger vers le véhicule.

— Klaxonne encore une fois, je crois que tout le quartier n'est pas réveillé !

— Bonjour ! chantonne Basile, assis sur le siège passager, mais les doigts toujours sur le klaxon. Moi aussi, je suis content de te voir.

— Ouais, ouais, c'est ça. Ne t'avise pas d'appuyer une seconde fois !

Notre échange tire un sourire à Laura, la petite sœur de Basile.

Âgée de tout juste 19 ans, elle a obtenu son permis de conduire quelques mois plus tôt. Sa fierté lorsque Basile lui a demandé de nous conduire à la gare, malgré l'heure matinale, était visible. Elle a accepté sans rechigner.

Ses joues se teinte de rouge lorsqu'elle cale en voulant démarrer.

— Pas de stress, sœurette ! C'est pas Brad Pitt avec nous, juste Hugo.

Son embarras devient flagrant et la couleur carmin de sa peau s'accentue. Je décoche un regard noir à Basile sous ses taquineries. Si je suis la première victime de ces dernières, sa sœur est la seconde. Il ne rate jamais une occasion de nous asticoter. Encore plus après avoir découvert que sa sœur avait eu le béguin pour moi lorsqu'elle avait 15/16 ans. Du moins, après quelques semaines de digestion, parce que les premiers jours suivant sa découverte, on ne pouvait pas dire qu'il était joyeux ou enchanté à cette idée.

En réponse, il me décoche un clin d'œil. Résigné, je m'enfonce contre la banquette arrière, appuie ma tête sur la fenêtre et laisse mon regard se perdre à mesure que les kilomètres défilent. Laura ne commet plus d'erreur et bien vite nous atteignons la gare.

Basile la serre dans ses bras pour la remercier et la saluer, alors que je me contente d'une bise sur sa joue, lui tirant une nouvelle rougeur.

Sac de voyage sur l'épaule, nous rejoignons la voix nous permettant de monter dans le train, déjà là. Je me déleste avec satisfaction de mon sac et prend place, sans aucune grâce, et avec un immense soupir.

— Je n'arrive toujours pas à croire que je me suis laissé embarquer là-dedans.

— Pour embarquer, tu vas embarquer ! s'exclame Basile, un large sourire étirant ses lèvres.

— Je suis censé rire ? C'est ça ton humour ? Non parce que si c'est le cas, tu ferais mieux de t'abstenir. Le monde ne s'en portera que mieux.

Pas vexé pour un sous, mon meilleur ami s'esclaffe en me décochant une claque sur l'épaule.

— Arrête de grogner, ça va te faire du bien ces quelques semaines loin d'ici.

— Si tu le dis.

— Je le dis. Ça va te changer les idées.

— Parce que tu penses sérieusement que cette croisière, à laquelle je n'ai pas envie de participer au cas où tu l'aurais oublié, va me permettre d'oublier que je suis de retour chez papa et maman, sans boulot et célibataire ?

— De toute façon, tu broies du noir chez toi. Alors que tu le fasses ici ou ailleurs, le résultat sera le même.

— Un point pour toi, soufflé-je. En attendant, laisse moi finir ma nuit.

*

J'apprécie la sensation du sable sous mes pieds. Les grains dorés chauffent la plante de mes panards. Les vagues s'écrasent sur la plage à quelques mètres de l'endroit où je me trouve.

J'inspire. Expire. Inspire.

L'air iodé s'infiltre dans mes narines, picote mon nez qui se fronce. Le soleil est encore plus brillant et brûlant que par chez nous. Il n'aura suffit que de quelques minutes pour que ma peau se perle de transpiration. A tel point que, finalement, la sensation de chaleur lourde de la maison à mon réveil ressemblait à une brise fraîche.

— Tu vois que t'es content d'être là, s'amuse Basile en venant appuyé un doigt sur le début de sourire étirant mes lèvres.

— On est sur la plage, réponds-je en le chassant d'un geste de la main. Pas sur un bateau qui peut chavirer à tout moment.

— Je n'ai pas fait de recherches précises, mais je reste persuadé que les bateaux, c'est comme les avions. Il y a beaucoup de bruit quand ils coulent à cause des victimes, mais il n'empêche que c'est moins souvent que les accidents mortels en voiture.

— Petit geek ! Arrête avec tes statistiques à la con.

— Allez viens, l'embarquement va commencer.

Mon regard se dirige vers le port situé à une centaine de mètres. D'ici, je devine les paquebots, sans les distinguer réellement. Parmi eux, se trouve celui sur lequel nous allons embarquer pour un mois.

Un mois loin de tout, entouré seulement par la mer, perdus au milieu de cette étendue d'eau, entourés d'hommes inconnus et presque totalement nus. Je n'ai pas besoin de monter à bord pour savoir que cette croisière n'est pas faite pour moi.

Je connais le mythe des croisières gays. Les corps huilés et bronzés se dessinent déjà sur mes rétines, sans parler des soirées chaudes – et pas à cause du soleil ! -, peuplées d'hommes qui ne pensent qu'à forniquer. Je n'ai clairement pas envie de participer à un sauna géant où tout le monde s'envoie en l'air !

— Détends-toi, tu vas pas à l'échafaud.

— C'est toi qui le dis.

— Ce que tu peux être dramatique quand tu t'y mets.

Les mètres ont défilés plus vite que je ne le pensais et, bien vite, nous atteignons le port.

Peuplé d'embarcation en tout genre, allant de bateaux de pêches imposant à la plus petite barque, qui semble totalement perdue au milieu des autres, le "Rosemary" se détache d'entre tous.

Le regard désabusé, je fixe le paquebot amarré à une dizaine de mètres. Il semble s'étendre à perte de vue. Grand, imposant, il est impressionnant et prestigieux. Les lettres calligraphiées s'étalent sur la coque blanche, étincelante. Elle brille, reflète le soleil et... me nargue !

Comme si elle savait que, non, je n'ai aucune envie de monter à bord, malgré le bermuda qui couvre mes hanches, le sac de voyage qui repose sur mon épaule et mon nez que je sens rougir sous la chaleur.

— Tu es sûr que c'est une bonne idée ?

— Arrête de râler et bouge ton cul, dit-il en me décochant, encore, une claque sur l'épaule. Le bateau ne va pas nous attendre indéfiniment.

— Et ce serait un drame de rater le départ, bien entendu.

Habitué, Basile ne relève pas mon sarcasme. Il se contente de pousser sa main toujours posée sur mon épaule pour m'entraîner dans son sillage. Comme s'il avait peur que je fasse demi-tour, ses doigts restent à leur place et agrippent légèrement mon tee-shirt.

— C'est bon, je ne vais pas partir, baragouiné-je, légèrement vexé de son manque de confiance.

— Avec toi, je me méfie. Tu serais bien capable de courir le sprint de ta vie pour rentrer te terrer dans ton appartement.

— Petit con !

Vexé pour de bon – même si Basile n'a pas tout à fait tort – je remonte la prise de mon sac sur mon épaule, croise les bras sur ma poitrine et accélère le pas pour atteindre le quai d'embarquement, que je rejoins en quelques secondes à peine.

Le sourire en coin qui orne les lèvres de Basile lorsqu'il se poste à mes côtés montre sa fierté. Il m'a eu !

— Bonjour ! s'exclame mon ami, alors que je salue d'une parole beaucoup plus posée.

— Enchanté, je suis le capitaine Meyer, et au nom de l'équipe, je vous souhaite la bienvenue sur le "Rosemary".

A l'unisson, nous le remercions de son accueil et parcourront le quai jusqu'à l'accueil. Alors que nous nous éloignons, j'entends le capitaine débiter une nouvelle fois son mot de bienvenue.

Bordel, mais comment fait-il pour faire ça pendant des heures sans perdre son sourire ?

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