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CHAPITRE 7


Le lendemain soir, Ari rejoignit Nilla et Lima dans un thermopolium du centre de la ville. La nuit était chaude, et les rues étaient encore très animées, d'autant plus qu'une pièce venait d'être jouée dans le grand théâtre et que les gens rentraient chez eux en riant, ou s'arrêtaient pour manger et boire. Ari se fraya un chemin à travers la foule, guidé par le son de la voix de Nilla, qui criait toujours plus fort que tout le monde.

Il se glissa entre ses deux amis, qui lui tapèrent dans le dos en riant.

— Ari ! Enfin ! On a cru que tu avais disparu !

Ils avaient déjà beaucoup bu, vu les rougeurs s'étalant sur leurs peaux.

— Vous exagérez, ça ne fait pas si longtemps quand même...

— Tu rigoles ?!

Nilla reposa son verre de vin, se tournant vers lui.

— Depuis que je t'ai récupéré à poil derrière un bosquet je ne t'ai pas revu. Et Lima pareil. On pensait que tu ne voulais plus de nous.

Ari pouffa de rire. Nilla prenait un ton si dramatique... En même temps, il n'avait pas tort. Les journées d'Ari étaient rythmées par LouisLouisLouis. Et il ne s'était même pas rendu compte qu'il avait délaissé ses amis.

Lima lui enfonça gentiment son coude dans les côtes :

— Tu as trouvé quelqu'un pour nous remplacer, hein ?

— J'ai pas vraiment envie d'en parler ici, souffla t-il entre ses dents.

Ses amis n'insistèrent pas, se lançant un regard de connivence qui en disait long : Ari savait qu'ils ne le laisseraient pas tranquilles.

*

*

*

Ce même soir, Louis décida de passer à l'action. Ce n'était pas compliqué, il l'avait fait des milliards de fois avant, dans ce qui lui semblait être une autre vie. Il avait choisi une maison un peu excentrée, qui ne semblait ni trop riche ni trop pauvre, et qui surtout avait l'avantage d'être située juste à coté d'une rue passante : dès qu'il aurait terminé ce qu'il avait à faire, il pourrait se fondre dans la foule et disparaitre.

Il était resté tout l'après-midi à mendier dans la rue, assis près des ordures d'une auberge. Il n'avait presque rien récolté au long de cette activité, mais au moins il avait pu étudier les allées et venues des gens de la maison, et avait été ravi de comprendre que le maître, sa femme et ses enfants étaient partis au théâtre. Louis y serait bien allé avec Ari d'ailleurs mais... Bref. C'était pour eux qu'il s'apprêtait à faire ça. Pour faire taire Athis. Lorsque la nuit commença à tomber sur la rue et qu'elle se fut vidée, il se releva, resserra la hanse de la besace qui pendait contre sa cuisse et vérifia qu'il avait bien un couteau tranchant. C'était plus sûr.

Il n'avait jamais eu à s'en servir dans ses autres excursions nocturnes mais là... C'était un peu plus risqué, car vu l'heure il était presque certain qu'il restait des esclaves dans la maison. Mais il préférait agir maintenant, étant donné que presque toute la ville s'était rendue au théâtre et que tout le monde avait la tête ailleurs.

Au départ, cela se révéla être une bonne idée puisque Louis comprit vite que les gens dans la rue ne faisait absolument pas attention à lui. Il contourna la maison, se faufilant entre un interstice, et se retrouva contre le jardin. Il y avait une vigne énorme qui surplombait un petit banc de pierre et un bassin où nageait deux poissons obèses. Tout respirait le calme et la tranquillité. Lentement, il longea le mur jusqu'à la fenêtre de ce qui paraissait être une remise : plusieurs amphores étaient posées contre le mur, ainsi que des épices et des légumes dans des paniers. Ce n'était pas ça qu'il était venu chercher, mais il se faufila par le trou de la fenêtre.

Il n'avait pas perdu son agilité — il avait déjà pu le constater entre les bras d'Ari, à vrai dire — et fut plutôt content de constater qu'il était encore capable de retomber sur le sol avec la souplesse et la légèreté d'un chat.

Une fois dans la pièce, il ouvrit la porte et passa un coup d'oeil à l'intérieur. Il n'y avait qu'un couloir sombre, qui s'ouvrait sur la pièce principale : un atrium, centre de toute la maison, et autour plusieurs pièces qui se faisaient face. Il repéra très vite un escalier dans le fond. Les chambres devaient être en haut, et c'est ce qui l'intéressait.

Il n'hésita pas une seconde. Dans le noir et le silence, il venait de retrouver cette adrénaline ancienne qui avait tant de fois fait battre son coeur, et accéléré le flux du sang coulant dans ses veines.

Il ne pensa pas à Ari, et à sa déception s'il apprenait ce qu'il était en train de faire.

En quelque sorte, il se sentit revenir en arrière, deux ans avant, quand il n'était qu'un miséreux pillant les caves des riches maisons pour pouvoir manger, et volant les bijoux des femmes pour se payer de quoi se racheter — il n'avait pas réussi.

Aujourd'hui, il voulait réussir.

Même si au fond, il ne savait plus vraiment pourquoi il faisait ça : par amour pour Ari ou parce que le goût du danger lui avait manqué ?

Il respira profondément, et s'élança dans la maison.

*

*

*

*

*

*

Ari était passablement bourré. Il avait avalé au moins cinq verres de vin épicé, et sa bouche le brulait littéralement. Nilla et Lima n'étaient pas tellement mieux, et ils dansaient au milieu de la rue en beuglant des chansons d'ivrognes. Ari n'avait même plus la présence d'esprit d'avoir honte d'eux, et pire, il éclata de rire lorsque une femme apparut à la fenêtre de sa maison et balança sur ses amis un pot de chambre entier.

Heureusement, les trois-quarts du liquide se retrouvèrent à coté mais Lima en avait un peu sur sa tunique et ils décidèrent de la laver à une fontaine. Ce ne fut pas très facile, parce que Nilla faillit tomber dans le bac et que Ari n'arrivait plus à s'arrêter de rire, partant dans des aigus qui le surprenait lui-même. En plus, il avait l'impression d'avoir oublié comment tenir sur ses jambes. Ils s'aspergèrent tous les trois d'eau froide, organisant une bataille dans la rue, et quand ils eurent suffisamment réveillés tout le monde et qu'un homme fut sorti de chez lui pour leur beugler de partir et de laisser les gens dormir, ils finirent par se traîner jusqu'au quartier de Nilla, et de se laisser tomber dans l'herbe odorante d'un champ attenant.

Ils se calmèrent enfin, reprenant leurs respirations, allongées sur le dos, sans parler.

Ari ouvrit grand les yeux, observant les milliers d'étoiles qui faisaient briller le ciel. Il aurait voulu être un poète pour pouvoir en décrire la beauté, mais il avait de toute façon un peu trop bu pour exprimer une pensée cohérente, alors il s'abstint de tout commentaire. Il pensa juste qu'il aurait aimé que Louis soit là pour pouvoir admirer ce ciel avec lui.

Est-ce que c'était ça, être amoureux ? Vouloir tout partager avec quelqu'un d'autre ? Ari n'y avait jamais vraiment pensé. Il ferma les yeux, laissant les bruits de la nuit envahir son esprit, jusqu'à ce que la voix de Nilla brise le silence. 

-Alors, Ari. Pour qui est-ce que tu nous abandonnes ?

Il entendait clairement le sourire de son ami dans sa voix ralentie par l'alcool. 

-Je ne vous abandonne pas, se défendit-il sans grande conviction. 

Il reçut une poignée d'herbe sur le visage, ce qui lui arracha un rire et le força à se redresser, clignant des paupières. Il se savait très loin de la sobriété et pourtant, toutes ses pensées semblaient converger vers une seule et unique direction, très claire : Louis. Alors, tournant son visage vers ses deux amis, il souffla :

-Je suis amoureux. 

Un petit silence suivit cette déclaration. Nilla et Lima se jetèrent un regard perplexe, hésitant visiblement à lui poser davantage de questions. Appuyé sur son coude, Ari arracha une pâquerette qui lui chatouillait la peau et se mit à tirer sur les pétales, les faisant tomber une à une dans l'herbe :

-Vraiment, vraiment amoureux. Ça me rend très heureux. Je ne sais pas s'il est amoureux de moi aussi, mais je crois que si. Quand il me regarde, j'ai l'impression. 

Ses amis restaient toujours silencieux, ne relevant pas l'apparition du "il" dans sa phrase. Ari continua, absorbé par la fleur qu'il tenait délicatement entre ses doigts. 

-C'est avec lui que je passe tout mon temps... Je ne me suis jamais amusé autant... Enfin si, avec vous, bien sûr, mais là c'est différent. J'ai l'impression de redécouvrir la ville... Et la vie. Moi. Je change. Vous trouvez que j'ai changé ? 

Il chercha l'approbation de Nilla qui hocha très lentement la tête. 

-Oui... Un peu. 

Lima se racla la gorge :

-Tu souris plus qu'avant. C'est... Enfin, je suis content pour toi. 

Ari sourit. L'ombre de ses fossettes se creusa sur sa joue, et il se laissa retomber dans l'herbe. 

-Il faudra que vous le rencontriez, un jour. Enfin vraiment. 

-Vraiment ? 

Nilla lui jeta un regard perplexe, puis hasarda :

-On le connaît ? 

-Oui. C'est Louis. 

Ari prononçait toujours son prénom comme s'il s'agissait d'un trésor, d'un mot mystérieux qu'il fallait protéger à tout prix. Mais ce soir il retentit aux oreilles de Nilla et Lima comme un aveu grotesque. Ils se jetèrent un nouveau regard, puis Nilla demanda en riant à moitié :

-Attends, Ari... Tu n'es pas sérieux ? 

Le jeune homme entrouvrit les paupières, sans comprendre :

-Si ? Pourquoi je ne le serais pas ? 

-Mais..., murmura Lima, Louis, c'est bien ce garçon qui était au lupanar ? 

-L'esclave qui se prostitue, renchérit Nilla. 

À nouveau, Ari se redressa et s'appuya sur ses coudes, haussant les épaules. 

-Ce Louis là, oui. Il y a un problème ? 

Le visage de Nilla avait l'air plus blanc qu'auparavant, et sa voix n'était plus si moqueuse lorsqu'il murmura :

— Mais... Ari... C'est un homme et un esclave ? Tu sais que tu ne pourras jamais l'épouser ? Etre avec lui... officiellement ?

— Il peut toujours le racheter et le garder près de lui tant qu'il le voudra, proposa Lima. Ça ne gênera personne.

Ari savait ça. Il n'avait pas besoin qu'on le lui rappelle.

— Ce n'est pas comme ça que ça se passera de toute façon, souffla t-il un peu énervé.

Nilla roula près de lui, arrachant des herbes sèches pour les lui glisser dans les cheveux.

— Ah oui ? Comment alors ?

— Je ne sais pas. Mais je ne compte pas vivre avec quelqu'un d'autre que Louis de toute façon alors me marier...

— Ari, Ari. Ne dis pas n'importe quoi. Si tu tiens à lui tu pourras... tu pourras le garder près de toi comme l'a dit Lima. Mais tu vas être obligé de te résoudre à épouser une femme. C'est comme ça pour tout le monde.

— Et alors ? Je ne veux pas être tout le monde et Louis non plus. On partira d'ici, on voyagera. Je sais pas... Mais en tout cas on restera ensemble, toujours. Juste lui et moi.

C'était peut-être l'alcool. Ari se rendait bien compte en prononçant ces mots qu'ils étaient irréalistes et remplis de l'espoir animant tous les êtres qui s'aiment. Mais en fixant les étoiles au-dessus de lui, il eut envie d'y croire. Un jour, dans ce monde ou un autre, il pourra vivre avec Louis, lui tenir la main, l'embrasser, partager son lit et sa maison.

Il s'en fit la promesse.

Et il ignora les regards dubitatifs et emplis d'incompréhension - pire, peut-être d'un peu de jugement - de Lima et Nilla. 

*

*

*

*

*

*

Louis n'eut aucun problème à monter jusque dans une des chambres. Il tomba immédiatement sur celle qu'il voulait : une chambre de femme. Il avait une vision assez bonne pour se diriger dans le noir, et trouva rapidement une caissette cachée sous une armoire, remplie de bijoux. La plupart était d'assez mauvaise qualité, mais il y avait une jolie broche en or avec une pierre aux reflets bleues au centre et il l'empocha, certain qu'elle lui rapporterait un bon prix. Il prit également un collier de perles multicolores et un bracelet doré. Il referma la boîte, rangeant son butin dans sa besace et se releva. Sortir de la maison serait un jeu d'enfant à présent. Il n'y avait avait pas un chat dans les couloirs.

Il se glissa donc tranquillement à l'extérieure de la pièce et hésita un instant à reprendre le même chemin qu'à l'aller. Il pourrait peut-être passer dans les cuisines pour prendre de quoi manger... ? Ce n'était pas très raisonnable, mais maintenant qu'il avait cette idée en tête il bifurqua à droite, descendit l'escalier et partit à la recherche de la cuisine. La maison n'était pas grande et il suivit les odeurs de nourriture, restes d'un repas vite avalé avant d'aller au théâtre. La pièce était vide, tout comme les autres. Etrange comme cette maison semblait morte. Peut-être qu'ils n'avaient pas d'esclaves ? C'était étonnant, mais soit. Louis n'allait pas s'en plaindre.

Il fouilla dans un placard, pris du pain, des fruits et une galette de légumes encore tiède. Il hésita un instant à emporter une petite amphore de vin mais l'objet était trop lourd et il se dit que si Ari trouvait ça chez lui, il lui poserait des questions malvenues. Il jeta un coup d'oeil par la petite fenêtre de la cuisine. Il faisait nuit noire et il y avait bien une demi-heure qu'il arpentait cette maison. Il était temps de partir.

Il se glissa hors de la cuisine, et traversa à nouveau tous les couloirs, sans faire un bruit. Les murs étaient vraiment jolis. (Pas autant que ceux de la maison d'Ari, mais quand même). Il y avait pleins de motifs de fruits, et ici une longue fresque où l'on voyait des canards nageant dans un lac paisible. Louis s'arrêta un instant pour admirer les détails, oubliant totalement où il se trouvait.

Il n'entendit même pas la jeune fille qui arrivait, un seau rempli d'eau qu'elle était allée chercher au puits dans une main.

— Silvus ? C'est toi ?

Sa voix fit sursauter Louis. Il se retourna, se sentant dans la même position inconfortable que celle du lapin pris au piège par un chasseur. La jeune fille lâcha son seau en découvrant son visage, et porta ses mains à sa bouche pour étouffer un cri. Louis ne prit pas le temps de réfléchir. Il se précipita vers elle avant qu'elle ne parte en courant pour ameuter d'éventuelles autres personnes et la coinça contre le mur. Son couteau fut entre ses mains en une seconde et il posa la lame sur le cou de la jeune fille qui se mit à pleurer silencieusement, terrifiée.

Louis se sentait monstrueux.

Mais il devait sauver sa peau.

Ce n'était pas comme si il comptait lui faire du mal de toute façon, juste l'effrayer suffisamment pour qu'elle se taise.

— Ecoute moi bien : tu ne m'as pas vu ici, tu ne pourras jamais me reconnaitre dans la rue, et personne n'a pénétré cette maison pendant la nuit. Tu ne sais rien.

Elle hocha la tête. Louis sentit une larme lui rouler entre les doigts. Quel âge avait cette gamine ? A peine 14 ans ? Merde, il était vraiment horrible. Il la relâcha, lui jeta un dernier coup d'oeil qui se voulait menaçant, et s'enfuit en courant. Cette fois il ne s'attarda pas sur des détails inutiles et reprit le même chemin qu'à l'aller. Il sauta par la fenêtre, atterrit dans le jardin, se faufila entre les plantes odorantes et se retrouva dans la rue, au milieu d'une foule qui revenait du théâtre en riant bruyamment. Il se mêla aux gens, baissant à peine la tête, les mains resserrées autour de sa besace.

Son rythme cardiaque peinait à redescendre, et il sentait encore l'adrénaline pulser dans ses veines. Il se revoyait sans cesse appuyer la lame froide de son couteau sur le cou de la jeune fille. Il revoyait sans cesse ses yeux écarquillés. Il respira longuement, tentant de calmer les tremblements de ses mains. C'était bon. Il avait de quoi payer Athis, pour qu'elle aussi se taise. Il avait de quoi faire cesser les rumeurs sur la relation qu'il entretenait avec Ari, et qui n'était certainement pas celle d'un maître avec son esclave.

En tournant au coin d'une rue très empruntée, il aperçut justement la silhouette de ce dernier, accoudée au bar d'un thermopolium. Il s'arrêta un instant. Les gens continuaient de marcher autour de lui. Il se vit, rocher brisant la foule. Il se vit, regard fixé sur le garçon qu'il aimait et vers qui, ce soir, il était incapable d'aller. Peut-être parce qu'il avait trop honte. Peut-être parce qu'il avait peur que Ari sache, rien qu'en le voyant, ce qu'il venait de faire. Peut-être aussi parce que Ari était entouré de ses amis et qu'il ne voulait pas briser leur cercle.

Et peut-être surtout parce que malgré tout, une voix dans sa tête lui rappelait qu'il n'était qu'un esclave, et qu'il n'avait pas le droit de frayer avec des hommes libres de cette façon.

Quoi qu'en dise Ari, Louis pensa que c'était quelque chose dont il aurait du mal à se défaire. Il n'avait peur de rien, sauf du regard d'une société qu'il haïssait.

*

*

*

Louis paya Athis avec l'argent qu'il avait gagné en revendant les bijoux volés. Plus que ce à quoi il s'était attendu, si bien qu'il avait pu en garder un peu pour lui.

La jeune fille le remercia avec son sourire perfide et promit de ne rien dire à Julia. Mais lui ne la croyait pas. Il avait eu trop souvent affaire à ce genre de personnes pour avoir le coeur tranquille. Il savait que ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne le trahisse ou qu'elle ne revienne vers lui pour lui réclamer davantage d'argent et le faire tomber dans un cercle vicieux.

Pour le moment, Louis s'en fichait.

*

*

*

Ari venait chez lui presque tous les soirs, parce que c'était plus facile que le contraire. Il l'attendait, lisant ou écrivant sur sa tablette. Louis ne demandait jamais à lire ses poèmes. Il se doutait qu'ils parlaient tous de lui. Ari avait une âme de fleur bleue.

Ils mangeaient tous les deux. Ari allait souvent au marché et ramenait de la nourriture que Louis n'aurait jamais pu se payer tout seul. Au début il avait protesté, mais Ari était une telle tête de mule qu'il avait fini par le laisser faire. A vrai dire, il adorait rentrer harassé par une journée de travail et retrouver son amoureux penché sur son brasero en train de faire cuire des légumes pour leur repas du soir. C'était comme vivre un rêve qui semblait ne jamais pouvoir s'arrêter.

Après manger, Ari avait pris l'habitude de masser Louis. C'était arrivé un soir par hasard, où il était rentré avec des douleurs de dos affreuses. Ari était descendu acheter une huile de massage et depuis il s'occupait de Louis tous les soirs, passant lentement ses mains sur les muscles endoloris de ses épaules, de ses cuisses ou de ses hanches.

Invariablement, ils finissaient nus tous les deux et l'huile de massage se mettait à servir à autre chose (si bien qu'ils avaient du en racheter une au bout de trois jours). Louis ne vivait que pour ces moments là, entre les bras d'Ari. Il aimait plus que tout passer ses mains entre les boucles brunes de ses cheveux, admirer le vert pétillant de ses yeux, et l'embrasser en y mettant toute son âme. Il voulait lui offrir les plus belles nuits, les plus beaux soupirs, les plus beaux baisers. Il savait que pour Ari, c'était la même chose. Il y avait une sorte de communion entre eux, que Louis ne s'expliquait pas vraiment. Elle avait lieu lorsque leurs deux corps parallèles transpiraient de la même façon, que Ari liait ses mains aux siennes et que ses hanches bougeaient de cette manière si particulière qui les transportaient tous les deux au milieu des nuages.

Louis l'aimait terriblement.

*

*

*

*

*

*

Le soleil du petit matin se reflétait entre les omoplates de Louis, formant un lac de poussière d'or sur sa peau. Ari voulait le dire, mais il était incapable d'articuler le moindre mot.

Louis était grimpé au-dessus de ses hanches, ses cuisses entourant fermement son bassin et il... il bougeait d'une façon terriblement excitante. Ari adorait cette position, parce qu'il avait en quelque sorte l'impression que Louis le dominait. Ce n'était pas tellement le cas puisque Louis avait toujours le rôle de passif dans leurs relations.

(Ari aurait bien voulu lui proposer le contraire, mais ç'aurait été franchir un interdit supplémentaire et il n'était pas certain que Louis soit prêt pour ça, même si, bon, il mettait beaucoup d'ardeur à le... le chevaucher. Il n'avait pas la tête à chercher un mot plus lyrique.)

Il se doutait que Louis aimait bien être au-dessus. Il le voyait dans ses yeux. Lorsque Ari s'étendait, et qu'il pouvait se glisser sur lui, encadrant son corps, passant ses mains sur le haut de son torse jusqu'à son nombril, il le sentait frissonner d'une façon différente. Ari mourrait d'envie de le supplier de le prendre à son tour, qu'il s'en foutait lui, que personne ne saurait que Louis s'était retrouvé dans la position du dominant et Ari dans celle du passif, mais il n'osait pas.

— Han, Ari... Az'... C'est t-trop bon, haletait Louis au-dessus de lui.

Ari sentit son sang se réchauffer à l'entente de ce surnom qui traversait quelque fois les lèvres de Louis. Ari ne savait pas d'où il venait mais il l'adorait.

— Plus fort Lou, souffla t-il.

Il posa fermement ses mains sur les cuisses du jeune homme. Il sentait ses muscles se contracter sous sa paume. Louis hocha la tête. Il se mordait la lèvre inférieure, et deux gouttes de sueur glissait le long de ses tempes. Ari trouvait ça furieusement érotique. Louis était si beau. Il avait souvent du mal à réaliser qu'il faisait l'amour avec un être aussi magnifique.

Louis posa sa main sur le torse d'Ari pour se maintenir, et ses mouvements se firent plus rapides. Ari n'en pouvait plus. Il avait du mal à maintenir le regard du jeune homme, mais ne pouvait pas non plus se résoudre à baisser les yeux. Il savait très bien que la vision de son propre sexe disparaissant entre les fesses de Louis était quelque chose de trop.

Il se cambra un peu, mais la main de Louis se fit plus ferme, l'obligeant à rester sur le sol.

— Chut, Az, tiens- tiens encore un peu.

Sa voix était si rauque. Ari allait craquer. Il sentit ses joues rosir lorsque Louis ralentit un peu la cadence, ses mouvements se faisant plus profonds.

— J'vais pas tenir Lou... J'peux pas, t'es-t'es tellement beau...

— Touche moi un peu, s'il-te-plaît, le coupa lui Louis en rougissant.

Ari déglutit.

— Tu veux ma mort en fait, c'est ça ?

Louis rit un peu. Il se pencha pour embrasser Ari. C'était si rare qu'il demande ça... Ari essayait toujours de le mettre à l'aise mais Louis semblait sans cesse s'en vouloir de faire passer son plaisir avant celui de Ari. (Qui lui avait pourtant expliqué par A+B qu'il aimait tout autant — voir peut-être plus — le faire jouir que le contraire).

Le soleil choisit ce moment précis pour se déverser dans la pièce, vague étincelante de jaune et d'orange. Louis cligna des yeux, un peu ébloui, et se rapprocha d'Ari jusqu'à l'enlacer, membres entremêlés. C'était doux. Ari aimait lorsqu'ils finissaient de faire l'amour de cette manière. Après le sexe plus sauvage, il retrouvait toujours la douceur et la tendresse qu'il aimait par-dessus tout en Louis (même s'il adorait aussi son côté déchaîné).

Il se touchèrent lentement. Ari glissa du matelas, plongea sa tête entre les cuisses de Louis. Le soleil caressa leurs peaux qui se mouillèrent. Leurs soupirs de plaisir se firent plus lents. Leurs mains s'emmêlèrent. Louis gémissait lentement tandis que les doigts d'Ari passaient et repassaient sur la peau tendre et fine de son sexe. C'était follement doux. Il jouit en premier, les cuisses écartées, la joue d'Ari appuyée sur son genou. Il souriait, son visage éclairé par le soleil. Il murmura :

— Merci.

Et Ari secoua la tête parce qu'il n'avait pas besoin de le remercier. Il ferait tout pour lui, toujours. A son tour, Louis s'allongea sous Ari agenouillé au-dessus de lui et glissa sa langue sur sa peau brûlante. Ce ne fut pas long. Ari ferma les yeux et se laissa aller, murmurant le prénom de celui qu'il aimait.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, le soleil projetait leurs ombres enlacées sur le mur d'en face. Ari pensa qu'il s'agissait de la plus belle des peintures du monde.

*

*

*

Ari rentra chez lui plus tard que d'habitude ce matin-là. Louis ne le retenait jamais très longtemps d'habitude, et il était donc près de 11 heures lorsqu'il poussa la porte de la villa. Presque immédiatement, Sami vint le chercher, l'air un peu embarrassée.

— Votre père veut vous voir.

Ari fronça les sourcils. Depuis quelques semaines, son père le laissait relativement tranquille. Que lui voulait-il ?

— Je vais y aller.

Il passa rapidement dans sa chambre pour se laver et changer de tenue, conscient qu'il sentait... hum, le sexe, à trois kilomètres.

Lorsqu'il entra dans le bureau de son père, celui-ci se tenait debout derrière son bureau, les mains posées à plat sur la surface en bois.

— Ari, prononça t-il brièvement.

— Bonjour papa. Tu as besoin de moi ?

— Ta soeur m'a parlé d'un esclave que tu aurais acheté. C'est vrai ?

Ah. Ari se doutait bien que le silence de Lucia à ce sujet était anormal. Il aurait du aller lui parler. Il se rappela brièvement des mots de Louis et dit :

— Oui, mais je l'ai renvoyé très rapidement. Il n'était pas très... euh, doué.

Il se sentit rougir.

(Louis était tellement doué).

Son père ne releva pas, mais il garda ses sourcils froncés et Ari se douta que cela annonçait que la conversation n'était pas terminée.

— Bien. Combien de temps est-il resté ici ?

— Oh, à peine une journée. Pourquoi ? Il y a un problème ?

— Un vase égaré. J'ai interrogé nos esclaves et aucun ne semble savoir où il est... Ta mère pense à un vol et lorsque Lucia m'a parlé de cet esclave, j'ai pensé...

— Louis n'aurait pas fait ça, le coupa Ari très vite.

Trop vite même, car son père releva la tête, surpris.

— Louis ?

— Euh. C'était son nom.

— D'accord...

Pendant quelques secondes, il analysa le visage de son fils puis haussa les épaules.

— Bon très bien. Tant pis. De toute façon ce vase ne va pas réapparaître. Et ce Louis non plus, j'ose espérer.

— Evidement, murmura Ari.

Il quitta la pièce. Qu'est-ce que c'était que cette histoire ? Et pourquoi Lucia était-elle aller parler de Louis à son père, juste pour ce vase ?

Il y pensa quelques minutes puis décida que cela n'en valait pas la peine.

Ce n'était pas comme si Louis pouvait être le coupable de toute façon.

*

*

*

Dans la nuit, Ari se réveilla en sursaut à cause d'un cauchemar. Il avait rêvé de Louis en voleur intrépide, sautant de toit en toit jusqu'à ce qu'il tombe au sol et ne se relève pas, les membres disloqués, le corps nu.

Ces images lui glacèrent le sang pendant de longues minutes, puis il se rendormit.

Au plus profond de son sommeil, il n'entendit pas le Vésuve qui grogna sourdement dans la vallée, avant de se taire à nouveau, ombre de plus en plus menaçante. 


/// À SUIVRE... ///


Je suis en train de me dire que peut-être que cette histoire est ennuyeuse à mourir...... Et vous devez penser que ce fichu Vésuve ne va jamais exploser. (Mais si si, promis.)(Même si je sais que certaines personnes préfèreraient que ce ne soit pas le cas ahah). J'espère que vous n'avez pas l'impression que ça traîne en longueur parce que quand j'écris je suis plongée dans l'histoire et j'adore rajouter des tas de détails inutiles mais peut-être que ça alourdit le tout inutilement. (Oui, je suis plongée dans des doutes existentielles absolument futiles, ne faites pas attention.) 

Enfin bref... Que pensez-vous de la réaction de Nilla et Lima par rapport à l'aveu de Ari ? Et que pensez-vous de l'escapade de Louis-le-voleur ? 0:) 

Merci pour toutes vos réactions sur le chapitre précédent... Ça me fait plaisir de savoir que vous appréciez le contexte/les personnages ! Plein d'amouuuur. 

À dimanche. x 

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