Chapitre 28
Hermione courait à travers les champs, trempant sa robe de rosée matinale. Le lourd sac de Galions tintinnabulait bruyamment à chacune de ses foulées qui l'éloignaient de la maison des Malefoy. Son cœur menaçait de sortir de sa poitrine, son esprit était totalement vide de pensées rationnelles, son corps ne bougeait que parce que son cœur le lui ordonnait.
Environ dix minutes plus tôt, Narcissa avait commencé à lui poser des questions étranges, certaines concernant Rogue. Avaient-ils partagé un lit ? Bien sûr, mais... Narcissa était alors entrée dans une sourde colère. Hermione n'avait pas compris, et puis Narcissa lui avait annoncé qu'elle était enceinte. La seule chose que la jeune femme avait été capable de faire avait été de fixer la sorcière. Quoi ? avait-elle demandé, bien qu'elle ait parfaitement entendu. Familière avec les symptômes d'une grossesse, Narcissa n'avait aucun doute concernant l'état de la jeune sorcière devant elle. Le choc l'avait tellement surprise qu'elle en avait eu le souffle coupé. Elle avait ensuite quitté la chambre avec vivacité avant même qu'Hermione ne commence à comprendre ce qui se passait. Mais, alors qu'elle était seule dans la pièce, la jeune sorcière commence à réaliser. Elle réalisa qu'il n'y avait aucune raison d'être choqué par la nouvelle. Bien évidemment, elle allait avoir un bébé, et tout prenait enfin un sens. Elle était l'Héritière de Voldemort, son fidèle agent, et sa compagne. Elle était très certainement la seule femme vivante à avoir ce genre de sentiments réciproques avec le Seigneur Noir.
Hermione avait glissé ses mains contre son ventre, imaginant la nouvelle vie qui grandissait en elle, un petit humain issu d'elle et de lui. Puis, elle avait réalisé avec horreur que le père de son bébé était sur le point d'être exécuté. Cet enfant naîtra et sera élevé sans père. Tout le monde a besoin d'un père et d'une mère. Comme Narcissa l'avait dit plus tôt, la famille est essentielle. Sans elle, certaines personnes se sentent incomplètes, et une partie de ce qu'ils sont et d'où ils viennent, est manquante.
Hermione avait éprouvé une vive douleur dans la poitrine à la pensée que Voldemort meure sans savoir ce qu'il laissait après lui.
C'était ça qui l'avait fait bondir du lit et emballer ses affaires. Son esprit et toute pensée logique l'avaient quitté et son cœur avait pris le contrôle. Rogue avait leurs sacs dans la chambre d'amis, et Hermione avait récupéré le sien, glissant le baume pour les brûlures dans l'une des poches.
Un sentiment avait alors soudain fait irruption dans son esprit : Rogue et elle avaient décidé d'utiliser les gains du Tournoi pour acheter les ingrédients pour faire du Polynectar. Dans le but de s'introduire à Menkar, elle avait absolument besoin de changer de visage. Elle avait alors fouillé dans tous les tiroirs, espérant que n'avait pas pris l'argent pour lui. Elle avait découvert le sac de Galions dans le tiroir du bureau et l'avait glissé dans son sac. Elle avait ensuite quitté sa chambre sur la pointe des pieds, priant pour que personne ne sorte du salon à ce moment-là, et ne la surprenne. Si Rogue apprenait son plan, il tenterait sûrement de l'arrêter et de la convaincre que c'était du suicide. Bien entendu, il avait raison, mais Hermione n'y pensait pas. Ce qu'elle allait fait était fou, mais pour le bien de son enfant, elle avait soudain décidé de tout risquer.
S'enfuir de la maison de Malefoy en passant par la porte de devant n'avait même pas été une option, car pour cela, elle aurait été obligée de passer devant les portes du salon, où Rogue et les trois Malefoy se trouvaient. Cependant, la cuisine possédait une porte donnant sur le jardin, et Hermione avait décidé que c'était la meilleure solution. En chemin, elle subtilisa le Daily Prophète sur la table de la cuisine, oublié par Drago quand elle lui avait vomi sur les genoux. Le moyen de se rendre à Menkar devait s'y trouver. Elle s'empara ensuite d'une écharpe de Narcissa sur un portemanteau, enroulant le tissu vert autour de sa tête pour dissimuler son visage. Sans aucune hésitation, elle avait ensuite quitté le manoir Malefoy et entamé son incroyable entreprise.
Hermione n'avait réellement réalisé qu'elle avait en tête de faire évader Voldemort de l'Asile que lorsqu'elle se retrouva dehors. La brise chassa le brouillard de son esprit et elle en eut un violent frisson qui lui descendit jusqu'aux pieds. Mais le désir d'avoir le père de son enfant en sécurité était tenace. Est-ce que c'était égoïste ? Complètement. Elle ne savait pas même si s'infiltrer à l'intérieur de Menkar était possible. L'Asile allait être surveillé par des dizaines d'Officiels et avec cette pancarte de la criminelle la plus rechercher du monde, accrochée autour du cou, ça n'allait pas être une mince affaire.
Non, elle allait devoir faire ça étape par étape. D'abord, changer d'apparence. Pour faire cela, elle avait devoir acheter une dose de Polynectar dans l'Allée des Embrumes. Mais de qui prendrait-elle l'apparence, alors ? Il lui fallait une personne qui avait accès à l'Asile et surtout des places pour l'Exécution. Encore une fois, elle allait devoir réfléchir et opérer étape par étape.
La jeune Gryffondor fila au milieu d'un terrain vallonné, non loin du manoir Malefoy, jusqu'à ce qu'elle soit sûre de ne plus être vue depuis là, alors elle Transplana. Le seul endroit de l'Allée des Embrumes qu'elle avait vu, c'était cet endroit où ils s'étaient retrouvés, avec Voldemort et les Mangemorts, pour tenter de récupérer l'Armoire à Disparaître, peu après qu'elle ne le rencontre.
Hermione reparut donc au milieu d'une sombre rue et même l'écharpe autour de son visage n'était pas suffisante pour masquer la puanteur des ordures qui s'alignaient contre les murs. Quelque chose dans l'air sentait comme un mélange de vieux fruits et de chairs pourries. La jeune femme n'en était pas vraiment certaine, se retenant d'aller voir de plus près. Une femme enroulée dans des loques apparut soudain à l'entrée de la ruelle et s'assit. En voyant Hermione, elle tendit ses mains crasseuses vers elle.
— S'il vous plaît, m'dame... croassa-t-elle.
Hermione se mordit l'intérieur de la joue. Elle n'avait aucune idée de ce qu'allait lui coûter le Polynectar, elle devait donc être prudente avec son argent. Mais elle songea alors à la famille de la femme devant elle. Si elle avait une. Peut-être avait-elle des enfants à la maison et Hermione savait que si elle avait été à la place de la femme, elle aurait espéré comme elle pour ses enfants.
La jeune sorcière puisa quelques Galions dans sa bourse et les jeta dans les mains tendues de la pauvresse. Celle-ci écarquilla les yeux de surprise sous son capuchon usé, et quand elle sourit, Hermione eut une belle vue sur ses dents pourries.
— Merci, jeune fille ! Merci beaucoup ! dit-elle en s'inclinant.
— En échange, êtes-vous en mesure de m'aider ? demanda Hermione en se baissant pour être à sa hauteur.
— Ça dépend... répondit la femme. Demandez d'abord, je verrais ensuite si je peux vous aider...
— Potions, dit Hermione. Où puis-je en acheter ?
— Eh bien, juste là, répondit la sorcière en haillons en montrant sa droite et sa gauche. Si vous cherchez des potions classiques, il y a la maison « Hornby », mais si vous cherchez quelque chose de plus spécifique, « Solutions Sanguinaires » devrait avoir ça en stock.
Hermione haussa les épaules innocemment.
— Eh bien, il se trouve que ce dont j'ai besoin n'est pas exactement quelque chose de tous les jours...
Elle sourit légèrement puis demanda :
— Où se trouve « Solutions Sanguinaires » ?
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Hermione grimaça quand le vendeur de potions lui indiqua le prix d'un Polynectar déjà préparé. Cela équivalait à au moins le tiers de ce qu'elle avait en poche, mais cela lui offrait cinq gorgées, donc cinq heures d'effet. Ça devrait fonctionner. Elle décida de la prendre et paya le prix avec un léger soupir. Heureusement, le vendeur ne lui posa aucune question sur le but de son achat ou ne parut pas suspect qu'elle soit cachée derrière un foulard. Ils devaient avoir l'habitude, dans le coin, des gens étranges.
Hermione glissa le Polynectar dans son sac et en sorti ensuite le Daily Prophet. Comme prévu, il y avait une liste de quais pour les personnes désirant prendre un bateau pour rejoindre Menkar, pour assister à l'exécution. Le plus proche était à une bonne journée de marche, mais Hermione connaissait une auberge où elle avait déjà séjourné. Elle pourrait Transplaner non loin de là et se rendre au débarcadère en quelques minutes.
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L'auberge avait été construite tout près de l'océan et des nuages noirs encombraient l'horizon. Ce soir, il y aurait une violente tempête. Mais le temps qu'elle soit sur eux, Hermione et Voldemort seraient déjà loin d'ici.
La jeune sorcière en avait marre du temps couvert. Peut-être qu'ils pourraient Transplaner dans une endroit calme et sympa quand tout serait terminé. L'Italie, peut-être ? Ils pourraient en faire le tour.
Hermione laissa son esprit divaguer tandis qu'elle descendait la route rapidement jusqu'au port. Au bout quelques centaines de mètres, elle découvrit de larges signes de vie. Les gens la croisaient en groupes dans des voitures ou des attelages. La majorité Transplanaient et les gens apparaissaient brutalement juste devant elle. Ça la rendait nerveuse. Et si jamais des gens la reconnaissaient ? Mais personne ne se retournait pour la regarder une seconde fois, heureusement. L'écharpe de Narcissa la dissimulait suffisamment jusqu'à ce qu'elle puisse changer d'apparence.
Il y avait quelques bâtiments près du port, et sur la fenêtre du guichet qui vendait les tickets, on pouvait lire « PLUS DE TICKETS ! ». Hermione n'avait donc pas le choix. Elle devait utiliser le Polynectar. Mais avec qui ?
Hermione se glissa dans une allée coincée entre deux bâtiments dans le but de repérer sa future victime sans avoir l'air de chercher. Tout le monde déambulait avec excitation, chantant et riant. La jeune sorcière tenta de repérer un Mangemort sous couverture, Mag ou peut-être Marek, mais elle ne reconnut personne hormis quelques agents du Ministère et quelques élèves de Poudlard.
Tandis qu'elle cherchait sa victime des yeux, Hermione espérait apercevoir Harry ou Ron, dans la foule massive. Mais si c'était le cas, elle n'avait aucune idée de ce qu'elle devrait faire. Ils l'avaient écoutée. Elle avait promis de les prévenir via un Patronus, mais elle n'y avait plus pensé. Elle réalisa alors qu'elle n'aurait pas suffisamment de courage pour faire face à Harry, pas avec ce qu'elle était sur le point de faire. Est-ce qu'il lui pardonnerait un jour ?
Hermione chassa ces pensées néfastes et continua de chercher parmi la foule. Beaucoup de gens marchaient en groupe et il serait bien plus avisé de choisir quelqu'un qui serait isolé, un traînard isolé. C'est là qu'elle la vit. La cible idéale : une femme portant l'uniforme de Menkar, ce long manteau bleu pâle avec le blason sur les bras.
Hermione la reconnut aussitôt. Elle aurait du mal à l'oublier après l'avoir mise à terre, pendant le Tournoi clandestin, après qu'elle l'eut insultée et se soit amusée de l'exécution prochaine de Voldemort devant la jeune sorcière.
La haine qu'Hermione éprouvait alors pour cette sorcière refit surface et elle sut qu'elle était la personne qu'elle allait choisir comme cible. Cette femme faisait clairement partie du groupe arborant le même uniforme qu'elle, mais elle marchait un peu en arrière d'eux, laissant tout le champ libre à Hermione.
Comme si le destin lui faisait un clin d'œil, le groupe allait passer juste devant sa cachette dans l'allée...
Hermione se plaque contre l'un des murs autant qu'elle le put, comme si elle voulait se fondre entre les briques et devenir invisible. Elle se tint en alerte, tendue comme la corde d'un arc prêt à tirer, et quand le groupe passa près d'elle, elle agit.
— Confundo ! souffla-t-elle.
L'employée de Menkar se figea et sa voix fut coupée net au milieu d'un rire ennuyé. Son groupe s'éloigna sans rien remarquer. La femme resta là, immobile, la boucher ouverte, son regard gris vide de toute expression.
— Viens, dit alors Hermione en agitant la main vers la femme.
La femme cligna des yeux et pivota vers Hermione. Sans même la reconnaître, elle se dirigea vers elle comme un zombie, se glissant dans les ombres de l'allée. Hermione la Stupéfixa alors rapidement et la femme s'écroula contre le mur, inconsciente. Hermione se baissa ensuite près d'elle en guettant une quelconque réaction des autres personnes, mais elle avait eu de la chance, tout le monde était trop occupé par sa propre excitation pour remarquer ce qu'elle venait de faire.
Rapidement, Hermione retira le manteau bleu de la femme et s'emballa dedans. Les manches lui tombèrent sur les mains et le manteau tombait jusqu'au sol. La jeune femme sortit ensuite la flasque de Polynectar, et prit quelques cheveux sur la tête de la sorcière inconsciente. Elle les glissa dans la flasque, et le liquide tourna en une vilaine couleur gris-lavande. Hermione plissa le nez, dégoûtée, puis prit une gorgée de la potion. Conservant le reste, elle glissa la flasque dans le sac qu'elle cachait sous le grand manteau de Menkar.
Sa peau se mit alors à la démanger, puis elle se mit à bouillir de partout. Ses os craquèrent, et elle grandit de plusieurs centimètres tandis que sa tête lui semblait plus légère comme ses cheveux passaient du long au court. Quand la potion se fut stabilisée, Hermione regarda ses mains, longues et osseuses. Désormais plus grande qu'avant, elle dû faire quelques pas pour s'habituer à ce nouveau corps. C'est ce qu'elle allait être pour les prochaines cinq heures, donc elle devait s'y habituer.
S'asseyant, Hermione fouilla les vêtements de la sorcière inconsciente pour trouver sa baguette. Quand elle l'eut, elle tira la sienne et tapota le front de la sorcière pour lui jeter un sort de Désillusion. On aurait alors dit qu'un liquide lui coulait sur le visage, jusqu'aux pieds, la fondant avec le mur dans son dos, comme un caméléon. Au premier coup d'œil, personne ne verrait qu'il y avait quelqu'un ici...
Hermione entendit soudain que quelqu'un appelait une autre personne.
— Ursula !
La jeune sorcière se leva rapidement et passa la tête hors de l'allée. Le groupe habillé de l'uniforme de Menkar s'était finalement rendu compte de l'absence de leur collègue, et ils la cherchaient dans la foule. Quand Hermione se glissa hors de sa cachette, un sourire satisfait plaqué sur le visage, les compagnons de « Ursula » l'aperçurent et vinrent jusqu'à elle.
— Ursula ! s'exclama l'un des hommes. T'étais où ?! Le prochain bateau part dans cinq minutes !
Hermione opina et se mit en route tranquillement, comme si elle avait tout son temps.
Le gros bateau était plein à craquer de sorciers et de sorcières. Il y en avait un autre qui attendait dans la baie pour venir s'amarrer au quai, mais Hermione ne voulait pas attendre plus longtemps. Quand elle rejoignit le groupe d'employés de Menkar, elle les contourna et passa devant.
Comme prévu, il y avait deux imposants agents de sécurité de chaque côté de l'entrée du bateau. Ils la regardèrent, comme ils le faisaient avec tout le monde, et Hermione déglutit nerveusement, mais les deux regards se détendirent quand ils reconnurent les robes de Menkar.
— Ça faisait longtemps, Ursula, dit l'un des hommes avec un clin d'œil en tendant la main. Tu connais la chanson...
Hermione regarda la main tendue un moment sans comprendre puis elle tira la baguette magique de sa victime et la déposa dans la main du sorcier de sécurité. Il marmonna dans sa barbe et des étincelles violettes jaillirent de la baguette. Hermione déglutit nerveusement. Ce devait sans doute être une sorte de vérification d'identité ; le Ministère de la Magie avait un dispositif semblable.
Les yeux du garde se reposèrent sur Hermione alors qu'il lui rendait la baguette, et Hermione esquissa un douloureux sourire. Le garde le lui rendit avec un soupir intérieur, et la poussa vers le bateau.
— Vas-y, Ursula. Ça va être sympa, non ?
Hermione le maudit intérieurement pour oser imaginer que cette excursion serait amusante, mais elle se força à sourire et hocha la tête.
Dans le bateau, il n'y avait plus de place assise disponible donc Hermione se glissa au milieu du large groupe des personnes, écoutant leurs conversations. Quand elle contourna un couple blotti pour se protéger de la brise, elle les entendit marmonner avec excitation.
— J'ai entendu dire qu'ils allaient laisser Harry Potter procéder à l'exécution !
Le cœur d'Hermione loupa un battement.
— Ça ne va pas plaire aux Détraqueurs ! répliqua l'autre.
— Non, mais ce garçon mérite sa vengeance, surtout après ce qu'il a enduré !
— Il n'est pas le seul dans ce cas, dit l'autre sorcier. Le Seigneur Noir est responsable de la mort de beaucoup de personnes qui ont des amis et de la famille.
— Oui, bien sûr, mais Harry Potter est notre Élu. Il a toujours été destiné à abattre Tu-Sais-Qui. Il mérite de mettre fin à sa vie et de redonner espoir au monde sorcier.
Moi aussi, je suis l'Élue... songea Hermione. Mais la version contraire à Harry...
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La brise lui gelait le visage, et Hermione était reconnaissante envers l'épaisse cape de l'uniforme de Menkar. Elle se tenait à la proue appuyée contre le bastingage, le regard rivé sur l'horizon gris et bleu, là où la mer devient ciel. En écoutant les gens, elle comprit que le bateau rejoindrait Menkar d'ici une heure. Une heure pendant laquelle le Polynectar allait disparaître. Elle devrait en reprendre une gorgée dès son arrivée sur le quai.
Ses compagnons employés de Menkar se rapprochèrent alors d'elle et entreprirent de la questionner.
— Tu n'as pas dit un mot depuis que nous sommes à bord, Ursula, dit un homme avec des yeux gris. Il y a quelque chose que tu ne nous dis pas ? demanda-t-il en lui bourrant gentiment l'épaule.
Hermione se demanda alors comment cette femme, Ursula, réagirait. Elle posa une main sur sa hanche et esquissa un sourire machiavélique. Elle haussa un sourcil et répondit :
— Je ne sais pas, dis-moi ?
— Je sais ce qui se passe ! dit alors une petite sorcière en agitant son index sous le nez d'Hermione. Tu te préserves pour l'exécution, afin de pouvoir hurler avec les autres !
Apparemment, c'était drôle, car tout le groupe explosa en rires, sauf Hermione. Elle pinça alors les lèvres en une grimace, comme si elle retenait son rire. L'homme aux yeux gris abattit alors sa main sur l'épaule d'Hermione, se tenant le flanc de l'autre main.
— Voilà, Ursula ! s'exclama-t-il. Tu as toujours été la plus intelligente ! Toujours un coup d'avance sur nous autres !
Le reste du groupe décida alors de redevenir sérieux et chacun se concentra sur l'horizon.
Le premier aperçu qu'eut Hermione de Menkar, fut son architecture toute en tours qui jaillit de l'épais brouillard. L'immense bâtiment était perché sur un rocher qui surplombait l'océan, les vagues s'écrasant contre ses parois hérissées de rochers.
Seule une petite portion de l'île, semblait être un endroit sûr pour accoster, les eaux étant moins violentes. Un chemin en partait pour monter jusqu'à l'asile, et serpentait ensuite entre les arbres qui avaient pris possession de l'île en dehors des murs de l'asile.
Hermione éprouva de violents frissons à la vue de cet endroit désolé. Tout semblait humide, froid, gris et vide de vie. Sans doute était-ce dû à la présence de Détraqueurs. Elle pouvait sentir ses espoirs diminuer à la pensée de ces monstrueuses créatures, mais son cœur savait que Voldemort se trouvait là, quelque part derrière ces murs.
Le bateau patienta dans la baie tandis que le bateau précédent finissait de décharger ses passagers. Quand ce fut le tour du bateau d'Hermione, il s'approcha du quai et ils furent accueillis par un petit groupe d'agents du Ministère et d'employés de Menkar. Ils tenaient tous fermement leurs baguettes à la main, et regardaient intensément chaque personne qui sortait du bateau.
Hermione éprouva alors de légers picotements sur son corps tandis que la Polynectar perdait en puissance. Elle s'éloigna alors du groupe et sortit la flasque de sa poche pour prendre une nouvelle gorgée. Le picotement cessa et, avec un gros soupir, la jeune femme reprit sa marche.
Hermione regarda l'asile de Menkar sur la falaise. Elle allait le faire, elle allait vraiment tenter de sauver Voldemort, pour la seconde fois. Cette fois, et contrairement à la Bataille de Poudlard, ses chances de survies étaient moindres.
À suivre...
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