Chapitre 24
Les duels se succédaient et se ressemblaient ; invoquer, bloquer, répéter. Hermione affronta des Aurors qui la connaissaient de sa vie précédente, ceux qu'elle avait vus arpentant l'Allée des Embrumes, ou les Départements du Ministère de la Magie. Elle ne put en identifier seulement quelques-uns de la Bataille de Poudlard, la plupart venant de Serpentard et la traitant de ce fait comme leur égale. Pour une fois.
Et elle gagnait. À chaque fois. Elle était en même temps huée et encensée, bien évidemment, mais, et c'était le plus étrange, les encouragements semblaient aller crescendo.
Après qu'elle eut combattu un gars étrange prompt à utiliser les Sortilèges Impardonnables, un homme l'approcha quand elle quitta le ring, et lui serra la main. Il ne sourit ni ne grimaça, mais dit une chose avant de partir :
— Vous êtes ce qu'on appelle un duelliste indulgent ; vous respectez votre adversaire en le laissant attaquer en premier. Il est rare de voir une telle estime.
C'était vrai. Elle attendait toujours que son adversaire invoque en premier, sauf dans les cas des Mangemorts. À plusieurs reprises, elle affronta des sorcières et des sorciers qui refusèrent de combattre face à elle : ils s'inclinaient et la laisser remporter le duel. Cela causait les huées, les autres compétiteurs dans la foule s'imaginant que c'était injuste qu'elle progresse dans le tournoi sans même se battre. Elle progressa donc toute la nuit et la compétition augmenta.
Mag venait de remporter un autre duel et Hermione en avait encore un à faire avant qu'ils ne se retrouvent l'un contre l'autre. Afin d'avoir un peu de paix par rapport à la foule, la jeune femme s'échappa dans la tente des duellistes pour un peu de solitude, afin d'attendre son prochain duel tranquillement.
Alors qu'elle se reposait sur l'un des bancs, près de l'entrée, elle regarda une femme entrer et venir vers elle. Elle la détesta aussitôt. La grande femme avait de courts cheveux noirs et des yeux gris, ses lèvres minces étaient tordues en un rictus qui devint moqueur quand elle vit Hermione.
Alors qu'elle se dandinait, elle se mit à parler d'une voix de soprano ennuyé :
— J'ai dû attendre pour enfin vous rencontrer. Vous ne savez pas qui je suis, n'est-ce pas ? Non, je ne pense pas. Peu importe. Je suis l'une des baby-sitter de votre petit-copain.
Elle ricana en grimaçant. Elle se laissa ensuite tomber sur un banc près d'Hermione qui la regarda d'un air interrogateur.
— Mon petit copain ? demanda Hermione.
— Vous-Savez-Qui, Dingo, Loufoca, Celui-Qui-Ne-Doit-Pas-Être-Nommé-Parce-Que-Tout-Le-Monde-S'en-Fiche.
Hermione plissa les yeux et sa haine pour elle redoubla aussitôt. Elle la refoula pour parler, aussi calmement que possible.
— Vous voulez dire, Voldemort ? Donc vous devez travailler à l'asile des fous Menkar ?
— Je suis l'une d'entre tous ceux qui y travaillent, oui, répondit la femme. Quand il est arrivé la première fois, il y avait des centaines de personnes qui voulaient le voir. Mais je dois vous dire que cet homme est pathétique ! Il ne peut même pas parler !
Elle se laissa échapper un rire haut perché.
— Moi et quelques collègues avons été autorisés à prendre quelques jours parce que Menkar n'a pas besoin d'autant de monde pour surveiller un seul gars aussi insignifiant. Alors nous sommes venus ici pour nous amuser un peu avant que Menkar nous rappelle pour son exécution. Eh oui, chérie, quand ton cher amant recevra le Baiser du Détraqueur, je serais aux premières loges. Mes amis ont déjà pris les paris pour savoir combien de temps il va mettre avant de mourir. Étant donné qu'il a à peine une âme, cela ne devrait pas mettre très longtemps. Ah oui, je vais aussi vous laisser gagner ce duel parce que j'ai tellement envie que le Ministère vous capture ; de cette manière, on pourra avoir une double exécution !
La femme se mit à glousser comme une collégienne, se frottant les mains.
— Qu'est-ce que vous pensez de ça, Sang-de-Bourbe ? Mourir aux côtés de votre amant...
Elle renifla avant de pousser un cri quand Hermione la plaqua au sol.
Elle referma ses doigts autour de son cou et la secoua brutalement. La femme hurla de tous ses poumons, plus de surprise que de douleur. En entendant ça, plusieurs personnes se ruèrent dans la tente des duellistes. Deux hommes se jetèrent sur elles, saisissant Hermione pour l'éloigner de sa victime.
— Éloignez cette folle de moi ! hurla la femme d'une voix enragée.
Hermione revint brusquement à elle et hurla en retour :
— Il ne mourra pas !
Les hommes l'entraînèrent à l'autre bout de la tente.
— Il ne mourra pas, parce qu'il ne peut pas mourir ! continua Hermione. Je ne le laisserais pas mourir !
— Regardez-la, cracha la femme. Elle est complètement folle !
— Vous êtes stupide et...
— Calmez-vous, miss, dit l'un des hommes qui retenait la Gryffondor.
— Non, dit un autre homme. Elles vont bientôt se battre en duel. Balancez-les sur le ring et laissez-les régler ça.
Les autres acquiescèrent et ils conduisirent les deux femmes sur le ring, ne s'éloignant d'elles qu'une fois qu'elles eurent monté la volée de marches.
Hermione bouillonnait et la femme en face d'elle semblait soudain beaucoup moins à l'aise alors qu'elle se rendait à l'autre bout du ring.
Aucune ne salua l'autre. La sorcière avait dit qu'elle laisserait Hermione gagner, et à présent, Hermione avait bien l'intention d'en tirer un avantage. Dans un mouvement vif, elle se mit en position de duel pour envoyer un sort sur la femme, visant ses yeux gris et froids. Quand le sort atteignit son but, la femme fut projetée en arrière et ses cheveux lui revinrent dans la figure. Elle laissa échapper un cri inutilement fort.
— Mes yeux ! Mes yeux ! se mit-elle à pleurnicher en se couvrant le visage de ses mains, frottant et grattant.
Elle tituba jusqu'au bord du ring et poussa un cri en dégringolant. Cela prit la foule par surprise, mais la femme fut rattrapée juste avant de tomber sur le sol.
Hermione ignora son nom quand il explosa au-dessus de sa tête. Elle quitta le ring, les poings serrés, n'ayant qu'une envie, marcher jusqu'à cette femme pour la frapper juste entre les deux yeux. Ce furent les visages de la foule en délire qui la calmèrent.
Hermione refusa de repenser à ce que la femme avait dit à propos de l'exécution. Mais si elle était capturée et qu'ils étaient exécutés tous les deux en même temps ? Elle se demanda si, et seulement si, cela arrivait – alors que les Détraqueurs flottaient au-dessus d'eux – si Voldemort la regarderait et recouvrerait la mémoire. Est-ce qu'une petite étincelle de reconnaissance (NdT : je n'ai pas trouvé de mot plus « fort » que reconnaissance pour cette phrase, mais on parle ici de reconnaissance dans le sens « retrouver la mémoire » et non être « reconnaissant vers qqch ».) brillerait dans ses yeux bleus perçants avant que son âme ne quitte son corps ? C'était difficile d'appréhender une telle idée, mais s'il pouvait se souvenir d'elle dans ses rêves, alors il devait bien y avoir un moyen de lui faire recouvrer la mémoire dans le monde éveillé. Tout n'était peut-être pas perdu. Il doit forcément y avoir un moyen pour le faire revenir.
Cette pensée la dévorait tandis qu'on la poussait sur le ring pour affronter Magnus Crochet. Les yeux noirs de l'homme brillèrent quand il la regarda, comme s'il avait continuellement des pensées malsaines à l'esprit.
Ils marchèrent l'un vers l'autre et quand ils s'inclinèrent, Mag laissa échapper un « Ma Dame » avant de se détourner. Hermione s'attendait à ce qu'il fasse quelque chose, un sort ou une malédiction, peu importe sa simplicité ou sa complexité. Mais quand ils se firent de nouveau face, il s'inclina comme tous les autres Mangemorts.
Hermione était d'accord avec la foule lorsqu'elle hua Mag. Les Mangemorts lui offrant ainsi ses victoires devenait de plus en plus embarrassant. Cela lui donnait l'air d'être faible et pompeuse. Elle voulait juste qu'il fasse un petit effort pour que cela ait moins l'air d'un ordre de sa part de la laisser gagner.
Agitée, la jeune femme quitta le ring et rejoignit son groupe. Elle marcha droit sur Marek et le saisit par le devant de sa robe.
— Promettez-moi que quand on se défiera, vous ne ferez pas comme tous les autres. Vous me combattrez, compris ?
Marek évita son regard, hésitant. Hermione l'attira à lui et il fut obligé de la regarder.
— Promettez-le-moi ! siffla-t-elle.
Ils se toisèrent un moment avant qu'il ne lui prenne la main et ne la détache de sa robe. Il recula ensuite et s'éloigna.
.
Tandis que la nuit avançait, la foule devenait plus instable qu'une ruche en pleine effervescence. Ils voulaient de l'action, plus d'action. Ils voulaient du sang. À plusieurs reprises, Hermione fut témoin de vies perdues.
Le temps passait rapidement. La jeune sorcière regardait Marek se débarrasser de ses opposants de la même manière qu'on se débarrassait de fourmis, d'un coup de pouce. Il ne donnait absolument pas l'air d'être autosuffisant, juste le fait qu'il pouvait se battre et gagner. Hermione ne mit pas longtemps à comprendre pourquoi : il ne montrait aucune peur. Il n'avait pas peur de mourir et cela le mettait à part des autres personnes dans cette immense pièce.
Hermione venait juste de terminer un duel quand l'organisateur des duels l'informa qu'elle était à présent en quart de finales. Elle devait encore combattre deux adversaires avant de gagner le tournoi. Cette nouvelle s'insinua en elle avec joie. Elle adorait être au sommet de ce qu'elle entreprenait, peu importe ce que c'était. Et en duels ! La Défense Contre les Forces du Mal, avec la Divination, était la seule matière où elle n'avait jamais obtenu un Optimal. Si Harry et Ron pouvaient la voir maintenant, ils seraient tellement fiers !
Les quatre finalistes se retrouvèrent dans la tente des duellistes. Hermione allait devoir combattre, un vieux sorcier dans une longue robe verte, et Marek allait faire face à un sorcier venu de Roumanie. Hermione était la première.
Quand elle quitta la tente, la première chose qu'elle remarqua fut le silence. La musique de la piste de danse avait été arrêtée et tout le monde était entassé autour du ring. Elle monta ensuite sur le ring et elle entendit plusieurs personnes lui souffler des encouragements du genre « Longue vie à Notre Dame ». Il y eut aussi de vilains mots mais ils furent étouffés par la foule comme s'ils étaient au final, pas si important que ça.
Hermione et son adversaire se saluèrent mutuellement.
— Je vais vous brûler, dit l'homme juste assez fort pour qu'elle seule puisse l'entendre.
La seconde suivante, il brandit sa baguette :
— Incendio ! hurla-t-il.
Hermione vit un éclair de lumière au bout de sa baguette et soudain, elle était en flammes. Son corset brûlait. Elle poussa un cri et étouffa rapidement le feu. Il avait dévoré le tissu du vêtement et révélait à présent les baleines de métal sur la taille. La foule avait retenu son souffle.
En réponse, Hermione envoya plusieurs Stupéfix, mais le vieil homme les bloqua les uns après les autres. Elle produit un aveuglant flash de lumière ; même avec les yeux fermés, elle pouvait voir la lumière à travers ses paupières. La foule grogna de douleur quand ils furent obligés de détourner le regard. Hermione rouvrit ensuite les yeux mais un trait rouge et blanc lui coupa le souffle, la rendant momentanément aveugle. Mais quand bien même elle ne pouvait voir, elle devait répliquer avant que ne le fasse son adversaire.
— Incarcerem ! s'exclama-t-elle.
Des cordes jaillirent de sa baguette et, avec satisfaction, la jeune femme entendit son adversaire pousser un cri. Il y eut un bruit sourd quand il tomba sur le sol. Hermione cligna des paupières une énième fois et le sortilège rouge et blanc se dissipa. Elle vit alors le vieux sorcier étendu sur le sol, à l'autre bout du ring, se tortillant furieusement pour se libérer. La joie de la jeune femme fut cependant de courte durée.
— Cracbadabum ! cria le sorcier, et les cordes se défirent et tombèrent devant lui.
Il s'en débarrassa et se releva rapidement.
Ils continuèrent à se lancer des sorts dans un déluge de flammes. Ils n'étaient plus qu'éclairs de lumière et explosions de boucliers. Du point de vue de la foule, on aurait dit qu'ils regardaient un spectacle de feux d'artifices.
Hermione était tout juste capable de lever une main pour invoquer un charme de confusion, et quand son adversaire baissa son bouclier pour lui jeter un sort. Il prit le sort en pleine tête. Il recula de plusieurs pas. Tout devint brusquement silencieux tandis que le duel s'arrêtait. Un air confus apparut sur le visage du vieux sorcier et il fronça ses sourcils blancs en regardant autour de lui, se demandant sans doute ce qu'il faisait là. Il marmonna quelque chose comme « Les Muffins doivent être prêts » avant de quitter le ring.
Le nom d'Hermione explosa alors dans les airs et la foule se mit à applaudir. Hermione quitta ensuite le ring et fut accueillie par une multitude de bras et de sourires. Des Mangemorts aussi bien que des sorciers et des sorcières normaux, virent l'enlacer et lui souffler des félicitations. Avec un rictus, elle remercia les gens. Rogue lui saisit soudain l'épaule, Mag l'étreignit solidement, Narcissa se contenta d'un hochement de tête et Drago, de lever les yeux.
Elle fut ensuite poussée dans la tente des duellistes et elle y entra au même moment où Marek et son adversaire Roumain la quittaient. Marek lui jeta un regard et la jeune femme entrevit une petite étincelle de fierté dans son regard. Elle se retrouva alors seule sous la grande tente et s'installa sur une chaise bien au milieu.
Fermant les yeux, la jeune sorcière saisit les bords de la chaise et prit une profonde inspiration. Elle éprouva quelque soulagement à l'idée que la nuit était bientôt terminée, mais son estomac était plein de nœuds par rapport à ce qui lui restait encore à affronter. Et pas seulement parce qu'elle allait devoir se battre contre son dernier adversaire, mais aussi parce qu'elle allait devoir se frayer un passage, ensuite, à travers une foule qui ne l'encourageait pas...
Levant une main, Hermione toucha son corset totalement ruiné. Une partie de sa peau avait été brûlée aussi. Quand elle la toucha du bout des doigts, elle siffla de douleur. Elle aurait besoin de mettre quelque chose sur la blessure, mais ça allait devoir attendre. Peut-être que Rogue allait pouvoir l'aider, sinon ?
L'homme entra au même moment dans la tente et se dirigea vers elle.
— Nous avons déjà remporté ce tournoi, dit-il en baissant les yeux sur elle. Marek va abandonner, son devoir de Mangemort l'oblige à ne pas vous blesser. Le prix est à nous.
Hermione secoua la tête.
— Je lui ai demandé de ne pas abandonner.
— Pourquoi feriez-vous une chose pareille ? demanda Rogue en fronçant les sourcils.
— Parce que ce n'est pas équitable.
— Équitable ? répéta Rogue en haussant la voix. C'est son devoir ! Il ne va pas vous défier parce que vous êtes l'Héritière du Seigneur Noir ! Aucun Mangemort n'oserait lever sa baguette sur vous !
— Mais il doit faire ce que je dis, n'est-ce pas ? demanda Hermione. Ce n'est pas mon destin, de prendre le contrôle et de donner des ordres ? Dans ce cas, je vais lui ordonner de me défier et de faire ce que je lui dis.
Rogue ouvrit la bouche dans une colère silencieuse. Quand Hermione lui jeta en retour un regard inflexible, il serra les mâchoires et tourna les talons. Il grogna d'exaspération et quitta la tente en marmonnant quelque chose comme : « Femme exaspérante ! »
Hermione attendit ensuite seule, réduite à écouter et à imaginer ce qu'il se passait dehors de sa retraite. Comme précédemment, la foule était silencieuse, attendant de l'action. La jeune femme sursauta quand le premier sort fut jeté. Les lumières brillaient à travers la toile de la tente, mais elle ne pouvait pas voir qui avait lancé les sorts. Il y eut ensuite une lueur bleue familière et la foule grogna.
Un cri qui glace le sang résonna soudain dans la pièce. Il fut immédiatement suivi par une exclamation de douleur et Hermione s'imagina le propriétaire de la voix se contorsionner sur le sol. Lentement, comme cela s'était passé avec son duel contre Drago, la foule se mit à scander.
— Achève-le ! Achève-le !
Il y eut un dernier gémissement de douleur, long, étouffé. Soudain, il y eut une explosion de lumière et le cri fut coupé net. Les lumières dorées affichèrent alors le nom du vainqueur et il y eut quelques applaudissements discrets. Soit la foule n'était pas impressionnée, soit elle était trop choquée par ce qu'elle venait de voir. Hermione craignait que ce ne soit la seconde option. Elle regarda vers la porte de la tente quand le panneau de l'entrée se replia, et son final opposant entra alors.
Marek la découvrit assise au ventre de la pièce, et ils se regardèrent pendant un long moment. La jeune femme inclina légèrement la tête en guise de félicitations. Marek laissa retomber le pan de toile après lui et vint s'asseoir près d'elle, sur un banc, aussi silencieusement que d'habitude. Ils restèrent assis comme ça, épaule contre épaule, genou contre genou, en silence.
Rogue jaillit soudain dans la tente et marcha droit sur Marek. Le professeur toisa l'homme d'un regard glacial.
— Tu vas la laisser gagner, tu m'as bien compris ? Si tu tiens à la vie de l'Héritière, alors tu vas abandonner. Nous avons plus besoin de cet argent que toi.
— Monsieur, s'il vous plait... dit Hermione en se levant. Je lui ai déjà dit ce que je voulais, à lui de décider.
— Je m'en fiche, répondit Rogue. Et vous feriez mieux de rester en dehors de ça, ajouta-t-il en la pointant du doigt. Je fais ce qui est mieux pour vous.
Hermione se plaça alors devant Marek, repoussant Rogue sur le côté.
— Vous savez ce que je veux, dit-elle.
Marek la regarda et hocha la tête.
— C'est l'heure, dit soudain l'organisateur des duels.
Rogue s'en alla, laissant Marek et Hermione seuls. Marek se leva du banc et ils se serrèrent la main.
L'organisateurs des duels tint le pan de toile ouverte pour eux et, côte à côte, les deux adversaires sortirent face à la foule. Hermione déglutit, sentant la sueur glisser dans son dos comme elle regardait chaque personne qui observait le moindre de ses gestes.
Elle et Marek montèrent sur le ring ensemble. Une fois en position, Hermione se convainquit qu'il n'y avait qu'eux deux dans toute la pièce. Tous les autres disparaissant dans le sol ou dans les murs.
Hermione prit une profonde inspiration et fit un pas en avant. Marek l'imita. Ils s'inclinèrent puis tournèrent les talons d'un même mouvement. Tandis qu'Hermione faisait ses dix pas, elle s'efforçait de mettre tout le reste de côté. Elle se concentra sur le présent, sur chaque sort et charme qu'elle connaissait.
Quand elle se retourna pour faire face au Mangemort, la foule retint son souffle dans l'attente du premier sortilège qui annoncerait le début de cette finale.
Hermione prit position, surveillant attentivement son adversaire. Elle attendit, comme tout le monde, qu'il bouge. Elle le vit serrer et desserrer son poing sur sa baguette ; il était énervé et indécis. Elle pouvait voir la bataille faire rage dans son esprit à travers ses yeux.
Soudain, dans un dramatique silence, il s'inclina et se soumit.
La foule explosa aussitôt, enragée. Tout le monde se mit à huer et à hurler des insultes à Marek. Les gens se bousculaient de tous les côtés. Le ring était comme une île dans une mer déchaînée.
Hermione s'assura de rester en position de duel, mais Marek se redressa et observa la rage qui l'entourait. Le nom de la jeune sorcière n'était pas apparu dans les airs, ce qui voulait dire que les organisateurs de cette compétition débattaient sur le vainqueur. Des mains jaillirent soudain sur le ring et tentèrent d'attraper les jambes de Marek. Il les repoussa à coup de pied.
— Marek ! appela soudain Hermione.
Le Mangemort la regarda et elle lui lança un regard désespéré.
— S'il vous plait, Marek...
Il détourna le regard.
— S'il vous plait.
D'autres mains se tendirent vers lui, et plusieurs sorciers avaient même levé leur baguette en direction du Mangemort. Il les regarda, leurs visages étaient déformés par la haine, puis il regarda Hermione et son regard suppliant. Il agrippa sa baguette et lui fit face.
Sans aucun respect, il s'inclina, avant de prendre position.
Les huées cessèrent aussitôt et furent remplacées par des applaudissements enjoués. Hermione se retint de sourire. Elle se contenta de hocher la tête et Marek lança le premier sort.
Il était rapide, mais il retenait sa puissance et Hermione le savait. D'abord, cela l'ennuya, puis elle commença à apprécier de simplement échanger des sorts. C'était plutôt agréable. Ils utilisaient le plus souvent le sort de Désarmement et celui de Stupéfixion, mais pour pimenter un peu les choses, ils recoururent à des sorts plus imaginatifs. Hermione songea aux sorts que lui avait enseigné Voldemort. Elle avait l'impression que c'était hier...
Ils continuèrent ainsi encore et encore, capable de durer jusqu'au matin, mais Hermione décida finalement d'y mettre un terme et, après un signe de tête pour Marek, il accepta. Il leva sa baguette dans un mouvement d'arabesque, prétendant invoquer un sort terrible, et Hermione lança rapidement un Petrificus Totalus, droit sur sa poitrine. Aussitôt, les bras de Marek se collèrent contre son corps, ses jambes se soudèrent et, après une petite ondulation instable, il tomba en arrière et la foule derrière lui le rattrapa dans ses bras.
Le nom d'Hermione jaillit aussitôt dans les airs dans un torrent de lumière dorée et scintillantes, tombant du ciel et mourant sur les têtes de la foule. Les cris et les applaudissements manquèrent de rendre Hermione totalement sourde. Elle ferma les yeux et sourit, appréciant ce moment pour pouvoir se le rappeler toute sa vie. L'exaltation de la foule s'insinuait dans son esprit, et son âme explosa à cause des centaines de personnes qui l'entouraient. Des gens grimpèrent sur le ring et la soulevèrent. Ils la hissèrent sur leurs épaules et la transportèrent. Elle reçut des tapes dans le dos et elle serra la main de chaque personne qui tendait la sienne vers elle.
On la ramena ensuite sur le ring, vers deux hommes qui attendaient. L'un d'eux transportait un gros sac contenant ce qui devait être le prix de la récompense. La jeune sorcière rigola bruyamment, excitée. Les hôtes firent court avec la cérémonie de récompense en annonçant son nom et en lui remettant le prix. Hermione hissa le sac au-dessus de sa tête et la foule devint sauvage.
Son groupe se fraya un chemin jusqu'à elle et elle sauta du ring pour les rejoindre. Aussitôt, elle confia le sac à Rogue et il le dissimula sous sa cape. Narcissa lui serra la main, mais quand Hermione vit Marek approcher d'eux, elle repoussa tout le monde et se pendit à son cou. Rogue et Mag regardèrent avec stupéfaction cette démonstration spontanée d'affection.
— Merci, souffla Hermione à l'oreille de Marek.
En réponse, il tenta de l'étreindre, mais fut un poil trop lent. Rogue se pencha à l'oreille de la jeune femme pour lui parler.
— Nous devons partit tout de suite, dit-il.
Hermione hocha la tête et commença à marcher en direction des ascenseurs. Elle reçut de nombreuses félicitations en se frayant un passage entre les sorciers et les sorcières. Certains lui serrèrent la main, tandis que les autres lui jetaient des regards méfiants. Une personne lui claqua sa main sur l'épaule d'une façon rude non utile. Elle regarda dans son dos et réalisa avec un sentiment nauséeux que la foule la suivait. Et ils n'avaient pas l'air contents. Il devait y avoir certainement encore plus de gens pas contents dehors, prêts à la rencontrer.
Hermione se mordit la lèvre et tenta de faire comme si elle ne les avait pas remarqués, quand elle se retourna et rentra droit dans un homme.
— Whoa ! s'exclama une voix beaucoup trop familière.
Hermione fit un bond en arrière et regarda le sorcier. Zeth grimaça en la regardant comme s'il l'avait déjà mise derrière les barreaux. Hermione tenta de reculer un peu plus mais il lança une main en avant aussi rapidement qu'un serpent et la saisit solidement d'une poigne de fer.
— Où allez-vous si vite ? demanda-t-il.
Hermione grimaça de douleur comme les doigts du sorcier s'enfonçaient dans sa peau.
— Zeth... dit-elle nonchalamment. Comment se porte le business de la vente ?
Zeth serra les lèvres.
— Hm, pas très bien. J'ai perdu un temps précieux à vous traquer, bien entendu.
— J'ai cru comprendre. Ça me paraît un peu ambitieux.
— Je ne dirais pas ça. Après tout, je vous ai mis la main dessus, non ? J'ai attendu longtemps, vous savez ? Avec vous, je vais enfin avoir la récompense que je mérite.
— Je n'irais nulle part avec vous, répondit Hermione froidement.
Zeth resserra sa prise sur elle.
— Vous êtes vaincue, ma chère. Regardez autour de vous. Tout le monde vous déteste. Ils veulent vous voir morte. Ils ne vont pas m'arrêter. C'est vous contre des centaines d'entre eux.
Hermione lança un regard circulaire, réalisant que tous les visages heureux étaient devenus graves. Elle retourna son regarder vers le vendeur et souffla :
— Ne faites pas ça...
Zeth rigola grassement.
— Voilà qu'elle supplie ! s'exclama-t-il.
Quelques rires montèrent des gens autour d'eux.
— C'est trop tard pour ça, Traîtresse. C'est terminé.
Zeth lui saisit soudain les poignets pour l'attirer plus près de lui, et il commença à la remarquer vers les ascenseurs.
— Non ! s'exclama Hermione en tentant de se libérer. Je ne veux pas vous blesser, mais je le ferais si vous ne me lâchez pas tout de suite !
Zeth laissa échapper un rire rauque.
— Vous n'oseriez pas. Vous seriez juste jetée hors de cet entrepôt, exactement là où tout le monde vous veut.
Hermione se débattit avec la force du désespoir. Alors qu'il perdait son emprise sur elle, il lança une main et lui décocha une violente gifle. Hermione grogna et chancela. La partie droite de son visage la brûlait et des étoiles dansaient devant ses yeux. Zeth l'entraîna alors et elle n'avait pas d'autre choix que de le laisser faire.
Où était Rogue ? Mag ? Où étaient tous les Mangemorts censés la protéger ?
Hermione regarda par-dessus son épaule comme Zeth enfonçait le bouton de l'ascenseur pour le faire descendre. Il y avait un grand groupe de personnes qui les suivait lentement. Ils s'arrêtèrent et la regardèrent, elle et Zeth, attendre l'ascenseur. Soudain, la jeune femme vit un visage dans la foule : Marek. Ses grands yeux bruns regardaient Zeth dangereusement. Il marchait à travers la foule et les approcha. Il leva alors sa baguette, sans ciller, et la pointa en direction du kidnappeur d'Hermione. Un éclaira vert horriblement familier jaillit soudain et la pression sur les poignets de la jeune sorcière se relâcha aussitôt. Quand la lueur verte disparu, Zeth gisait au sol sans une blessure.
— Vous... Vous l'avez tué !
Hermione chercha dans les yeux de Marek une petite trace de regret, mais elle ne trouva rien.
Des protestations jaillirent soudain. Les gens n'appréciaient apparemment pas que Marek ait brisé les règles de l'entrepôt, et de nulle part, deux sorciers apparurent. Ils saisissent Marek par les épaules et le repoussèrent. Marek ne se débattit pas, jetant simplement un dernier regard à Hermione avant d'être forcé à monter dans le second ascenseur. Le foule sembla soudain se souvenir d'Hermione. L'attention des gens se reporta sur elle et Hermione ne vit rien d'autre que des regards furieux, comme s'ils la blâmaient pour le meurtre de Zeth.
La jeune sorcière recula et son dos heurta les montants de l'ascenseur. Avec un brusque sentiment de soulagement, elle vit son groupe s'approcher, Rogue en tête.
— Je vous l'avais dit, dit-il en plongeant une main dans sa cape. Je vous l'avais dit, vous devez partir maintenant !
Il tira le sac de Galion et le lui colla dans les bras. Hermione l'attrapa, entendant l'or s'entrechoquer. Rogue regarda ensuit derrière lui et vit Drago. Il l'attrapa à son tour par le col et le projeta vers Hermione.
— Partez ! Maintenant ! hurla-t-il.
Les jeunes sorciers hochèrent la tête, leurs regards remplis de terreur. Comme s'il répondait à l'appel de Rogue le ding de l'ascenseur se fit entendre et les barres dorées s'ouvrirent. Drago et Hermione se ruèrent dans la cabine, aussi loin que possible de la grille. Les gens se pressaient de toutes parts pour les attraper, mais Rogue, Mag et Narcissa parvinrent à les retenir le temps que les portes se referment.
Hermione ne put que voir leurs visages enragés comme la cabine s'élevait. Si les gens ici-bas étaient furieux, alors elle n'osait même pas imaginer dans quel état allaient être les gens qui les attendaient là-haut...
À suivre....
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