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2 | 𝕊𝕒𝕝𝕖𝕤 𝕞𝕒𝕟𝕚𝕖𝕤

— 𝔹onjour, je suis Séraphin Beauchamp, j'aimerais avoir des nouvelles sur l'état de santé d'un patient admis cette nuit ; Eliakim Día.

— Un instant, s'il vous plaît.

L'agent d'accueil du University Medical Center me met brièvement en attente avant de reprendre l'appel.

— Merci d'avoir patienté, Monsieur Beauchamp. Je ne suis cependant autorisé à partager les informations concernant les patients qu'à la proche famille et la personne de confiance du patient Día n'a pas notifié votre nom sur le registre.

Merde, évidemment que personne ne m'a mis sur ce foutu registre.

— Je comprends, merci quand même.

— Je vous en prie. Vous pouvez toujours essayer de vous renseigner directement auprès de la famille si vous avez leurs coordonnées.

Malgré son ton affable, j'ai du mal à trancher entre un excès de politesse ou le fait qu'il se fout ouvertement de ma gueule. Quoi qu'il en soit, je raccroche sans creuser la question. Je finirais bien par obtenir ces informations, tout comme j'ai obtenu le dossier judiciaire d'Eliakim.

Je verrouille l'ordinateur en soupirant, frustré, et me lève de mon siège. Pas assez gradé pour jouir d'une pièce individuelle avec porte et fenêtres, je me contente de m'installer au même endroit à chaque fois que je passe au bâtiment administratif des Rangers. La fraîcheur de la grande salle réunissant nos postes de travail jure agréablement avec la chaleur écrasante de l'extérieur. Je la traverse, pensif. Sillonnant le quadrillage parfait que forment les bureaux, je me dirige à son extrémité pour me servir un expresso à la seule machine fonctionnelle.

« Deux côtes cassées, une fracture du nez et une légère commotion cérébrale. »

— Bordel, Thys ! sursauté-je.

« Il devrait bientôt se réveiller, poursuit ma sœur sans sourciller, mais tu dois lui venir en aide. »

Bon sang... Les esprits ont tous la sale manie de débarquer quand je m'y attends le moins.

Améthyste insiste sur la fin de sa phrase, occultant complètement le fait qu'elle vient de me pousser à renverser ma boisson pour la seconde fois en moins de 24 heures. Je secoue ma main échaudée en regardant autour de moi, histoire d'être sûr qu'aucun collègue ne m'observe, et lui lance ensuite un regard blasé.

— Ce sont des Timbs neuves, putain...

« Désolée, concède-t-elle, mais je te répète qu'Eliakim a besoin de ton aide. »

— Je l'ai aidé quand t'as débarqué chez moi au milieu de la nuit en m'ordonnant d'appeler le 911, murmuré-je. D'ailleurs, t'as oublié de me remercier avant de t'évaporer.

« Je ne me suis pas envolée dans la nature, Séra, je suis juste retournée auprès d'Eli. Tu l'as sauvé d'une mort prématurée en contactant les secours, et je ne t'en remercierai jamais assez, mais ta mission est loin d'être accomplie. »

Je pouffe dédaigneusement et la regarde encore de biais.

— Tu veux que je lui envoie un bouquet et une carte de bon rétablissement ? craché-je, assez irrité par son attitude et par... tout le reste !

« Cesse d'être si désagréable et écoute-moi ! Des policiers montent à présent la garde à la porte de sa chambre. Ils refusent les visites à la famille et parlent de l'emprisonner dès son réveil dans l'attente d'un procès. »

— Oh, et ça t'étonne ? Si j'ai bien compris, t'es avec Akim depuis ton décès. Tu sais forcément qu'en l'espace de deux ans, il est devenu un vrai danger. Pour lui-même, mais surtout pour ses concitoyens.

« Il n'est pas– »

— Ne te fatigue pas, Thys. J'ai informé mon capitaine que j'ai signalé l'accident. Il m'a autorisé l'accès à tous les rapports possibles le concernant. Tu m'as caché qu'Eliakim a pris le volant complètement torché. Les éclats de bouteille retrouvés sur ses chaussures et le tapis de sol côté conducteur laissent à penser qu'il conduisait même en se bourrant la gueule. Pour couronner le tout, il est en récidive. Une fois de plus ! Et quelqu'un a bien failli mourir, ce coup-ci.

À mon tour de la tenir en joue du regard.

« Tu as raison, c'est gravissime. J'en ai bien conscience, mais il n'est plus lui-même depuis ma mort... Et puis, j'ai entendu les médecins dire que le cycliste allait bien. »

— Il va bien. Vraiment ?

Ha ! On dirait que ma pieuse cadette ne craint plus de pécher par omission depuis qu'elle n'est plus de ce monde. Elle acquiesce en enroulant machinalement les bras autour de son buste, ce qui me contrarie d'autant plus.

— Une commotion cérébrale et un bras en écharpe, ce n'est pas ce que j'appelle aller bien, argué-je. Il a simplement eu de la chance. Mais le plus chanceux doit bien être celui qui risquait de finir en taule pour homicide involontaire si l'accident avait causé la mort d'un pauvre malheureux.

« Tu te trompes, il n'est pas si chanceux puisqu'il risque tout de même une peine de prison. »

— Oui, de 1 à 5 ans. C'est déjà mieux qu'une condamnation à vie.

« Quelques mois seraient déjà trop ! Eli ne survivra jamais à une incarcération au milieu de criminels endurcis. »

Le connaissant, et ayant eu un bon aperçu du milieu lors de ma récente mission d'infiltration, elle n'a pas tort. Je brûle quand même d'envie de hurler qu'il aurait dû y réfléchir avant de prendre le volant avec un taux d'alcoolémie vertigineux, mais m'en garde bien. Mon stoïcisme suffit toutefois à rebiffer ma sœur. Elle reprend de plus belle :

« À t'entendre, on croirait qu'il représente une cause perdue d'avance. Mais je sais que tu peux intervenir en sa faveur et je te promets qu'Eliakim est la bonté incarnée. Il a juste... perdu sa lumière sur le chemin que le Seigneur lui a tracé. Tu dois l'aider à la retrouver. C'est ce que tu fais avec les esprits qui restent bloqués sur Terre. Cette fois, il s'agit plutôt d'aider un homme endeuillé à retrouver l'espoir et le goût de vivre. »

— Tu ne trouves pas que t'en demande beaucoup, Améthyste ? Je suis ranger. Pas défenseur de veuf éploré ! Et j'ai beau être médium, je ne suis pas non plus faiseur de miracles. Il a déjà eu du bol de ne pas finir en prison après sa deuxième récidive. Cette fois, ça lui prend au nez. Point barre.

« À mon humble avis, tu te laisses aveugler par tes ressentiments ! »

— Pardon ? ris-je faussement, interloqué. C'est toi qui te permet de sortir ça ?

« Eh bien oui, rétorque-t-elle en levant bien haut le menton. Je sais que je ne suis pas des plus objectives, mais toi non plus. Tu n'as jamais apprécié Eli. »

— Sauf que je souligne des faits qui n'ont absolument rien à voir avec mes sentiments, quels qu'ils soient...

Son assurance de cadette capricieuse vacille face à mon intransigeance, volant en éclat et exposant pleinement sa détresse.

Améthyste se rapproche doucement. Craignant qu'elle m'impose une nouvelle vision d'Eliakim pour me faire fléchir, j'amorce un pas en arrière.

« S'il te plaît, Séra... se désole-t-elle sans commenter ma dérobade. Je suis certaine que tu sauras le sortir de cette situation. À condition que tu le veuilles vraiment. »

— Ben voilà, tu mets le doigt sur autre chose. Peut-être que je n'ai simplement pas envie de contribuer à la relaxe d'un danger public. Si Akim finit par tuer quelqu'un alors que j'ai entravé le processus consistant à le mettre face aux conséquences de ses actes, le sang de sa victime sera aussi sur mes mains.

« Séraphin, ne parle pas ainsi, je t'en prie. Tu es mon aîné. Celui qui m'a toujours protégée des problèmes, que je me les attire bêtement ou qu'ils me tombent inopinément dessus. »

Pas toujours, non, déploré-je mentalement.

« Tu voues ton existence à protéger et sauver des innocents, vivants comme défunts. Alors pourquoi Eliakim n'a-t-il pas droit à ta pitié ? Tu sais pourtant qu'il est l'amour de ma vie. »

L'océan de tristesse qu'est son regard m'accable. Il m'engloutit petit à petit. Me rend impuissant, lesté du poids de nos maux. Car c'est justement la nouvelle de cet amour inconditionnel qui m'a transpercé le coeur à blanc il y a cinq ans. Lorsqu'Améthyste m'a présenté ce satané Eliakim Día comme étant son futur époux, le jour de Juneteenth*.

— D'accord, capitulé-je en détournant les yeux afin qu'elle n'y lise pas ma propre affliction. Je veux bien essayer de l'aider... Peut-être qu'il pourra éviter une peine de prison ferme si je fais jouer mon statut et mes relations.

Après une énième œillade autour de moi, je rive à nouveau mon regard à celui de ma sœur et poursuis avec fermeté.

— Ce sera sous conditions et ta tête de mule devra les accepter. Sans restrictions.

Aux anges, elle acquiesce vigoureusement.

___

Juneteenth* : Jour de célébration dans la communauté afro-américaine, en commémoration du 19 juin 1865, lorsque les esclaves du Texas ont appris qu'ils étaient libres, plus de deux ans après la Proclamation d'Émancipation. Juneteenth devient un jour férié fédéral en 2021, mais était déjà célébré dans de nombreuses communautés à travers les États-Unis, y compris à la Nouvelle-Orléans.

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