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Chapitre 7

Gwendolyn

Je me réveillai dans un sursaut. Mon coeur palpitait et j'apposai une main sur mon sternum pour essayer de calmer ses battements affolés. J'inspirai calmement avant d'expirer, ceci me permit de me calmer après quelques minutes.

Avais-je réellement rêvé du mythe de la reine magique ? Il fallait croire que oui. Je le connaissais bien pourtant la version que Kaede m'avait conté hier soir m'était inconnue. Pourquoi ne l'avais-je jamais entendue ? Était-ce seulement une légende ? Je secouai la tête, je me faisais du souci pour rien. C'était un conte pour enfants, rien de plus !

Je me levai, ne voulant pas perdre du temps à paresser. Le soleil éclairait la pièce, réchauffant l'atmosphère glacée. Je profitai de cette douce chaleur, heureuse de démarrer une journée ensoleillée. Après m'être préparée, j'ouvris la porte de ma chambre et m'aventurai dans le couloir. J'eus la surprise de rencontrer Alice, radieuse en ce début de matinée.

Elle me semblait bien plus maquillée que d'habitude. Ses cheveux, habituellement bouclés à l'anglaise, avaient été lissés et en partie tressés pour mettre son beau visage en valeur. Je haussai un sourcil devant sa robe sage, elle ne portait pas souvent ce genre de tenues et il était rare qu'elle soit debout aussi vite.

— Bonjour, Gwendolyn ! Comment te sens-tu depuis hier soir ?

— Mieux, répondis-je. Mais où vas-tu accoutrée comme ça ?

— J'ai rendez-vous avec un garçon ! dit-elle en sautillant sur place.

— Encore ? marmonnai-je.

Alice n'entendit même pas ma remarque désobligeante et continua de gazouiller. Je ne l'avais jamais vue aussi enthousiaste à l'idée de voir un garçon, ça m'étonnait. Je ne l'écoutai pas plus et me rendis dans la salle à manger. Alors que j'avançais dans le couloir, j'entendis des cris.

— C'est inutile de m'y inscrire je te dis !

— Ne fais pas l'enfant enfin ! Avoir un diplôme de cette école t'ouvrir de nombreuses portes.

— Mais je ne veux pas y aller !

— Kaede, s'il te plait...

J'ouvris la porte, coupant Pierre de Villiers au milieu de sa phrase. Les regards convergèrent vers moi et je murmurai un petit bonjour. Je ne savais pas que les de Villiers restaient dormir, cela me surprit quelque peu. Mon père me rejoignit et s'assit en face de moi, tout sourire. Son comportement m'agaça immédiatement, il faisait comme si de rien n'était.

— As-tu bien dormi, Gwendolyn ?

— Que s'est-il passé hier soir ?

Je n'attendis pas une seconde avant de mettre le sujet sur la table. Il me fallait des explications et pas une ignorance feinte. Un éclair de doute filtra dans le regard de l'homme, me confirmant ce que je craignais. Alors qu'il s'apprêtait à me répondre, Isabelle et Alice entrèrent à leur tour dans la salle à manger, suivie de ma tante.

— Tu tombes bien, Claire, ces jeunes ont besoin de deux ou trois éclaircissements, déclara Pierre.

— Que se passe-t-il ? demanda-t-elle innocemment.

— Arrêtez de mentir, soupira le père du nouveau, ça n'aidera personne et surtout pas vos filles !

Je vis ses yeux rouges étinceler de fureur. Ce regard n'était pas humain, j'en avais le pressentiment. L'aura de puissance qu'il dégageait fit reculer ma soeur et ma cousine, elles aussi avaient senti ce changement.

— Vos yeux, ils sont... commença Isabelle.

— Démoniaques ? compléta Pierre. C'est le meilleur adjectif, ça désigne parfaitement ce que nous sommes, des démons.

Il fit un geste en direction de Kaede, appuyé contre le mur. Ses iris vermeils scintillaient également alors que son père révélait une canine. Je pensai immédiatement à un vampire, mais ces créatures n'existaient que dans les romans. Pourtant, après tout ce qui s'était passé ces derniers jours, je n'en étais plus si sûre.

Ma tante se laissa tomber dans un fauteuil, le visage pâle et décomposé, alors que mon père déglutissait difficilement.

— Tu ferais mieux de te taire, Pierre ! s'exclama Claire.

— Vous ne pouvez pas les laisser vivre dans l'ignorance ! La vérité finit toujours par éclater, répliqua le soi-disant démon.

À ces paroles, je me mis à trembler. Mes pensées se bousculaient, je n'arrivais pas à réfléchir, ni même à mettre un sens sur les dires de l'homme. Le sang bourdonnait dans mes oreilles, me faisant tourner la tête. Je n'arrivais pas à avaler ma salive, un cailloux semblait bloqué dans ma gorge. J'inspirai longuement pour me calmer, je devais contrôler mes émotions.

— Expliquez-nous, demandai-je en espérant que ma voix ne tremblait pas.

— Quoi donc ? répliqua ma tante en haussant un sourcil.

— L'agression d'hier soir ! Qui est ce Clade ? Quel est son rapport avec... avec l'Annonceuse et les Sentinelles ? Quel lien avec la légende de la reine magique ?

— Une question à la fois, sourit Pierre.

L'homme se déplaça avec élégance pour s'installer au bout de la table. D'un geste de main, il invita ma soeur et ma cousine à s'asseoir, il ne voulait pas d'un malaise. Mon père et ma tante ne firent rien pour l'empêcher de parler, ils se contentèrent d'un regard noir, sûrement convaincus par les paroles du démon.

— Vous connaissez sûrement le conte de la reine magique ?

— Oui bien sûr qu'elles le connaissent ! s'énerva Claire.

— Au début de ce conte, les créatures surnaturelles, les mages et les humains cohabitaient en harmonie sous le règne d'un roi. Sa fille ainée, la reine magique, devait reprendre le règne à la mort du roi, mais son frère cadet, Daemon, voulait lui aussi régner et avoir le pouvoir. Avec l'aide d'humains, il déclencha une guerre pour pouvoir renverser le roi et tuer sa sœur. Celle-ci réussit par la magie démesurée à l'arrêter et à ramener la paix dans le royaume.

Il fit une pause nous lançant un regard pour vérifier que nous suivions attentivement son récit.

— Le conte se finit ainsi, pourtant ce n'est pas tout, reprit Pierre. Afin de protéger les créatures surnaturelles des humains, la reine créa un saut magique que cinq chaines protégeaient.

— Et elle a créé les Marques, murmurai-je en me remémorant les paroles de Kaede.

— Exactement. Ces Marques ne pouvaient être récupérées que par l'Annonceuse et les Sentinelles, personne à part eux ne pouvait supporter la puissance de ces tatouages.

Ma respiration était comme obstruée par je ne savais quel objet, l'oxygène peinait à atteindre mes poumons. Pour empêcher mes mains de trembler, j'agrippai le tissu de ma robe et le froissai. Voyant mon trouble, mon père me tendit un verre d'eau.

— Tout ceci, la magie et ce conte, est-il bien réel ? demandai-je péniblement.

— J'aurais aimé que vous l'appreniez autrement, soupira mon père. La magie fait partie intégrante de notre vie depuis des années. Nous avons des ascendances des mages.

Il nous désigna Isabelle et moi avant de regarder Alice.

— Ta mère est une sorcière, une guérisseuse si tu préfères. Et Pierre est...

Sa phrase mourut alors qu'il se tournait vers les de Villiers. Il ne pouvait visiblement pas continuer. Je n'avais jamais vu mon père aussi... brisé.

— Je vous l'ai déjà dit, Kaede et moi sommes des démons. Peut-être n'est-ce pas la meilleure origine, mais nous ne voulons aucun mal à ceux qui nous respectent.

Le silence s'imposa dans la pièce, j'entendais presque les mouches voler. Aucun de nous ne réagissait. Isabelle fixait le sol de ses yeux verts, choquée par ses révélations. Alice, de si bonne humeur il y a quelques minutes, était figée dans une incompréhension totale. Elle se leva brusquement en s'écriant :

— Pourquoi nous avoir menti tout ce temps ?

Elle se précipita vers la porte et sortis alors que ma tante essayait de la rattraper. Mon père esquissa un geste vers Isabelle qui frissonna.

— Ne me touche pas, marmonna-t-elle.

Elle partit sans un seul regard. Mon père enfouit son visage entre ses mains, désespéré. Alors que mes esprits me revenaient peu à peu, je pensais à ma mère. Savait-elle tout ceci ? Était-ce pour cette raison qu'elle était partie ? Le doute me rongeait hargneusement et je ne vis pas mon père se lever.

— Idiot ! Pourquoi leur avoir tout dit ? cria-t-il.

— Elles avaient le droit de savoir, répliqua Pierre de Villiers.

Je vis la main de mon père se lever et s'approcher dangereusement du visage de son ami. Celui-ci le stoppa dans son geste et lui lança :

— Tes filles et ta nièce sont bouleversées ! Tu devrais les réconforter au lieu de rester ici à essayer de me frapper.

Son haussement de sourcils était clair, il n'approuvait pas les cachotteries de ma tante et de mon père. Celui-ci me jeta un coup d'oeil et je lui indiquai d'aller rejoindre Isabelle, elle avait besoin de lui... plus que moi. À peine la porte s'était-elle refermée sur lui que Pierre posa sa main sur mon épaule.

— Tu es courageuse, Gwendolyn.

— Kaede m'avait déjà mise sur la piste hier soir, souris-je malheureusement.

— Je vois. Je préfère déjà te prévenir dès à présent, nous ne sommes pas au bout de nos peines...

***

Allongée entre les roses, j'attendais patiemment que l'on m'appelle pour le repas du soir. Je n'avais pas vu passer le temps, à vrai dire, je n'avais rien fait à part réfléchir. Des centaines de questions tourbillonnaient dans mon esprit, et si j'essayais de répondre à l'une d'entre elle, elle engendrait d'autres interrogations bien plus compliquées. C'était un cercle sans fin. Je me sentais incroyablement faible, je ne comprenais pas grand chose et je ne pouvais rien faire.

Je soupirai, sentant les larmes monter, j'étais dépitée devant ma propre nullité. Pourquoi n'avais-je pas compris que ce verre d'eau était magique ? L'incendie provoqué par Isabelle, le pouvoir de séduction d'Alice ? Pourquoi n'avais-je rien vu !

— Mademoiselle Gwendolyn !

La voix rauque de Gerd, l'homme que mon père avait engagé pour nous protéger, résonna. Il était temps pour moi d'y aller. Me relevant doucement, je m'éloignai à regret du parfum des roses. Comme toujours, il m'avait envoutée et m'avait permis de réfléchir au calme.

Je gravis les marches de marbre polies par les nombreux passages et arrivai sur la terrasse me permettant d'observer un dernier instant ces idylliques jardins. Le lierre s'était accroché aux colonnes de la rambarde et grimpait le long de la façade, laissant quelques feuilles sur le sol dallé. J'entrai par l'une des portes-fenêtres et rejoignis ma famille ainsi que les de Villiers dans la salle à manger.

Je voyais aux visages d'Alice et d'Isabelle qu'elles n'avaient pas digéré les informations de ce matin, tout comme moi d'ailleurs. Je m'assis en face de Kaede et à côté de mon père. Personne ne parlait, le silence était passablement oppressant, cette atmosphère n'aidait en rien à améliorer l'ambiance.

— Nous avons décider de vous inscrire à Welton, déclara subitement mon père.

— Quoi ? Qu'est-ce donc ? s'inquiéta Isabelle.

— Il s'agit ni plus ni moins de la meilleure école de magie de ce pays, répondit Pierre.

— Maintenant que vous connaissez vos pouvoirs il faudra apprendre à les contrôler. Welton vous y aidera parfaitement.

Cette école, protégée du monde des humains, était réputée dans le monde de la magie appris-je. Nous n'avions aucune base, il était ridicule de nous y inscrire. J'aurais voulu faire part de mon avis, mais j'appris qu'il était trop tard, nos candidatures avaient été envoyées dans l'après-midi.

J'écarquillai légèrement les yeux, surprise. Tout allait trop vite, comme si les adultes savaient déjà à l'avance ce qui allait se produire. Nous ne pouvions rien faire, sauf accepter. Je me rassurai en me disait que Kaede serait là, lui au moins avait connaissance de ce monde de la magie.

— Je t'avais dit que c'était débile de m'inscrire là-bas ! s'énerva mon ami.

— Ça suffit, je ne veux plus entendre parler de ce sujet, soupira Pierre en levant les yeux au ciel.

Les deux hommes continuèrent de se disputer, n'étant visiblement pas d'accord. Je n'écoutais plus, mon esprit s'était déconnecté de cette discussion. J'arrivais difficilement à accepter les décisions de mon père et de ma tante. C'était injuste ! Isabelle, Alice et moi avions notre mot à dire dans cette histoire, pourtant ils ne s'en souciaient pas. Tout ceci me laissait un amer goût de défaite.

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