Chapitre 16
Gwendolyn
Je rejoignis Alice et Isabelle à l'extérieur. Quelle ne fut pas ma surprise de voir tous les élèves de niveau C regroupés au milieu de la cour. Mais que se passait-il ? Ça ne me plaisait absolument ! Je n'y prêtai finalement pas attention et demandai à Julius et Fried :
— Kaede n'est pas prêt ?
Julius et Fried soupirèrent avant de me montrer l'attroupement d'un signe du doigt. Je fronçai les sourcils, intriguée, je m'approchai. En voyant la scène qui se déroulait, je n'en crus pas mes yeux ! Kaede était en train de brosser son étalon noir. C'était impossible ! Il ne pouvait pas l'avoir emmené au lycée ! En me voyant arriver, certaines filles me lancèrent des regards jaloux et mauvais avant de partir.
— Tu es sérieux ? questionnai-je.
— Ouais, je ne peux pas m'en séparer, répondit-il, en plus il y a une écurie !
Il prit les rênes de l'étalon et le conduisit à un des boxes, puis revint vers moi. Le sourire qu'il arborait me laissait perplexe. Ne pouvait-il pas, pour une fois, respecter les règles.
— Rebelle un jour, rebelle toujours, dit-il. On peut aller manger maintenant ? Je crève la dalle !
— Tu devrais penser un peu plus à tes cours et un peu moins à ton estomac, rétorqua Julius.
— Je peux pas me concentrer le ventre vide. On y va ?
L'impatience de Kaede me faisait presque rire. Nous rejoignîmes rapidement le réfectoire. Plusieurs tables rondes remplissaient une salle où de nombreuses images de magie régnaient en maitre. L'odeur d'un agréable parfum fruité emplit mes narines et me donna tout à coup faim. Nous nous assîmes à une table près de la porte, afin de ne pas être à côté des professeurs.
Quand les élèves furent tous placés, les professeurs s'assirent à une des tables qui leur était réservée, le directeur nous souhaita un bon appétit, et tout le monde commença à manger. Kaede avait bon appétit et je m'étonnais qu'il soit aussi mince avec tout ce qu'il engloutissait. Contrairement au démon, Fried était pâle et ne mangeait pas alors je demandai :
— Fried, tout va bien ?
— Les enfants de Clade, il faudrait s'en méfier, ils parlaient de choses importantes.
— Qu'est-ce qu'ils ont dit ? demanda Kaede qui avait entamé un morceau de bœuf.
— Je suis désolé Julius, murmura-t-il, ils parlaient de tes parents.
Je crus que Julius allait tout recracher sur la table. Il avait pâli et déglutit péniblement avant de dire:
— T'es pas sérieux là ?
— Si, mais d'après ce que j'ai compris, ils sont toujours en vie, répondit Fried.
Julius reprit un peu des couleurs, mais ce ne fut que de courte durée, car Kaede chuchota :
— Parfait, au lieu d'assister le bal de ce soir, allons sauver tes parents !
— Kaede, tu délires, on ne sait même pas où ils sont, murmurai-je.
— Et alors ? Tu crois peut-être que les adultes vont réagir rapidement ? Sûrement pas.
Sur ce point j'étais d'accord, on ne pouvait pas laisser Clade agir à sa guise. Le démon avait un air déterminé, ce qui fit immédiatement réagir Fried.
— Je ferai des recherches cet après-midi pour les localiser.
— Pendant les cours ? s'inquiéta Julius.
— Quand d'autre ? Nous n'aurons aucun autre moment en dehors des études ! s'énerva Kaede.
— Très bien, restons un moment pour les explications des options et ensuite on trouve un moyen pour sortir de la classe. Fried, pour toi ça ne devrait pas être trop dur, tu es le fils de la reine, le prof ne pourra rien te refuser, déclara Julius.
— Et vous deux ? s'enquit le prince.
— Ce ne sera pas un problème pour moi, je vous rappelle qu'il y a Dermingham dans ma classe, expliqua Kaede avec un grand sourire.
— On se débrouillera. Retrouvons-nous aux écuries, les autres endroits seraient trop repérables, dis-je.
Les trois garçons approuvèrent d'un mouvement de la tête. Alice s'était tue quasiment tout l'échange, elle ne semblait pas enchantée de me savoir seule avec son copain. L'atmosphère s'était un peu détendue, mais je sentais une certaine appréhension venant de ma soeur et de ma cousine. Espérons qu'elles ne gâchent pas notre plan...
Quand il fut 12h55, je me levai, et sans un regard pour mes amis, je partis avec Julius rejoindre notre classe respective. Nous en profitâmes pour trouver une tactique afin de sortir de classe. Pourvu que la prof ne choisisse pas les places, notre plan serait compromis.
Il ne nous fut que très peu de temps pour arriver devant la porte de la classe. Mlle Cruor, une grande femme avec les cheveux tirés en un chignon lâche, nous attendait. Elle n'était pas toute jeune et les petites rides aux coins de ses yeux prouvaient bien qu'elle avait plus de 37 ans.
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