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Voilà déjà quelques minutes qu'il avait quitté le domicile chaleureux qui se transformait en scène de crime. Il était déjà bien assez loin mais, peu importe combien de pas il prenais, grâce, ou plutôt, à cause de son ouïe sur-développée grâce à ses pouvoirs vampiriques, il pouvait tout entendre encore.
Les menaces, les propos salaces, les rires vicieux, les coups, les gémissements de douleurs et les hurlements de détresse...
De manière de plus en plus désespéré, il criait à l'aide à s'en déchirer les cordes vocales. Dommage qu'il n'y ait pas d'habitations assez proches de celle de ses amants, il aurait eu bien plus de chance d'être secourue si cela avait été le cas...
Hélas, il était livré à son sort... Hors de question qu'il y ait une quelconque intervention de la part de Molseng, il n'éprouvait pas de pitié, et quand bien même cela aurai été le cas, il avait passé un marché avec Nolaili et Denan; ils l'amèneraient à lui, et en échange, il les aiderait plus tard à l'utiliser pendant quelques jours en les laissant disposer de sa planque, bien assez loin pour éviter les soupçons.
Il n'y avait pas de retour en arrière...
Il ne fallait pas qu'il y en ai. Plus de conflits était la dernière chose qu'il souhaitait avec tout ce qu'il se passait ces derniers temps, il fallait qu'il fasse profile bas, c'était impératif.
Sentant son cœur battre la chamade dans sa poitrine, d'un signe instinctif, il glissa les doigts vers ses hanches, où il pu mettre la main sur ce qui lui apportait le plus de confort, son médaillon.
Y jeter la main sans jamais pouvoir l'atteindre avait été atroce ces derniers jours. Il l'avait cherché partout, pendant des jours, et quand il semblait s'être résolu à ce qu'il ne soit jamais retrouvé, il avait finit par penser à ce blondinet auquel il avait sauvé la mise il y avait de cela quelques jours et, à son plus grand soulagement, cette fois-ci fût la bonne.
Il le détacha de la chaîne accroché à son fourreau afin de prendre le temps de le regarder de plus prés.
Maintenant qu'il l'observait plus attentivement, il se rendais compte qu'il était propre, très propre même.
En fait, depuis qu'il l'avais en sa possession, il ne l'avais jamais vu aussi brillant et astiqué, il était si habitué à ses aiguilles poussiéreuses, ses gravures peintes de crasse dont il ne saurait même plus identifier la provenance et...
- oh...
Il s'arrêta net dans son parcours lorsque son doigt glissa sur le bouton de mise en marche et que, accompagné d'une douce mélodie, les branches de métal se mettent à doucement avancer d'un rythme qu'il ne connaissais que trop bien.
Son choc fût si grand qu'il dû s'appuyer contre un arabe le temps de reprendre ses esprits.
Il n'avait jamais voulu qu'on y touche, même pas pour le réparer, et ça n'était pas faute d'avoir essayer de le faire lui même, mais maintenant que c'était fais, la puissance de la nostalgie qui avait prit possession de son cœur, elle, dépassait tout entendement.
L'humain ne s'était certainement pas imaginé à quel point ce bibelot signifiait pour lui, et pourtant, il en avait prit bien plus soin que lui.
La respiration hérétique, ses talons foulèrent d'eux même la terre, s'enfonçant dans la boue puis s'en extirpant lentement alors qu'il rebroussait chemins.
Il marchait, marchait... Jusqu'à ce qu'il commence à courir sans même s'en rendre compte.
De sa vitesse surhumaine, il lui fallut encore moins de temps pour arriver à destination et grimper le long des poutres de la fondation, avant même qu'il n'ai eût le temps de douter de la légitimité de cet acte, il accourra en direction de la chambre, là d'où venait le bruit, et il se retrouva alors nez à nez avec Nolaili et son acolyte, tout deux nus comme des vers, le plus âgé des deux, à califourchon sur leur victime alors qu'ils s'amusaient à lui arracher ses vêtements petit à petit, d'une lenteur et agressivité dont le seul but était la simple satisfaction de voir toute la panique et la peur dans son regard tandis qu'il appréhendait ce qui allait suivre tout en semblant garder l'infime espoir de réussir à échapper à cet acte qui le marquerait au fer rouge.
Quoi que, c'était déjà sûrement fait.
Chaque touché, chaque regard, chacun de leurs mots crus, lui laissait cette sensation de brûlure, il sentait sa chair fondre de douleur, sa gorge se déchirer sous ses geints de détresses qui se transformaient en pathétiques sanglots.
Les yeux fermement clos, il ne pu même pas voir les minois à présents confus de ses assaillants se décomposer en voyant le délinquant revenir.
- mais qu'es ce que tu viens foutre encore ? Arrête de nous interrompre et laisses nous profiter putain ! Râla Denan en resserrant sa prise sur la taille de l'humain.
Molseng ne répondit mot.
En revanche, il avança vers l'armoire et en piqua quelques vêtements de manière totalement aléatoire.
- hé, on te parles, là ! On as passé un marché et-
- la ferme. Cracha-t-il d'une voix sourde.
Il s'apprêtait à s'approcher de l'homme allongé sur le lit mais il fut stoppé net par le vampire aux cheveux rouges qui se mit en travers de son chemin.
- tu penses faire quoi là ?
- quoi? On ne vous as jamais appris à ne pas faire confiance à un mercenaire?
- tu nous as donné ta parole. Crissa le cadet, le regard défiant.
- quel valeur as la parole d'une personne comme moi? Le déshonneur, n'es-ce pas là l'essence même de mon métier ?
Il poussa le jeune vampire d'une facilité déconcertante et en fit de même avec son compagnon qui s'accrochait posessivement au blondinet tel un vautour accroché à sa charogne.
- tu oses t'interposer? Quoi? Tu éprouve de la pitié ? Tu as soudainement développé une conscience ? Tu sais, si tu veux te joindre à nous, tu peux, pas la peine de prendre de telles mesures qui, on le sait, ne donneront rien de bon. Sous cette voix légère, se cachait une menace lourde de sens qui n'eût pourtant aucun effet sur le violet.
Si il l'aurai voulu, il aurai simplement pu les mettres à terre en un rien de temps, et les concernés le savais pertinemment, dans le cas contraire, ils ne seraient certainement pas restés aussi courtois, mais, ce qu'ils ne savaient pas, en revanche, c'était la botte secrète qu'il gardais jusque là dans sa poche et qu'il ne tarda pas à extirper de cette dernière.
Les yeux écarquillés, les deux hommes restèrent là, à fixer le symbole gravé sur le cercle de quartz scintillant.
Des dizaines de questions fusaient en leurs esprits mais, avant même qu'ils n'aient eût le temps de se remettre de leur surprise afin de l'interroger, il balança les vêtements qu'il avait en main sur l'humain qui n'avait pas bougé d'un poil depuis son intervention.
- rhabille toi.
Aucune réaction, les pleurs devenus silencieux d'Eiki ne s'arrêtaient pas, en fait, il ne semblait même plus se rendre compte de ce qu'il se passait, il dissociait de son corps, l'empêchant de réagir et de saisir cette opportunité en or.
- je t'ai dis de te rhabiller, grouille toi!
Bien heureusement la voix criarde de son aîné l'arracha de sa paralysie et c'est alors,les yeux fixés dans ceux de ce dernier, qu'il finit par s'exécuter d'un geste robotique.
En attendant, Molseng restait statué juste devant lui, ferme sur sa position malgré les regards qui le mitraillaient depuis tout à l'heure.
- tu l'as volé, hein? Questionna Nolaili avec dédain.
- pensez ce que vous voulez. Ce badge me protège, et lui également. Après, à vous de voir si vous voulez risquer le coup juste pour une simple baise et une histoire de vengeance stupide.
La mâchoire et les poings serrés, l'homme à la chevelure blanche grimaça.
- ce n'est pas une simple baise!
Cette fois-ci, même son coéquipier fût décontenancé par ses propos. Le vampire était bien trop investi, lui qui d'habitude était désintéressé de tout. Il avait toujours aimé chasser ses propres calisses, certes, mais jamais il n'avait eu ce genre d'obsession sur une personne en particulier, surtout qu'il n'était vraiment pas du genre à sortir de ses gants en temps normale. Il préférai toujours garder son calme tandis qu'un simple sourire de sa part avait l'effet de l'huile qu'on aurait versé sur le feu qu'était la colère de ses adversaires.Pourtant, là , il perdait complètement la face.
Dans une tentative veine de reprendre son calme, l'homme déglutit avant de reprendre d'une voix tremblante de colère:
- je ne sais pas ce que tu compte faire de cette putain mais je peux t'assurer que je finirai par l'avoir. Compte à toi, qui a apparemment décidé de nous trahir, saches qu'on finira par régler nos comptes tôt ou tard, on verra combien de temps ce statue pourra te protéger. Son discours fût interrompu par un rire convulsif qui s'échappa de sa gorge aux veines gonflés de rage. Tu n'es qu'un pion pour elle. Toi qui prétendait n'être soumis à aucune politique, voilà que tu te retrouves comme poupée de chiffon dans son spectacle. tu peux jouir de certains privilèges pour l'instant mais profites en bien car quand les rideaux s'abaisserons et que les applaudissements retentirons dans la salle en l'honneur de sa Majesté, tu sera jeté et, tu peux être sûre que ceux que tu as piétinés seront là pour t'accueillir chaleureusement.
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