Cinq ou dix minutes, Eiki ne savait pas exactement combien de temps il avait passé devant l'énorme porte en bois sans pour autant oser y toquer, mais, se disant qu'il n'avait à présent plus le choix, il finit par lever son poing afin d'asséner trois coups à la porte.

Il dû attendre quelques minutes de plus avant que n'apparaisse devant lui l'une des servantes des Dagon, une mine inquiète au visage.

- oh mon dieu jeune maître, où étiez vous passé ? Nous nous faisions un sang d'encre pour vous! S'écria la jeune femme en s'écartant du seuil de la maison afin de laisser le plus âgé entrer.

- je... j'étais parti m'aérer l'esprit et... profiter une dernière fois de ma liberté. Fit timidement le surnommé jeune maître alors qu'il pénétrai la demeure.

D'autres servants étant visiblement partis prévenir madame et messieurs Dagon, ces derniers firent bien vite irruption dans le hall, le père de famille marchant en toute vitesse vers Eiki afin de lui donner un coup de poing qui ne manqua pas de lui faire perdre l'équilibre.

- es-tu inconscient ? Où es-tu partie au bout milieu de la nuit?  Je suis sûr que c'était pour aller voir ce satané Olinar, tu ne perds pas une occasion pour finir dans son lit , sale prostitué ! Sermonna Oliver.

- Olinar est seulement mon ami , père... Fit le jeune homme d'une voix frêle.

À peine le blond s'était-il relevé du sol qu'un second coup s'était abattu sur ses côtés.

- tu oses me répondre ?  Tu ose te rebeller ? Erica, amenez moi la barre de Fer. Ordonna fermement messieurs Dagon.

À l'entente des mots de son géniteur, Eiki, terriblement paniqué, s'empressa de se positionner sur ses genoux, face contre terre, afin de supplier le plus âgé de pouvoir l'épargner.

- père,je vous en supplie pardonnez-moi, par pitié ne me punissez pas! S'excusa le jeune homme

- Il fallait y penser avant sale moins que rien. Vu que tu sembles avoir perdu la tête, il est temps pour moi de te remettre du plomb dans le crâne. Répondit Oliver alors qu'il regardait son fils avec dégoût.

Mais quand bien même le jeune homme aux cheveux blonds s'étaient excusé et avait demandé à son père de faire preuve de clémence à son égard, la servante du nom d'Erica était bien vite revenue, donnant à contre cœur à Oliver une longue barre en métal, et rapidement, les cries de douleur du jeune maître emplirent le manoir.

Eiki ne savait dire combien de temps les coups avaient durés, tout ce qu'il savait était qu'il avait mal, terriblement mal, et tout ce qu'il pouvait faire était de poster ses bras face à son visage afin d'essayer tant bien que mal de protéger ce dernier.

Ce n'est qu'après une bonne trentaine de violents coups que le quarantenaire avait finit par jeter son arme désormais ensanglantée sur le sol puis de partir rejoindre ses appartements, mais malgré tout, Eiki n'avait pas pu se relever, il était resté là, sur le sol, le regard encré dans celui pleins de froideur de sa mère, mais bientôt,cette dernière finit par elle aussi vaquer à ses occupations,sans même avoir cherché à connaître l'étendu des blessures de son fils unique.

Une fois les propriétaires de la demeure parties, Erica ainsi qu'Évangéline, deux des servantes du château, se rapprochèrent du jeune maître et l'aidèrent silencieusement à se relever avant de le guider jusqu'à la salle d'eau.

Une fois arrivés, Erika s'occupa de lui faire couler un bain chaud alors qu'Évangeline nettoya les blessures, du moins celles qui étaient visibles, et y appliqua un remède à base de plantes avant de finalement l'aider à se déshabiller et à rejoindre son bain, et ce, toujours dans un silence pesant.

Ce n'est qu'une fois que les deux jeunes femmes quittèrent la pièce qu'Eiki pu enfin souffler.  Plus il y pensait et plus il se disait que peut-être être loin de ses parents Allait être meilleur pour lui, qui sait, peut-être le roi Dianir allait le rendre heureux et prendre soin de lui?

en tout cas, il n'y avait qu'un moyens de le découvrir et c'était d'y aller.

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Ayant du mal à se déplacer seul à cause de son corps qui était encore terriblement douloureux, Eiki, qui refusait d'habitude tout aide de ce genre, dû se faire aider afin de pouvoir s'habiller et se préparer pour prendre la route .

Et alors qu'il titubait vers son carrosse, il s'arrêta une fois arrivé devant son entrée et se retourna afin de scruter la porte de la demeure. Il se doutait bien que ses parents n'avaient pas envie de le voir, mais il avait tout de même espoir qu'ils viennent le voir  et qu'ils l'enlacent une dernière fois avant qu'il ne quitte le royaume.

Mais en vain, les minutes passèrent et toujours rien, deux de ses gardes du corps l'aidèrent à monter à bord et
s'asseyérent à ses côtés avant que le conducteur ne démarre.

En voyant l'état de leur protégé, les deux jeunes hommes avaient sentit leurs cœurs se serrer. Ayant vu le plus jeune grandir, ils avaient tout naturellement développé un sorte d'instinct paternel envers lui, on pouvait dire qu'il comptait beaucoup pour eux.

C'est alors très rapidement qu'ils sortirent de leurs rôles de servants et revetirent des airs plus doux et chaleureux, prêt à faire tout leur possible afin de rassurer leur protégé.

Ni une ni deux, le plus âgé des deux gardes, un homme au teint sombre et à la taille imposante du nom de Lenox se leva afin de se placer aux côtés d'Eiki.

- Vous savez jeune maître, je sais que ça doit être très dur de devoir quitter vos amis, vos parents et votre ville natale mais ... J'aimerai que vous sachiez que moi et Sir Goliath sommes avec vous, vous n'êtes pas seuls, nous ne vous laisseront pas seuls, vous pouvez compter sur nous. Confia Lenox, un grand sourire au visage.

Touché par les mots de son garde du corps, les yeux d'Eiki devinrent très rapidement vitreux alors que des larmes se mirent à dévaler ses joues . Les mots du plus âgé lui avait fait énormément de bien.

Il n'était pas seul, et ça, ça lui apportait beaucoup de réconfort.

Mais alors qu'il se jeta dans les bras de Lenox, s'apprêtant à lui exprimer de vive voix sa gratitude,  un coup de feu retentit soudain alors que le carrosse s'arrêta net.

- restez là jeune maître, ne bougez surtout pas et ne faite aucun bruit, d'accord ? Lenox et moi allons sortit voir ce qu'il se passe. Dirigea Goliath en se levant de son siège, son arme  en main.