L'ambiance refroidit subitement alors que tous s'arrêtèrent afin de regarder l'objet de questionnement du plus âgé.

Soudainement,  les yeux d'Eiki s'ouvrirent grand en se rappelant de son pansement maintenant exposé à la vue de tous.

Voyant le regard insistant de ses aînés qui attendaient une réponse, il lâcha les premières choses qu'il lui vinrent à l'esprit :

- oh euh c'est- c'est rien! Je me suis...blessé avec une branche en me baladant ! Mentit le plus jeune en ricanant nerveusement.

" Ki'... tu sais, c'est inutile de me mentir "  fit le télépathe, fixant son amoureux avec inquiétude.

Mince.

Après tout ce temps passé auprès des deux jeunes hommes, le surnommé Ki continuait tout de même d'oublier qu'il n'avait aucune intimité quand il s'agissait de ses pensés.

Rapidement,  il s'éloigna de ses amants mais, c'était inutile, c'était déjà trop tard, il s'en doutait. Alazen devait déjà avoir lu dans ses pensés et, au passage,  l'aîné du trio également,  étant donné qu'en  le touchant, il pouvait également se joindre à la connexion psychique temps que le télépathe l'autorisait, mais, malgré tout, tout deux restaient silencieux pendant un moment,  comme si ils attendaient qu'il leur explique de lui-même.

- Eiki-

- quoi? Questionna le blondinet,  sur la défensive.

Son cœur battait à mille à l'heure. Il avait fait de son mieux afin de ne pas y penser afin de ne pas  alerter son aîné au teint ébène et pourtant,  il avait finit par baisser sa garde et voilà que son secret avait été découvert.  Il ne savait pas quoi faire et il ne savait pas non plus comment ses partenaires allaient réagir et cela l'effrayait.

- que s'est il passé exactement ? Demanda doucement Sanador.

Eiki ne pu répondre immédiatement  repenser à ce qui lui était arrivé était très dur , mais le formuler de vive voix l'était d'autant plus. De plus, il n'était même pas sûr de ce qu'ils avaient vu ou non de ses souvenirs et il ne voulait surtout pas donner de détails qu'ils n'avaient pas déjà.

- je...j'explorai et je suis tombé sur une taverne et, quelqu'un en passant devant moi avait laissé tomber un médaillon alors j'y suis retourné ce matin le lui remettre mais...je ne savais pas que l'endroit grouillait de vampires je le jure! Et...et je ne voulais surtout pas les laisser faire mais j'avais peur et...j'ai paniqué, je ne savais pas quoi faire...

Se rapprochant doucement du plus jeune , Sanador finit par le prendre dans ses bras, très vite suivit par le télépathe qui en fit de même mais, bien qu'il avait désespérément besoin de tendresse, le blondinet s'efforça de les repousser. Il était dans tout ses états,  il n'arrivait à contrôler ni ses émotions ni ses pensés et il ne voulait surtout pas laisser ses aînés s'emparer d'autant plus d'informations .

Il eu néanmoins un instant de regret en voyant l'expression blessé sur leurs faciès mais il campa tout de même sur ses positions, il devait absolument reprendre ses esprits avant tout.

- désolé je...

Ne sachant quoi dire, après un moment de pur frustration à tenter de trouver les mots justes, l'humain s'en alla simplement afin d'aller s'enfermer dans sa chambre.

Immédiatement, l'homme au teint ébène s'était levé afin de suivre son cadet et tenter d'arranger les choses mais il se fit tout de suite retenir par la main de Sanador qui vint agripper la sienne.

" laisse le. Il doit sûrement avoir besoin  d'un peu de temps seul."

" mais Sana-"

" il ne nous dit pas tout, al. " fit le plus âgé d'un ton tranchant.

" je sais." Admit difficilement le télépathe. " mais cela ne change en rien le fait que ce qu'il a vécu est une agression, qu'il doit être terrifié et qu'il a besoin de nous, ses amants. On est sensés être là pour lui-"

"Alazen, il a sûrement besoin d'un moment seul. Je ne te demande pas de ne pas essayer de l'aider, je te demande seulement de lui laisser un peu de temps pour se calmer"

Un long soupir s'échappa des lèvres charnues du plus jeune. Son partenaire avait sûrement raison mais il n'en était pas moins contrarié.  On avait osé toucher à son amoureux et il était sensé rester là à se tourner les pouces?

" très bien mais dès que je met la main sur ses saletés,  je promet de les étriper de mes propres mains!"

" comme ci j'allais essayer de t'en empêcher " fit l'aîné en ricanant doucement avant d'ajouter : " je me joindrai volontiers à la fête ".

                                    +++
Avalant difficilement sa salive le rouquin regardait les deux jeunes femmes d'un air paniqué alors que la dénommée Mimi se rapprochait dangereusement de son accompagnateur,  secouant énergiquement ses mains devant lui alors qu'il tentait de négocier :

- Quoi? Il N'avait pas l'intention de vous faire du mal, et puis, personne n'est blessé, enfin à part nous deux du coup...mais que diriez vous de mettre ça derrière nous et de-

- si il n'avait pas l'intention de nous faire du mal alors pourquoi  nous aurait-il attaqués ? Questionna  Aliyana, les bras croisés sur sa poitrine alors qu'elle dévisageait leur assaillant.

- Aliyana a raison,  on peux savoir pourquoi il nous a attaqué alors ?

Le rouquin eût un rapide coup d'œil apeuré vers son acolyte,  attendant qu'il se justifie, et ce, le plus rapidement possible, mais à son plus gros étonnement,  ce dernier ne semblait pas du tout inquiet,  son faciès demeurait nonchalant et il s'autorisa même à s'installer parterre, lâchant un long soupir lasse au passage sous le regard pleins d'incompréhensions de ses interlocuteurs.

- Eh bien, je vous observais afin de voir si oui ou non vous étiez amicaux, mais en vous voyant à ma recherche prêt à me sauter dessus, j'ai décidé de le faire en premier.  Expliqua calmement le jeune homme aux cheveux bleutés.

Abasourdi,  Olinar se tourna vers son aîné afin de le foudroyer du regard.  Pourquoi avait-il besoin d'être si honnête dans une telle situation ? Il ne lui était définitivement d'aucune aide.

-  Tu pensais réellement t'en sortir contre  trois personnes? Questionna Mimi, perplexe.

Ce à quoi Fay répondit d'un hochement de tête, demeurant silencieux  pendant un instant avant d'ajouter,  un léger sourire arrogant au coin des lippes :

- je dirais même que j'aurais pu vous mettre toutes les trois à terres en moins de cinq minutes.

- ça c'est ce qu'on va voir mon mignon.