Solitude, tu me harcèles, tu m'accompagnes !

Solitude, cabocharde, entêtée, ma compagne !

Solitude, malfaisante, tu es là, tenace !

Solitude, mon ombre, ma menace !

O combien chaque jour tu t'affirmes !

Tu m'assènes, tu m'assomes.

Tu es là, sangsue, même tu me voles mon somme

Et pourtant, mon ego, seule aussi, compagne confirmée !

Dame solitude, tu es mon fantôme, mon tourment.

Sur cette colline, face à la mer,

Tu t'insinues, tu t'incrustes, pensées amères.

Tu t'installes, tu t'enroules, tu mens.

Dame solitude quand partiras-tu ?

Quand t'éloigneras-tu ?

Comme ces nuages grondeurs qui passent

T'effilocheras-tu enfin dans cette impasse ?

Engloutie à jamais, ô frondeuse, ingrate qui me soumet,

Qui me soustrait à la vie des autres.

Froide humidité qui s'imprègne comme un fumet

Lépreuse, resteras-tu ou fuiras-tu,  patenôtre ?

Dame solitude, tu es mon calvaire, non mon choix

Pendant des années, tu seras ponctuelle, présente.

Il faudra bien que je t'admette, mécréante

Malgré l'horreur que tu m'insuffles de ton droit !