
Chapitre 7 [L'effort]
[PDV Ano] : "Le coup du coussin péteur, un classique...~ Je m'appelle Papyrus. Papyrus le squelette." déclara l'étrange énergumène d'un ton calme. Beaucoup trop calme à mon goût d'ailleurs. Il tapotait un de ses boutons du bout d'une de ses phalanges. Je ne suis pas historienne ou archéologue, mais il me semblait que les squelettes avaient des orbites et non des boutons... Non ?
"Vous n'êtes pas très adroites à ce que j'ai pu remarquer. Comment vous appelez-vous ?". Cath scella ses lèvres, préférant garder le silence, et ce fut moi qui dus lui répondre. "Moi c'est Ano, et elle c'est ma meilleure amie Cath. Nous nous sommes perdues et on cherche un moyen de rentrer chez nous à la surface et, éventuellement, un chapeau de paille qui se serait envolé..." répondis-je poliment au grand squelette.
Pendant tout le temps que durèrent les présentations, mon amie hochait la tête pour approuver chacun de mes propos, gardant tout de même ses distances avec le monstre. "Je vous ai vu poursuivre un chapeau, en effet, mais il serait difficile de le retrouver à cause du brouillard. Je jugerais préférable et plus prudent d'attendre qu'il fasse plus dégagé ici. Bon, ce n'est pas tout ça mais moi, je dois rejoindre mon stand de hot-cats.".
Une lueur de panique pouvait se lire sur mon visage alors. "A-attendez Monsieur avant que vous ne partiez, où pouvons-nous trouver un endroit où aller ? On n'a pas d'abri et on ne connait rien ni personne ici...". Papyrus sortit une cigarette de sa poche et l'alluma d'un claquement de doigts magique sous le regard dégoûté de Cath qui sentait déjà l'odeur immonde du tabac. Cette dernière attendait impatiemment que j'en finisse avec lui.
"Ne m'appelle pas Monsieur, Papyrus est suffisant.". Il tira une première latte, envoyant un nuage grisâtre dans l'air avant de reprendre. "De l'autre côté du pont, au bout du chemin, il y aura le reste de la forêt et des puzzles. Normalement, après une petite heure de marche vous arriverez dans un village qui se nomme Snowdin Town.". Il pointa la route du doigt avant d'enchaîner. "Et une dernière chose. J'ai un petit frère et j'y tiens énormément. Donc s'il lui arrive du tord, je vous tiendrai pour responsables. On se reverra bientôt les gamines, bien plus tôt que ce que vous imaginez.". Il tourna les talons et s'éloigna, non sans nous faire un clin d'œil avec... son bouton, suivit d'un grand sourire.
"Chouette ! Allons à ce village, on pourra trouver de l'aide !" m'écriai-je excitée, une fois que Papyrus ne se soit suffisamment éloigné de nous dans la direction inverse. Je m'apprêtais à traverser le fameux pont en bois lorsque Cath me retint par le bras. "Attends. Tu lui fais confiance ? Sérieusement ?" s'enquit-elle, la mine choquée. Quelques secondes s'écoulèrent sans que je ne comprenne ce qui la dérangeait. "Bah... Oui pourquoi ? Pas toi ?".
La jeune fille parut surprise par ma réponse détachée. "Cath, on n'a pas le choix. S'il y a effectivement un village, nous trouverons forcément de l'aide pour quitter cette endroit et je ne veux pas laisser passer cette chance sous notre nez. Et puis, avec moi... Tu ne risques rien, je te protégerai." l'encourageai-je alors. "Très bien, je te fais confiance. Mais si il nous arrive quoi que ce soit, ça va mal aller !".
Je ris simplement et glissai ma main dans la sienne. "Allons-y dans ce cas là." soufflai-je, prenant la direction du potentiel village. Le pont traversé et quelques puzzles parcourus, nous tombâmes nez à nez avec un étrange monstre. J'aurai dit un... Castor avec une armure luisante. "Oh, nom d'un cookie regarde ! Ano regarde ! Un castor ! Oh je peux le caresser dis ??" s'excita ma camarade, s'approchant déjà de l'animal.
Je m'apprêtais à la rappeler à l'ordre, me doutant qu'il s'agissait d'un genre de garde, mais Cath était déjà en phase de combat. Étant donné que je me tenais juste à côté d'elle, je pouvais moi aussi voir leur combat, mais pas interagir avec eux. "Regarde ! C'est un royal beaver, n'est-il pas adorable ??" s'exclama-t-elle joyeusement, oubliant en un instant le grand squelette, la chèvre ainsi que son chapeau de paille égaré. Je voyais que son amour pour les castors lui avait redonné le sourire. À cette pensée, je me dis que ce n'était pas une si mauvaise chose alors je la laissai faire.
Sans même me consulter, la voilà qui caressa le castor, avant de tout simplement faire cesser le combat en l'épargnant, quelques minutes après. "Voilà qu'on me pique mon boulot~ ?". Les pommettes de mon amie prirent une légère teinte rouge, gênée. Elle était tellement mignonne quand elle faisait cette tête là...
Chassant cette pensée de mon esprit fatigué en secouant la tête comme un chien sortant de l'eau, je repris notre marche. Nous rencontrâmes plusieurs royal beavers que, bien entendu, Cath se faisait une immense joie de câliner jusqu'à ce qu'ils s'échappent apeurés, se laissent faire docilement jusqu'à faire des petites pirouettes ou encore étirent leur cou jusqu'à n'en plus pouvoir. Pour le coup, c'était vraiment amusant !
Je me souviens d'avoir ri aux éclats comme une jeune enfant en voyant un ours faire du monocycle, ignorant les conditions dans lesquelles ils vivaient. Après avoir beaucoup marché, et, apercevant finalement la fameuse Snowdin Town, je ne pus m'empêcher de tomber à genoux dans la neige en poussant un gémissement plaintif, levant les bras au ciel.
"Je suis fatiguée... Achevez-moi pitié !" suppliai-je au bon Dieu des cookies aux pépites de chocolat saupoudrés de vermicelles colorées. "J'ai faim." enchaîna Cath, fixant avec envie mon sac à dos qui contenait encore ma part de gâteau. "Mange-moi si t'as faim !" ordonnai-je alors, oubliant moi-même l'existence de ladite part de tarte de Toriel, avant de me laisser tomber face contre la neige, exténuée.
"Nah ! Je ne vais pas te manger j'ai besoin de toi ! ... Ano ?" la voix de mon amie s'était faite plus inquiète. La neige me brûlait la peau, j'avais terriblement envie de me retirer de cette poudre blanche mais je n'arrivais plus à bouger mes muscles. "Je vais bien !" marmonnai-je dans la neige, la voix étouffée par celle-ci.
[PDV Cath] : J'observai avec inquiétude Ano sans savoir comment réagir. "T'as pas l'air bien... Aller, on est plus très loin maintenant ! Il faut juste faire encore peut-être une vingtaine de mètres !". Elle marmonna quelque chose d'incompréhensible dans la neige, ce qui ne fit que redoubler mon inquiétude. Si elle ne voulait pas bouger, comment allais-je pouvoir l'amener avec moi dans un endroit sûr ? "Ano, viens s'il-te-plaît." la suppliai-je encore.
Elle ne me répondît pas. Je m'agenouillai à ses côtés pour la secouer un peu. "Ano, bouge toi maintenant ! Tu me fais peur. Ano ! A-... Ano... ?". Ma voix s'éteignit face à son manque de réaction, et je commençai à trembler faiblement. "Ano... ? Ano c'est pas drôle, r-réveille-toi maintenant ! Ano ! S'il-te-plaît !". Des larmes commençaient à couler doucement sur mes joues, gelant avec le froid. Mes tremblement se firent plus convulsifs, stupide neige et stupide stress, ce n'était pas le moment de paniquer !
Il fallait que je me calme et que j'analyse la situation. Mon amie respirait encore, je pouvais le voir à son corps qui se mouvait très faiblement sur le sol. Le froid avait dû l'endormir ou un truc comme ça, c'était donc à moi d'agir ! Mais comment ? Je savais par expérience qu'elle était trop grande pour que je la porte, surtout étant donné mes prouesses médiocres en toute pratique sportive. Mais avais-je réellement une autre solution ? Ceci en tête, je tentai désespérément de tirer le bras de ma camarade de route afin de la traîner jusqu'au village. Cette tentative demeura vaine et je dus me résoudre à trouver une autre solution.
Si je ne pouvais pas l'aider moi-même, il fallait... Il fallait... De l'aide oui voilà ! Mon attention faisait des vas-et-viens entre les maisons non loin, de Snauweudine comme, il me semblait, avait dit le squelette, et Ano, que je redoutais d'abandonner seule ainsi dans la neige. J'hésitai ainsi durant de longues minutes, trépignant sur place, esquissant un pas pour m'éloigner et rebroussant immédiatement chemin. Alors que je sentais que la panique allait reprendre le meilleur de moi, je me foutus une claque mentale.
"De l'aide ! Trouver de l'aide ! Je dois trouver de l'aide ! Ok, je fais ça ! Bouge pas Ano, je reviens !!!" lançai-je rapidement avant de partir à toute allure vers le village, la neige valsant sous mes pas précipités. Mon regard filait de tous côtés, à la recherche d'une personne capable de m'être utile. Que je ne trouvai pas, bien évidement. « Pourquoi tous les villages que je visite sont vides quand j'ai besoin de quelqu'un bordel ?! » pestai-je intérieurement alors que je passai à côté d'un sapin de Noël. Puis, tout d'un coup, je rebroussai chemin vers Ano, ma nature indécise et inquiète me rappelant vers elle. Et si il lui était arrivé un malheur pendant les exactes 47 secondes où j'étais loin d'elle ?
Je trébuchai dans la neige, courant comme si un crabe géant était à mes trousses, tombant et me relevant sans même marquer une pause jusqu'au corps toujours endormi de ma meilleure amie. Elle ne semblait pas avoir bougé, et son état ne s'était, à première vue, ni amélioré, ni n'avait empiré. Ça ne me rassura pas le moins du monde, surtout lorsque je remarquai que nous étions dans la même situation que peu de temps auparavant. « Qu'est-ce que je vais pouvoir faire ?! » paniquai-je intérieurement. Il fallait vraiment que je m'achète un cerveau capable de me fournir des pensées calmes et relax...
Je me passai une main gelée sur le visage, fermant les yeux quelques instants, puis secouai la tête. Là n'était pas le moment de partir en vrille. Encore. Pour la énième fois de la journée. Alors maintenant il fallait que je souffle un coup, que je fasse le point dans ma tête et que je reprenne les choses en main. Premièrement... Déplacer ma compagne jusqu'à un lieu chaud où elle ne risquerait pas de mourrir du cancer du rhume. Tirer n'avait pas fonctionné... Tant pis pour ma scoliose, essayer tant bien que mal de la porter était mon seul plan à ce jour. À cette heure. Je sais pas. Bref.
Je poussai un petit soupir dans le but de m'encourager, et me rapprochai d'Ano. D'abord, je décidai de la retourner afin qu'elle soit sur le dos. Une fois ceci chose faite, je remarquai ses joues et son nez rougis et gercés par le froid. « Elle doit être gelée... Il faut que je me dépêche. » songeai-je tout en essayant de maintes manières toutes désastreuses de la prendre dans mes bras. Action qui s'avérait être mission impossible. Mais je n'abandonnai pas. Ano avait besoin de moi, et il était hors de question que je la laisse tomber.
Alors que j'essayais une fois encore de la porter telle une princesse, et que je m'écrasai une fois de plus face contre terre à cause du contrepoids, j'entendis des crissements. Des crissements comme... Comme si quelqu'un marchait dans la neige, tout près. À cette idée, je me redressai vivement et me tournai vers la source du bruit, faisant barrière de mon corps entre ma camarde et le nouveau venu, légèrement flou à cause... Du brouillard ? Ou était-ce juste ma vue qui faiblissait ? Une tâche de couleur, à mes yeux déjà bien trop dangereuse se frayait un chemin dans la neige vers nous. Si j'étais bien sûre et déterminée d'une chose à cet instant, c'était que, qui que soit cette personne, il était hors de question que je la laisse s'approcher de mon amie...
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