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•Chapitre 1•

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« You got a way make me feel things I can't ignore»

• Shy Martin •
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La solitude est le genre de chose qui s'insinue sous ta peau et ne te lâche plus. Parfois, elle reste là, en silence, avant de ressortir violemment, au point de te mettre à terre. Aujourd'hui, ça fait un an, six mois et huit jours que je suis seule. Ce qui fait 555 jours passés à l'attendre, en luttant contre moi-même. C'est long. Extrêmement long et des tas de choses peuvent se passer durant ce lapse de temps.
Adossée contre ma vieille voiture délavée, je fixe l'immense porte de fer qui se dresse en face de moi, en tirant sur ma troisième clope. Les mots « maison d'arrêt de hauts de Seine » sont écrit sur la façade en brique et ça fait une bonne dizaine de fois que je les relis. Enda est en retard. Il devait sortir de là il y a trente minutes et, sincèrement, je ne pense pas que je puisse attendre plus longtemps.
Pour calmer mon impatience et la panique que je sens monter en moi, je me mets à compter. Si Enda n'est pas sorti d'ici une minute, c'est qu'il est parti.
1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10.
Je prends une bouffée de ma cigarette et tape du pied.
15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25.
Je plisse les yeux et fixe la porte, comme si mon regard pouvait le faire apparaître.
30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41.
Ma respiration commence à se faire plus difficile. Mon cœur se met à peser dans ma poitrine. Je ferme fort les yeux et tire une nouvelle fois sur ma cigarette. Il m'a laissé...
50, 51, 52, 53, 54, 55, 56.
Un grincement me pousse à rouvrir les yeux. Une petite porte verte est en train de s'ouvrir au milieu de la plus grosse. Mon corps réagit immédiatement et je me détends en soupirant. Il est toujours là. Il n'est pas parti.
La silhouette familière d'Enda apparaît dans l'ouverture. Un sac sur l'épaule, il semble en forme et j'ai même l'impression qu'il a pris du muscle. Ses cheveux sont coupés courts. Il a retrouvé la même coupe que lorsqu'on s'est rencontrés 5 ans plus tôt. Sur son visage, il a son habituel air fier et joyeux. Il est difficile à croire qu'il vient de passer plus d'un an en prison.
– Ils sont où les autres ?
En écartant les bras, Enda regarde autour de lui. J'ai envie de lui sauter au cou et de le serrer contre moi. Pourtant, le plus nonchalamment possible, je m'écarte de la voiture, expulse la fumée de mes poumons et réponds :
– Ils travaillent.
– Pas toi ?
En continuent d'avancer vers moi, il hausse un sourcil, alors que je lève les yeux au ciel. Il sait déjà la réponse que je vais lui donner.
– J'ai été virée.
Enda se plante devant moi et me jauge du regard. Je lui rends son expression de façon théâtrale, puis porte ma cigarette à ma bouche pour en prendre une dernière latte. Malheureusement, il me la soustrait en m'embrassant le front, puis la pose entre ses lèvres. Ce simple contact me grise et j'en oublie de protester.
– Depuis quand tu as repris this shit ?
Enda lance le mégot parterre, les sourcils froncés. Je hausse les épaules, mais sais qu'il est inutile de lui mentir. Entre nous, il n'y a toujours eu que de la sincérité de toute façon. 
– Environ 18 mois.
Ses yeux bleus se plongent dans les miens et il acquiesce. Il a compris et il se sent coupable. Il ne devrait pas. S'il a été en prison, c'était encore une fois pour m'aider. Il cherche toujours à m'aider et ça lui coûte toujours beaucoup trop.
Sans s'attarder plus sur le sujet, Enda contourne la voiture et va déposer son sac dans le coffre. Son entrain de retour, il me demande :
– On fait quoi ce soir ?  Bar ? Night club ?
Pour illustrer ses paroles, Enda fait une petite danse, après avoir refermé le coffre.
– On fait ce que tu veux, c'est ta sortie qu'on fête.
Lentement, son regard faisant l'aller-retour entre mes yeux et mes lèvres, Enda se rapproche et pose son front contre le mien. Je sais déjà ce qu'il va me dire.
– À moins que tu préfères qu'on reste que tous les deux.
Ses mains descendent sur mes hanches et il se remet à danser. Je souris. Il m'avait manqué.
– Il est 15h. On peut rentrer à l'appart, prendre du temps pour nous retrouver et voir les autres au bar dans la soirée ?
– Quand tu dis « prendre du temps pour nous retrouver » you mean...
Enda s'écarte un peu de moi et fronce les sourcils d'un air taquin. Avec la même expression, je réponds :
– Oui, je veux dire qu'on va baiser.
Son visage s'illumine et il acquiesce.
– J'aime beaucoup ce plan.
Il me regarde de haut en bas, en souriant. En m'écartant de lui, je lui adresse à mon tour un regard entendu, puis monte dans la voiture. Il ne lui faut pas beaucoup de temps avant qu'il vienne s'asseoir à côté de moi.
À peine rentré dans l'habitacle, Enda attrape ma main posée sur le levier de vitesse. Je me retourne vers lui. Il me dévisage, un léger sourire au coin des lèvres. Nous restons à nous contempler pendant quelques instants, sa main caressant la mienne et me provoquant des milliers de frissons. Je m'imprègne de ce touché, mais aussi de chacun des traits de son visage : ses mâchoires carrés, légèrement recouvertes d'une barbe presque rousse; ses lèvres pleines, abîmées par une cicatrice ; son nez bosselé, à cause d'une fracture mal soigné, comme le mien ; les rides entre ses sourcils, à cause de sa manie de toujours les froncer ; et ses yeux bleus, toujours remplis de vie, peu importe les épreuves de la vie.
I missed you !
Je lui souris et admets :
– Tu m'as manqué aussi. Un peu trop même.
Avec douceur, Enda passe sa main libre sur ma joue. Je penche la tête pour accentuer son geste et savourer son contact. Mon regard dérive alors du sien à ses lèvres. Un instant, je me perds dans l'idée de les embrasser. Malheureusement, je ne peux pas. Ce n'est pas comme ça entre nous. Nous nous sommes posés une seule limite l'un à l'autre : celle du baiser. Si nous nous embrassons, ce serait le signe que nous sommes amoureux, mais nous nous le sommes interdit. L'amour est une faiblesse et nous en avons déjà bien assez.
Seulement, cela fait des années que je suis faible et je n'ai pas besoin de ce baiser pour savoir que j'aime Enda. Je suis amoureuse de lui depuis que j'ai appris qui il était. Je suis amoureuse de lui depuis que j'ai vu sous sa carapace. Je suis amoureuse de lui depuis que j'ai vu ses deux visages : celui tendre, qu'il avait lorsqu'il m'a empêchée de me suicidé et qu'il a seulement lorsque nous sommes tous les deux. Et puis celui qu'il a tous les autres moments ; qu'il utilise pour se donner cet air inaccessible et tête brûlée.
Je me suis aperçue que je l'aimais quand j'ai été dans une relation avec une autre personne, pour la première fois. Je n'ai jamais rien ressenti d'aussi intense qu'avec lui. Il n'y a que lui qui me rende vivante. Aucune autre âme ne me fait sentir aussi bien et aussi mal à la fois. Aucune autre âme ne me comprend comme lui. Aucune âme n'est semblable à la mien comme la sienne l'est.
Ses mains quittent mon corps et je ressens immédiatement un grand vide. J'ai vécu sans lui durant 555 jours et maintenant que je l'ai retrouvé, c'est encore plus dur d'être loin de lui, ne serait-ce que de quelques centimètres. Je suis foutue et pathétique.
So, tu as fait quoi durant mon absence ?
En déglutissant, j'enclenche la marche arrière et sors de la place de parking. Je m'apprête à lui répondre, quand il ajoute en plaisantant :
Except te faire virer.
La voiture engagée dans le bon sens pour sortir du parking, je me retourne vers Enda pour le foudroyer du regard. Il affiche un air fier et mesquin. Sans détour, je rétorque :
– J'ai comblé mes désirs avec Nizar et quelques personnes rencontrées en soirée.
En fronçant les sourcils, il acquiesce.
– Et c'est tout ?
Je hausse les épaules.
– Plus ou moins. Le reste n'était que la routine : métro, boulot, dodo.
Parties et sexes, ce n'est pas ta routine aussi ?
Je fais la moue, faisant semblant de réfléchir. Finalement, je hoche la tête et dis :
– Si, ce n'est pas faux. Dans ce cas, je n'ai rien fait, mis-à-part t'attendre et me faire virer.
On échange un regard et il explose de rire. Ce genre de rire qui résonne jusque dans ma cage thoracique et qui me donne envie de faire pareil, pour rien.
– Bon, du coup, tu as été viré pourquoi ?
Je grimace, gardant les yeux rivés sur la route.
– J'ai mal parlé à mon supérieur.
Why ?
– Il parlait mal à une collègue.
Enda pouffe de rire.
– Et toi, étant la personne que tu es, tu l'as défendu ?
Je hoche la tête.
– Et tes mots ont été plus loin que your mind ?
– Mes mots ont dit exactement ce que je pensais. J'aurais seulement du avoir plus de tact.
En riant, Enda pose sa main sur mon genou et le presse délicatement.
Stay the same, Vio.
– « Soyez vous-même, les autres sont déjà pris. »
Je me retourne quelques secondes vers lui et dis :
– Oscar Wilde.
Enda secoue la tête, un immense sourire aux lèvres et sa main toujours posée sur mon genou. Je ne veux plus jamais qu'il parte.

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