Mercredi : La faute de mon kwami
Nous revoilà avec un nouvel Os !
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À l'instar de ses protégés, Plagg a toujours été extrêmement attaché à sa petite coccinelle. Il y avait maintenant près de 5000 ans qu'ils se connaissaient et, dès leur création, il s'était irrémédiablement dévoué à sa douce moitié. Puis, il y avait eu la première longue séparation. Le sommeil sans rêve de Plagg avait tout de même été paisible, mais au réveil, au moment d'être confié à un premier superhéros, il avait été déçu de constater qu'il était séparé de sa partenaire. Et déçu était un euphémisme... Plagg était totalement désemparé. Le moment où il pourrait de nouveau étreindre sa Tikki dépendait de l'habilité de son protégé à découvrir l'identité de sa partenaire. Et ça pouvait parfois être très long.
Avec les années, le petit chat en était venu à être plutôt cynique avec ses protégés. Il mettait sur leur dos le poids de son impatience dans la quête de sa compagne. Il n'était pas toujours tendre avec eux; mais pourquoi les humains étaient-ils si aveugle? Parfois, Plagg avait depuis des mois une idée de qui pouvait bien avoir hérité des pouvoirs de la coccinelle avant que son héros n'allume. Mais c'était la règle, il ne pouvait pas mettre son protégé sur la piste et il ne devait, en aucun cas, entrer en communication avec Tikki et ainsi, éveiller les soupçons. Il en devenait que plus amer et sarcastique et le jeune homme qui lui servait d'allié devait souvent en payé le prix.
Tikki était toute aussi excitée de revoir son compagnon... mais Tikki, c'était Tikki. Raisonnable, patiente, posée : ils étaient vraiment à l'opposé l'un de l'autre.
Ce coup-ci, il y avait près d'une centaine d'année que les deux kwamis avaient été plongés dans leur sommeil magique. Jamais auparavant, ils n'avaient vécus une pause aussi interminable. Au moment d'être confié à Adrien, Plagg était au summum de l'impatience et ce garçon confiné dans les tréfonds de son manoir fortifié semblait être un cas encore plus désespéré que tous les autres réunis. Il n'y avait pas plus naïf, romantique et inexpérimenté. Le garçon avait été tellement couvé que le monde extérieur à lui seul était une énorme distraction retardant la quête du kwami.
Oh bien sûr, Adrien était vraiment attachant et Plagg ne pouvait faire autrement que d'apprécier le garçon. Mais malgré le désir évident du modèle à découvrir l'identité de sa Ladybug, son manque d'expérience sociale l'amenait à faire du sur place et le kwami en était complètement exaspéré.
Un matin où il se sentait particulièrement téméraire, Plagg avait passé la tête hors du sac d'Adrien pour prendre le pouls de l'environnement qui l'entourait. Au même moment, il entendit une porte s'ouvrir violemment et il tournât son regard dans cette direction pour voir une Marinette passablement essoufflée faire irruption dans la classe. C'est là que son monde chavirât : les deux petites antennes rouges qu'il vit brièvement poindre hors de la bourse de la demoiselle ne lui étaient pas étrangères. Au contraire, il les aurait reconnues à des kilomètres, dans le noir, un soir de brouillard. Il avait retrouvé Tikki.
À partir de ce moment, le petit chat devint encore plus acerbe avec son jeune protégé. Il fallait absolument qu'il trouve le moyen de mettre Adrien sur la piste. Il n'en pouvait plus d'être séparé de sa partenaire. Il avait besoin de Tikki, besoin de ses sourires, de ses câlins, de sa bonne humeur et de son optimisme. Évidemment, il n'oserait jamais lui avoué à elle, mais lui savait qu'elle était son oxygène et que sans elle, il ne pourrait survivre longtemps, enfin pas avec tout son esprit.
Il commençât alors à dresser un plan pour mettre la puce à l'oreille de son protégé. Il surveillait chaque interaction qu'il avait avec la jeune fille et constatait, avec déception, qu'elles étaient plutôt rares et, il fallait l'avouer, hors du commun. Le Kwami commençât même à douter du choix du grand gardien car, il fallait l'admettre, le comportement de Marinette, en présence d'Adrien, ne lui rendait pas du tout justice. Leur cas était tout à fait désolant.
Adrien qui était habitué aux longues siestes de Plagg commençait sérieusement à s'en faire pour son kwami. Il passait maintenant de longues minutes à voler en rond, se parlant à lui-même, oubliant de se plaindre qu'il était exténué ou qu'il avait faim. Un soir, alors qu'il avait terminé ses devoirs, il fût surpris de trouver le lit du petit chat vide.
«Plagg, où est-ce que tu te caches? »
Rien. C'était définitivement inquiétant. Il montât à la mezzanine, croyant entendre des sons inhabituels dans cette direction. Plus il approchait de la source du bruit, plus il sentait qu'il percerait le mystère qui planait autour de son kwami. Il aperçut une lueur dans un coin et s'y dirigeât sournoisement. Il reconnût alors les divers sons comme étant ceux que faisait son téléphone lorsqu'on y tapait du texte. Mais pourquoi diable Plagg s'était-il emparé de son téléphone? Il arrivât doucement derrière le dieu-chat, surpris qu'il soit à ce point absorbé dans sa tâche qu'il ne l'entendait pas venir malgré son ouïe sur développé.
« Qu'est-ce que tu fabriques avec mon téléphone? »
Le kwami sursautât et en échappât l'appareil. Reposant ainsi sur le sol, le jeune homme se vit qu'une fenêtre de conversation était ouverte. Il vint pour le prendre mais Plagg fût plus rapide que lui; il saisit l'appareil et réussit, tant bien que mal, à s'envoler avec jusqu'au haut des étagères.
« Plagg, redonne-moi tout de suite mon téléphone. »
« Non! »
«À qui tu écris Plagg? »
« Personne voyons. »
« Ramène-toi ici tout de suite. »
Pour toute réponse le kwami ne fît que s'éloigner davantage. Adrien soupirât, il savait que tenter de le poursuivre serait totalement inutile. Il ne restait qu'une seule solution, une seule chose sur laquelle son compagnon n'avait aucun pouvoir.
« Plagg, transforme-moi! »
Le petit chat ne pût rien faire, alors que la bague l'aspirait. Il lâcha le téléphone du jeune homme qui retombât sur une tablette de son étagère et quelques secondes plus tard, Chat noir le récupérât. La fenêtre de conversation avait été fermée mais cela ne faisait que prouver à quel point le Kwami en connaissait bien peu du point de vue électronique. Adrien n'eût aucun mal à retracer la dernière conversation effectuée depuis son téléphone.
« Marinette? » Le jeune homme n'y comprenait rien.
Il parcourût brièvement la conversation que Plagg avait eue avec son amie.
Adrien : Bonsoir
Marinette : Bonsoir
Adrien : Un autre temps, un autre lieu?
Marinette : ?
Adrien : Dis-le à voix haute et tu vas comprendre.
Marinette : ?
Adrien : Tu l'as fait?
Marinette : Oui.
Adrien : Et alors?
La conversation s'arrêtait là, Marinette n'avait pas répondu et pourtant il y avait plus de dix minutes que la question avait été posée.
« Détransformation. Plagg, qu'est-ce que ça veut dire? Qu'est-ce que tu as fait à Marinette? Qu'est-ce que ça veut dire ça : un autre temps, un autre lieu? »
S'il avait pu rougir, le kwami l'aurait probablement fait à ce moment. Il baissât les yeux sous le regard sévère de son protégé, il savait qu'il avait été trop loin. Mais il lui fallait Tikki, tout de suite, maintenant. Il était prêt à être privé de camembert pendant quelques jours, il était prêt à manger du cheddar de basse qualité, mais il devait absolument revoir Tikki.
« Tu me réponds dis? Ou si je dois l'appeler elle pour comprendre? »
Plagg relevât la tête et lui fit un large sourire, en voilà une belle idée. S'il appelait Marinette, le déclic se ferait encore plus rapidement. Il ne connaissait pas du tout la jeune fille, il n'avait aucune idée de ce qui se passait chez elle en ce moment. Mais il connaissait Tikki, il se doutait qu'elle devait être dans tous ses états. Il avait osé défier les règles. Techniquement, il n'était pas entré directement en communication avec sa compagne mais c'était un moyen détourné de le faire. Il subirait la colère de la coccinelle avec joie. Valait mieux une Tikki en colère que pas de Tikki du tout. Il restât silencieux alors qu'Adrien se préparait à clarifier les choses avec Marinette.
Et du côté de la jeune fille...
Marinette sortait de la douche et elle allait s'installer pour terminer ses devoirs quand elle entendit un message entré sur son téléphone. Tout en séchant ses cheveux d'une main avec sa serviette, elle consultât son appareil et figeât, laissant tomber la serviette sur le sol.
« Adrien? Tikki, il me dit bonsoir, qu'est-ce que je fais?»
La kwami, qui était alors dans son coin à grignoter son biscuit, éclatât de rire.
« Oh Marinette, commence par simplement lui répondre. »
Elle tapât rapidement sa réponse puis fût prise de court par la phrase suivante.
« Je suis pas certaine que c'est lui Tikki. Je pense que quelqu'un lui a pris son téléphone ou pirater son compte. »
Elle envoyât un simple signe d'interrogation et ce qu'il lui répondit la laissât perplexe mais elle s'exécutât tout de même.
« Un autre temps, un autre lieu? »
Tikki arrêta net de manger et tournât toute son attention vers sa protégée. Entre-temps, celle-ci avait envoyé un autre signe d'interrogation à son interlocuteur.
« Marinette, qu'est-ce que tu as dit? »
« Un autre temps, un autre lieu. C'est ce qu'il a écrit. » Elle ne portait pas attention à sa kwami, trop fascinée qu'elle était d'être contacter par Adrien. Alors qu'elle venait de lui confirmer qu'elle avait bien dit la phrase à voix haute, la petite coccinelle vint lui prendre son téléphone.
« Tikki, mais qu'est-ce que tu fais? »
« Tu dois cesser cette conversation tout de suite Marinette. »
« Je comprends pas, après tout c'est Adrien. Où est le problème? »
« Tu l'as dit toi-même, c'est peut-être quelqu'un qui a pris son téléphone. »
« Oui mais pourquoi cette personne communiquerais avec moi? Dans tous ses contacts... »
« Et pourquoi Adrien communiquerais avec toi pour écrire des choses que tu ne comprends même pas. »
À ce moment, le déclic se fit dans la tête de l'adolescente. « Mais toi, tu les comprends c'est ça? »
« Non, non pas du tout. C'est juste que, il y a tellement de fraudes et tout ça ne fait visiblement aucun sens. Imagine que c'est quelqu'un qui te veut du mal. Imagine que... que... c'est le Papillon. »
« Tikki, ça n'a aucun sens ce que tu dis. Et si c'est réellement Adrien, il va me trouver encore plus bizarre de ne pas lui répondre. »
« Qu'est-ce que tu comptais répondre de toute façon. Il n'y a rien que tu pourrais répondre à ça qui soit sain d'esprit. » Son ton commençait à être plutôt sec, ce qui ne lui ressemblait pas du tout. Elle savait que Marinette allait être soupçonneuse. Mais pourquoi Plagg avait-il pris ce risque?
« Tikki, tu m'inquiètes. Tu veux qu'on retourne voir le gardien toi et moi? Tu couves peut-être quelque chose. Je ne t'ai jamais vu aussi énervée. »
« Non Marinette, je vais très bien, je veux juste que tu sois en sécurité et aaaahhhh... »
C'est à ce moment que le téléphone vibrât dans les mains de la coccinelle, l'effrayant assez pour qu'elle l'échappe et la jeune fille rattrapât de justesse.
« C'est lui Tikki. »
« Marinette, s'il te plait, ne réponds pas. »
« Mais Tikki, c'est Adrien. »
La kwami savait qu'elle ne pourrait plus rien faire, le train était en marche et il menait tout droit vers une révélation imminente. Et le conducteur n'était nul autre que Plagg. Dès qu'elle le verrait, elle allait lui donner une de ses leçons. Comment? Elle ne le savait pas encore mais elle trouverait bien.
« Allo. »
« Marinette, c'est Adrien. Euh, ça va? »
« Oui... oui ça va et toi? »
« Oh, euh super. Je voulais te dire, pour le message... »
« Oui je ne suis pas certaine d'avoir compris. »
« Oh! » Il était déçu, il avait pensé que peut-être Marinette aurait pu l'éclairer sur la situation mais visiblement, elle était aussi perdue que lui.
« J'ai cru en fait que ce n'était peut-être pas toi ou que le message ne m'était pas destiné. » À l'intérieur d'elle-même, elle se donnait des tapes dans le dos; elle ne bégayait pas, ça c'était une première. En fait, l'état de sa kwami l'avait tellement inquiété, qu'elle n'en avait oublié d'être nerveuse avec Adrien.
De son côté, le modèle fût frappé par la pertinence de la dernière réponse. Bien sûr que ce message ne lui était pas destiné à elle. Dis-le à voix haute... Sacré Plagg, il était plus rusé qu'il en avait l'ait.
« Euh Marinette, est-ce que tu es seule présentement? »
« Euh oui, bien sûr que oui. Je veux dire, mes parents sont à la maison mais je suis seule dans ma chambre. Pourquoi? »
« Oh, parce que tu vois, le message, il ne vient pas de moi. En fait, il vient de mon téléphone mais c'est mon ami ici qui me l'a pris et t'a écrit et je me suis dit que peut-être qu'il pensait que tu étais avec quelqu'un d'autre. »
« Ton ami? Nino? »
« Non pas Nino, un autre de mes amis. Tu ne le connais pas mais il, enfin je pense qu'il espérait que tu connaisses quelqu'un qu'il veut voir depuis très longtemps. »
À ce moment, Tikki lui faisait de grands signes pour lui faire comprendre qu'elle devait raccrocher mais la conversation devenait trop intéressante au goût de Marinette. Bien que sa kwami semblait croire que cette discussion allait mener au désastre, elle voulait savoir. Elle ne comprenait pas pourquoi Adrien avait pensé qu'elle n'était pas seule. Il ne pouvait pas connaître l'existence de Tikki, personne ne savait que c'était un kwami qui lui donnait ses pouvoirs. Personne, à part Chat Noir. La réalisation lui fit pousser un petit cri de surprise.
À l'autre bout de la ligne, cette exclamation inquiétât Adrien.
« Marinette, Mari? Ça va? »
Elle prit une grande inspiration pour se calmer. « Oui, oui, tout va bien. Et ton ami, il ressemble à quoi dis-moi? »
« Bien... euh c'est plutôt difficile à dire. »
L'attitude suspecte de Tikki jumelé à la réponse de l'adolescent confirmait ses soupçons. Comment décrire un kwami sans qu'il ne ressemble à un kwami?
« Laisse-moi deviner, noir aux yeux verts. »
Adrien hésitât entre être surpris ou heureux, la soirée tournait en quelque chose qu'il n'aurait jamais imaginé. « Oui, c'est ça. »
« Je crois que je sais où il peut trouver son ami. » Elle avait parlé lentement, elle tentait de rester calme.
Le garçon lui ne tenait pas en place, il espérait que tous deux parlaient de la même chose. Cela voulait dire beaucoup pour lui, cela le conduisait directement à la femme de ses rêves.
« Il va être ravi. Il y a des décennies qu'il ne l'a pas vu.»
« Mais dis-lui qu'il devra attendre à demain, le temps que son ami et moi reprenons nos esprits. J'espère que vous comprenez. » À ce moment, elle ne voulait que raccrocher et laisser libre cours à sa crise de panique.
« D'accord. Oui, on comprend. À demain alors. » Il vint pour raccrocher.
« Oh et mon minou. »
« Oui. »
« On devait garder ça secret tu te rappelles? »
« C'est pas moi. C'est la faute de mon kwami. »
Il raccrochât et jetât un œil vers Plagg qui se préparait aux reproches. Il ne s'attendait pas à ce qui allait suivre.
« Plagg, tu te mérites une double ration de camembert mon vieux. »
Tikki et plus de camembert, c'était définitivement sa conception du paradis.
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