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« Toucher les étoiles »

Auteure : Boy_wth_Luv | Type : OS

© Le texte appartient à l'auteure.

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Au milieu du monde, c'est toi et moi.

Si quelqu'un m'avait dit il y a un mois que Jeon Jungkook m'emmènerait à un rencard au bord de la mer, je lui aurais sans doute ri au nez avant de le traiter de fou. Et pourtant, me voilà en train de marcher dans le sable chaud qui borde la plage de Busan, en compagnie de mon meilleur ami.

J'ai encore un peu de mal à y croire, j'ai même dû me pincer le bras à plusieurs reprises pour être bien sûr que je ne rêvais pas. Mais nous sommes bien là, à nous tenir par le petit doigt pendant que nous nous baladons sur la promenade. Coincé sous mon bras, le petit panda roux que Jungkook a gagné pour moi au stand de tir nous accompagne partout où nous allons. Mon visage doit encore porter le sourire béat de quand il me l'a offert après sa victoire. En tout cas, Jungkook, lui, affiche toujours cet air réjoui et fier.

Nous avons passé notre fin d'après-midi à circuler entre les différents stands, de jeux comme de nourritures. Mon préféré restera sans doute celui de la barbe-à-papa. Étant tous les deux des adeptes de sucre, nous ne pouvions pas passer à côté, et puis voir Jungkook garni d'une moustache rose bonbon restera pendant très longtemps gravé dans ma mémoire.

Fatigués, mais aussi et surtout parce que notre ventre crie famine, nous nous arrêtons sur la jetée et, d'un commun accord, nous décidons de nous asseoir, jambes détendues, et d'entamer les sandwichs que Jungkook a préparés ce matin. Jambon de Parme pour moi et pastrami pour lui.

C'est un paysage idyllique que nous avons sous les yeux ; avec le soleil qui se couche, c'est un ciel flamboyant qui se reflète sur la surface agitée de la mer. Aucun mot n'est échangé, tout se passe dans le regard. Nous poursuivons notre contemplation dans le bruit des vagues qui se brisent et des mouettes qui crient au-dessus de nos têtes.

Bercé par les sons alentours, je me laisse aller contre mon petit-ami.

Petit-ami.

Ça me fait encore tout drôle d'appeler Jungkook par ce titre si particulier. Pourtant, c'est bien ce que nous sommes l'un pour l'autre. Après des mois et des mois à se tourner autour, on a enfin franchi le cap. C'est lui qui nous a sortis de cette impasse en prenant son courage à deux mains et en m'embrassant à corps perdu après une soirée haute en couleur. C'était il y a trois semaines. Depuis, j'ai l'impression de planer constamment sur un petit nuage. Je sais, c'est idiot, voire complètement niais, mais l'amour nous rend ainsi.

Si ça n'avait tenu qu'à moi, je pense que nous serions encore en train de souffrir chacun de notre côté. Je n'aurais jamais eu le courage de lui demander de sortir avec moi, du moins, essayer quelque chose. Je fais partie de ceux qui aiment en silence, qui n'osent jamais dévoiler leurs sentiments au monde.

Heureusement qu'il était là.

C'est sur cette pensée que je ferme les yeux. Alors que je me blottis contre lui afin de quérir un peu de chaleur, je sens son bras s'enrouler autour de mes épaules puis m'attirer à lui. Je n'aurais jamais pu rêver mieux comme premier rencard.

La nuit commence à tomber. Le ciel est teinté de couleurs crépusculaires et bientôt, des milliers d'étoiles ne vont pas tarder à apparaître. Autour de nous, seul le bruit de la mer et des rames se fait entendre.

— Tu sais, quand tu m'as dit qu'on allait faire une activité romantique sur l'eau, je ne m'attendais pas à ce que ce soit moi qui doive pagayer, tout seul, souligné-je d'un ton grinçant.

— Je suis désolé Tae, s'excuse aussitôt Jungkook en arborant une mine déconfite. Si mon bras ne me faisait pas aussi mal, je t'aiderais volontiers...

Ses yeux larmoyants et ses lèvres ramenées en une moue adorable ont raison de moi. J'ai bien vu, tout à l'heure, qu'il s'était fait mal en tirant sur l'une des cibles amovibles du stand de tir. Malgré tout, Jungkook a préféré prétendre que tout allait bien. Ce n'est qu'en montant dans le canot et quand on a commencé à ramer qu'il s'est enfin décidé à m'avouer qu'il s'était blessé.

Malheureusement, on s'était déjà trop éloigné du bord de la plage pour revenir sur nos pas. Et puis, selon les dires de Jungkook, nous n'étions plus très loin de la petite crique qu'il tenait tant à me montrer. Comme un idiot, je l'ai cru sur parole.

— T'as d'la chance d'être mignon, soufflé-je à voix basse.

— Pourquoi ? Qu'est-ce qui se serait passé si j'avais été moche ?

Je le toise quelques instants en silence. Ma réponse est déjà prête, mais j'aime bien ménager mes effets.

— Je t'aurais balancé du canot depuis longtemps. Ça m'aurait fait un poids en moins.

Son regard se rétrécit, comme s'il évaluait le degré de sérieux de ma phrase. Bien sûr, ce n'est qu'une plaisanterie. Ce qui me retient vraiment de le balancer par-dessus bord, c'est mon amour pour lui.

— Je ne vois pas pourquoi tu te plains, fait-il après un certain temps, haussant les épaules. Tu es en train de gagner des muscles grâce à moi.

— Tu trouves que je ne suis pas assez musclé ?

— Bah...

Le silence qui suit est assez éloquent. Alors que mes sourcils se froncent, je vois Jungkook se mordre la lèvre, un tic qu'il fait toujours quand il hésite à dire la vérité.

— Disons que tu pourrais l'être un peu plus, mais je t'aime comme tu es, s'empresse-t-il d'ajouter en m'adressant un sourire penaud. Par exemple ton ventre, c'est le plus parfait des oreillers. J'ai déjà tapé mes meilleures siestes dessus. Mais si tu as envie de venir un jour à la salle avec moi...

— Je t'arrête tout de suite, le seul sport que j'accepte de faire, c'est le sport de chambre.

Hébété, Jungkook cligne plusieurs fois d'affilée des yeux avant de se redresser et de reprendre une attitude désinvolte.

— Je remarque que tu ne m'as jamais sollicité pour le pratiquer.

Le visage tourné sur le côté, il n'assiste heureusement pas au piètre spectacle que j'offre sur le moment. Je bégaie, à la recherche de mes mots, tandis que mes joues virent au cramoisi. J'arrête même de pagayer tant je suis sous le choc.

— Je ne savais pas que tu... enfin... que tu...

Rapidement, il me jette un regard en biais avant de reprendre sa position. J'ai tout juste le temps d'apercevoir un sourire sur le coin de ses lèvres ainsi qu'un éclat malicieux dans ses prunelles.

C'est ça, moque-toi. On verra bien qui rira le dernier.

— Elle est jolie, n'est-ce pas ?

À peine remis de mes émotions, Jungkook m'en fait déjà voir de nouvelles. Ma tête bascule de tous les côtés pendant que mes yeux scrutent les horizons. Je m'attends à tomber sur une fille qui se détacherait du lot, mais à cette heure-ci, il n'y a plus grand monde sur la plage. J'aperçois au loin un groupe de jeunes qui crapahutent le long de la côte, mais de là où nous sommes, impossible de distinguer leurs visages. Mon attention revient alors sur l'eau, mais là encore, il n'y a qu'un couple de petits vieux qui profite, comme nous, des canots en location pour voguer en toute liberté.

Et puis soudain, ça me frappe. Jungkook est gay. Aussi gay que moi. Comment ai-je pu l'oublier ?

Ce sont ses éclats de rire qui me sortent de mes pensées. Sous mon menton, ses doigts viennent se glisser en douceur et, quelques minutes plus tard, je me retrouve complètement fasciné, le regard perdu dans le ciel violet.

Au-dessus de nous, la lune s'est levée et, même s'il fait encore trop clair pour que nous soyons baignés de sa lumière, la voir aussi brillante suffit à inonder notre cœur d'extase.

Ce doit être un truc de gosse qui ne nous quitte jamais vraiment, cette fascination étrange pour cet astre argenté.

— On venait souvent ici avec ma mère, pour la voir.

La confidence que Jungkook vient de me faire attire soudain toute mon attention. C'est si rare quand il me parle de sa mère. Du moins celle qui l'a mise au monde.

Sur le moment, je n'ajoute rien. En réalité, je n'ose pas, c'est à peine si je reprends mon souffle. J'ai peur de le voir se renfermer sur lui-même aussi vite qu'il s'est ouvert à moi (comme toutes les fois précédentes). À la place, j'attends qu'il reprenne la parole, ce qu'il tarde à faire.

— C'était plus facile ainsi. En ville, il y a cette pollution lumineuse qui gâche tout alors qu'ici... Enfin, tu comprends, fait-il en désignant le ciel. La vue est dégagée. Quand il n'y a pas de nuage, on voit même les étoiles. C'est... magique.

De nouveau, un silence s'installe entre nous que seul le bruit des vagues vient interrompre à intervalles réguliers.

J'hésite à reprendre la parole, Jungkook n'a pas l'air de vouloir reparler de sa mère. Je crois, d'ailleurs, qu'il n'a pas fait exprès de la mentionner.

— Les étoiles, tu dis ? demandé-je d'une voix timide.

Contre toute attente, il sourit, l'air plus que ravi.

— Oui... Tu te souviens ? Un jour tu m'as dit que tu rêvais de les toucher. Oh bien sûr, je sais que c'est techniquement impossible, mais au moins là, tu auras bientôt l'occasion de les voir. Et si tu tends ton bras, peut-être que tu auras l'impression de les toucher...

Je ne l'écoute plus, du moins plus totalement. Mes yeux sont rivés sur ses lèvres qui continuent de bouger dans un balai constant. J'ai une soudaine envie folle de les embrasser.

Savoir que Jungkook se rappelle d'un tel vœu me remplit d'une intense chaleur au creux de l'estomac. Cela me prouve, une fois encore, que ce garçon est beaucoup plus attentionné qu'il n'y paraît.

— Tae, tu m'écoutes ?

Pour toute réponse, je me penche vers lui et lui vole un baiser. Malgré l'effet de surprise, je le sens bouger ses lèvres contre les miennes sans une once d'hésitation. Mon ventre s'allège instantanément, il y a toujours une infime partie de moi qui est terrorisée à l'idée que Jungkook me repousse.

Je suis le premier à m'éloigner pour reprendre mon souffle. J'ai l'impression d'avoir la tête toute retournée, un effet secondaire qui se produit à chaque fois que l'on s'embrasse.

Lorsque je relève les yeux dans sa direction, il est déjà en train de m'observer, la tête penchée sur le côté et un sourire taquin collé au coin de sa bouche légèrement humide.

— On s'embrasse sans prévenir, maintenant ?

— J'en avais envie.

— Ah très bien, je vois. Donc... si je comprends bien, fait-il mine de réfléchir tout en se rapprochant. J'ai le droit moi aussi de t'embrasser dès qu'il me plaît de le faire ?

Le coin de ses lèvres s'élargit encore de quelques millimètres, au point de dévoiler sa jolie fossette. J'essaie de garder mon regard ancré dans ses prunelles sombres pour le bien de mon pauvre coeur, mais il ne me rend pas la tâche facile. J'opine lentement – ma gorge étant soudainement trop sèche pour émettre le moindre son – et, alors que je m'attends à le voir combler les derniers centimètres qui nous séparent, il recule au fond de la petite barque, me laissant un léger goût amer sur la langue.

— Très bien, vraiment très très bien, dodeline-t-il de la tête. Au fait, on devrait peut-être se remettre à pagayer, la crique n'est plus très loin.

— Tu veux dire que je devrais me remettre à pagayer ? nuancé-je en arquant un sourcil.

Jungkook ne me répond pas. À vrai dire, on se passe de mots, encore une fois. Je reprends les rames en mains non sans soupirer. Demain c'est sûr, j'aurai les bras tout endoloris.

— T'as de la chance d'être vraiment mignon.

Lorsque nous mettons enfin un pied à terre, nous sommes entourés par une semi-pénombre que seule la lune vient éclairer de ses rais argentés.

En me retournant vers Jungkook, je le surprends, une fois encore, à admirer l'astre de minuit. Je suis tenté de le prendre en photo et de capturer ce moment, son visage est baigné de lumière et ses cheveux, sans cesse ébouriffés par le vent marin, le rendent tout simplement irrésistible.

J'ai à peine le temps de cadrer mon téléphone qu'il se met tout à coup en mouvement. Alors que je pense que la photo va être ratée, je suis étonné du résultat qui n'est finalement pas si mauvais. Certes, elle est un peu floue, mais le charme du garçon capturé à l'intérieur est si grand qu'il éclipse tous les autres petits défauts.

Un fin sourire heureux s'épanouit sur mon visage tandis qu'à côté de moi, Jungkook ne cesse de râler. Le flash l'a semble-t-il ébloui – heureusement la photo a été prise avant qu'il ne grimace – et selon lui, il n'est pas photogénique. Je m'empresse de nier ses dires en lui glissant mon téléphone sous le nez.

— Arrêtes un peu, t'es beau comme un dieu Kook.

— C'est ça, ronchonne-t-il entre ses dents.

Mais il est bien forcé de l'admettre, la photo est plutôt jolie.

— Tu aurais au moins pu me prévenir.

— C'est ça oui, tu m'aurais empêché de la prendre.

— J'aurai essayé, c'est clair.

Je lève les yeux au ciel, mais je n'en reste pas moins amusé par son petit air boudeur.

— J'ai une quantité de photos de Jimin, mais de toi je n'en ai presque aucune, je remarque en parcourant ma galerie des yeux. C'est carrément injuste.

— Oui oui, vraiment trop injuste. Viens, on va se trouver un coin sympa où nous poser.

Nous déchargeons le canot de nos affaires avant de nous mettre en route. Malgré la faible clarté du lieu, je parviens à distinguer les rochers, une sombre masse noire qui entoure la crique tels des remparts ainsi que les vagues écumantes qui viennent finir leur course sur le sable. Je m'arrête un instant pour prendre un nouveau cliché, cette fois-ci de la lune et de son reflet sur l'eau. Ça nous fera de très beaux souvenirs.

Le sable est tiède sous nos pieds. Quelquefois, des cris de douleur nous échappent involontairement lorsque nous tombons sur des coquillages aux bords pointus, à moitié ensevelis.

Lorsque nous sommes enfin à bonne distance des vagues, nous nous arrêtons de marcher et Jungkook étale une vieille couverture afin d'éviter que nous ne ramenions trop de sable avec nous.

— Alors, ça valait la peine de se lever aux aurores et de faire toute cette route pour venir à Busan ? me demande-t-il une fois confortablement installés.

Je décèle dans sa voix un léger tremblement, probablement dû à l'appréhension. C'est la première fois que nous partons aussi loin de chez nous, rien que tous les deux. D'autant plus que cette petite escapade est censée être notre premier rencard. Jungkook a vraiment mis la barre très haute et rien que pour ça, je suis déjà ravi.

— Oui, totalement. Mais rassure-moi... on n'est pas venus jusqu'ici juste pour réaliser un vieux rêve d'adolescent ?

Cette question me taraude depuis qu'il m'a parlé des étoiles. Si c'est vraiment le cas, j'ai intérêt à me surpasser pour notre prochain date, de quoi lui rendre la pareille.

Jungkook reste silencieux pendant ce qui me paraît être une éternité. J'ai peur de l'avoir froissé, mais quand je pense qu'il ne me répondra pas, ses lèvres s'entrouvrent enfin.

— Non, ce n'est pas la seule raison.

Tandis que je l'observe, les genoux ramenés contre mon torse, il replonge dans son silence. J'ai une envie folle de passer mes doigts dans ses mèches brunes. Pour les ébouriffer davantage ou pour essayer d'y remettre de l'ordre, je ne sais pas. Mais pour sentir leur texture soyeuse, ça oui. Je suis sûr que si j'approchais mon nez, j'arriverais à déceler les notes de coco de son shampoing ainsi que l'odeur salée de la mer.

— Tu voulais que je m'ouvre un peu plus à toi... On a beau se connaître depuis sept ans, il y a des choses dont tu ignores encore de moi. Et j'aimerais bien y remédier.

Son regard est résolument fixé sur ses orteils qu'il s'amuse à enfouir et à ressortir du sable. Mon cœur se serre devant l'image qu'il me renvoie, celle d'un petit garçon de dix ans, frêle et chétif.

— Je t'ai amené ici pour te parler d'elle.

Il ne m'en faut pas plus pour comprendre qu'il s'agit de sa mère biologique.

— C'était son refuge, l'endroit où elle se sentait le mieux. La lune et le ciel y étaient pour beaucoup, elle était sélénophile.

Je sais à quel point il est éprouvant pour lui de parler d'elle. C'est pourquoi je me rapproche doucement de lui, afin que nos épaules se touchent. On reste assis comme ça en silence pendant quelques instants, chacun perdu dans ses pensées, mais heureux d'être en compagnie de l'autre.

Après plusieurs minutes passées à écouter le chant de la mer et celui des quelques mouettes encore éveillées, Jungkook se remet lentement à parler. Inconsciemment – ou non – sa main part à la recherche de la mienne tandis qu'il me raconte des détails sur son enfance.

Certains font écho avec ceux que je connais déjà. Bien que très évasif sur le sujet, il nous arrivait parfois d'en parler, quand j'étais assez courageux pour lui poser des questions et quand il était d'assez bonne humeur pour me répondre.

Ainsi, je sais que son père est parti peu de temps après sa naissance, les abandonnant lui et sa mère. Même s'il m'a assuré avoir eu une enfance paisible, celle-ci n'a pas non plus été toute rose. Jungkook était un petit garçon très timide, souvent renfermé sur lui-même. Se faire des amis n'a pas toujours été facile, en général c'étaient ses camarades de classe qui venaient vers lui. J'ai été plutôt surpris quand il m'a avoué qu'il faisait partie des meilleurs élèves de l'école. Quand je l'ai connu, c'était plutôt tout l'inverse, la définition même du cancre. Mais il avait quelques circonstances atténuantes, notamment les nombreux déménagements de foyer en foyer qui lui ont fait louper de nombreuses journées de cours.

La première chose que j'ai découvert à son sujet – et je ne suis pas très fier de la façon dont je l'ai apprise, j'avais laissé trainer mes oreilles là où il ne fallait pas et j'avais surpris une conversation entre mon père et son collègue, notre professeur de chimie – n'est autre que le décès tragique de sa mère. J'aurais préféré l'apprendre directement de sa bouche, mais d'un autre côté, je ne suis pas certain qu'il m'en aurait parlé si je ne lui avais pas dit que j'étais au courant. Je pensais qu'il se serait mis en colère contre moi, mais à la place, ce sont des larmes qui se sont déversées. Tout ce qu'il refoulait depuis des mois, depuis presque trois ans, tout est ressorti ce jour-là.

Je n'ai pas vraiment réfléchi, je l'ai pris dans mes bras et je l'ai consolé du mieux que j'ai pu comme n'importe quel ami digne de ce nom, ce que nous n'étions pas encore véritablement à cette époque. Par la suite, il m'a révélé qu'il vivait depuis plusieurs semaines dans une nouvelle famille, un couple de jeunes femmes, et que, pour la première fois depuis longtemps, il avait enfin cessé de se sentir mal dans sa peau et qu'il se rendait compte, petit à petit, de la seconde chance qu'on lui offrait, celle de démarrer une nouvelle vie, entourée de personnes aimantes. Avec un peu de mal, il m'a avoué que tout cela n'aurait pas été possible si Jia et Eun-Jin ne l'avaient pas accompagné chez une thérapeute.

Aujourd'hui, Jungkook semble décider à me partager ses souvenirs de vacances. Il ne cesse de me parler de sa mère, avec des étoiles plein les yeux, et de son amour pour cette plage. Ils venaient ici tous les ans, pour célébrer la fête nationale et profiter des feux d'artifices. Parfois, ils campaient sur place et, munis d'un télescope, ils cartographiaient le ciel. Il s'arrête un instant dans son récit pour me faire part de ses connaissances en la matière. Nous nous retrouvons alors couchés, son doigt pointant ci-et-là des constellations et des planètes. Par deux fois, il confond des étoiles avec un avion ou un satellite, ce qui me fait rire malgré moi. Il passe un temps fou à me parler de la lune. Je comprend plus tard qu'elle lui rappelle sa mère, elle qui l'aimait tant, et j'en ai les larmes aux yeux.

Je ne vois pas le temps défiler. Il s'est peut-être écoulé une heure depuis notre arrivée. Autour de nous, tout est calme. La nuit est déjà bien entamée, mais je ne ressens pas pour autant des signes de fatigue.

Au bout d'un moment, Jungkook se tait. Il est arrivé au bout de sa limite.

— Tu n'es pas obligé de tout me raconter ce soir, je le rassure, glissant une mèche brune derrière son oreille. Merci d'avoir partagé tout ça avec moi et... merci pour aujourd'hui. J'ai passé une super journée.

Je le vois sourire faiblement. Ses paupières se ferment lentement avant qu'il ne vienne poser son front contre le mien. Nous restons ainsi un moment, le temps pour lui de recharger ses batteries.

— Je voudrais que tu m'enlaces comme la nuit enlace la lune dans ses bras, murmure-t-il si bas que j'ai l'impression d'avoir rêvé.

Un regard suffit à me faire comprendre que j'ai bien entendu. Mes bras glissent le long de son dos et se referment tels les serres d'un oiseau sur sa proie. Son souffle vient me chatouiller agréablement la nuque tandis que ses doigts sont occupés dans mes boucles. Son odeur fruitée vient me titiller le nez et je serais fou si je ne profitais pas de sa proximité pour humer son doux parfum auquel je suis accro.

— J'ai l'impression de rêver.

— Tu veux que je te pince pour vérifier ?

Jungkook éclate de rire, pourtant ma proposition était tout ce qu'il y a de plus sérieux. Alors que j'essaie de calmer les papillons dans mon ventre qui se sont éveillés avec son rire, sa chaleur me quitte brusquement quand il se redresse.

Là, dans la clarté argentée de la lune, je suis hypnotisé. Je ne peux pas m'empêcher de suivre du bout du doigt le contour de son visage. Un geste que j'ai tant de fois désirer faire au cours de ces cinq dernières années. Je déplace mon doigt sur ses fins sourcils et le long de l'arête de son nez rebondi. Je passe au-dessus de ses lèvres, sur le grain de beauté qui se trouve juste en dessous, là où, il y a quelques heures à peine, je déposais mes propres lèvres. Nos regards se croisent et déclenchent en nous un feu incontrôlable.

— Tu voulais toucher les étoiles, minaude-t-il à mon oreille. Laisse-moi t'aider à réaliser ce rêve. 

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