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2 - Du bricolage au garage

Un relent âcre se dégageait de l'avenue principale, et s'insinuait à travers les fenêtres ouvertes du bar. Les lampadaires étaient déjà allumés, alors que le soleil ne s'était pas encore couché. Les tables de l'établissement avaient été nettoyées et préparées pour le lendemain, tandis que le patron avait accroché la pancarte "fermé" devant la porte.

Curt, libéré de son tablier et de ses obligations, avait posé ses pieds sur le comptoir, les fesses engoncées dans un haut tabouret. En face de lui, Valentina, débarrassée de son uniforme, sirotait une bière avec une paille.

Une douce musique se diffusait dans toute la pièce. La lumière diffuse des néons jaunes donnait envie à Curt de s'assoupir, et il maudit intérieurement son employeur d'avoir délibérément choisi cette ambiance décontractée qui le privait de l'adrénaline dont il avait besoin.

— Souris, connard, lui lança la mécanicienne. C'est la fin de la semaine, tu as deux jours pour être maussade, encore.

— Je m'ennuie.

L'autre prit un air offusqué.

— Comment ? Je te fais une fleur en te rendant une petite visite, moi et mes gros nichons, en commandant même une boisson pour te donner du boulot, et tu oses m'annoncer que tu t'ennuies ? Pas étonnant que t'aies pas de copine.

Curt ricana, et retira ses pieds du comptoir.

— Tu es trop vieille et trop molle pour moi, dans tous les sens du terme. Allez, paye-moi, qu'on aille faire un tour.

Après avoir bruyamment terminé d'avaler sa boisson, Valentina jeta sans cérémonie quelques pièces dans la direction de Curt, puis s'avança vers la sortie.

— Une bière à la paille, je te jure... marmonna le barman, sans se faire entendre.

Il alla à l'arrière de la boutique récupérer son sac à dos, lançant au passage :

— J'y vais, salut !

Le patron ne répondit pas, comme à l'accoutumée. Curt ne lui en voulut pas : après tout, lui aussi était vidé après une dure journée passée à courir de droite à gauche en écoutant les demandes insensées des clients.

Ses cheveux longs collant à son front, le jeune homme rejoignit son amie à l'extérieur : celle-ci avait déjà allumé une cigarette.

— J'adore l'odeur du cancer, fit-elle en passant la main dans la fumée.

— Et moi, celle de la liberté.

— Je n'ai pas l'impression que ton corps puisse en dire autant, gloussa Valentina. Tu ne veux pas porter des vêtements encore plus moulants ?

Curt baissa les yeux. Son pantalon de toile et son débardeur court avaient été choisis exprès pour ne pas s'accrocher aux obstacles lorsqu'il faisait l'imbécile sur les toits... mais il ne pouvait nier qu'il aimait surtout l'esthétique global qu'ils lui procuraient.

— Tu es jalouse parce que tu ne pourrais pas rentrer une jambe dans mon T-shirt, rétorqua Curt.

L'autre ne releva même pas, et s'en alla en direction du bas de la rue.

— Suis-moi au lieu de jouer au con.

Le jeune homme s'exécuta, et marcha côte-à-côte avec Valentina.

— Il fait frais, aujourd'hui, grommela-t-elle.

Une petite brise s'insinuait dans le gilet de Curt. Ses cheveux auburn étaient secoués par ce vent, mais il n'était pas incommodé pour autant.

— En cette saison, pas étonnant, fit-il.

— Quelle conversation passionnante. Dis, tu as entendu parler de l'OVNI en Nouvelle-Zélande ?

Curt soupira. Valentina avait toujours été obsédée par le surnaturel et les extraterrestres.

— Non, et je m'en fiche.

La femme secoua la tête.

— Cette fois-ci, c'est important, Elzed. Un gigantesque rayon lumineux dans le ciel, tout le monde l'a vu, tu te rends compte ? Toute la télé néozélandaise en parle.

— Quand tu dis "télé néozélandaise", tu te réfères aux chaînes Youtube de théories du complot, bien sûr ? J'ai du respect pour toi, mais cette fixation sur le paranormal est vraiment bizarre.

Valentina se renfrogna et fourra ses mains dans les poches du jean qui lui compressait les cuisses. Son débardeur s'arrêtait au-dessus de son nombril, et Curt comprit pourquoi elle s'était plainte de la météo.

— Pourquoi tu voulais qu'on passe spécifiquement par là ? demanda Curt. On habite tous les deux de l'autre côté du fleuve.

— J'ai quelque chose à te montrer au garage, répondit la mécanicienne. Mais je ne suis plus très sûre de vouloir te le révéler.

— Oh, allez, maîtresse, fit l'autre d'un ton servile, par pitié, auréole-moi de ta magnificence mécanique.

Levant les yeux au ciel, Valentina pressa toutefois le pas.

Il faisait nuit quand les deux compères arrivèrent au lieu de travail de la femme. Les voitures continuaient à passer à côté d'eux, et Curt se fit même asperger par l'une d'elles, qui avait roulé dans une flaque restée après le passage de la pluie.

— Arrête de faire l'idiot, le sermonna Valentina.

Elle dégaina les clefs du garage de sa poche, et entreprit de déverrouiller la porte d'entrée du bureau. Curt jeta un œil en arrière, inquiet qu'on les prenne pour des cambrioleurs.

Une lumière tamisée les entourait. Les vieux lampadaires étaient plus que suffisant pour y voir clair, mais le jeune homme ne pouvait distinguer les mains de son amie s'affairant dans le noir.

— Ça vient, oui ?

Un déclic résonna à ce moment exact, comme pour lui répondre. Valentina s'engouffra à l'intérieur, suivie de son compère.

— Je ne trouvais pas la bonne clef dans l'obscurité, expliqua-t-elle. Attends ici, j'arrive.

Et elle s'enfonça dans les ténèbres du magasin. Curt resta assis sur un bureau où traînait encore un sandwich à moitié entamé, probablement celui de Valentina. Cette dernière était parfois tant absorbée dans ses bricolages qu'elle en oubliait de se sustenter.

Le barman soupira. Qu'allait-elle lui mettre sous le nez encore ? La dernière fois, elle s'était targuée d'avoir conçu un humidificateur d'air à moteur diesel. Au bout de dix secondes d'essai, les deux comparses avaient décidé qu'il serait bien plus efficace en tant que grenade lacrymogène.

Enfin, la garagiste revint, excitée comme une puce, un drôle d'objet informe entre les mains. Curt s'approcha pour y voir plus clair sous la lumière blafarde des néons du bureau, et comprit qu'il s'agissait d'un gant.

Plus précisément, c'était un gant en cuir, probablement récupéré d'une collecte de vêtements à en juger par l'odeur. Au-dessus de l'accessoire était fixé un dispositif métallique oblong, doté d'un levier et d'un fuselage encombrant, et qui faisait dangereusement penser à...

— Un réacteur portatif, déclama Valentina, toute fière.

Curt écarquilla les yeux.

— Je ne sais même pas si c'est légal, continua la femme, un sourire éclatant sur le visage.

— Mais dis pas ça comme ça ! Laisse-moi deviner : tu veux que je l'essaye.

L'autre tira la langue.

— Bingo, petit génie. Avec ça, tu devrais pouvoir te propulser plus loin quand tu fais le ninja sur les toits.

— Oh, je pense que je vais certainement me propulser, grommela Curt, les yeux toujours rivés sur le gant. Mais plutôt en suivant un vecteur descendant qu'autre chose. Et encore, si ton truc ne me pète pas à la gueule en me laissant manchot.

Une moue désappointée traversa le visage de Valentina.

— Allez, je suis sûre que ça va te plaire. J'y ai passé les deux dernières semaines, tu sais, geignit-elle.

Un grognement parcourut la gorge de Curt alors que ses épaules s'affaissaient. Il saisit le gant des mains de Valentina, lui jeta un dernier coup d'œil, puis le fourra dans son sac à dos.

— Je l'essaierai plus tard.

La moue dépitée de son amie se mua en un sourire radieux.

— Ça me suffit ! Je t'enverrai le mode d'emploi par SMS.

Curt n'avait pas la moindre intention de s'en servir. Il était casse-cou, pas suicidaire !

— On s'en va maintenant ? dit-il. J'ai l'impression que je vais prendre racine dans ton empire de graisse.

— Ça doit être la pire réplique de drague que j'ai jamais entendue.

Les deux compères s'extirpèrent du bureau sale et étriquée, et Valentina referma à clef derrière eux. Ils s'enfoncèrent de nouveau dans les méandres de Londres, leurs visages baignés dans une lueur orangée et leurs pieds râclant le goudron mal entretenu.

— Tu fais quoi demain ? lança Valentina au détour d'une ruelle.

— La même chose que toutes les nuits, Val : tenter d'emmerder le monde.

— Non, sans rire. J'ai une amie qui organise une soirée chez elle, à partir de vingt heures.

— Cool pour elle.

Valentina leva les yeux au ciel étoilé, puis frappa gentiment le bras de son ami.

— Tu as parfaitement compris la proposition.

— C'est non. Tu imagines le nombre de gens qui s'y trouveront ? Il faut demander leur nom à chacun, faire semblant de ne pas s'ennuyer à mort quand ils racontent leur vie... Bah, je préfère rester dehors à sentir l'air de la liberté sur mon visage.

— Tu es sûr que ce n'est pas plutôt l'air que tu pètes plus haut que ton cul ?

Curt se renfrogna et fourra ses poings dans ses poches.

— On verra. De toute manière, c'est ici qu'on se sépare : moi, je vais aller prendre une douche bien méritée.

L'autre lui tapa dans la main, et ils partirent chacun de leur côté. Dans le sac de Curt, le gant que la bricoleuse lui avait offert bringuebalait au fil des pas de son nouveau propriétaire, et il craignit pendant un instant que cela serait suffisant à le faire détoner.

Mais rien ne se produisit avant l'arrivée de Curt à son appartement. Valentina n'était pas une si mauvaise inventeuse, visiblement.

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