Chap26-Tyron
-C'est bon vous avez fini vos soins de la journée.
m'annonce le médecin en me retirant ma perfusion avant de me mettre un petit bandage.
C'était pas trop tôt!
Je prends donc mes clés de voiture et m'apprête à sortir de la chambre d'hôpital quand elle m'interpelle:
-Monsieur Tep?
-Oui?
Elle feuillette son carnet avant de poser son regard sur moi. Avec un air légèrement sévère.
-Vous prenez normalement vos médicaments?
m'interroge-t-elle.
Si je prends encore ces foutus médocs qui me faisaient gerber chaque une heure? Bien sûr que non. Ça fait déjà un bon bout de temps que je les ai remplacé par des antidouleurs, qui eux ont moins d'effets secondaires.
Mon silence en dit long, et sûrement les résultats de mes analyses aussi.
Elle soupire.
-Vous savez qu'arrêter ce traitement ne fait qu'accélérer la dégradation de l'état de votre organe?
-Docteur... il ne me reste plus que quelques années, quelques mois, quelques semaines ou même quelques jours à vivre qui sais? Donc il est hors de question que je passe le temps qu'il me reste à vivre une vie dictée par ses putains de médicaments. A passer mes journées à vomir mes tripes et à faire pitié comme un papi de soixante ans. Alors il est hors de question que je continue ce traitement. De toute façon... mon sort est déjà scellé.
Comment j'arrive à faire preuve d'équanimité? Ça fait déjà très longtemps que j'ai accepté la triste réalité. Je vais mourir.
Alors je me barre enfin de cette hôpital dans lequel je suis obligé de venir chaque mois mais habituels soins sans lesquels je me retrouverai affaibli. Avoir mal ça ça passe encore, mais faire pitié? Ça non jamais.
Je n'ai qu'une seule envie: retrouver la fille à qui j'ai pensé toute la journée mais qui pourtant ne sait rien de mon état de santé. Et il est hors de question que je lui en parle car j'ai le sentiment que si elle l'apprenait tout changerait entre nous elle me regarderait différemment et je n'ai pas à lui infliger tout ça.
Mais quand je mourrai du jour au lendemain et qu'elle l'apprendra je sais que ça lui fera mal. Un mal de chien même, mais plus je la tiens à l'écart moins elle se sentira affecter. Fin c'est ce que j'essaye de me convaincre.
Je roule, tout en essayant de vider mon esprit et j'arrive enfin devant chez la princesse de pierre. Je m'arrête net quand je l'aperçois assise sur le palier riant à gorge déployer à côté de ce connard de Léo qui la regarde des cœurs pleins les yeux. Mais qu'est-ce qu'elle fout avec lui!? Donc c'est pour ça qu'elle ne m'a pas envoyé de messages de la journée? Elle était trop occupée avec lui. Je vois que je suis facilement remplaçable. Voir ça me dégoûte.
Donc je change mes plans et me dirige chez moi. Certains se demanderait bien pourquoi je ne vais pas me bourrer la gueule comme d'habitude, mais les restrictions médicales me contraignent à ne pas boire d'alcool vingt-quatre heures après les soins. Et pour une fois je ne vais pas agir de manière impulsive même ci je meurs d'envie d'aller cogner ce gars. Finalement je ne compte pas retourner au lycée demain.
Pdv Kayla
Deux jours, ça fait deux jours qu'il n'a pas pointé le bout de son nez. J'ai commencé à m'inquiéter, et me voilà chez lui. Les gardiens m'ont laissé entrer sûrement parce qu'ils m'ont reconnu. Il ne me reste plus qu'à le trouver.
-Kayla!
Je me retourne et reconnais immédiatement Laurene. Peut-être qu'elle pourra m'aider. Elle a visiblement l'air contente de me voir.
-Bonsoir désolé de débarquer sans prévenir...
-Ce n'est pas grave. Il est dans sa chambre. Je suis sûre qu'il va être heureux de te voir.
Elle termine sa phrase en me souriant et retourne vaquer à ses occupations. Elle est tellement bien vieillante.
Ça fait longtemps que je ne suis pas allée dans l'ancre de l'adolescent j'ai un peu peur de me perdre. Mais après quelques minutes de marches je me souviens enfin d'où se situe la pièce. J'abaisse doucement la poignée de porte et entre dans la chambre. Les lumières sont tamisées comme dans mon souvenir. Je referme la porte derrière moi et avance lentement. J'effleure de la pointe de mes doigts divers objets. Quand la porte des toilettes s'ouvre et un Tyron à moitié nu, avec juste une serviette au tour des hanches y sort devant mes yeux. wow...
Quand il m'aperçoit, il a l'air surpris mais devient rapidement inexpressif.
-Qu'est-ce que tu fais chez moi?
Okay... ce n'est clairement plus le Tyron d'il y'a quelques jours. Aurait-il déjà changé d'avis quant à la nature de ses sentiments en vers moi? A-t-il tout simplement perdu la mémoire?
J'essaye limite de discerner dans son regard s'il s'agit d'une blague. Mais non il est bel et bien sérieux.
-Pourquoi tu ne viens plus au lycée?
Il souffle et passe une main dans ses boucles humides.
Comment fait-il pour être aussi sexy juste en sortant de la douche. Sans m'en rendre compte mon palpitant s'accélère. Kayla reste concentrée!
-Tu me connais assez bien pour savoir que je n'ai pas besoin de raisons particulières pour ne pas y aller. Ce sera tout?
dit-il avec un ton mesquin.
Pour qui il se prend?
-Pourquoi tu te comportes de cette manière? Tu me prends pour un jouet avec lequel tu peux jouer quand ça te chante et ensuite le jeter!?
répondis-je furibonde.
-Tu ne peux pas t'en aller?
-Tyron si je franchi cette porte crois moi que tu n'arriveras plus à me récupérer avec tes paroles à la con! Ce sera fini pour de bon!
-Du coup tu attends quoi pour partir?
il me défie.
Je rêve? C'est la phrase de trop. Je tourne les talons et me dirige vers la sortie.
-Oui c'est ça vas rejoindre ton petit ami Léo!
Et là je me stoppe net. Léo? Qu'est-ce qu'il a faire dans cette histoire. Il ne me faut pas une seconde pour comprendre que monsieur nous a sûrement aperçu hier soir. C'est vrai qu'on semblait très proche mais il n'y a rien bordel! Donc tout ça c'est juste une crise de jalousie?
En y pensant j'éclate de rire.
-Qu'est-ce qui te fait marrer?
il me questionne agacé.
-Tu es jaloux.
lancè-je en me tournant vers lui toute amusée.
-Bien sur que non.
Il ment et c'est flagrant.
Je m'avance donc vers lui enfin d'entretenir une certaine proximité.
-Tyron... entre lui et moi il n'y a rien et n'aura jamais rien. Je te le promets.
Je baisse le ton, dans l'espoir que cela puisse le calmer lui et ses doutes. Et juste le fait qu'il se soit mis dans un état pareil juste par jalousie c'est une preuve qu'il tient réellement à moi. Il le montre certes d'une façon maladroite mais pour lui comme pour moi c'est nouveau tout ça.
J'encadre son visage de mes mains tandis que je le vois lutter intérieurement pour ne pas céder à mes marques de tendresses. Je pense que c'est la seule personne avec qui j'arrive à être tactile.
Il colle son front contre le mien et me zieute longuement.
-Tu peux me rendre fou tu sais.
il murmure.
J'esquisse un léger sourire et là il m'embrasse. J'ai l'impression que même avant ce baiser nos âmes s'embrassaient déjà. J'arrive pas à croire qu'il y a une seconde on était entrain se s'engueuler. Décidément cette relation n'a rien de normal. Ça me fait peur et ça m'attire à la fois.
Je me laisse aller et laisse nos langues entreprendre une valse fougueuse. Il me soulève tout en prenant soin de ne pas détacher ses lèvres des miennes avant de me déposer délicatement sur son lit. Il dépose des baisers le long de mon cou. Je me retrouve dépendante de son touché, ma respiration se saccade.
Il se stoppe, me regarde quelques instants me fait un bisou sur le front avant d'enlever mon t-shirt. Pudique comme je suis ça me gêne toujours un peu mais je finirai par m'y habituer. Il balance le vêtement sur le côté et descend couvrir mon ventre de baisers avant de descendre au creu de mes hanches et là je n'en peut plus. J'essaye d'agripper autant que possible les draps avec mes mains et par là même occasion de retenir mes gémissements, mais mon corps tout entier s'embrase à son touché et sentir son souffle chaud contre ma peau me rend folle. Il déboutonne lentement mon jeans et me l'enlève tout en prenant soin de garder son regard accrocher au mien. Il dégage une aura animal, et je lis dans ses iris tout son envie et à ses lèvres toutes gonflées. Il se penche sur sa commode et y extirpe un sachet que je reconnais. Putain!
En voyant ça mes jambes se referment instinctivement et je me sens rougir de honte. Je ne suis pas prête.
Il constate ma soudaine angoisse et garde directement le préservatif.
-J'attendrai le temps qu'il faudra. Je ne te brusque pas, quand ce sera le moment tu n'auras qu'un seul mot à dire et je t'amènerai au septième ciel.
il me rassure.
Je suis soulagée. Je dois sûrement être sa première vierge. Parfois la vision de lui entrain de le faire avec de nombreuses autres filles m'énervent parce que je sais qu'il a une énorme collection de conquêtes peut-être qu'au fond j'aurai aussi aimé être sa première fois. Mais bon ce n'est pas le moment de se casser la tête avec ça.
Il s'allonge à mes côtés et couvre nos corps d'un drap. Tandis que la tension sexuelle se dissipe peu à peu il m'invite à venir me loger dans ses bras ce que je fais sans me faire prier. Il me caresse délicatement la tête, un geste tellement doux que j'ai du mal à croire que c'est lui qui faisait son je m'en foutiste en colère il y a quelques minutes. J'aime cette partie de lui, doux, à l'écoute et avenant.
-Pourquoi tu étais avec Léo hier?
Il était obligé de revenir sur ce sujet? Je n'ai pas une vue sur son visage mais je sens qu'il attend impatiemment une réponse de ma part.
Je soupire avant de commencer:
-Hier la mère de Kenya est venue à l'école... elle m'a frappée devant la moitié du lycée et m'a dit des choses pas très gentilles tout en me précisant bien qu'elle ne voulait pas me voir à l'enterrement de sa fille qui était aujourd'hui.
je rapporte la gorge nouée.
Ça me fait toujours mal.
-Quoi!?
Il s'exclame en relevant ma tête afin de me scruter.
-Et du coup c'est Léo qui l'a empêché de m'assener une deuxième gifle et m'a raccompagnée puis a m'a remontée le moral. C'est tout.
Son expression choquée laisse place à de la culpabilité.
-Désolé j'aurai dû être là. Et moi tout ce que j'ai trouvé à faire c'est de te hurler dessus.
Le voir s'excuser me réchauffe le cœur. Mais ça ne change malheureusement rien à ce qui s'est passé.
-Ce n'est rien, ne t'en fais pas.
j'essaye de le rassurer.
Il n'a pas à s'en vouloir, il ne pouvait pas savoir qu'à la fin des cours je me ferais humilier par une maman dans le déni total. Oui j'essaye d'ironiser.
-A partir de maintenant je vais faire tout ce que je peux pour ne plus manquer un seul jour de cours. Oui Kayla Wayne vous êtes désormais ma motivation pour aller au lycée. Tu dois te sentir honorée je suppose.
il fanfaronne.
-J'ai de la chance!
je joue le jeu.
On éclate de rire et il dépose un tendre baiser sur mon front. Je serai prête à m'endormir dans ses bras mais je dois rentrer chez moi. Ainsi, je me rend compte qu'on a pas besoin d'un conte de fée, on a juste besoin de quelqu'un avec qui on est bien. Je suis bien avec lui, certes pas à cent pour cent du temps, mais cela ne fait pas tout le charme de cette relation?
*****
Vous venez officiellement d'apprendre que Tyron est mourant. Depuis le début vous devriez déjà avoir deviné.🥲
J'ai fait plus de deux mille mots c'est la première fois!
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