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Quatrième pétale - Croissance

    Les rayons du soleil perçaient à travers les rideaux épais du petit appartement des Midoriya, éclairant le salon d'une lumière douce et vacillante. Les plantes, habituellement immobiles, réagissaient au moindre souffle d'air ou à la moindre pensée tourmentée d'Izuku. De fines tiges semblaient s'étirer vers lui, comme si elles cherchaient à le réconforter. Il avait cessé de les repousser, à moitié résigné. Ce matin encore, il n'était pas allé en cours. Cela faisait quatre jours qu'il évitait soigneusement le lycée, Katsuki, et, de façon générale le monde extérieur.

    Izuku se tenait debout dans la cuisine, un tablier soigneusement passé autour de la taille. Il avait passé la matinée à nettoyer chaque recoin de la maison, passant d'une tâche à l'autre avec une énergie presque mécanique. Il espérait ainsi apaiser la culpabilité qu'il ressentait de s'être enfermé dans ce mutisme, d'inquiéter autant sa mère sans vraiment pouvoir lui expliquer pourquoi.

    Alors qu'il essuyait un verre avec un soin tout particulier, ses pensées dérivèrent de nouveau vers le parc. Cet endroit où tout avait basculé une première fois, il y a des années, quand il avait perdu son ami d'enfance. Et cet endroit où tout avait basculé une seconde fois, il y a quelques jours, dans un éclat de voix et de sentiments qu'il ne parvenait toujours pas à démêler.

    La dispute avec Katsuki tournait en boucle dans sa tête. Chaque mot, chaque geste, chaque silence pesant résonnaient en lui comme une blessure qu'il ne pouvait s'empêcher de rouvrir. Il serra le torchon dans sa main, les doigts crispés, ses gestes ralentissant alors qu'une vague d'émotions contradictoires venait l'écraser à nouveau.

    — Pourquoi maintenant, Kacchan ? pensa-t-il pour la énième fois. Pourquoi ces excuses après tout ce temps ?

    Il déposa le verra avec précaution sur l'étagère et resta immobile, les yeux fixés sur un point invisible devant lui. Les questions s'entrechoquaient dans son esprit, s'enroulaient autour de ses pensées déjà embrouillées, et rien, absolument rien, ne semblait pouvoir calmer ce tumulte intérieur.

    Il avait bien une vague idée de ce qui avait provoqué ce revirement. Son jardin secret. L'expression sur le visage de Katsuki lorsqu'il avait vu les petites pousses sur son bras, ces pétales blafards, ce motif étrange qui lui collait à la peau comme une accusation silencieuse. Cette surprise dans ses yeux... ou peut-être était-ce de la peur ? De la culpabilité ?

    — Est-ce que c'est ça qui l'a choqué ? se demanda-t-il, les sourcils froncés, saisissant une assiette. Est-ce qu'il a réellement compris tout ce que ses mots, ses gestes, ses actions ont laissé derrière lui ? Mais, même dans ce cas, pourquoi me faire des excuses maintenant ?

    Il inspira lentement, mais l'air sembla se bloquer quelque part dans sa gorge. C'était trop tard. Ces mots résonnaient en lui comme une condamnation qu'il avait tenté de repousser depuis des mois, depuis que son jardin corporel devenait de plus en plus compliqué à cacher. Katsuki pouvait bien essayer de recoller les morceaux, Izuku savait qu'il n'avait plus beaucoup de temps devant lui, plus de futur où tout pourrait s'arranger. Chaque seconde qu'il passait à se demander s'il devait accepter ses excuses ou les rejeter lui volait le peu de temps de vie qui lui restait.

    Et pourtant... il avait toujours espéré pouvoir renouer avec son ancien ami.

    Ce constat le frappa avec une intensité douloureuse, comme une vérité qu'il avait refusé d'affronter jusqu'à maintenant. Oui, malgré tout, une part de lui avait toujours attendu. Attendu que Kacchan revienne vers lui, qu'il lui tende sa main pour reconstruire ce qui avait été détruit. C'était stupide, n'est-ce pas ? Après tout ce qu'il avait enduré, il aurait dû pouvoir tourner la page, passer à autre chose.

    — Mais si je lui pardonne... est-ce que ça veut dire que tout ce qu'il m'a fait n'a jamais compté ? Est-ce que ça efface tout ?

    Un frisson lui parcourut l'échine et il serra à nouveau le torchon dans sa main, plus fort cette fois-ci. Pardonner, c'était peut-être ce qu'il avait toujours espéré, mais était-ce qu'il méritait ? Car rien ne changera jamais l'état de son corps et de son coeur brisés. Ces années de douleur et de solitude ne disparaîtraient pas avec une simple excuse, même si Katsuki semblait sincère.

    Ses doigts tremblèrent légèrement et il posa le torchon sur le comptoir. L'image des marguerites, des myosotis et des chrysanthèmes envahit de nouveau son esprit, leurs pétales s'épanouissant sur sa peau comme une vérité qu'il ne pouvait cacher. Les cicatrices qu'ils laissaient derrière eux n'étaient pas seulement physiques. Elles étaient un rappel cruel de ce qu'il avait traversé. Et il méritait mieux !

    Mais alors, pourquoi ce doute ? Pourquoi cette petite voix au fond de lui, cette même voix qui avait toujours cru en Katsuki, refusait-elle de se taire ?

    Izuku ferma les yeux, les épaules affaissées, et s'accrocha au comptoir de la cuisine. Tout cela le dépassait. Il était fatigué, vidé, et l'idée de devoir affronter ce dilemme interne encore et encore l'éreintait davantage. Pourtant, une autre pensée perça à travers le brouillard de ses émotions. Une pensée plus calme, mais plus douloureuse encore :

    — Je n'ai pas de temps à perdre avec ça. Si je pars sans avoir essayé... est-ce que je vais le regretter ?

    Dans un coin du salon, une petite plante en pot s'anima soudainement, faisant légèrement frémir ses feuilles. Izuku soupira en observant ce piètre spectacle.

    — Izuku ?

    La voix douce de sa mère le fit sursauter. Il se retourna, se détachant enfin du comptoir. Inko se tenait dans le couloir de l'entrée, près de la porte, un sac d'épicerie en papier kraft dans les bras. Son sourire habituel semblait plus crispé ces derniers jours, comme si elle essayait de cacher son inquiétude.

    — Tu es encore là à faire du ménage ? s'étonna-t-elle en déposant les courses sur la table. Tu devrais te reposer un peu plus, tu sais.

    Izuku détourna les yeux, cherchant une réponse qui pourrait la rassurer sans pour autant révéler tout ce qu'il avait sur le coeur. Ce n'est pas aujourd'hui qu'il avouerait à sa mère qu'il se faisait harceler depuis presque dix ans.

    — Ca va, Maman. Je voulais juste... t'aider un peu. Avec ton travail et tout, tu rentres fatiguée, alors...

    Il n'eut pas besoin de terminer sa phrase. Inko s'approcha et le serra doucement dans ses bras.

    — Tu n'as pas à te forcer, mon chéri. Ce qui m'inquiète, ce n'est pas la maison, tu le sais bien, lui murmura-t-elle en passant une main tendre dans ses cheveux ébouriffés.

    Son regard se posa brièvement sur les fleurs qui avaient recommencé à pousser dans un coin du plafond, leur croissance anarchique témoignant des sentiments conflictuels de son fils unique. Izuku sentit la chaleur lui monter aux joues, embarrassé de ne pas mieux maîtriser son alter.

    — Je vais bien, mentit-il en s'arrachant à son étreinte, sourire forcé sur les lèvres. Juste un peu... patraque. Je te promets que je vais bientôt retourner en cours, je ne t'embêterais plus.

    Inko l'observa longuement, faisant clairement la moue comme une petite fille capricieuse que l'on venait de contredire. Son silence, malgré tout, était plus parlant que n'importe quelle réprimande. Néanmoins, elle hocha doucement la tête.

    — D'accord, mais si jamais tu veux en parler, tu sais que je serai toujours là pour t'écouter, hein ?
    — Oui, je sais, murmura-t-il. Merci, Maman.

    Plus tard dans la soirée, Izuku mit la dernière touche au dîner qu'il avait préparé. Une simple soupe miso accompagnée de quelques tempura, rien de très élaboré, mais suffisamment pour faire plaisir à sa mère. Ils s'installèrent côte à côte sur le canapé, comme ils le faisaient souvent ces derniers jours. La télévision diffusait un vieux film de la jeunesse de sa mère qu'elle adorait, une comédie légère qu'Izuku regarda sans vraiment la voir ou en comprendre le sens. Inko éclatait parfois de rire et Izuku faisait de son mieux pour sourire.

    — Tu te souviens de la fois où tu m'avais poursuivie partout dans la maison parce que j'étais une "vilaine méchante" ? demanda-t-elle tout à coup, une étincelle malicieuse dans les yeux.

    Izuku tourna la tête vers elle, surpris, avant qu'un petit rire ne lui échappe.

    — Quand je pouvais encore porter ce costume All Might que tu m'avais confectionné toi-même ? Bien sûr que je m'en souviens ! C'était le meilleur costume que j'aie jamais eu et on faisait les meilleurs jeux du monde, tous les deux !
    — Une fois, je m'étais cachée derrière le canapé et tu t'étais coincé la cape dans le cadre de la porte en essayant de m'attraper, ajouta Inko en riant de bon coeur.
    — Oh non, c'est le jour où j'avais cassé ton vase préféré... se souvint également Izuku, la tête entre les mains.
    — Mais tu étais tellement adorable dans ce costume, je pouvais tout te pardonner !

    Le son de leur rire complice réchauffa l'atmosphère de la pièce. Le souvenir fit également naître une douce chaleur dans la poitrine d'Izuku. Ces moments d'insouciance semblaient appartenir à une toute autre vie, une fois encore. Une vie où les fleurs de son corps n'étaient que des dessins griffonnés dans un carnet.

    Il sentit les yeux de sa mère sur lui et alla à sa recherche pour la seconde étreinte de la journée. Il avait l'impression qu'ils ne s'étaient plus tenus dans les bras l'un de l'autre depuis une éternité.

    — Tu sais... dit-elle doucement. Peu importe ce qui te tracasse, tu es toujours mon petit héros. Et tu le seras toujours.

    Un noeud se forma dans sa gorge et il hocha la tête silencieusement. S'il avait parlé, sa voix aurait été trahie par les sanglots qu'il sentait monter.

    Pour autant, ce fragment de paix s'effaça lorsqu'il fut l'heure d'aller au lit. La lumière tamisée de sa chambre éclairait faiblement les murs couverts de souvenirs. Izuku se glissa sous les draps, mais le réconfort habituel de son lit sembla l'abandonner. Il n'était qu'un amas de nerfs, incapable de calmer le vacarme dans son esprit. Il se retourna une fois, puis une deuxième fois et même une troisième fois, les yeux fixés sur le plafond. Tout autour de lui, sa chambre paraissait veiller sur lui. Depuis son enfance, elle était son sanctuaire, un lieu où il pouvait s'abriter de la cruauté extérieure.

    Les murs étaient encore décorés de posters d'All Might malgré son âge, vestiges de son admiration sans bornes pour son héros d'enfance : un All Might souriant dans une pose victorieuse ; un autre, les bras croisés, la cape flottant derrière lui... Ces images, qui avaient autrefois alimenté ses rêves de grandeur, formaient à présent un cocon familier, presque protecteur.

    Près de son lit, une étagère débordait de figurines et de magazines soigneusement alignés. La plupart d'entre eux dataient d'avant l'apparition de son alter, d'une époque où l'espoir brillait encore dans ses yeux. Il y avait même une petite lampe qui reprenait la forme du Symbole de la Paix et qui projetait une lumière douce et rassurante. Au pied de son lit, un vieux plaid tricoté par sa mère lui rappelait de tendres souvenirs, lorsqu'elle venait s'asseoir près de lui pour lui lire des histoires de super-héros avant qu'il ne s'endorme.

    Mais ce soir, tout cela lui semblait distant, inaccessible.

    Izuku soupira et ferma les yeux, cherchant désespérément le sommeil, mais son esprit refusait de se taire. Il passa une main lasse sur son front, comme pour chasser ses pensées obsédantes. Et pourtant, une autre douleur se faisait sentir, plus sournoise, plus insidieuse. Une toux légère lui échappa, creusant sa poitrine d'un malaise étrange. Il s'assit dans son lit, le souffle court, et porta une main tremblante à sa bouche.

    — Calme-toi, Izuku, se murmura-t-il pour lui-même. C'est juste le stress qui te joue des tours. Tu te tortures trop les méninges, c'est tout.

    Il se rallongea, essayant de se convaincre tant bien que mal que ce n'était rien. La fatigue finir par l'emporter malgré tout et il sombra dans un sommeil troublé, bercé par l'ombre de ses questionnements qui tournaient encore et encore dans sa caboche.

    Mais au matin, ce fut une autre ombre au tableau qui l'accueillit. Lorsqu'il ouvrit les yeux, le premier détail qui attira son attention fut son oreiller. Il y avait quelque chose de différent, d'anormal. Il se redressa brusquement, son coeur rata un battement quand il se rendit compte de ce qu'il en retournait.

    Des pétales.

    Des petits fragments délicats et colorés jonchaient le tissu blanc de son oreiller, éparpillés comme les preuves silencieuses d'un combat intérieur qu'il n'avait pas remarqué la veille. Izuku sentit une sueur froide couler le long de sa nuque. Les fleurs ne s'arrêtaient pas à sa seule peau, il le savait pourtant très bien, mais les voir ainsi, là, si proches, si tangibles, lui donna un frisson d'effroi.

    Il se passa une main sur la poitrine, cherchant à y déceler une douleur ou une lourdeur quelconque. Rien de bien concret, mais un malaise latent, comme une présence invisible rongeant l'intérieur de son corps, confirma ses doutes.

    Ce matin-là, avant qu'Inko ne parte au travail, Izuku se força à lui parler : c'était quelque chose qu'il pouvait difficilement laisser passer sous silence. Une consultation était inévitable. Par chance, le rendez-vous d'Izuku put être avancé au lendemain : d'habitude, ses visites étaient espacées de trois mois, un rituel devenu presque routinier, mais la petite famille Midoriya ne pouvait décemment pas rester sans rien à faire après cet incident.

    Le fait de sortir de chez lui, même pour l'hôpital, était à la fois une contrainte et un soulagement. La lumière naturelle, après des jours passés enfermé, l'aveugla quelques instants. Il ferma les yeux, laissa le soleil réchauffer sa peau, et inspira profondément. C'était étrange comme un simple changement d'air pouvait apaiser son esprit, même brièvement. Ou peut-être était-ce le fait de s'éloigner de l'inquiétude oppressante de sa mère ? La veille, elle n'avait pas cessé de lui tourner autour pour lui demander comment il se sentait à chaque fois qu'il avait le malheur de toussoter. Ce n'était pas méchant, évidemment, mais ça pesait énormément sur son moral qui ne s'était toujours pas amélioré. Au moins, maintenant, il avait enfin une bonne excuse pour manquer les cours encore quelques jours. Le médecin lui ferait certainement un justificatif.

    Il marcha lentement, les mains enfouies dans les poches de son sweat trop grand. Ce n'était pas la première fois qu'il allait seul à l'hôpital, loin de là. Depuis ses douze ans, sa mère s'efforçait de l'accompagner, mais entre son travail et les responsabilités qui s'accumulaient, elle avait dû lui faire confiance pour gérer seul. Elle s'en voulait terriblement de ne pas pouvoir être là, elle en avait même honte parfois, il le savait. Mais au fond, Izuku préférait qu'elle ne vienne pas. Elle s'inquiétait déjà suffisamment pour lui et il n'avait pas besoin qu'elle découvre les vérités qu'il cachait soigneusement depuis des années.

    Le centre hospitalier apparut à l'horizon – un bâtiment massif aux façades austères – et Izuku sentit une boule se former dans son estomac. C'était un lieu familier, trop familier. Avec le temps, il avait appris à en connaître chaque recoin, chaque détail : l'odeur stérile des couloirs, le bruissement des blouses blanches, les panneaux indiquant les différents services... Pourtant, ce lieu ne lui avait jamais inspiré le moindre réconfort.

    Les plantes dans le hall, d'apparence pourtant impeccables, attiraient toujours son regard. Elles étaient synthétiques. Leur perfection sans vie le mettait mal à l'aise, mais il comprenait pourquoi elles étaient là : à cause de sa propre existence. Sa mère lui avait raconté la frayeur qu'il avait causée au personnel lors de sa première visite aux urgences, quand il lui avait posé la question. Il ne pouvait qu'imaginer le tableau terrifiant qu'avait pu offrir ces plantes devenues folles, débordant de leur vase, dépérissant à vue d'oeil sur le sol blanc. Depuis, elles avaient été remplacées par ces copies en plastiques, immuables, et ce simple détail lui rappelait à quel point il était un fardeau pour son environnement.

    Il traversa le hall en baissant les yeux, essayant d'éviter les regards des infirmiers et des visiteurs. Le personnel hospitalier avait toujours été cordial avec lui, mais froid et impersonnel. Il n'attendait plus rien d'eux depuis longtemps, de toute façon, sauf du docteur Garaki, son médecin depuis presque dix ans.

    Quoiqu'on en dise, c'était un bon médecin qui avait toujours su accompagner Izuku du mieux qu'il le pouvait. Grâce à lui, il avait tout de même pu passer une enfance agréable, sans trop connaître de longs passages dans un lit d'hôpital. Sauf une fois, alors qu'il était en primaire... Le coeur battant, installé dans la salle d'attente, il tenta de fixer son regard sur un détail qui pourrait éviter de se remémorer cet instant, sans y parvenir.

    Il revoyait encore ce jour où tout avait commencé : le bruit sourd de son genou frappant le parquet du couloir, les rires étouffés derrière lui et la douleur vive qui avait irradié sa jambe. Tesaki lui avait donné un coup de pied alors qu'Izuku portait la poubelle de la classe. Le contenu s'était entièrement déversé sur lui, accompagnant l'humiliation de cette première attaque. C'était la première fois que le groupe de Kacchan lui portait atteinte physiquement et c'était aussi la première fois qu'un bourgeon était apparu là où un bleu commençait à se former sur sa peau. Il n'avait jamais réussi à arrêter le processus, depuis.

    Les coups étaient devenus plus violents, plus fréquents. Dans les vestiaires, après un cours de sport, Katsuki, Tsubasa et Tesaki l'avaient coincé contre le mur des douches. Ils l'avaient aspergé d'eau froide, riant de ses protestations tremblantes, avant de claquer son dos contre le carrelage à plusieurs reprises pour le maintenir immobile. C'était l'hiver et son dos le brûlait à cause du lierre qui s'y formait pour le protéger de la douleur. Il avait attrapé un rhume carabiné et avait fini aux urgences. Sa mère n'avait jamais su pourquoi exactement.

    La porte du cabinet du docteur Garaki s'ouvrit, l'extirpant de ses souvenirs douloureux. Une voix chaleureuse l'accueillit :

    — Izuku, mon garçon, entre.

    Le bureau du docteur Garaki contrastait fortement avec le reste de l'hôpital. Les murs étaient peints dans des tons doux et rassurants et une petite lampe diffusait une lumière apaisante. Des huiles essentielles embaumaient l'air d'un parfum subtil de lavande et d'agrumes, adoucissant immédiatement les nerfs d'Izuku et les vestiges d'antiseptiques qui caractérisaient les couloirs précédents. Une plante verte – une vraie plante verte, un petit hibiscus rustique – trônait sur le bureau.

    — Comment te sens-tu aujourd'hui ? demanda le docteur en refermant la porte derrière lui.
    — Pas pire que d'habitude, répondit Izuku avec un sourire forcé aux lèvres.

    Le docteur Garaki le fit s'asseoir sur la table d'observation et sortit son carnet. Comme toujours, il inspecta minutieusement son corps, notant les nouvelles plantes qui avaient fait leur apparition. Le contact de ses doigts était léger, respectueux, comme s'il avait peur de blesser davantage le jeune homme.

    — Les médicaments, ils fonctionnent ?

    Izuku hésita avant de répondre :

    — Pas vraiment... mais je ne souffre pas, c'est déjà ça.
    — Et les pétales que tu as recrachés, c'était la première fois que ça t'arrivait ?
    — C'est ça. J'ai pensé qu'il était important de vous le notifier.

    Le docteur Garaki hocha la tête, pensif, griffonnant toujours des notes qu'Izuku ne parvenait pas à déchiffrer. L'adolescent avait bien fait de venir en consultation. Il faudrait peut-être changer le traitement...

    — Tu es toujours aussi résilient, Izuku. Comme tes plantes, tu trouves le moyen de survivre, même dans les conditions les plus ardues.
    — M... merci, répondit simplement Izuku, rougissant légèrement face à ce compliment inattendu.

    Le médecin continua de noter quelques chiffres sur son carnet. Il inspecta les résultats des constantes avec son habituelle minutie, fit passer une radio à son patient afin de noter l'état aggravé de ses poumons, prit la peine de lui faire une prise de sang puis posa enfin son stylo. Izuku, à présent rhabillé de son pull, mais encore un peu engourdi par les examens, s'assit face à lui.

    Un sourire effleura les lèvres du médecin alors qu'il désigna la plante trônant sur le coin du bureau. Ses feuilles semblaient denses, leur vert était éclatant et quelques petites fleurs rouges émergeaient timidement, comme pour célébrer leur renouveau.

    — Cette plante était condamnée, tu te souviens ? Eh bien, elle va beaucoup mieux ! Grâce à tes conseils, évidemment.
    — C'est vous qui avez administré les soins, Monsieur. Je suis content de la voir comme ça.

    Izuku l'observa longuement. C'est vrai qu'elle se portait déjà mieux depuis sa dernière visite et cela lui arracha un sourire. Ses feuilles brunes, déchirées aux extrémités et son agonie transperçante semblaient loin, à présent. Chaque détail lui parlait : la texture légèrement nervurée des feuilles, la lumière qui jouait sur leurs surfaces encore humides. Il passa un doigt prudent sur l'une des tiges, comme s'il craignait de l'abîmer. A son touché, la petite plante frémit de plaisir et n'en parût que plus belle encore.

    Garaki observa Izuku, un léger sourire au coin des lèvres. Il voyait le garçon accorder une attention toute particulière à cette plante, comme s'il y voyait un reflet de lui-même. Après un moment de silence, il croisa les bras et reprit d'un ton plus sérieux.

    — Est-ce que tu souhaites me parler d'autre chose, aujourd'hui ?

    Izuku hésita. Il sentait la question lui brûler le bout des lèvres, mais une part de lui avait peur de l'exprimer. Une part de lui savait qu'il pouvait se confier au docteur Garaki comme il l'avait déjà fait par le passé. Mais pour ce sujet précis... il hésitait. Les mots formaient un noeud douloureux dans sa gorge.

    Au fur et à mesure des années, une relation particulière s'était construite entre lui et son médecin. Garaki était bien plus qu'un simple praticien : il était une constante solide dans le tumulte de sa vie, quelqu'un qui connaissait la vérité ou, du moins, une part suffisante pour comprendre ce qu'il traversait. Là où la plupart des adultes étaient distants, méfiants ou ignorants de ses souffrances, Garaki était toujours resté d'un calme bienveillant et une oreille attentive à tout ce qui pouvait le concerner. Il n'avait jamais poussé Izuku à parler plus qu'il ne le souhaitait, mais il se montrait présent et à l'écoute.

    Voyant son hésitation, Garaki l'encouragea doucement, posant ses mains sur le bureau pour l'encourager sans pression :

    — Parfois, parler aide à y voir plus clair, même si ce n'est qu'une hypothèse, dit-il avec un sourire.

    Izuku inspira profondément avant de se lancer, les doigts crispés sur le rebord de sa chaise :

    — Docteur... Est-ce que... vous pourriez pardonner une personne qui vous a fait beaucoup de mal ? demanda-t-il enfin, sa voix à peine plus forte qu'un murmure.

    Le médecin releva un sourcil, pris légèrement de court. Il n'y avait pas souvent de questions aussi personnelles dans leurs échanges. Il prit un moment pour réfléchir, son regard se perdant sur les feuilles vibrantes de sa petite plante.

    — Je pense que pardonner est souvent plus difficile qu'on ne le croit, répondit-il finalement, ses mots soigneusement pesés. Mais cela peut être aussi très libérateur. Pardonner, ça ne veut pas dire oublier, ni même forcément renouer avec cette personne. C'est une décision que tu prends pour toi, pas pour elle. Une façon de te libérer du poids qu'elle te fait porter, afin que tu puisses avancer.

    Izuku hocha la tête, absorbant chaque mot.

    — Mais cela dépend évidemment de ce que tu ressens, continua Garaki d'un ton plus grave. Si pardonner te met en danger, que ce soit physiquement ou mentalement, alors il ne faut pas te forcer. La seule chose qui compte, c'est que tu prennes une décision qui te protège. Personne n'a le droit de t'imposer le pardon.

    Un silence s'installa entre eux. Izuku hocha une nouvelle fois la tête, méditant ces paroles. Elles faisaient écho à ses propres réflexions, mais leur simplicité et leur honnêteté lui apportait une sorte de clarté.

    Le docteur sembla deviner que le sujet était épuisé pour le moment et changea doucement de ton :

    — Il y a une dernière chose, Izuku, ajouta-t-il après un instant. Ta santé se dégrade beaucoup plus vite que prévu, tes poumons sont aux trois-quarts encombrés par les pétales alors qu'il n'y avait rien sur les dernières radios. J'ai l'intime conviction qu'il s'agit d'un nouveau point de départ de ton alter.

    L'adolescent sentit son estomac se nouer. Il détourna les yeux, fixant les dessins d'enfant que le docteur Garaki avait exposé derrière son bureau en plus de diverses brochures de presse et quelques-uns de ses diplômes. Il y en avait un grand nombre et pas mal d'entre eux étaient signés de la main d'Izuku, quand il était plus jeune. On pouvait y voir des formes de toutes les couleurs qui ressemblaient vaguement à un chien, une maison, un soleil ou encore des fleurs grossièrement dessinés.

    Le médecin poursuivit avec prudence :

    — J'ai envoyé un mail à ta mère d'un programme expérimental aux Etats-Unis. Il est coûteux, risqué et... honnêtement, les chances de succès sont faibles.

    Izuku serra les poings sur ses genoux, les articulations blanchies. Il avait du mal à respirer. Ces mots, ils ne s'attendaient pas forcément à les entendre à quatorze ans. Ils sonnaient comme une condamnation, bien plus réelle que tout ce qu'il aurait pu entrevoir auparavant.

    — Je... Je n'ai pas envie que mes parents se ruinent pour ça. Je préfère rester comme je suis.

    Il s'attendait à une réprimande ou à un argument qui tenterait de le convaincre, mais le docteur se contenta de soupirer doucement.

    — Je comprends, répondit-il simplement. Mais prends le temps d'y réfléchir. Ce n'est pas une décision que tu dois prendre à la légère et tu n'as pas à l'affronter seul. On en reparlera avec ta maman quand les résultats de ta prise de sang arriveront. Ils joueront un rôle important pour voir si tu es même éligible à ce programme. En attendant, je vais te prescrire d'autres soins et on se revoit le mois prochain pour en rediscuter ?

    Izuku hocha la tête, un peu apaisé par les paroles douces du médecin.

    — Pour l'instant, concentre-toi sur ce que tu peux gérer, ici et maintenant. Si tu as besoin de parler, tu sais que je suis là.
    — Merci, docteur, murmura Izuku, un mince sourire sur les lèvres, croisant enfin son regard.

    Il attrapa l'ordonnance du médecin qu'il plia soigneusement avant de la ranger dans la poche de son sweat. Garaki se leva pour l'accompagner vers la sortie. En quittant l'hôpital, Izuku avait le coeur toujours un peu lourd. Il commençait à trouver un semblant de réponse pour l'énigme Katsuki, mais il savait qu'une longue bataille l'attendait avec sa mère.

    Et ça ne manqua pas. Dès qu'Inko franchit la porte de l'appartement, encore vêtue de son manteau, sac à main à son bras, elle s'attela à ses recherches. Le trajet du retour avait été rythmé par des questionnements en tout genre à la lecture du mail du médecin. Elle l'avait relu plusieurs fois, cherchant entre les lignes une once de certitude. Dès qu'elle avait retiré ses chaussures, elle s'était précipitée sur le vieil ordinateur du salon, déposant le reste de ses affaires à la volée sur une chaise.

    Elle avait ouvert la brochure numérique de la clinique américaine avec un mélange de fébrilité et d'appréhension. Les couleurs claires et rassurantes du site Internet semblaient crier "espoir" à plein volume, mais chaque chiffre qu'elle voyait – les chances de succès, les coûts, les effets secondaires potentiels, les risques de rémissions – pesait sur son coeur comme une pierre. Pourtant, elle continuait, déterminée.

    Quand Izuku sortit de sa chambre, alerté par le bruit du clavier, il trouva sa mère concentrée, les sourcils froncés et son menton appuyé contre sa main. Elle tournait de temps en temps l'écran vers elle pour mieux lire, ses lèvres bougeant imperceptiblement tandis qu'elle murmurait les informations à mi-voix.

    — Izuku ! lança-t-elle sans même lever les yeux. Viens voir ça, j'ai trouvé des témoignages de patients !
    — Je... euh... je dois ranger ma chambre, répondit-il précipitamment, tout en disparaissant aussitôt dans le couloir.

    Inko soupira et secoua la tête. Elle retourna à ses recherches sans trop s'en préoccuper, prenant des notes sur un vieux carnet posé à côté du clavier. Des dizaines d'onglets s'accumulaient dans son navigateur, tous ouverts sur des pages médicales, des forums de témoignages ou des articles scientifiques.

    Izuku, de son côté, s'était réfugié dans sa chambre, mais il ne pouvait s'empêcher d'entendre le léger cliquetis des touches à travers la porte. Il tenta de se concentrer sur autre chose : il plia soigneusement ses vêtements, passa un coup de chiffon sur son bureau, mais ses gestes étaient mécaniques. Les mots de sa mère résonnaient dans sa tête : "témoignages de patients".

    Quand il estima avoir passé suffisamment de temps à "ranger", il se risqua à ouvrir la porte, espérant que sa mère aurait lâché l'affaire. Mais en passant dans le salon, il la vit toujours assise devant l'ordinateur, une expression de concentration farouche sur le visage.

    — Mon chéri, tu veux bien m'aider à comprendre cette partie ? Je ne comprends jamais rien au jargon scientifique...
    — Je... je dois encore laver le sol de la salle de bain, lâcha-t-il d'un ton désolé, tout en attrapant un seau et une serpillière dans le placard avant qu'elle ne puisse protester.

    Inko observa son fils s'éclipser une fois de plus et poussa un lourd soupir. Elle savait qu'il s'esquivait intentionnellement, mais elle refusait de laisser tomber. Mais un peu plus tard, quand Izuku ressortit, il trouva une excuse supplémentaire :

    — Je vais préparer le repas ! annonça-t-il depuis la cuisine avant qu'elle ne puisse ouvrir la bouche.
    — Izuku, tu peux bien prendre cinq minutes pour parler de ça, non ?

    Il fit semblant de ne pas l'entendre, se concentrant sur les légumes qu'il découpait en tranches égales. Mais il sentit son regard posé sur lui, insistant. Finalement, elle se leva et s'approcha, une expression plus douce sur le visage.

    — Tu sais qu'on devra parler de ça à un moment ou un autre, murmura-t-elle en s'adossant au comptoir.
    — Plus tard, Maman, dit-il simplement gardant ses yeux rivés sur le couteau.

    Il savait qu'il ne pourrait pas éviter cette conversation indéfiniment. La tension flottait déjà dans l'air et il sentait que le moment où tout exploserait approchait à grands pas.

    Finalement, le silence autour de la table était pesant. Izuku jouait nerveusement avec les manches de son pull, tirant dessus jusqu'à ce qu'elles recouvrent presque entièrement ses mains. Le repas commençait déjà à refroidir dans son assiette, mais il ne parvenait pas à y toucher. En face, Inko tentait d'attraper son regard, la mine inquiète, ses mains serrées sur ses couverts pour se donner du courage.

    — Izuku, tu as bien entendu ce que le médecin a dit, n'est-ce pas ? reprit-elle doucement. Ce traitement... c'est une chance. Peut-être petite, mais une chance quand même.

    Elle faisait de son mieux pour ne pas paraître insistante, mais ses mots trahissaient son anxiété. Elle espérait pouvoir avancer avec son fils, trouver un terrain d'entente sur le sujet le plus tôt possible. Mais elle le vit se raidir dès la mention du mot "traitement".

    — Je ne veux pas, lui répondit-il finalement la voix basse, mais ferme.

    Inko ouvrit la bouche pour protester, mais il la coupa avant qu'elle ne puisse continuer.

    — Maman, écoute-moi, on n'a pas les moyens pour faire ça. On a déjà du mal à joindre les deux bouts, à garder cet appartement... Ce n'est pas raisonnable. On a un toit, de quoi manger trois repas par jour. C'est déjà beaucoup. Et puis, de toute façon, il faut attendre les résultats de la prise de sang. Je suis déjà peut-être trop condamné pour susciter l'intérêt des médecins.

    Il essaya d'argumenter calmement, mais sa voix tremblait légèrement.

    — Mais ce n'est pas assez, Izuku ! protesta-t-elle, la voix vibrante d'émotion. Ne sois pas aussi défaitiste alors qu'il te reste encore une chance, aussi infime soit-elle.
    — A quoi ça sert d'avoir une chance, si ça vous ruine ? Tu ne comprends rien, Maman ! s'énerva Izuku.

    Sa mère recula légèrement face à son ton véhément, surprise. Leurs disputes étaient quelque chose de rare, elle le voyait rarement s'emporter de cette manière.

    — Ce n'est pas toi qui as à t'inquiéter de ça ! rétorqua malgré tout Inko avec force. Ce sont les parents qui décident de faire des sacrifices. C'est notre rôle. C'est notre devoir !

    Izuku sentit une boule se former dans sa gorge. Il se leva brusquement, faisant râcler sa chaise contre le sol et la regarda avec une intensité qu'Inko n'avait jamais vue chez lui. Il se sentait prêt à exploser à tout moment. Les plantes frémirent autour de lui, prêtes à répondre à son appel.

    — Vous vivez de la sorte à cause de moi ! Si je n'étais pas malade, si je n'étais pas ce... ce poids pour vous, Papa serait encore ici ! Vous seriez encore une vraie famille !
    — C'est faux ! tonna Inko, elle aussi debout à présent, les mains tremblantes. Ton père était déjà absent avant que tu ne sois malade. Il était toujours en déplacement ! Ca n'a rien à voir avec toi !
    — Si ! cria Izuku, incapable de retenir ses émotions. Tout est de ma faute ! Et je ne veux plus vivre comme ça ! Je ne veux plus vivre comme ça...

    Sa voix se brisa sur ces derniers mots. Inko sentit son coeur se serrer. Elle tendit une main vers lui, mais il recula d'un pas.

    — Tu ne comprends pas... continua-t-il d'une voix brisée. Si je pars... si je disparais... vous pourrez enfin être libres. Vous pourrez recommencer, sans avoir ce poids sur vos épaules.

    La gifle partit avant qu'Inko ne s'en rende compte. Un bruit sec résonna dans la petite cuisine, suivit d'un silence assourdissant. Izuku porta lentement une main à sa joue, ses yeux écarquillés. Inko, quant à elle, resta figée, comme si elle venait de réaliser l'ampleur de ce qu'elle avait fait.

    — Izuku... je... je suis désolée ! balbutia-t-elle, ses yeux s'emplissant de larmes. Je ne voulais pas... Je n'ai jamais voulu que tu ressentes ça. Jamais...

    Elle se couvrit le visage de ses mains, des sanglots secouant ses épaules. Izuku resta immobile encore quelques instants, l'esprit vide. Puis il détourna les yeux de sa mère en pleurs, incapable de soutenir cette vision plus longtemps.
   
    — Ce... ce n'est rien, murmura-t-il enfin, la voix basse et rauque. Je suis désolé, moi aussi. Je ne voulais pas... m'énerver de la sorte.

    Il se détourna et quitta la pièce, ses pas lourds résonnant dans le couloir. Parvenu à sa chambre, Izuku s'assit sur son lit, le regard hagard.

    Sa joue le brûlait encore légèrement, il sentait déjà le lierre grimper le long de son cou, se frayant un passage parmi les tulipes, avant de rejoindre sa joue endolorie dans une caresse protectrice. Mais ce n'était rien comparé au poids qui pesait sur sa poitrine. Il s'en voulait. Il s'en voulait terriblement. Il n'aurait jamais dû parler à sa mère de cette manière. Elle faisait tout pour lui, et lui il la blessait avec ses paroles, encore et encore.

    Il passa une main tremblante sur son visage. Tout ça, c'était de sa faute. Son père, la situation financière, tout. Et maintenant, cette dispute. Il était à bout, incapable de contrôler ses émotions, incapable d'affronter quoi que ce soit, que ce soit sa mère ou... Kacchan.

    Le simple fait de penser à son ancien ami le fit grimacer. Il devait régler ce problème avant de causer plus de dégâts. Mais comment ?

    Une heure s'écoula avant d'entendre la porte de sa chambre s'ouvrir doucement. Inko se tenait dans l'embrasure, les yeux rougis, les mains nerveusement croisées sur son ventre.

    — Je peux entrer ? demanda-t-elle doucement.

    Izuku hocha la tête. Elle s'avança pour s'asseoir à côté de lui sur le lit. Il n'avait toujours pas changé de position depuis qu'il s'était assis et ressentit une profonde lassitude dans son dos. Sa mère passa néanmoins un bras autour de ses épaules et caressa tendrement sa joue fleurie.

    — Tu sais, tout ce que je veux, c'est ton bonheur, murmura-t-elle. Même si je fais parfois des erreurs.

    Izuku baissa les yeux, sentant la chaleur rassurante de sa mère contre lui.

    — Je sais, Maman. Et moi aussi, je veux que tu sois heureuse, répondit-il à voix basse. Mais pour le traitement... je ne veux vraiment pas. Je ne veux pas partir d'ici, m'éloigner de ce qu'on a construit dans cette ville, même si c'est bien peu. Je ne veux pas nous éloigner encore plus de Papa.

    Inko inspira doucement.

    — C'est ta décision, finit-elle par dire. Je la respecterai autant que je peux, mais promets-moi de réfléchir encore un peu. Pour moi. On ne sait encore rien des résultats, mais si tu as une infime chance, je veux que tu puisses la saisir à tout instant.

    Il acquiesça sans rien ajouter et elle le serra un peu plus dans son étreinte. Ils restèrent encore quelques minutes dans sa position avant qu'Izuku ne se mette à renifler une bonne odeur familière.

    — Mais... c'est ?
    — Du gâteau au chocolat ? Oui, ton préféré, compléta sa mère avec douceur.

    Izuku se redressa, un petit sourire sur les lèvres. Le repas avait été une catastrophe, mais il était temps de se rattraper avec le dessert. Ce soir-là, quand ils repassèrent à table, chacun portait ses propres douleurs et regrets, mais ils trouvaient un peu de réconfort dans la présence de l'autre.

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