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5 - Protecteur



Le regard perdu au fond de ce couloir, j'avance machinalement, suivant les quelques détenus qui vont également prendre leur douche. Je ne cesse de ressasser ce qu'il s'est passé plus tôt, en début d'après-midi, lors de la sortie dans la cour. La question du patron de l'organisation criminelle résonne dans ma tête. Je n'arrive pas à penser à autre chose qu'à ça. Est-ce que je tiens à la vie ? Bien-sûr que oui, quelle question !

Je n'ai pas eu le temps de lui répondre, comme si le ciel avait entendu mes prières, une bagarre a éclaté dans la cour. Forçant les gardes à intervenir, pour séparer la foule qui s'était formée autour des agitateurs. Une punition collective s'en est suivie, nous avons été privés de balade, en quelque sorte. Nous avons été forcés de rentrer dans l'enceinte de ces murs. Pour ma part, ça m'arrangeait clairement. Afin d'éviter le regard perçant de Kim Taehyung, ou une nouvelle interaction avec lui, j'ai préféré me cacher à la bibliothèque.

Mais je n'avais pas vraiment la tête à lire. Alors après quelque temps, j'ai fini par revenir à ma cellule, l'angoisse continuant de grimper. Mais il n'était pas dans la cellule. Alors j'ai simplement récupéré mes affaires pour aller prendre ma douche. J'ai demandé mon chemin à un agent pénitentiaire qui m'a simplement indiqué de suivre un groupe de détenus, qui semblait s'y rendre. Il ne s'est pas foulé. Quand on arrive finalement au niveau de l'immense salle d'eau, j'entends des voix résonner depuis l'endroit.

Je jette un coup d'œil à l'homme à ma droite, d'origine africaine je suppose. Il n'a pas l'air bien méchant, alors j'ose me racler la gorge pour l'interpeller.

-Excuse-moi ? Le trentenaire tourne la tête vers moi puis s'arrête, hochant la tête pour m'indiquer de parler.

-Est-ce qu'il y a des horaires spécifiques, pour prendre sa douche ? Le détenu acquiesce puis replace correctement sa serviette sur son épaule.

-Tôt le matin, ou en fin d'après-midi.

-Ok, merci. Il hoche de nouveau la tête avant d'entrer dans la salle d'eau, et je prends une longue inspiration pour essayer de me détendre.

Tous les prisonniers ne sont pas nécessairement méchants. La preuve avec ce détenu, bien qu'il soit froid, il m'a répondu.

Je finis également par rentrer dans la salle de bain, et observer l'environnement qui m'entoure. C'est une pièce plutôt grande, je n'arrive pas à tout voir d'où je suis. L'humidité semble s'accumuler sur les murs froids et carrelés, une odeur tenace de savon bas de gamme se mêle avec la vapeur stagnante, réchauffant un tant soit peu la pièce. Le sol a l'air glissant, des flaques d'eau s'accumulent sur le marbre, et chaque pas émet un écho sourd.

Face à moi se trouvent plusieurs bancs, où des détenus se trouvent, en train de s'habiller, ou encore en serviettes et trempés. Je manque de me faire bousculer par un groupe de prisonniers qui ne m'avaient pas vu, trop occupé à discuter entre eux. Je me décale juste à temps, et finit par retirer mes chaussures et mes chaussettes que je place dans les casiers sans porte, destinés à cet effet au vu du nombre de souliers qui s'y trouvent. Un garde est là pour surveiller la zone, et je lui lance une brève œillade avant d'avancer dans la pièce pour m'installer sur le coin d'un banc pour me déshabiller.

D'où je me trouve, je peux enfin voir le reste de la salle d'eau. C'est-à-dire l'endroit réservé aux douches. Étonnement, il y a des cabines fermées, très peu, mais il y en a. Qui sont évidemment toutes prises, je suppose que ce sont les meilleures places pour prendre sa douche en toute intimité. Dans un autre coin, il y a des sortes de cases, avec un rideau de douche transparent, alors que pour le reste, ce sont simplement des douches communes. Il n'y a pas autant de détenus que ce que je pensais, ils prennent tous leurs douches calmement, sans se détailler les uns les autres.

Le bruit incessant de l'eau qui coule emplit l'air, provenant de toutes ces douches alignées contre les différents murs de la pièce. Certains robinets semblent défectueux, laissant des gouttes d'eau s'écouler inlassablement, de façon irrégulière. Quelques voix de détenus font écho entre ces murs, quelques murmures échangés, des appels brefs, des rires expirés. J'aperçois un autre agent pénitentiaire dans le coin, il jette quelques coups d'œil ici et là. Il y a un énorme manque d'intimité, mais je n'ai pas l'impression que c'est quelque chose qui dérange les prisonniers.

Ils doivent être habitués, je suppose.

Après de longues minutes d'hésitation, où je me suis assuré que personne ne m'observait, je retire mon caleçon que je dépose par-dessus mes affaires. Visiblement, la chance semble me sourire, puisqu'une des douches avec un rideau transparent se libère. Je décale alors le rideau pour entrer, mon savon en main. J'accroche maladroitement ma serviette de bain puis commence à me doucher. Étonnement, l'eau est plutôt chaude. Ça serait presque réconfortant, si j'oubliais les vingtaines d'autres prisonniers dans la salle d'eau, ainsi que les gardiens.

Ne souhaitant pas me mettre à dos un détenu, ou me faire remarquer par le temps que je passe sous la douche, je m'empresse de me laver, faisant frictionner le savon dur dans mes mains. C'est avec ça que je vais devoir laver mon corps et mes cheveux. Chez moi, je suis addict au gel douche et au shampoing aux douces senteurs fruitées. Ce savon dur n'a rien de tout ça, mais au moins, il me permet de retirer un maximum la crasse que j'ai pu accumuler depuis mon arrivée ici.

J'ai beaucoup sué, à vrai dire.

Après m'être empressé de me rincer correctement, j'enfile ma serviette autour de ma taille, et je relève la tête, attiré par le bruit de plusieurs voix qui résonnent dans la pièce humide. A travers le rideau transparent, je peux voir plusieurs prisonniers faire leur entrée dans la salle de bain, accompagnés de deux nouveaux agents pénitentiaires. Le nombre de détenus a doublé. Est-ce que ce sont ceux qui sortent de leur travail de l'après-midi ?

Rapidement, je quitte ma douche pour m'empresser de retrouver mon bout de banc, où se trouvent encore mes affaires propres, et sales. Il faudra que je pense à les prendre avec moi, la prochaine fois. Il y a peut-être des vols, même ici, dans la salle d'eau. Je manque de glisser sur une flaque d'eau, mais fort heureusement, je me rattrape à temps. Personne ne semble m'avoir vu, à vrai dire, personne n'a l'air de faire attention à moi. Et c'est tant mieux. Invisible, c'est ce que j'aimerai être ici de tout façon.

Toujours dans des gestes saccadés qui se veulent pressés, je viens enfiler mon caleçon propre, puis je retire ma serviette pour sécher le reste de mon corps, avant de m'attaquer à ma chevelure qui venait chatouiller mes paupières. En voyant un homme plutôt costaud manquer de me pousser pour passer derrière moi, je me décale sur le côté, malheureusement, je me heurte à un autre détenu. Ce dernier, sans même se retourner vers moi, soulève son épaule pour me réexpédier à ma place, et je manque cette fois-ci de tomber sur le banc, mes genoux l'heurtant.

Et pourtant, ma chute n'arrive jamais.

Une main, que dis-je, une poigne ferme, m'a retenue. Mon cœur s'accélère alors que la panique monte en flèche en moi. Lentement, ma tête descend sur mon torse, et j'aperçois alors la main tenant fermement ma taille. Beaucoup de bagues, et de veines. Je frissonne en sentant le souffle chaud dans ma nuque. J'ai l'impression que cette situation dure une éternité, avant qu'il ne se décide à retirer sa poigne. C'est comme si je venais d'être marqué au fer rouge, une empreinte indélébile. Finalement, j'ose jeter un coup d'œil derrière moi, et je manque de défaillir, , tout de suite, lorsque je croise son regard sombre.

Kim Taehyung a posé la main sur moi. Et ce n'était pas pour me frapper. Mais c'était pour m'empêcher de tomber.

J'ai du mal à avaler cette constatation. Sans compter qu'il ne me lâche pas des yeux. Encore une fois, j'ai ce sentiment, qu'il essaie de lire en moi, d'aspirer mon âme. C'est tellement déstabilisant, et presque fascinant. Cet homme parvient à éveiller tout un tas d'émotions en moi, si contradictoire, que cela en est déroutant. Peut-être que lui, parvient à comprendre ce que je pense.

Néanmoins, c'est loin d'être réciproque.

Son air impénétrable n'est pas qu'une façade. Je ne parviens pas à déceler la moindre faiblesse dans son expression. Il est à la fois mystérieux et dangereux, me plongeant dans une ambiguïté douloureuse à son sujet. Je n'arrive pas à savoir s'il s'est réellement qui je suis. S'il m'apprécie. S'il me hait. S'il ne ressent rien à mon égard. Est-ce qu'il veut bien m'apporter une aide, dans cet environnement hostile ? Ou est-ce qu'il s'amuse de me voir essayer de remonter à la surface, vainement ?

Quand il finit par se détourner de moi pour aller prendre sa douche, sa nudité est le dernier de mes problèmes, car je me retourne pour être de nouveau dos à lui, et prendre une longue inspiration. Mes poumons avaient carrément cessé de fonctionner !

Sans plus attendre, je termine de me vêtir de ma combinaison propre, puis récupère mes affaires avant de quitter la salle d'eau, presque en courant. Ce n'est clairement pas l'humidité étouffante qui m'a empêché de respirer. C'était lui. Comme si, sa prise solide n'avait pas enserré ma taille, mais plutôt ma gorge. Lorsque j'imagine un instant ses doigts bagués se refermer autour de mon cou, je ne peux m'empêcher de rougir, la chaleur grimpant jusqu'à mon visage.

Oui, très clairement, il faut que je me ressaisisse. La fatigue me joue des tours.

En regagnant ma cellule, je passe mes doigts entre mes mèches mouillées, encore perturbé par ce qu'il vient de se passer. Je peux encore sentir la pression de sa poigne de fer sur ma taille. Ce souvenir cuisant m'empêche de retrouver mon calme. En fermant les paupières pour essayer de mettre mes idées au clair, cela a l'effet inverse. Je revois cette main veineuse, l'éclat de ses bagues, l'intensité de son regard.

Ce n'est pas normal, cette réaction que j'ai.

Je ne ressasse pas autant l'épisode du réfectoire, avec les trois frères. Pourtant, l'un d'eux me maintenait fermement l'épaule. Ce contact était douloureux, et pourtant, il me marque beaucoup moins que la main de Taehyung sur ma taille. Je prends de longues inspirations, essayant de me forcer à rationaliser. Ce n'était qu'un contact. Il m'a simplement évité de tomber. Peut-être qu'il passait par là, et que ma chute l'aurait touchée - physiquement je veux dire. Alors il a simplement eu un réflexe.

Oui voilà, c'était un réflexe. Ça parait logique, non ? Le patron d'une organisation criminelle a forcément des réflexes comme celui-là ? N'est-ce pas..?

Malheureusement pour moi, je ne parviens pas à chasser cette chaleur insoutenable qui semble encore se manifester sur ma taille. Je pose inconsciemment ma propre main sur ma taille, recouverte de ma combinaison, mais cela n'a pas pour effet de me calmer, au contraire. Malgré tous mes efforts, chaque détail de cette interaction remonte avec une clarté obsédante. J'ouvre violemment mes paupières, fixant l'échelle à quelques mètres de moi, comme si cette vision banale pouvait chasser les images qui hantent mon esprit.

Contre ma volonté, je commence alors doucement à me souvenir des autres échanges furtifs que j'ai pu avoir avec Kim Taehyung. Si l'on peut appeler ça des échanges, finalement.

Tous ses regards appuyés, ses menaces masquées derrière des questions, ses mots tranchants comme des lames. C'est indéniable. Mon obsession pour cet homme dangereux grandit au fil des heures, je suis tellement troublé par cette fascination inexplicable. Je me souviens alors de notre première rencontre, dans ce hangar, où tout a commencé. Cette attraction énigmatique que j'ai ressenti pour sa personne, le patron qu'il incarnait. Je ne pouvais détacher mon regard de cet individu tant charismatique et indéchiffrable.

Le nombre de fois où j'ai rêvé de lui. Où j'ai parlé de lui, avec ma psychologue de l'époque. Où j'ai fait des recherches sur lui. Jusqu'au procès. Après, il a fallu tourner la page, mais en réalité, il n'y a pas un jour où, inconsciemment, j'avais une petite pensée pour Kim Taehyung. Le revoir ici, dans cette prison, me l'a fait réaliser. C'est comme si, à chaque seconde qui passe, il exerce une sorte de pression silencieuse.

Pourquoi est-ce que je suis tant affecté par chaque parole, chaque geste de sa part ? Que m'a-t-il fait ?!

En déposant l'arrière de mon crâne contre le mur, je me rends à l'évidence. Cette forme d'attirance, ou d'obsession, que je suis en train de ressentir à l'égard du criminel, pourrait devenir un danger bien réel. Il incarne lui-même le danger, alors par extension, cela le rend dangereux. S'il se rend compte de cette fixette que je fais sur lui, et qu'il apprend que je suis journaliste, il va finir par me voir comme un ennemi. Ou pire, il va finir par apprendre que je suis le journaliste qui a témoigné contre lui à son procès.

De plus, si d'autres détenus, ou gardiens, remarquent également cette fascination étrange, cela pourrait attirer l'attention. Ça pourrait créer des tensions, des jalousies, ou pire, cela pourrait me mettre dans une posture que je ne saurais clairement pas gérer : on pourrait me demander de me renseigner ou d'espionner Kim Taehyung. Je ne suis pas dupe, tous les prisonniers ici doivent probablement savoir qui il est, ou du moins, savoir qu'il ne faut pas venir le chercher.

Alors, s'ils peuvent trouver un moyen de pression sur lui, ils le feront probablement.

Et ce que je crains le plus ici, à Chungju, c'est que l'on devine que je suis gay. Si l'on me voit avoir des contacts visuels, ou physiques, un peu trop intenses, avec le patron, certains pourraient faire le raccourci. Bien que ce soit cliché, je ne sais pas de quelle manière je pourrais démentir un truc pareil. En sachant que c'est la vérité : j'aime les hommes. Et c'est le genre de truc qu'il faut cacher en prison, non ?

Est-ce que Taehyung est homophobe ? Je me gifle intérieurement face à cette question étrange que mon esprit vient de m'envoyer. Qu'est-ce que ça change ? Que ce soit lui, ou les autres détenus qui apprennent mon homosexualité, je suis foutu. Je suppose.

Je devrais m'éloigner de lui. Du moins, c'est ce que je ferais si j'étais au sein de la société. Cependant, je suis enfermé entre ces murs, et Kim Taehyung partage ma cellule. Enfin, c'est moi, techniquement, qui partage sa cellule. Alors par extension, je ne peux pas, m'éloigner de lui. Et en repensant aux trois frères tatoués, ma peur reprend le dessus. La discussion que j'ai eue plus tôt avec Jimin, me revient alors en tête. Je n'ai pas envie de joindre leur groupe, pour vendre de la drogue, ou blanchir de l'argent, ou je ne sais quoi d'autres d'illégales.

Mais il est clair que Jimin semble plutôt enclin à se lier d'amitié avec moi. Ou peut-être qu'il s'ennuie juste, et qu'il aime bien titiller les nouveaux. Peu importe. Je dois penser à ma survie physique, et mentale, dans cet environnement hostile. Et si Taehyung pouvait m'offrir une protection ? Jusqu'à maintenant, bien que je le crains plus que n'importe qu'ici, je dois bien avouer que je ne l'ai pas encore vu embêter ou frapper quelqu'un. De même pour un membre de son groupe. Lorsque Yoongi avait réprimandé Jimin pour m'avoir parlé, personne ne m'a tabassé derrière. Il m'a menacé, ça oui, plus d'une fois, mais il n'est pas encore passé à l'acte.

Alors, est-ce qu'il serait possible que le criminel ne soit pas si hostile que ça ?

Evidemment, qu'il l'est. Je veux dire, est-ce qu'il serait possible, de lui apporter quelque chose, en échange d'une protection ? Parce qu'il est évident que moi, Jeon Jungkook, contre les trois nazis, je n'ai aucune chance de me défendre. J'ai bien pensé à en parler au directeur. Mais je passerais uniquement pour le peureux de service, je serai une cible encore plus facile à viser. Dans ce cas là, une unique question réside finalement dans ma tête.

Qu'est-ce que je peux réellement apporter à Kim Taehyung ?













[...]













Je débarrasse rapidement mon plateau repas avant de sortir du réfectoire, ça va bientôt être l'heure de sortir dehors. J'avance dans les couloirs dans le but de rejoindre ma cellule, cependant, au détour du corridor, le gardien semble avoir disparu. Normalement, il devrait être là, je le sais, car c'était toujours le même. Il a une cicatrice au niveau du haut de sa pommette. Malheureusement, je n'ai pas le temps de me demander où il est plus longtemps, car une grande main agrippe l'arrière de mon uniforme de détenu pour me pousser contre une porte qui s'ouvre sous mon poids, avant de se refermer rapidement.

La panique gagne soudainement tout mon être lorsque je croise le regard d'un des frères tatoués. Je devine rapidement que celui derrière moi doit également être l'un d'eux. Tandis que le troisième, est sûrement en train d'occuper le gardien manquant à l'appel.

-Qu'est-ce que.. lâche-moi ! Tenté-je en haussant la voix, mais à l'instant qui suit, celui derrière moi plaque sa main libre sur ma bouche et mes pupilles s'écarquillent.

-Si tu continues de crier comme ça, je t'égorge. Compris ?

Après quelques secondes, il finit par retirer sa main, et même si je décide de lui obéir en me taisant, je tente tout de même de le faire lâcher prise sur ma combinaison.

-Alors mon mignon, tu as pensé à notre proposition de la dernière fois ? 

-Quoi..?

Être enfermé dans cette pièce sombre et étroite avec ces deux malades ne me rassurent pas du tout, m'empêchant de réfléchir convenablement au passage.

-T'as besoin d'un protecteur. On t'en propose trois. Pas mal, nan ? Lorsque mon vis-à-vis commence à se rapprocher de moi, un sourire malsain gravé sur le visage, j'essaie de reculer pour lui échapper.

Mais évidemment, je rencontre le torse massif de l'autre frère dans mon dos. Le tatoué face à moi ricane en voyant mon regard paniqué, et il finit par attraper le bas de mon visage violemment, et venir serrer ma mâchoire de ses doigts, me faisant grimacer.

-Je veux pas. Marmonné-je difficilement, ne sachant quoi dire d'autre.

-Quoi ? Tu veux pas ? On te plaît pas ? Questionne l'homme derrière moi, alors que je commence à avoir du mal à faire entrer l'air correctement dans mes poumons.

A la fois à cause de cette prise en sandwich, et à cause de sa main qui me broie le visage, m'empêchant de prendre de grosses bouffées d'oxygène.

-Je.. je suis pas gay !

-Ça tombe bien, nous non plus mon mignon. On te demande pas de le devenir. Juste de jouer les gonzesses, ça doit pas être si difficile vu ton gabarit, tu crois pas ? Se moque le nazi en rapprochant soudainement son visage du mien, frappant ma joue de son souffle écœurant.

Tout semble hors de contrôle. Je me sens acculé, totalement pris au piège. Physiquement, mais surtout, mentalement. Ainsi coincé entre leurs deux corps qui me bloquent, rendant impossible toute tentative de leur échapper. Mon cœur bat si fort, que je le sens résonner dans mes tempes, alors qu'une goutte de sueur perle sur mon front.

La gorge sèche, j'ouvre la bouche pour répondre, mais aucun son ne sort. Je n'y arrive pas.

-Qui ne dit mot consent. Susurre le tatoué derrière moi, si proche de mon oreille, que mon cerveau semble se rallumer soudainement.

Et je sors la bêtise de l'année.

-J'ai déjà un protecteur !

La panique. Oui, c'est elle, qui a répondu à ma place. Mon esprit s'est brouillée, et j'ai mélangé mes souvenirs, mes envies et mes pensées. Rien de bon. Mais si ça peut me permettre de me sortir de cette situation terrifiante, pourquoi pas.

-Te fous pas de nous mon mignon. T'es nouveau ici. Enrage le nazi en serrant d'autant plus ma mâchoire, me blessant au passage.

-C'est.. c'est la vérité !

-Ah ouais ? Et qui est l'heureux élu alors ?

Et encore une fois, je laisse mon instinct de survie répondre à ma place.

-Kim Taehyung.

Comme si je venais de les brûler, ils me lâchent subitement, se reculent de quelques mètres de moi, me déstabilisant au passage. Celui qui se tenait alors derrière moi, me contourne, jetant des regards appuyés à son frère.

-Tu mens.

-Non ! C'est la vérité !

Si Taehyung m'entendait dire une pareille connerie..

-C'est possible. Il discute souvent avec la pute de Min. Crache alors le second, le regard mauvais.

-Kim n'est pas du genre à accepter ça. Il vire tous ses codétenus, il les baise pas. Renchérit l'autre, mais pourtant, ils n'osent toujours pas s'en prendre de nouveau à moi.

C'est radical. Et évident. Ils craignent Kim Taehyung.

-Et s'il avait fait une exception ?

-Putain de..! Enervé, il fait un pas brusque vers moi, et je recule jusqu'au mur, les jambes tremblantes.

Néanmoins, il ne s'avance pas plus que ça. Il renvoie un regard noir à son frère, avant de me détailler de haut en bas, le visage froid. Pour ma part, je reste contre le mur, totalement paralysé. Je pourrais prendre la porte et partir en courant. Oui, je pourrais. Mais je n'y arrive pas. C'est comme si, tous mes muscles avaient décidé de se déconnecter, refusant d'obéir à mon cerveau.

-Bien. Compte sur nous pour vérifier cette information mon mignon. Conclut-il avant de quitter la pièce, ne me rassurant qu'à moitié.

-S'il s'avère que tu nous as menti. Prépares-toi à ouvrir tes cuisses sans chouiner. Siffle le second frère avant de partir à son tour.

Une fois que la porte claque, mes genoux décident de lâcher, et je pose mon derrière sur mes mollets, alors que mes mains rejoignent le sol. Je suis essoufflé, comme si je venais de courir un marathon. La pression a du mal à redescendre, tout comme la terreur que je viens de ressentir. Une nausée me prend, mais je me retiens, ne voulant pas paraître autant misérable en sortant de cette pièce.

Rageusement, je viens essuyer mes larmes qui ont décidé de se mettre à couler, et je me redresse, maudissant mes jambes qui tremblent toujours autant. J'ai peut-être évité le pire, mais s'ils découvrent que j'ai menti - chose que j'ai faite, je suis mal. Très mal. Ils vont me le faire payer très cher, et probablement, se montrer encore plus agressif avec moi.

Après avoir pris quelques instants pour me ressaisir, et essuyer toute trace de larme, je prends une longue inspiration, puis décide de sortir prudemment. Toujours pas d'agent pénitentiaire. Il y a juste quelques détenus qui sortent du réfectoire, qui ne prêtent aucune attention à moi. Les trois frères n'ont pas l'air d'être dans ce couloir non plus. Alors je décide de reprendre la route jusqu'à ma cellule, d'un pas plutôt précipitée.

Il va falloir que je trouve une solution à cette situation. Et vite. Très vite.

La pute de Min. Je suppose qu'il voulait parler de Min Yoongi. Et la pute, serait alors Jimin. Il m'avait prévenu, qu'il avait des surnoms ici. Tellement dégradant, et dégueulasse, de le nommer ainsi. Probablement que Yoongi est le protecteur de Jimin, et qu'en échange, il lui offre quelques prestations. Mais ça les regarde uniquement eux. Je n'arriverais pas à dire si le rosé souffre de leur situation, alors je ne peux pas me prononcer sur la cordialité et le côté sain de leur relation.

Malgré tout, il va falloir que je discute avec Jimin de ma bêtise. C'est probablement le seul qui puisse m'aider là-dessus. Et puis, je ne me vois pas aller directement voir Taehyung. "Tiens, salut codétenu ! J'ai été raconté que tu étais mon protecteur, alors si on te demande, tu vas dans mon sens, ça marche ?". Non, je ne peux pas faire ça. Surtout que lors de notre dernier échange verbal, c'est-à-dire hier après-midi, il m'a demandé si je tenais à ma vie. Lui demander un truc pareil serait clairement un appel au suicide.

Il ne m'a plus adressé la parole depuis. Encore moins depuis qu'il m'a touché la taille, hier soir.

Je n'ai pas le temps d'atteindre ma cellule, car la sonnerie indiquant le début du temps de balade retentit dans toute l'aile. Evidemment, je suis les détenus qui se dirigent machinalement vers l'extérieur. Je ne suis pas encore suffisamment familier avec les lieux pour savoir où se trouve la porte menant au terrain de balade.

Evidemment, je guette de tous les côtés. Cherchant les jeunesses hitlériennes du regard, au cas où ils viendraient me menacer, ou m'attaquer par derrière. Sans mauvais jeu de mots. Fort heureusement pour moi, ils n'ont pas l'air d'être dans les parages. Peut-être sont-ils déjà à l'extérieur ? Ou alors ils sont repassés par leurs cellules avant de sortir ? Enfin bref, il faut absolument que j'en profite pour chercher la tête à la chevelure rose. Je dois le voir, c'est une question de vie, ou de mort.

Cette constatation me refroidit, encore plus que l'air froid de dehors.

Un fin espoir renaît lorsque je l'aperçois, un peu plus loin, se dirigeant vers la cour, marchant le long des grillages, discutant avec un détenu que je ne connais pas. Ils sont tous là, en groupe. Kim Taehyung et Min Yoongi entraînent la marche, les autres les suivants. Je slalome alors entre les prisonniers, jusqu'à arriver assez proche de Jimin qui rigole désormais. Timidement, je tapote son omoplate, cherchant à être discret pour ne pas attirer l'attention des deux meneurs de devant.

Les sourcils froncés, le jeune homme se tourne vers moi, sûrement prêt à se défendre verbalement contre la personne qui vient de le déranger dans sa conversation. Mais lorsqu'il voit que c'est moi, son expression du visage semble se détendre, et il sourit. Il jette un œil à son voisin, afin de s'assurer de mettre fin à la conversation subtilement, avant de ralentir pour se placer à mes côtés.

-T'es vraiment suicidaire alors ? Chuchote-t-il, presque amusé, en jetant des œillades aux hommes devant nous qui n'ont pas encore remarqué l'absence de Jimin.

-Sûrement. Est-ce que je peux te faire confiance ? Cette question est plutôt stupide.

Je suis en prison, je l'ai rencontré il y a à peine quelques jours, et il fait partie du groupe de Kim Taehyung. Il est évident que non. Mais j'ai envie d'y croire, même s'il me ment.

-Ça dépend pour quoi.

Sa réponse ne me satisfait absolument pas, et pourtant, je me rapproche encore plus de lui, avant d'être proche de son oreille.

-J'ai fait une connerie. Les trois frères chauves, les tatoués, il pense que Kim Taehyung est mon protecteur.

Cette fois-ci, je découvre une nouvelle facette de Jimin. Le jeune détenu ouvre sa bouche en grand, littéralement choqué par ce que je viens de lui annoncer. Il n'a pas l'air de savoir comment réagir. Il regarde autour de lui, presque perdu, avant de passer plusieurs fois son regard entre mon visage, et le dos de la personne que je viens de citer. Avant de le pointer directement du doigt et de venir chuchoter près de mon oreille à son tour.

-T'es complètement malade toi !

-Je sais ! Chuchoté-je en réponse, avant d'enfoncer mes mains dans mes poches, nerveusement.

-Il t'a pris quoi, au juste ?

-Ils.. Les frères, ils m'ont acculé dans une pièce sombre, pour.. Ils m'ont dit que j'allais être obligé d'être sous leur protection. Tu sais.. en échange de.. enfin..

-J'ai compris. Siffle le rosé avant de se ronger la lèvre inférieure.

Il a l'air à la fois consterné et affolé. Il cherche quoi répondre, ou alors, il cherche peut-être une solution, un échappatoire. Ça m'arrangerait, tiens.

-J'ai pensé qu'ils me lâcheraient en sachant que j'ai déjà un protecteur. Et comme Taehyung est mon codétenu.. Marmonné-je quelque peu gêné, essayant de plaider ma cause.

-Je comprends l'idée ouais. Mais tu viens de te mettre dans une sacré merde, et tout seul en plus.

-Tu peux m'aider..? Demandé-je d'un ton faible et désespéré.

Le détenu pousse un lourd soupir par ses narines avant de me jeter un regard emplit de reproches et de lassitude. Cependant, il prend une longue inspiration, avant d'hocher frénétiquement la tête.

-Je vais voir ce que je peux faire.

-Merci !

-J'te promets rien ! Putain de nouveau.. T'es vraiment chiant comme gars toi. C'était quoi ton job avant ?

-Journaliste..

-Ouais, et bien ça se voit. Te foutre dans la merde, ça a l'air d'être ta spécialité. Grogne le jeune homme avant de presser le pas pour entrer de nouveau dans le groupe.

Un léger soulagement me prend le cœur. Il va essayer, du moins, j'espère. Je l'observe de loin, alors que je me place de nouveau contre le mur de béton, eux, s'avancent en direction du même banc qu'ils occupaient hier. Lorsqu'ils sont installés, j'aperçois le rosé se coller à Yoongi, ce dernier se désintéresse de la conversation qu'il menait pour jeter une œillade à Jimin, qui vient de s'accrocher à son bras, un sourire béat aux lèvres.

Je ne sais pas s'il parle de moi. De toute façon, pour l'instant, je dois juste attendre. Et peut-être commencer à invoquer l'univers, espérant que ce dernier soit de mon côté..









❝ ❞











Invoquons l'univers ensemble pour Jungkook :')

Très sincèrement, j'espère ne pas vous perdre avec les personnages !

J'essaie vraiment de faire en sorte que les lecteurs qui ne connaissent pas BTS comprennent un maximum l'histoire ! Ce pourquoi j'introduis tout doucement les personnages !

C'est aussi pour ça que je n'ai pas donné de noms aux personnages secondaires, notamment les trois frères qui effraient Jungkook, ou encore les autres membres du groupe de Taehyung.

Je les nommerais après quelques chapitres de publiées, pour ne pas vous perdre ! Sachez que même moi, je ne sais pas encore quels noms je vais donner aux trois frères, je veux des noms qui ne se ressemblent pas trop, mais un peu quand même, pour qu'on continue de les identifier ensemble haha :')

Enfin bref, j'espère que vous appréciez le déroulement de l'histoire <3


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