Réveil difficile. Toujours ce même cauchemar depuis l'accident ; bien qu'il semblait très différent au regard de la jeune femme qui avait subi cet horrible rêve.
Alors qu'elle se levait, elle remarqua le temps qu'il faisait à l'extérieur : il faisait clair, les rayons du soleil étaient bien présents pour la première fois après une bonne centaine de jours sous les pluies torrentielles de Belgique. Ce qui provoqua l'apparition d'un sourire sur son visage, un véritable sourire sincère. Bien que cela ne fut pas le cas pour les personnes qu'elle aperçut par la fenêtre ; tous s'étant habitués au temps maussade de leur pays. Mais étrangement, ils étaient les seuls. Les autres régions négligeaient cette pluie et en étaient venues à dire que la région qu'était Tournai semblait devenir une région où la dépression avait prit la première place des maladies. Ce qui était faux ! Les Tournaisiens restaient ceux qu'ils avaient toujours été, des gens ayant une détermination qui allait hors des limites du commun ; passant au-delà des critiques comme c'était le cas aujourd'hui.

Revenant à la réalité de son observation, la jeune femme quitta l'antre de son sommeil pour se diriger vers le salon. Un salon grand par sa taille, mais petite en vue de son mauvais agencement décoratif. Elle prit place dans un canapé de cuir noir avant d'entreprendre l'écriture à froid du résumer de sa journée de la veille, qui fut selon elle guère intéressante en vue des critiques qu'elle avait reçu lorsque l'on lui parla de la mort de son père alors qu'elle y avait survécu onze ans plutôt ; ce qui était aujourd'hui la cause de ses cauchemars quotidiens, mais qui l'enfermait aussi dans de nombreuses observations sur son entourage voulant éviter d'éventuels accidents de ce genre.

Une nouvelle fois, elle revint à la réalité, interrompue par la bruyante entrée d'une jeune femme de son âge et lui ressemblant sur quelques attraits physiques.

— Mel ! Tu n'es pas encore prête ? dit-elle tout en lui donnant des vêtements sombres. Tu sais que grand-père ne serait pas d'avis de savoir que tu ne seras pas à l'heure pour la cérémonie des onze ans de la mort de ton père !
— Et alors ? Johanne... Je sais que cette cérémonie est un hommage à mon père, mais ce n'est pas ce qu'il voudrait...
— Melany ! Tu es dans l'obligation de venir. Et puis si tu avais toi aussi péri dans cet accident, cet hommage te serait aussi destinée. Alors dépêche-toi ! Grand-père nous attend !

Le ton froid utilisé par Johanne ne fit que refroidir encore plus les sentiments de Melany. Elle se forcerait donc pour y aller. Encore. Se fut donc sur un rythme lent qu'elle partit se changer pour rejoindre cette famille, qui selon son point de vue s'acharnait à lui rappeler chaque année qu'elle avait la chance de vivre en organisant un anniversaire mortuaire. Ce qu'elle ne supportait plus depuis la moitié d'une décennie seulement.
Ensembles, les filles partirent, bien que Melany ne salua guère la personne ayant conduit la cousine indésirable à ses yeux. Le silence reprit place et l'observation du paysage fût à nouveau la première évasion de la jeune orpheline.
Le soleil éclairait absolument tout, rafraîchissant même l'atmosphère, les habitants de la ville faisant encore comme si de rien n'était, profitant du temps qu'ils avaient pour le passé avec leurs descendances. Ce que Melany n'avait plus depuis onze ans auprès d'un père, mais aussi depuis six ans avec sa mère, faisant finalement d'elle, une orpheline complète.
Les enfants jouaient encore à l'extérieur et les rares personnes qui l'aperçurent, trouvèrent cette jeune adolescente magnifique avec ses yeux bleus avant de secouer la tête et de reprendre leurs activités, mais y faisait-elle attention ? Pas vraiment.
Son attention ne capta que son arrivée devant l'immense église de Tournai... Des dizaines de voitures étaient déjà présentes, surtout celle du patriarche de la famille : une berline sport noir.
Un sentiment de dégoût traversa Melany alors qu'elle se permit de suivre Johanne ainsi que le chauffeur au nom inconnu. À trois, ils avancèrent vers le grand groupe, saluant avec politesse les plus anciens de la famille, bien que ces derniers adressèrent des condoléances à l'orpheline, mais elle ne les écouta pas, ne les prenant pas en considération et s'approchant finalement du patriarche.

— Bonjour Grand-père. Toutes mes condoléances ! fit-elle tout en bisant simplement la joue de ce dernier en trois temps. Comment vous sentez-vous ?
— Melany, je te les retourne. Je me sens à chaque fois mitigé en vue de la date de ce jour !
— Bien je vous comprends Grand-père !
— Et toi comment te sens-tu ?
— Identique à la manière dont je me sentais il y a de cela onze ans...

L'expression du grand-père se fit quelques instants plus douce avant de reprendre un visage impassible et rendant l'ambiance assez lourde alors qu'arrivait le curé qui n'accueillit de bon cœur que le patriarche avant d'inviter le reste de l'assemblée à entrer dans son église.
Melany entra dans les derniers avant de s'installer seule, dans le fond de la salle, ne regardant que le sol gravé, motivant l'image négative qu'elle donnait de sa présence en vue de l'événement qui avait lieu au sein de cette église dont une image de son père trônant sur l'autel et qui regardait en sa direction, mais elle ne l'affronta pas. Le sol étant devenu son unique centre d'attention.

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Bonjour les loulous, j'espère que ce premier véritable chapitre vous a plu, ce fut pour moi un plaisir de l'écrire et de le recorriger.

N'hésitez pas à commenter, cela sauve toujours un auteur de sa page blanche ;)

Evalia Stark.