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8. Funérailles & Retrouvailles

Suite au premier rendez-vous que Sakura avait eu avec Juro, la jeune femme avait continué de garder contact avec le garçon. Tous les jours, ils prenaient une demi-heure, qui parfois pouvait s'élargir, à se parler au téléphone, faisant de plus en plus connaissance l'un avec l'autre. Malgré ce baiser qu'ils avaient échangé à leur premier rendez-vous ainsi que les attentes du blond face à la rose, celui-ci avait accepté d'aller à son rythme. Juro était conscient que sa relation avec Kakashi avait eu une répercussion sur le cœur de la rose, qui semblait s'ouvrir à petit feu. Le fait que le garçon acceptait de ne pas la brusquer touchait Sakura. Ainsi, une amitié commençait à naître entre eux. Une amitié qui avait la possibilité de devenir plus, au fil du temps, sans parler du fait que la rose eût été surprise de voir qu'elle avait plusieurs points communs avec ce garçon. 

Les jours filaient à une vitesse fulgurante. Au travers de ses conversations avec Juro ainsi que ses journées passées auprès d'Ai, le jour fatidique des funérailles était presque à sa porte. Étant donné qu'elle habitait à un jour et demi de route de Konoha, la rose s'était préparée à partir deux jours d'avance, toujours en compagnie de Shino qui avait eu l'amabilité de l'accompagner. Ces derniers jours, Sakura n'avait pas du tout songé aux funérailles puisque la présence de Juro le les lui avait enlevé de la tête. Or, maintenant qu'elle ne se trouvait qu'à moins de 48h de celles-ci, la jeune femme sentait son cœur s'emballer dans sa poitrine. Elle ne pouvait nier que revoir tous ses amis après cinq ans la rendait anxieuse. Pire, le simple fait de voir le corps de Kankuro dans un cercueil faisait naître des larmes qui ne demandaient qu'à s'échapper. Il était encore jeune, pourquoi le destin s'était acharné sur lui ? Pourquoi avait-il fallu qu'il aille un face à face avec une autre voiture, dont le conducteur était encore probablement vivant, aujourd'hui ? Pourquoi avait-il fallu que la vie soit enlevée brusquement à Kankuro, alors qu'il avait plusieurs années devant lui pour se bâtir un avenir ? C'était dans des cas comme celui-ci que les gens se rendaient compte à quel point la vie était précieuse. L'humain avait la chance de ressentir des émotions, de rire à cœur joie, de pleurer lorsqu'il en ressentait le besoin. Il pouvait passer du temps en compagnie de ses amis et de sa famille. L'humain avait la possibilité d'étudier le métier de ses rêves, de chérir, de partager avec ceux qu'ils aimaient ou encore ceux dans le besoin. Puis, du jour au lendemain, tout pouvait s'arrêter. L'organe humain cessait de pomper le sang dans le corps, la chaleur de celui-ci commençait petit à petit à céder la place à une froideur glaciale muni d'une peau pâle, sans vie. Ces yeux qui, autrefois, observaient le monde de toute sa splendeur n'étaient plus en mesure de le faire. Lorsque la mort frappait un être cher, les humains avaient l'impression que la terre arrêtait de tourner ainsi que le temps cessait de s'écouler, figé dans cette minute fatidique de souffrance. Dans un moment comme celui-ci, tout ce que l'être humain voulait, c'était de fuir cette réalité à laquelle il ne pouvait faire face. Il ne pouvait se résoudre à croire que cette réalité était bien vraie.

En plus de tout ça, il y avait aussi Kakashi dont elle ignorait qu'elle réaction elle aurait lorsqu'elle le verrait de ses propres yeux, et encore moins celle qu'il aurait envers elle. La jeune femme ne pouvait s'empêcher de se demander s'il avait changé ou s'il était resté le même que dans ses souvenirs ? Au fond d'elle, même si elle savait que ce jour devait arriver un jour ou l'autre, elle ne se sentait pas prête à le revoir. Néanmoins, elle devait prendre son courage à deux mains, pas uniquement pour elle mais pour sa fille qui finirait par le rencontrer, dans un futur plus proche qu'elle ne le croyait.

La fleur de cerisier lâcha un soupir. Soudainement, son téléphone, enfoui dans la poche de son pantalon, sonna. D'une main, elle s'en empara avant de décrocher. 

— Salut, Shino !

— Salut ! Est-ce que tu as préparé ton sac de voyage ? 

— Oui, je viens tout juste de le terminer, dit-elle en déposant le sac sur son lit. Je n'ai emmené que le strict nécessaire. 

— Moi aussi. Ça veut dire que tu es prête pour que je vienne te chercher ? 

— Oui ! Tu peux arriver dès que tu es prêt. 

— Parfait. Je me mets en route.

— Tu n'auras qu'à klaxonner lorsque tu seras arrivé devant la maison. Je sortirai te rejoindre.

— Aucun problème. 

Juste au moment où la rose raccrocha avec son ami, son téléphone se mit à sonner de nouveau. Elle observa le nom quelques secondes avant de décrocher, pour une seconde fois. 

— Salut, beauté, retentit la voix de Juro à l'autre bout du combiné. 

— Salut, Juro !

— Il me semble que c'est aujourd'hui que tu pars pour Konoha. 

— C'est le cas. 

— Comment est-ce que tu te sens ?

— Honnêtement, je suis légèrement anxieuse. 

— C'est normal. Cela fait un bon moment que tu n'as pas vu tes amis. 

— Oui, mais il n'y a pas que ça… ou plutôt qu'eux.

Un léger silence se fit retentir entre les deux jeunes adultes avant que Juro ne poursuivit : 

— Sakura, c'est tout à fait normal que tu sois anxieuse de le revoir. Si je serais dans la même situation que toi, je ressentirais la même chose. 

— Et si ça se passait mal ? Bon sang… ! Je ne sais même pas comment je vais réagir et encore moins ce que je vais faire lorsque je le verrai. 

— Sakura, calme toi. Partir sur une note négative t'aidera en rien. Tout va bien aller, d'accord ? 

— Mais Juro, qu'est-ce que je dois faire ? Je veux dire, il doit me détester, j'en suis sûre. 

— Peut-être pas non. Tu sais, ça doit être autant être stressant pour lui que pour toi. Ça fait cinq ans qu'il ne t'a pas vu et puis, il ignore même qu'il est père de famille. 

— Je t'en supplie, ne me le rappelle pas… 

— Commence par lui parler, tout simplement. En aucun cas tu ne dois parler d'Ai à quiconque. Personnellement, je ne crois pas que ce soit le moment idéal pour leur annoncer que tu as une fille, surtout pas à Kakashi. 

— Non, je le sais. Comme je te l'ai déjà dit, je veux lui parler de la situation avant qu'il rencontre Ai. C'est mieux ainsi. 

— Je suis d'accord avec toi. De plus, n'oublie pas que Shino sera avec toi. Il sera en mesure de t'aider si tu en a de besoin. 

— Oui… 

— Si jamais tu venais à ne pas te sentir bien, tu sais que tu peux m'appeler. Je serai prêt à descendre à Konoha, pour toi. 

— Merci, Juro. J'espère que tout va bien se passer. 

— J'en suis sûr. Tu auras qu'à me dire ce qui s'est passé, à ton retour. 

— Je n'y manquerai pas. 

Les deux adultes se dirent au revoir. De sa main, Sakura déposa son téléphone dans la poche de son pantalon avant de descendre au rez-de-chaussée avec son sac, à la main. Tout en bas s'y trouvait Mebuki et Ai qui l'attendait. 

— Ça y est, lâcha Mebuki faiblement. C'est les funérailles de Kankuro dans moins de deux jours...

— Je n'arrive toujours pas à croire qu'il soit mort. 

— Je n'ose même pas imaginer dans quel état se trouve Temari. 

— Moi non plus, elle doit être dévastée. Pourquoi lui ? 

— Qu'est-ce que tu veux dire ? 

— Pourquoi est-ce que Kankuro est mort de cet accident ? Pourquoi il n'aurait pas pu se produire un miracle comme l'on voit si bien dans les films ?

— Tout simplement parce que la vie n'est pas un film. Le destin en a décidé ainsi. Crois moi, j'aurais préféré que ton père ne meurt pas mais je ne pouvais rien y faire… j'aurais bien voulu lui enlever cette maladie qui l'a éloigné de moi pour toujours. 

— Corrige moi si je me trompe mais le destin peut être vraiment impitoyable. 

— Il est vrai que le destin ne fait pas toujours les choses comme nous le souhaiterions. Cependant, tu sais bien que tout arrive pour une raison précise.

— Donc, tu es en train de dire que c'est normal que Kankuro soit mort… ? 

— Si c'est normal, dans un certain sens oui, car nous finissons tous par mourir un jour. Par contre, est-ce que je crois qu'il méritait de mourir dans une mort aussi atroce, non et surtout pas à cet âge. En revanche, débattre du sort que le destin a réservé à Kankuro ne le ramènera pas. Aujourd'hui, ce que tu dois faire, c'est être près de tes amis pour les aider à surmonter cette épreuve.

— Dis, maman. Est-ce que je peux te poser une question ? demanda Ai de sa douce voix. 

— Bien sûr, ma chérie !

— Est-ce que mon papa va être là ?

— Oui, il sera présent. 

— Est-ce que tu vas aller lui parler ? 

Les yeux verts émeraudes de la rose se plissèrent, face à la question. Puis, un regard doux sur son visage, elle s'avança en direction de sa fille avant de se mettre à sa hauteur. 

— Je vais essayer. Tout va dépendre des circonstances. 

— Est-ce que ça veut dire qu'il sera au courant de ma naissance ? 

Le cœur de la fleur de cerisier se serra vigoureusement dans sa poitrine. Avec ce rêve que sa fille avait fait où elle y avait rencontré son père, il ne faisait aucun doute qu'Ai était excitée à l'idée de le voir en personne. En revanche, annoncer la naissance de sa fille à son ancien copain, ainsi qu'à tous ses amis qui ignoraient tout autant son existence que Kakashi, était inapproprié en raison du contexte. Sakura savait que sa réponse allait décevoir sa fille mais elle n'avait d'autres choix. Elle préférait être honnête envers elle sur de lui donner de faux espoirs.

— Non, Ai. Ton père ne saura pas que tu existes. Du moins, pas encore. 

— Mais pourquoi ? dit-elle, le visage déformé par le chagrin. Je l'attends depuis ma naissance… 

— Ai… (Sakura passa une main dans les cheveux argentés de sa fille.) Je me doute que tu dois avoir hâte de le connaître et je t'ai déjà promis qu'un jour, ce serait le cas. Rien de tout cela n'a changé. Si je vais à Konoha, ce n'est pas dans le but de rattraper le temps perdu, tu comprends ? J'y vais pour une toute autre raison, quelque peu… triste. Bien sûr, je vais voir ton père et je vais tenter de lui parler mais je veux seulement que tu comprennes que tu devras te montrer encore un peu plus patiente. Je peux compter sur toi ? 

Sans broncher, Ai hocha de la tête. Alors que Sakura déposait un baiser sur le front de sa fille, elle entendit le klaxon de la voiture de Shino résonner jusqu'à sa demeure. Elle s'empara de son sac et marcha en direction de la porte d'entrée. 

— Je serai de retour dans quelques jours. 

Sur ces mots, la jeune femme sortit de sa maison et marcha le long de l'allée pour rejoindre la voiture de son ami. Une fois la portière refermée, elle prit la ceinture entre ses doigts et l'attacha. 

— Tu te sens prête ? lui demanda Shino en se mettant en route pour Konoha. 

— Honnêtement, je ne sais pas trop… revoir tout le monde va me faire un choc. 

— Oui et j'imagine surtout une personne en particulier. 

Sakura retourna ses yeux vers la fenêtre. 

— Tu ne peux pas savoir à quel point tout cela me rend anxieuse. 

— Je me doutais que ça serait le cas. Après tout, c'est normal que tu le sois. Est-ce que tu t'es préparé ?

— Préparé à quoi ? 

— Est-ce que tu sais ce que tu vas lui dire lorsque tu le verras ? 

— Non, pas du tout. J'imagine que tout va venir au moment où il sera devant moi. 

— Je me doute bien que ce ne soit pas le moment idéal pour ça mais est-ce que tu comptes être honnête envers lui ? 

— Qu'est-ce que tu veux dire ? 

— Par rapport à toi et Juro. 

Dans un soupir, Sakura laissa tomber sa tête sur l'appuie-tête du siège de la voiture. Expliquer à Kakashi qu'elle fréquentait un garçon, depuis quelques jours, ainsi que tout allait bien entre eux allait être difficile. Autant pour elle que pour lui. Dans un sens, elle se doutait que cela lui ferait un choc mais Shino avait raison. Elle se devait d'être honnête envers lui. La rose devait lui expliquer qu'elle se sentait bien en compagnie de Juro et que toute leur histoire pouvait mener à quelque chose de sérieux. Elle devait lui dire qu'une partie de son âme lui appartiendrait toujours mais elle souhaitait tourner la page. C'était pour leur bien. 

— Bien sûr que je vais l'être. Cependant, j'ignore si je vais lui dire aujourd'hui. Nous allons à des funérailles. Ce n'est pas le moment idéal de faire des règlements de comptes. 

— Je comprends.

— Shino. 

— Oui ? 

— Tu vas rester avec moi, peu importe ce qui va arriver ? 

— Bien sûr que si ! Je ne partirai que si c'est toi qui me le demande. Puis, je resterai avec toi mais pas uniquement aujourd'hui mais bien pour les années à venir. Tu pourras toujours compter sur moi.

— Merci. 

Un petit silence s'installa dans la voiture. Après quelques minutes où le brun s'était concentré sur la route, celui-ci décide de le rompre : 

— En parlant de Juro, comment ça se passe entre vous deux ? Tu m'en as parlé un peu mais depuis ce temps-là, est-ce qu'il s'est passé quelque chose de nouveau ? 

— Si ta question était de savoir si nous sommes officiellement un couple, la réponse est non. Je lui ai expliqué que je voulais prendre mon temps, avancer un pas à la fois. Nous nous parlons, à tous les jours, pour apprendre à mieux se connaître. 

— Tu ne m'as pas dit comment il a réagi lorsqu'il a appris que tu avais une fille. 

— En fait, la même journée que nous avons eu notre premier rendez-vous, Ai et moi sommes allées à l'épicerie. Nous avons rencontré Juro, par hasard, et c'est à ce moment qu'il a appris que j'avais une fille. Il m'a posé un peu plus de questions, lors de notre soirée, et il semblait quelque peu surpris que je sois une mère à mon âge. 

— Tu lui as parlé de Kakashi ? 

— Oui. Si les choses venaient à devenir plus sérieuses entre nous, il semble être ouvert à ce que je le vois encore puisqu'il est le père d'Ai. Le fait que je sois une mère ne semble pas le déranger.

— Par rapport à lui, tu te sens toujours aussi bien que tu me l'as dit ? 

— Oui. Il me fait sentir bien… 

— Pourquoi je sens qu'il y a un « mais » ? 

Sakura ne répondit pas. Bien évidemment qu'il y avait un mais. Malgré qu'elle appréciait Juro et qu'elle se sentait bien en sa présence… malgré qu'elle ressentait que leur histoire pouvait mener à bien plus que de la simple amitié, elle avait peur. Oui, c'était le cas. La fleur craignait que Juro ne la fasse jamais sentir comme Kakashi savait le faire. Elle craignait qu'il ne puisse pas faire battre son cœur aussi fort que Kakashi savait le faire et ce même si elle venait à en tomber amoureuse. Au final, peut-être que sa situation ressemblait à celle de sa mère avec Kizashi, plus qu'elle ne le voulait le croire. Néanmoins, elle ne pouvait se résoudre d'être auprès de Kakashi. La réalité était qu'elle voulait bien le garder comme ami, afin qu'Ai puisse avoir deux parents aimant qui s'entendaient bien, malgré leur séparation. Or, au-delà de l'amitié, la jeune femme ignorait si leur relation serait assez forte pour surmonter tous les obstacles, plus particulièrement Emiko. Elle ignorait si son coeur serait assez puissant. 

— Ce n'est rien.

— Sakura, tu sais bien que tu peux tout me dire. Il y a un « mais », pas vrai ?

— Juro ne sera jamais Kakashi. J'ai peur que je ne puisse aimer un homme comme j'ai aimé Kakashi. Je l'ai aimé plus que mon premier copain avec qui j'ai été trois ans en couple.

— D'accord mais pourquoi te torturer à ce point ? Je croyais que tu étais prête à passer à autre chose. 

— C'est le cas.

— Permets moi d'en douter… si tu as peur de ne pas pouvoir aimer un homme aussi intensément que Kakashi, que fais-tu avec Juro ? 

— Shino, je ne veux pas être une mère célibataire toute ma vie, parce que le père de ma fille ne cesse de me trotter dans la tête. J'ai envie d'aimer, j'ai envie d'embrasser un homme. Au fond, je l'ai toujours voulu… mais je ne peux pas être avec Kakashi et tu le sais bien. Je dois laisser mon cœur à un autre homme. Pour mon bien-être… 

— Je peux comprendre ton point de vue mais je ne crois pas que ce soit une question que tu ne peux pas être avec lui et encore moins pour ton bien-être. 

— Où est-ce que tu veux en venir ? 

— Je crois simplement que ce sont des paroles que tu essayes de croire toi-même. Au contraire, je commence à penser que te pousser dans les bras de Juro était une mauvaise idée. Jamais je n'aurais dû t'encourager à le fréquenter. 

— Shino, de quoi est-ce que tu parles ? Je te signale que j'étais pleinement consciente de ce choix que j'ai fait.

— C'est justement ça le problème. Tu as fait le mauvais choix. 

— Quoi ? Non !

— Bien sûr que si mais tu refuses de le voir. Tu dis ne pas pouvoir être avec Kakashi pour ton bien-être, alors que tu es pleinement consciente que ce n'est pas la réalité. Je vais te la dire la réalité : tu es toujours amoureuse de Kakashi. Ça crève les yeux ! Tu l'aimes toujours et c'est pour ça que tu as de la difficulté à donner ton cœur à un autre homme. Si ma théorie s'avère être vraie, ce qui est évident que ce soit le cas, pourquoi tu t'entête à rester loin de lui ?

— Tu sais pourquoi. Je t'ai déjà tout dit. 

— Oh, je t'en prie, Sakura ! Tu sais aussi bien que moi que tu pourrais tasser cette Emiko en un claquement de doigts. 

— Tu ne trouves pas que tu exagères ? 

— À peine !

La jeune femme retourna son regard vers son ami. Du coin de l'œil, il lui jeta un regard tout en restant attentif sur la route. 

— Sakura, tu sais que j'ai raison. Qu'est-ce que tu attends pour tasser cette pimbêche de ta route ?

— Je n'ai pas l'intention de le faire. 

— Pourquoi ça ? Sakura explique moi ! 

— Il n'y a rien à expliquer, Shino ! haussa-t-elle la voix. Je n'ai pas la force de me battre contre Emiko et je ne l'aurai jamais. J'ai pris ma décision : je vais oublier Kakashi du mieux que je vais le faire. Si ça prend des années, alors ça prendra des années. J'ose espérer que Juro m'aidera dans cette manœuvre. 

— C'est tout ? Tu abandonne l'homme que tu aimes, sans même te battre pour lui ? 

— Je l'ai abandonné, il y a cinq ans de ça. 

Shino ne répondit rien. Au fond de lui, il s'en voulait énormément. C'était en partie de sa faute si la rose avait accepté de donner une chance à un autre homme. Sur le coup du moment, cela ne semblait pas être une mauvaise situation. Néanmoins, depuis quelques jours, le garçon avait décidé d'étudier chacune des paroles qui sortaient de la bouche de son amie. La discussion qu'ils avaient eu au bistro ne cessait de tourner en boucle dans sa tête. Il pouvait se remémorer chacune des paroles de Sakura ainsi que ce regard qu'elle avait sur le visage. Il ne faisait aucun doute qu'il s'était trompé. Le brun avait mené son amie dans une situation dans laquelle elle n'aurait jamais dû mettre les pieds et il ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir pour ça. 

Le problème auquel Sakura faisait face était qu'elle se voilait le visage sur ses véritables sentiments. Sa relation avec Kakashi avait été si intense, dans un bon sens, autant qu'elle l'avait fait souffrir et son cœur en était ressorti déchiré. Là où la situation se compliquait était que son cœur n'était pas prêt de se réparer. Shino avait compris que la seule personne qui pouvait le réparer était Kakashi, en chair et en os. Tant que l'argenté ne pourrait pas panser ses blessures, la fleur ne pourrait pas s'épanouir complètement. Au final, Sakura tentait d'éviter de faire les mêmes erreurs que sa mère, à sa manière. Néanmoins, c'était l'effet contraire qu'elle engendrait et elle ne pourrait éviter ce qui allait s'en venir. En revanche, le garçon avait le pressentiment que ce retour à Konoha allait engendrer de bonnes choses. Du moins, il espérait que ce soit le cas. 

— Shino, poursuivit-elle. Tu as le droit de dire que je suis une lâche. C'est vrai, je n'ai pas eu la force de me battre pour préserver ma relation avec Kakashi. Je n'ai pas su prendre soin de ces sentiments que nous avions l'un pour l'autre. J'ai fait tout le contraire que ce qu'une copine devrait faire mais j'aimerais que tu comprennes que j'ai vraiment envie de passer à autre chose. J'en ai marre de me morfondre, à me demander si j'ai agi de la bonne manière. Le passé reste le passé et je ne peux le changer. Certes, je n'ai pas pris les meilleures décisions et si j'aurais agi différemment, je n'en serais peut-être pas là, aujourd'hui. En fait, si je n'aurais pas agi de la sorte, je ne t'aurais pas rencontré, ainsi que les garçons, et ça m'est impensable de penser une telle chose. Mes choix ont amené du négatif mais aussi du positif, dans un sens.

— Qu'est-ce que tu veux dire, Sakura ? 

— Il est vrai que Kakashi sera toujours une part de mon cœur mais Juro me plait bien… j'aimerais vraiment lui accorder une chance. 

— Tu veux être avec Juro ? Si c'est ce que tu veux réellement, je n'y vois aucun inconvénient. Par contre, pour cela, tu devras faire la paix avec ton passé. Dire que tu n'aimes plus Kakashi est une chose, mais le prouver en est une autre. Non seulement pour Juro mais tu dois aussi être honnête envers toi. 

Durant une longue partie de la route, un petit silence accompagné de la radio régnait dans le véhicule. Au milieu du trajet, les deux jeunes adultes s'arrêtèrent à un motel pour se reposer jusqu'au lendemain où ils reprirent la route rapidement, suite à s'être arrêté dans un restaurant pour déjeuner. Alors que le ciel orangé parsemé d'une teinte rosée qui signifiait l'arrivée de la nuit à grands pas, la voiture de Shino dépassa la pancarte où y était inscrite : « Bienvenue à Konoha. ». Les yeux verts de la rose étaient fixés sur la ville qui commençait à s'illuminer, sous ses yeux. 

— Tu vas bien ? lui demanda Shino.

— Oui, ça va. Cette ville me ramène toutes sortes de souvenirs.

— Je comprends.

— Il y a un hôtel au centre-ville. Nous pourrions nous informer à savoir s'il leur reste des chambres de libre. 

— Très bien mais il faudra que tu me guides. Je ne suis jamais venu à Konoha. 

— Il y a une première à tout, dit-elle dans un rire. 

En suivant les indications que son amie lui disait, Shino déambula dans la ville. Après plusieurs minutes ainsi que des feux de circulation, ils finirent par arriver au plus grand hôtel de Konoha, ce même hôtel qui était réputé pour loger les plus grandes célébrités. Une fois que la voiture fût garée, Sakura et Shino entrèrent dans la bâtisse où ils marchèrent en direction de la réception. 

— Excusez-moi, commença la rose. Est-ce qu'il vous reste des chambres de libre ? 

— Je vérifie, dit la femme en tapotant sur le clavier. Il ne nous reste qu'une chambre et c'est une suite.

— Une suite ? dit Shino à la rose. C'est très cher. 

— Ne t'inquiète pas pour l'argent. La question à se poser est plutôt : est-ce que tu te sens à l'aise que nous dormons dans la même chambre ? 

— Nous ne sommes que des amis. Je ne vois pas où est le problème.

— Parfait ! Nous allons prendre la suite. 

— Sakura ? retentit une voix derrière son dos. 

Surprise, la jeune femme se retourna en direction de la voix masculine qui venait de l'interpeller. 

— Deidara ? 

— Hey ! Ça fait longtemps, dis donc ! (Il fit quelques pas dans sa direction et la serra dans ses bras.) Comment est-ce que tu vas ? Tu as l'air en pleine forme ! 

— Je vais bien, comme tu as pu le constater, répondit-elle avec un sourire. J'ignorais que tu travaillais ici. 

— Sasori ne t'a rien dit ? 

— Dit à propos de quoi ? 

— J'ai lâché les études. 

— C'est vrai ? Pourquoi ? 

— Disons que mes notes étaient catastrophiques. Je ne suis pas fait pour faire de hautes études mais ne t'inquiète pas, je vis bien avec ça. Après tout, j'ai trouvé un travail qui me plaît et c'est très bien payé. 

— Je suis contente pour toi ! 

— En parlant de travail, je te signale que tu n'es pas payé pour rattraper le temps perdu mais bien pour faire ton boulot ! le rembarra la réceptionniste. Tiens, prends ça, ajouta-t-elle en lui lançant une carte magnétique qu'il rattrapa en plein vol. Amène les jusqu'à leur chambre. 

— Avec plaisir. 

— Oh et, en passant, je te conseille de ne pas trop tarder. Nous avons beaucoup de tâches à faire. 

— Oui, madame ! dit-il sarcastiquement.

Alors que la jeune femme lui lançait un regard assassin, Deidara se chargea de conduire Sakura et Shino jusqu'à leur chambre, qui se trouvait au dernier étage. Une fois devant la porte, Deidara passa la carte magnétique dont la porte produisit un son, signifiant que celle-ci était débarrée.

— Je vous laisse vous installer, lâcha le blond en donnant la carte à la rose. 

— Merci. 

Alors que Deidara se mit à mercure en direction de l'ascenseur, il s'arrêta pour se retourner vers la fleur, une dernière fois.

— Alors, nous allons te voir demain aux funérailles ? 

— Oui, c'est pour cette raison que je suis ici. 

— Je peux déjà dire que tout le monde sera heureux de te revoir. 

— J'ai hâte de tous les revoir. 

— Même Kakashi ?

— Oui… 

— Sakura… tu sais qu'il ne s'est jamais remis de ton départ, si ?

— Oui, je l'ai su. 

— Ça risque de lui faire un choc de te revoir.

C'était vrai et ce n'était pas le pire. Il allait avoir un plus gros choc lorsqu'il allait apprendre que son ancienne copine fréquentait un autre garçon. Sakura lâcha un faible soupir. 

— Bonne soirée, Deidara. 

Sur ces mots, Sakura entra dans la chambre où elle fila prendre sa douche, suivie de près par Shino. Alors que la jeune femme était allongée sur le lit, elle aperçut son ami sortir de la salle de bain, muni d'un bas de pyjama. D'un pas déterminé, celui-ci s'avançait en direction du canapé, situé dans un coin de la pièce. 

— Mais qu'est-ce que tu fais ? 

— Eh bien, je vais dormir sur le canapé. 

— Bien sûr que non. Tu vas dormir avec moi. 

— Tu te sens à l'aise avec ça ? 

— Oui ! Nous ne sommes que des amis. Il n'y a rien de mal à cela. 

— Très bien. 

Shino vint s'installer près de la rose avant que celle-ci n'éteignit la lampe posée sur le meuble de chevet. Dans un silence doux et relaxant, les deux amis s'endormirent près de l'autre. Lorsque le matin se leva, Sakura sortit de son sommeil en gémissant. Les yeux à moitié endormis, elle s'empara de son téléphone et remarqua qu'il était 10h30 du matin. Aussitôt, ses yeux s'agrandirent. Il ne lui restait qu'une demi-heure pour se préparer et partir pour les funérailles de Kankuro. 

— Shino, lève toi ! 

— Mmmh. 

— Shino ! Réveille toi. 

— Qu'est-ce qui se passe, Sakura ? 

— Les funérailles sont dans une demi-heure. 

— Déjà ? 

— Oui, alors debout ! Nous devons nous préparer et vite. 

— Très bien ! Pour aller plus vite, va te préparer dans la salle de bain tandis que je vais le faire dans la chambre. Je vais te dire lorsque tu pourras sortir de la salle de bain. 

— Ça marche. 

La rose s'empressa de partir dans la salle de bain, son sac à la main tandis que Shino se prépara dans la chambre. La rose enfila une robe noire ainsi qu'une paire de chaussures à talons noires. Elle passa un coup de peigne dans ses cheveux afin de les remplacer avant de passer un coup de mascara sur ses cils. Lorsqu'elle ressorti de la salle de bain, Shino était habillé d'un ensemble noir qui lui donnait un air chic sans trop l'être. Les deux jaunes adultes se dépêchèrent à sortir de l'hôtel pour regagner la voiture de Shino qui démarra celle-ci en trombe. En suivant les indications de Sakura, les deux adultes atteignirent le salon funéraire où avait lieu l'exposition du corps de Kankuro, avant qu'il ne soit enterré dans le cimetière. Alors que la voiture était stationnée face à la bâtisse, Shino enleva sa ceinture et remarqua que Sakura ne bougeait pas d'un centimètre. 

— Sakura, est-ce que tout va bien ? 

— Ils doivent déjà tous être là… 

— Oui mais nous ne sommes pas en retard. Cela dit, si tu ne sors pas de la voiture, nous finirons par l'être. 

— Je ne sais pas si je me sens prête. 

— Tu n'as pas le choix. Tu dois le faire. Pense à Temari qui ne doit attendre que toi. 

— Tu as raison. 

— Bien sûr que j'ai raison. 

— Ça va te sembler étrange mais tu peux me tenir la main ? J'ai peur de m'effondrer. 

— Aucun problème. 

Dans un geste d'encouragement, Sakura sortit de la voiture. Posté à ses côtés, Shino prit la main de Sakura dans la sienne, à la demande de son amie. Ils marchèrent en direction de la porte où ils entrèrent. En face d'eux se trouvaient deux grosses portes ouvertes qui menaient à une salle de réception dans laquelle la rose pouvait apercevoir plusieurs de ses amis discuter entre eux. Au moment où la rose entra dans la pièce avec Shino, tous ses amis s'arrêtèrent de parler pour retourner leur visage dans sa direction, un air surpris sur leur visage. Dans un coin se trouvait Sasori en compagnie de son groupe ainsi que de Temari qui tenait la main à Hidan. 

— Sakura ! 

La blonde courut dans sa direction avant de lui sauter au cou, quelques larmes perlant sur ses joues. 

— Idiote ! Je croyais que tu ne viendrais pas.

— Je suis là. Désolé d'être aussi juste.

— Ce n'est pas grave, dit-elle en se séparant, une main essuyant ses larmes. L'important, c'est que tu sois présente. 

Sakura fit un petit sourire triste à son ami avant que son regard se posa sur son frère qui s'avançait dans sa direction. 

— Petite sœur ! (Il la serra dans ses bras.) Je suis si content que tu sois venu. 

— Je suis contente de te revoir. 

Le rouge se sépara de sa sœur avant de déposer son regard sur Shino. 

— Salut, Shino, lui dit-il avec un sourire. 

— Salut, Sasori ! Content de te revoir aussi. 

— Et moi alors ? lâcha Hidan en s'approchant de la rose avant de la serrer. Je suis content de te revoir. 

— Moi aussi. Toutes mes condoléances à toi et Temari. 

— Merci. 

Rapidement, tout le monde se retrouva autour de la jeune femme. Tous la prirent dans ses bras et lorsque était venu le tour de Gaara, elle lui donna ses condoléances, avant qu'elle ne se fasse bombarder de toutes sortes de questions. Au fil des questions qui entraient dans sa tête, la jeune femme se sentit mal à l'aise. Puis, son regard émeraude se déposa sur l'argenté qui la regardait, le dos appuyé sur le mur, dans un coin de la pièce. Sakura s'excusa auprès de ses amis avant de rejoindre l'argenté dont le regard oxyx n'avait quitté le sien. D'un regard discret, Sakura aperçut tous ses amis qui se distancèrent en plusieurs groupes, afin de lui laisser de l'intimité avec l'argenté. 

— Bon sang… ! (La rose posa une main sur sa bouche.) Je n'arrive pas à croire que nous nous revoyons. 

— Moi aussi, surtout après cinq ans. 

Sakura approcha doucement une main du visage de Kakashi mais, au moment où elle s'apprêtait à toucher sa joue couvert de son masque noir, elle s'arrêta. Elle baissa sa main, se ravisant de ce geste d'affection qu'elle s'apprêtait à lui donner. 

— Sakura… 

Au même moment, la musique de fond cessa de jouer. Près du cercueil où reposait le corps de Kankuro, Temari s'empara du micro afin de commencer son discours pour rendre hommage à son frère décédé. Quelque peu mal à l'aise, Sakura s'éloigna de l'argenté pour se poster près de Shino avec qui elle serra de nouveau sa main, par peur de tomber, d'un moment à l'autre.

De son côté, Kakashi partit rejoindre son groupe dont Deidara et Itachi regardait la rose écouter attentivement le discours de son amie, tout en restant collé à Shino. 

— Je me doutais bien qu'il ne devait pas être qu'un simple ami, avoua le blond. 

— De quoi est-ce que tu parles ? demanda Sasori. 

— Regarde comment ta sœur tient la main de cet homme. 

Surpris, le rouge tourna son visage vers Sakura et remarqua que sa main était entrelacée avec celle de Shino. Les sourcils froncés, il se retourna vers ses amis. 

— Moi aussi je l'avais remarqué, avoua Kakashi. 

— Je ne comprends pas, dit Sasori à voix basse. Je croyais qu'il n'était qu'un ami. 

— Il faut croire qu'elle est passée à autre chose, fit la remarque, Itachi. 

Une nouvelle fois, Sasori déposa son regard sur la rose. Du coin de l'œil, celle-ci tourna le regard en direction du groupe avant de le détourner, les joues légèrement rosées. Suite au discours de Temari, ce fut à Gaara ainsi que Hidan de prononcer le leur devant l'assemblée. Alors que Hidan disait son discours, le regard de l'homme se posa vers le fond de la salle. Curieux de savoir ce qu'il regardait, tous se retournèrent dans la direction des portes où une femme aux cheveux longs bruns entra dans la pièce. 

— Oh, je suis désolée ! Je suis en retard. 

En s'apercevant que la foule la dévisageait, Emiko racla de la gorge faiblement. 

— Hidan, je t'en prie, continue. 

L'homme continua de faire son discours tandis que Emiko vint se placer aux côtés de l'argenté. 

— Comment est-ce que tu vas, mon chéri ? 

Avec douceur, elle approcha son visage de la joue de l'argenté. Au moment où ses lèvres s'apprêtaient à déposer un baiser sur la joue de Kakashi, celui-ci distança son visage du sien. Or, toute cette scène n'avait pas manqué à la rose qui avait tout vu du coin de l'œil. 

— Qu'est-ce que tu fais ici, Emiko ? lui demanda-t-il à voix basse. 

— Tu n'imaginais tout de même pas que j'allais manquer les funérailles de Kankuro. 

— Tu ne le connaissais même pas. 

— Et alors ? Toi non plus, tu ne le connaissais pas. 

— Faux. Contrairement à ce que tu peux penser, je l'ai connu. Certes, ce n'était pas un ami proche, puisqu'il se tenait avec le groupe de Naruto et Sasuke, mais Hidan ainsi que Temari sont mes amis. Je rends hommage à Kankuro mais c'est aussi pour mes deux amis que je suis là. 

— Moi aussi. Ce sont mes amis tout autant que toi. 

— Tes amis ? Fait moi rire. 

— C'est vrai !

— Dans tes rêves, oui. 

Emiko détourna son regard et remarqua que Sakura se trouvait dans la foule, qui tenait la main à un homme. 

— J'ignorais qu'elle serait ici. 

— Qu'est-ce que tu t'imaginais ? Temari et Hidan sont aussi ses amis. 

— Bien sûr… est-ce que tu lui a dit pour nous deux ? 

— Va te faire voir, Emiko. 

— Quoi ? Je ne faisais que m'informer, c'est tout. Tu sais, tu devrais la mettre au courant. Après tout, elle semble avoir tourné la page. Tu ne crois pas que tu… 

— Je ne t'ai pas demandé ton avis, alors tu veux bien te taire ? 

Sans un mot de plus, la brune écouta d'une oreille discrète le discours de Hidan, tout en jetant des regards sur la rose. Une fois que Hidan eut terminé, il invita tout le monde à se rendre dans le cimetière où un trou y avait été creusé pour mettre le cercueil de Kankuro. Tous les adultes se regroupèrent en un cercle autour, dont le prêtre récitait plusieurs paroles. Puis, le cercueil brun se mit à descendre dans le trou jusqu'à ce qu'il y soit complètement déposé, s'ensuivit de plusieurs hommes qui, à l'aide d'une pelle, l'enterraient de la terre. Le visage déformé par la tristesse, Temari cacha son visage dans le cou de son copain pour cacher les larmes qui coulaient sur ses joues. Dans de la tendresse, Hidan passa une main sur son dos avant de le lui caresser avec douceur. Une fois que le cercueil fut complètement enterré, tous ceux qui avaient assisté à l'enterrement donnèrent une dernière fois leur soutien auprès de Temari, Gaara et Hidan avant de partir. En passant, tous s'arrêtèrent près de la rose et leur donna un dernier câlin avant de regagner leurs voitures et de quitter les lieux. 

Alors que la foule rétrécissait rapidement, le regard de la rose était toujours ancré sur l'amas de terre. Doucement elle sentit une présence se coller à elle ce qui attira son attention. 

— Merci d'être venue, Sakura, lui dit Temari. 

— Ça me fait plaisir. 

— Dis moi que tu restes un peu à Konoha. Je crois que tout le monde aimerait passer du temps avec toi. Cela fait cinq ans que nous ne nous sommes pas vus. 

— J'aurais bien aimé mais je dois retourner chez moi. Par contre, je vous promets de vous appeler le plus souvent possible. 

— C'est dommage. J'aurais bien aimé que tu restes un peu avec nous. 

— Je pourrais peut-être songer à descendre au cours de l'été. Je vais vous donner des nouvelles si c'est le cas. 

— Merci. 

— Tu es prête, ma chérie ? demanda Hidan à Temari. Je crois que nous devrions rentrer.

— Oui. 

— Content de t'avoir revu, Sakura. Passe nous voir quand tu veux.

— Entendu !

Temari, Hidan et Gaara partirent. À leur tour, Sasori, Deidara et Itachi s'approchèrent de la rose pour lui dire au revoir. 

— Je vais monter vous voir, durant l'été. 

— Nous allons attendre ce moment avec impatience. 

Un sourire sur les lèvres, Sasori hocha de la tête. Il serra fortement sa sœur dans ses bras, suivi de Itachi et Deidara. Une fois qu'ils furent partis, la fleur de cerisier se retourna vers Shino. 

— Je crois que quelqu'un souhaite te parler. 

Surprise, la fleur se tourna vers l'arrière où elle remarqua que Kakashi la regardait, la main posée sur un tronc d'arbre. Près de lui se tenait Emiko qui lui lançait un regard sévère. 

— Je ne veux pas lui parler tant qu'elle sera là. 

— Ça peut s'arranger. 

Par le bras, Shino entraîna Sakura en direction des deux individus où ils se firent face, quelques mètres les séparant l'un de l'autre. 

— Je crois que Sakura et Kakashi ont des choses à se dire en privé, dit le brun à l'égard de Emiko. 

— Je ne bouge pas, répondit-elle. 

— Aux dernières nouvelles, je ne t'ai pas demandé ton avis. Alors, tu vas faire comme moi et tu vas leur laisser l'intimité qu'ils ont de besoin. 

Devant l'attitude de son ami, Sakura sentit ses joues devenir plus rosées. Jamais elle ne s'était douté que Shino pouvait être aussi direct, lui qui se contentait de rester dans l'ombre, la plupart du temps. Du moins, à l'exception lorsqu'il se trouvait en sa compagnie ainsi que celle de Lee et Chôji. 

— De quel droit est-ce que tu oses me parler ainsi ? 

— Emiko ! lâcha Kakashi d'un ton dur. Éloigne toi. J'aimerais m'entretenir avec Sakura en privé. Est-ce que tu comprends ce que le mot « privé » veut dire ?

Dans un grognement de colère, Emiko tourna les talon en prenant soin de jeter un regard haineux à la rose. Une fois qu'elle fût complètement partie, Shino se retourna vers Sakura et posa une main sur son épaule. 

— Je t'attends à la voiture. 

Dans un regard, le brun hocha de la tête en guise de salutation envers l'argenté. Puis, d'un pas rapide, il s'éloigna d'eux. 

— Eh bien, ton copain a su la rembarrer comme il le fallait. 

— Mon copain ? Hum… (Sakura détourna le regard, les joues devenues rouges de gêne.) Ce n'est pas mon copain. 

— Ce ne l'est pas ? dit-il avec un air surpris. 

— Non. 

— Pourtant, je vous ai vu vous tenir la main. 

— Non. Enfin oui, c'est vrai, mais il l'a fait parce que c'est moi qui lui ait demandé. Je me sentais très anxieuse et j'avais besoin d'avoir une présence physique qui m'aiderait à me dire que tout irait bien. Je ne voulais pas faire penser qu'il était mon copain. 

— C'est raté parce que je ne suis pas le seul qui l'a pensé. 

Honteuse, Sakura baissa son regard en direction du sol. Au bout du compte, peut-être que d'avoir demandé une telle faveur à Shino avait été une mauvaise idée. Non, rectification, ça en avait été une mais sur le coup, elle n'avait pas pensé aux conséquences que cela allait provoquer. 

— Je vois que toi et Emiko… 

— Non, la coupa Kakashi. Ce n'est pas ce que tu crois. 

— Kakashi, tu n'as pas à t'expliquer. 

— Au contraire. 

Kakashi s'avança près d'elle et posa ses deux mains sur ses épaules. Les lèvres légèrement tremblantes, Sakura ancra son regard dans les yeux onyx de son ancien amoureux. Ces mêmes yeux qui l'avait regardé avec tant d'amour et de désir, cinq ans auparavant et, encore aujourd'hui, la rose pouvait déceler cette même douceur dans ses yeux. Alors que leurs corps n'étaient qu'à quelques centimètres de se toucher, la jeune femme sentit son cœur battre à tout rompre. Elle ressentait que celui ne demandait qu'une chose : sortir de sa poitrine. 

— Sakura… tu n'as aucune idée à quel point tu m'as manqué. 

L'argenté passa une main délicatement sur une joue de la rose avant de se pencher dans sa direction. Avec douceur, il entoura ses bras autour de sa taille avant de la serrer fortement contre lui, tout en déposant son front sur son épaule. Il pouvait sentir ce doux parfum floral qu'il aimait tant qui était toujours présent. Un parfum qui lui faisait sentir bien, dans ses bras. D'une main, il abaissa son masque sous son menton avant de déposer ses lèvres sur le cou de la jeune femme. Sous le choc, la seule réaction que Sakura eût fut de frissonner mais ce n'était en rien un frisson normal. Il s'agissait d'un frisson de bonheur, avec une légère teinte de désir. Elle pouvait revoir tous les baisers qu'il lui avait donné, peu importe la manière dont il s'y était prit. Mentalement, chacun des instants qu'elle avait passé en sa compagnie faisaient leur apparition, à partir de leur rencontre jusqu'à leur séparation. Elle pouvait revivre chacun des sentiments qu'elle avait ressenti au cours de sa relation avec Kakashi. Elle savait que c'était mal. La rose ne pouvait pas le laisser la toucher ainsi, pas quand un homme l'attendait dans sa nouvelle ville. Néanmoins, une forte partie d'elle désirait cette attraction et elle ne voulait pas qu'elle disparaisse. C'était mal, très mal mais pouvait-elle se laisser tenter par la tentation ? 

Doucement, Kakashi remonta son visage vers celui de la fleur de cerisier. Il passa l'une de ses mains dans ses cheveux roses aussi soyeux qu'ils l'avaient toujours été. Leurs fronts posés l'un contre l'autre, l'argenté approcha doucement ses lèvres. Alors que leurs lèvres n'étaient qu'à quelques centimètres de se toucher, Sakura détourna doucement le visage. 

— Je ne peux pas… 

— Pourquoi ? Ça fait cinq ans que j'attends ton retour et ce jour est enfin arrivé. 

— Je me dois d'être honnête envers toi, Kakashi. 

— À propos ? 

— Shino n'est pas mon petit ami et c'est vrai mais… je fréquente un autre homme. 

Face à l'annonce, Kakashi eût l'impression de recevoir une bombe en plein visage. Lui qui avait attendu son retour. Lui qui avait espéré pouvoir recommencer tout à zéro avec elle. Il venait de voir tous ses espoirs anéantis, en une fraction de seconde. 

— Je vois… c'est pour cela qu'on m'a dit que je devais passer à autre chose. 

— Kakashi… je suis désolé. 

— Tu n'as pas à t'excuser. Ce serait plutôt à moi de le faire. Je n'aurais pas dû faire ça. 

— Kakashi. 

De ses doigts fins et minutieux, elle remonta le masque sur le visage de l'argenté. Du bout de ses doigts, elle parcoura le tissus très fins qui la séparait de la chair de cet homme qu'elle avait tant aimé. 

— Le retour en arrière est impossible. Néanmoins, au cours de ces cinq dernières années, j'ai compris que tu étais une personne chère à mes yeux. Plus que tu ne peux l'imaginer et… tu feras toujours partie de ma vie, peu importe ce qui va arriver. Tu seras toujours mon ami. 

Et le père de notre fille…, pensa-t-elle. 

Sans un mots de plus, la jeune femme se retourna et marcha dans la direction de la voiture à Shino. Alors que ses pieds avaient parcouru quelques mètres, elle entendit la voix de Kakashi l'interpeller : 

— Sakura ! Toi aussi tu feras toujours partie de ma vie. Certes, je ne peux te cacher que j'aurais aimé pouvoir remonter dans le temps. J'aurais préféré que rien de tout cela ne se produise. Je voulais que tu restes auprès de moi… mais tu as fait ton choix. Bien que j'aurais espéré le contraire, tu as décidé de céder ton cœur à un autre homme et je ne peux que m'y faire. Par contre, j'aimerais bien te garder comme amie. Une amie proche sur qui je pourrai toujours compter. Une amie avec qui je pourrai avoir des discussions toute la nuit, au clair de lune. Jure moi que tu reviendras… ne me laisse pas seul. 

Les dents serrées, Sakura réprima une série de larmes qui commençaient à monter jusqu'à ses yeux. Fortement, ses lèvres se serrèrent entre elles avant qu'elle ne se retourne vers l'argenté. 

— Je reviendrai… plus vite que tu ne le penses. 

Les anciens amoureux se dévisagèrent quelques instant avant que la rose ne se retourna pour disparaître une nouvelle fois. Aussitôt il venait de la retrouver, aussitôt il venait de la perdre de nouveau et ce pour toujours… 

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