34. Billets d'avion
— Qu'est-ce qui s'est passé?
Alors que le rouge s'approchait de son beau-frère, il regarda l'argenté faire les cents pas sur son terrain.
— Je te jure, ton père va me rendre cinglé.
— Ne t'inquiète pas, tu n'es pas le seul mais calme toi. Qu'est-ce qu'il t'a dit?
— Il a voulu me provoquer, c'est tout.
— En tout cas, ça a fonctionné. Tu lui a donné tout un coup.
— C'était mérité.
— Je le sais. (Sasori posa une main sur l'épaule de l'Hatake.) Qu'est-ce qu'il t'a dit pour te mettre dans un tel état?
— Qu'il pense que je suis un bad boy qui va passer son temps à tromper ta sœur, ça m'est égal. Qu'il pense ce qu'il veut mais qu'il ose encore prétexter être son « père », alors qu'elle lui a dit qu'elle le reniait, ça ne passe pas. Je ne le laisserai pas s'approcher d'elle et de ma fille.
— Oui, je comprends.
Sasori donna des tapes amicales sur le dos de son voisin.
— Tu sais, Kakashi, mon père a une tête dure. C'est évident qu'il ne lâchera pas prise sur Saku.
— C'est le problème, justement ! Pourquoi il s'acharne autant sur elle?
— Parce qu'elle est le seul moyen de l'unir à la famille Uchiwa.
— Mais c'est complètement ridicule! Elle n'est pas sa fille biologique. Saku n'a aucun lien de sang avec lui. Qui plus est, Sasuke est en couple avec Emiko et Itachi ne toucherait jamais Sakura.
— Je le sais, Kashi. Je vais m'occuper de lui, d'accord?
L'argenté lâcha un soupir.
— J'en ai marre, Sasori!
— Marre de quoi?
— De tout! Aussitôt un problème réglé, un autre surgit. Je n'en peux plus d'être ici. J'adore la ville de Konoha mais ma ville natale me manque…
— Je comprends. Tu as l'intention d'y retourner?
— Non, pas tout de suite. Puis, je n'irai nulle part sans Sakura. Si elle préfère rester au Pays des Rivières ou encore revenir à Konoha, je la suivrai.
— Tu as pris goût à ta vie de famille, dit le rouge avec un sourire.
— Ça été le plus bel été de ma vie, je te jure, bien que ça a commencé intensément.
Sasori invita son beau-frère à s'asseoir sur les marches du perron. Une fois assis, le rouge tourna son regard vers l'argenté.
— J'aurais tout de même préféré qu'elle te le dise dès le début.
— Ne t'inquiète pas avec ça. C'est le passé.
— Ça ne fait que quelques jours qu'elle est partie et je vois à quel point tu es chamboulé. Il va de soi que mon père y est pour quelque chose, cela dit.
— Certes, mais je ne rigolais pas quand je disais que ta sœur était mon oxygène. Tout l'été, je les ai eu à mes côtés. Lorsque Saku et Ai devaient partir, j'ai eu peur.
— Peur qu'elles ne reviennent pas?
— Ouais.
— Ça se voyait. Tu ne voulais pas la laisser partir, rit Sasori.
— Je sais. (Il sourit.) C'est peut-être stupide de penser de la sorte…
— Ça ne l'est pas. Je crois que n'importe qui, dans la même situation que toi, aurait réagi de la même manière.
— J'ai aussi peur de la distance, Sasori. Même si tout va pour le mieux, qu'on s'appelle régulièrement, j'ai un mauvais pressentiment.
— Tu en crois tout de même pas qu'elle changerait d'idée?
— Non… je crains plus à propos de Juro.
— Ne t'inquiète pas. Ses amis sont avec elle et si quelque chose venait à se produire, Saku va te mettre au courant.
— Oui, tu as raison. Ah! Vivement la prochaine fois que je pourrai la voir.
L'argenté se leva pour s'étirer, sous le regard du rouge.
— Kashi, que dirais-tu qu'on lui rende visite?
— Quand?
— Pourquoi pas en fin de semaine?
— Sasori, se rendre au Pays des Rivières prend deux jours de route, en voiture.
— C'est vrai mais j'ai vérifié pour y aller en avion et ça prend maximum 6h pour s'y rendre. Nous pourrions prendre un avion vendredi soir, après l'école. On va atterrir aux petites heures du matin et je pourrais demander à ma mère de venir nous chercher, pour préserver la surprise à Sakura.
— C'est pas fou quand même, dit l'argenté avec une mine songeuse.
— C'est une idée de génie, tu veux dire?
— Tu crois que ta mère va accepter?
— Pourquoi refuserait-elle? Elle va être heureuse de te revoir et pas seulement qu'elle.
— Je viens de terminer un appel vidéo avec Saku, il y a peu. Mebuki m'a salué.
— Tu as parlé avec Ai?
— Oui.
Un large sourire s'installa sur les lèvres du rouge. Ses yeux bruns brillaient de bonheur.
— Comment va la belle princesse?
— Elle va bien, rit Kakashi. Par contre, elle a fait une gaffe.
— Quel genre?
— Du genre que ça aurait pu mal tourner.
— Je ne te crois pas. Ai est trop douce et sage pour faire ça.
— Crois-moi elle tient plus de moi qu'on peut le penser.
— Ce qu'elle a fait est si grave que ça?
— Elle a tapé un camarade de classe parce qu'il lui a dit qu'il la trouvait jolie.
Sasori retint son rire. Sa main placée sur sa bouche s'écarta et le jeune homme fût pris d'un fou rire.
— Elle a vraiment fait ça?
— Oh que oui! Sakura et moi l'avons réprimandé. La situation était sur le point de venir aux oreilles des parents du garçon mais il a clamé la situation sur sa faute.
— Oh, mon dieu! Décidément, elle va avoir un plus gros caractère que je ne le pensais. Enfin, pour revenir à mon plan, on le fait?
— L'idée est vraiment tentante mais il va falloir repartir tôt dimanche pour être à l'heure pour l'école.
— Je croyais que tu étais un bad boy, dit le rouge en croisant ses bras contre sa poitrine, un air de défi sur le visage.
— Je ne vois pas le rapport?
— Depuis quand les bad boys se soucient de l'école? Je croyais que tu étais un dur à cuir qui faisait tout ce qu'il voulait.
— Tu essaies de me tenter, n'est-ce pas?
— Je dis ça comme ça mais tu pourrais dormir collé à ma sœur. Si tu vois ce que je veux dire?
— Toi et ton esprit tordu!
— Mais on sait tous les deux que c'est ce qui va se passer. Je ne peux pas te blâmer parce que… j'aimerais bien avoir un autre neveu ou nièce.
— Sasori!
Alors que le visage de Kakashi était rouge, bien que celui-ci était camouflé par son masque, Sasori se pencha en deux. Son ventre lui faisait mal, tant il riait de la réaction de son beau-frère.
— Je suis désolé, s'excusa-t-il. C'était juste trop tentant.
— Je ne veux pas détruire tes rêves mais nous venons tout juste de revenir ensemble. Je n'ai pas l'intention d'agrandir la famille pour l'instant. D'autant plus, des kilomètres nous séparent l'un de l'autre.
— Ce n'est qu'une question de temps. Lorsque tes études seront terminées, tu pourras partir la rejoindre. Tu vas m'abandonner.
— Je ne t'abandonnerai pas! Tu es fou? Tu crois que je vais te laisser seule avec ton père cinglé?
— C'était une blague. Même si tu pars loin de moi, je sais qu'on va rester en contact quand même.
— Je ne blaguais pas, moi. Je suis sincère. Je refuse que tu restes ici.
— Je te promets qu'à la fin de mes études, je quitterai cette maison de fou. Je chercherai un appartement non loin du centre-ville.
Les yeux de l'Hatake s'assombrissent de tristesse. Son cœur se serrait dans sa poitrine. Voir un membre de sa famille vivre une situation difficile lui faisait mal. Il voulait l'aider mais que pouvait-il faire?
— Bon! Je crois qu'il faudrait réserver les billets d'avion.
— Bonne idée. Tu peux payer le mien? Je te rembourserai.
— Aucun problème! Oublie pas de faire tes bagages.
— Comment oublier?
Le rouge sourit et retourna dans sa demeure. Le visage bas, l'argenté marcha jusqu'à chez lui. La porte refermée derrière lui, Il lâcha un soupir et se laissa tomber sur le divan du salon. La tête appuyée sur un bras, il fixa le plafond. Il s'ennuyait. Seul dans une maison n'avait rien de plaisant. Il s'était habitué à la présence de Sakura et d'Ai. Maintenant qu'elles étaient parties, la maison était devenue plus calme. D'autant plus que son père était plus souvent au travail et terminait plus tard que la normale, ces derniers jours.
— Vous me manquez…
****
— Qu'est-ce que tu fous, Sasori? hurla l'Hatake de la voiture. Dépêche toi sinon nous allons être en retard!
— Calme toi, Kakashi. Votre avion ne décolle que dans trois heures.
— Papa, je n'en peux plus d'attendre. Je suis si excité de les revoir!
— Ne me dis pas que tu es redevenu un enfant?
— Ha! Ha! Très drôle…
— Laissez-moi cinq minutes et j'arrive! hurla Sasori de la fenêtre de sa chambre.
— Tu as intérêt à être là dans maximum cinq minutes sinon je pars sans toi!
— Quoi?!
— Ne t'inquiète pas. Kakashi semble oublier que c'est moi qui est derrière le volant!
Sasori disparut de la fenêtre. Dans un soupir, Kakashi se réinstalla confortablement sur son siège, les bras croisés contre sa poitrine.
— Mon fils, ce n'est qu'une question d'heure avant que tu la vois. Qui plus est, cela ne fait même pas deux semaines que tu l'as vu, avant qu'elle quitte Konoha.
— Pour moi, ça fait une éternité, papa.
— Je peux comprendre. J'étais pareil lorsque j'ai rencontré ta mère.
— C'est vrai?
— Oh oui! Moi aussi j'étais impatient de la voir, de la serrer dans mes bras et de lui dire à quel point je l'aimais.
— Tu crois qu'elle serait d'accord, à propos de ce que je t'ai demandé, tout à l'heure?
— Elle ne serait pas juste d'accord. Elle serait fière de toi. Par contre, elle serait moins contente que tu manques une journée d'école pour aller voir Sakura.
— Mais ce n'est qu'une journée!
— Est-ce que tu t'es informé à ton professeur si tu pouvais reprendre ta journée?
— Il m'a dit que ça ne serait que de la théorie, toute la journée. Un camarade de classe va me passer ses notes afin que je puisse les copier. Tu vois? Tout est planifié!
— À quelle heure je dois venir vous chercher à l'aéroport, lundi?
— L'avion est censé atterrir vers 20h, dit le rouge en entrant dans la voiture. Désolé pour le retard.
— Ça ne fait rien. Il est temps de se mettre en route!
Sakumo démarra la voiture. Pour les deux jeunes adultes, la route vers l'aéroport semblait interminable. L'excitation et l'impatience étaient au rendez-vous.
Près de trente minutes plus tard, l'immense bâtiment se dressait droit devant eux. Le cœur qui martelait sa poitrine, Kakashi déposa une main sur celle-ci et prit une bonne respiration.
— Pourquoi es-tu si anxieux? lui demanda son beau-frère.
Kakashi se retourna vers lui.
— Pour rien.
— Tu mens.
Sakumo rit.
— Disons simplement que Kakashi prépare une surprise pour ta sœur et cela le rend nerveux.
— Quoi? Je veux savoir!
— Il est préférable d'attendre sa réaction avant.
Le père de Kakashi stationna la voiture. Les deux garçons sortirent de celle-ci et s'emparèrent de leurs valises.
— Je vous attendrai ici-même, lundi soir.
— Merci, monsieur Hatake!
— Je croyais t'avoir dit de m'appeler Sakumo.
— Oh, désolé! C'est une habitude.
— Filez, il doit y avoir beaucoup de monde. Ne ratez pas votre avion.
— Merci, papa. Je ne te décevrai pas.
Sur ces mots, Sakumo regarda son fils et Sasori courir à l'intérieur de l'aéroport. Un sourire sur ses lèvres, l'homme passa une main dans ses cheveux.
— Tu ne m'as jamais déçu.
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