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28. Le passé d'Emiko (partie 2)

- Je peux t'aider ?

Lorsque la voix du garçon résonna jusqu'à ses oreilles, l'adolescente secoua son visage afin de sortir des nuages.

- C'est moi qui te fait cet effet ?

- Quoi ?

- Tu as un peu de bave qui coule.

Avec son index, Atsuo pointa la bouche de la jeune femme qui, dans un élan de vitesse, s'empressa de d'essuyer le coulis. Les joues maquillées par sa honte, elle se retourna tout en évitant de croiser le regard du garçon. Les yeux crispés, elle commença à s'éloigner du terrain.

- Hey ! Où est-ce que tu vas ?

La brunette ne prit pas la peine de lui répondre. Dans un pas de course, elle s'éloigna de la maison afin de rentrer chez elle, sous le regard d'un garçon amusé, bien qu'elle l'ignorait. Ce n'est qu'une fois rentrée dans sa demeure, la porte d'entrée refermée derrière elle, qu'elle s'autorisa à souffler un bon coup.

- Emiko, est-ce que ça va ?

L'adolescente releva ses yeux bleus vers son père qui se tenait face à elle, le regard plein de questionnements.

- Oui, ça va ! souffla-t-elle.

- Est-ce que tu as couru ?

- Oui. J'avais le goût de faire un petit jogging.

- Ah bon ?

À voir l'expression sur le visage de son père, la brunette se doutait que celui-ci croyait peu à ses excuses. Néanmoins, elle savait que son père ne pousserait pas plus loin la conversation. Il était le genre de père à lui laisser un jardin secret et elle appréciait cela. Il savait que si elle avait besoin de parler, il serait présent pour l'écouter.

- Très bien, ajouta-t-il. Est-ce que tu viens m'aider ?

Emiko acquiesça. Le reste de la journée défila à toute vitesse. Après avoir aidé son père à déplacer quelque petits meubles, elle était retournée à sa tâche principale : défaire les boîtes. Kagari la rejoint et à la fin de la journée, le trois quart de la maison était installé convenablement, d'autant plus que son père s'était débarassé de beaucoup de chose avant de venir s'installer au Pays des Vagues. Sa mère avait pris tout ce dont elle avait besoin et le reste des meubles et des objets, Kagari les avaient envoyé dans un organisme pour aider les gens à faible revenus.

Dans sa chambre, Emiko se laissa retomber sur son matelas, épuisée. Doucement, elle retourna son regard vers sa petite commode, placé juste à côté de son lit. Ses yeux fixèrent le cadre photo qui laissait apparaître l'adolescente en compagnie de ses deux parents. Alors qu'elle était âgée de six ans, un large sourire était dressé sur son visage fin. Derrière elle se trouvaient ses deux parents, le bras de Kagari déposé sur les épaules de sa femme. Ils avaient l'air si heureux que le coeur de l'adolescente se serra dans sa poitrine. Bien qu'elle comprenait la décision de son père, le monde de Emiko avait basculé à l'envers. Aujourd'hui, elle devait se résoudre que sa mère ne ferait plus partie de sa vie, tant qu'elle n'avait pas atteint sa majorité. Tel était la condition de son père avait instauré. Il serait le seul à la côtoyer et cela serait uniquement pour finaliser le divorce.

Outre cette condition, elle devait recommencer sa vie dans une nouvelle ville. Un endroit où elle connaissait personne. Elle avait perdu tous ses amis et Emiko était anxieuse à l'idée de s'en faire des nouveaux. Trouverait-elle une personne qui allait l'aider à se sentir bien, au Pays des Vagues, une personne qui allait l'aider à s'intégrer ? Elle espérait que ce serait le cas, puisque même si elle n'en avait pas l'air, elle était une personne timide. Elle n'était pas le genre d'adolescente à approcher une gang d'amis, par sa propre volonté. Tous ses amis qu'elle avait dans sa ville natale l'avaient tous approché, car la brunette restait seule dans son coin. Cependant, une fois incluse dans le groupe, Emiko pensait toujours au bien-être de ses amis, avant le sien puisqu'ils étaient comme sa famille. Elle était toujours prête à leur venir en aide lorsqu'ils en avaient besoin et elle était prête à tout pour leur remonter le moral. Après des années d'amitié, l'adolescente avait été obligé de se séparer d'eux. Son cœur était brisé à l'idée qu'elle ne pourrait plus les revoir. Par chance que le téléphone existait afin quelle puisse rester en contact avec eux, le plus souvent possible mais est-ce que cela allait être suffisant pour préserver leur amitié ?

****

- Emiko ! cria son père de la cuisine. Il est l'heure de te lever, l'école commence dans moins d'une heure.

L'adolescente gromela dans le creux de son oreiller avant qu'un gros soupir de passa la barrière de ses lèvres. Les yeux endormis, elle passa une main dans ses cheveux emmêlés avant de sortir du lit. Son regard de posa sur ses vêtements qui l'attendait patiemment sur un support, suspendu à un crochet. À la vue de son uniforme scolaire, Emiko lâcha un second soupir. Le jour qu'elle redoutait tant était arrivé. Avec son déménagement, le peu de semaine qu'il lui avait resté avant le début des classes avait défilé si rapidement qu'elle ne s'en était pas rendu compte.

Son uniforme enfilé, composé d'une chemise blanche, d'un blouson rouge ainsi qu'une jupe à carreaux rouge, elle sortit de sa chambre pour rejoindre son père. À peine arrivée dans la cuisine, Kagari lui déposa une assiette composée de rôties ainsi que de bons fruits frais.

- J'espère que tu as faim ! s'exclama-t-il de bonne humeur.

- Oh... merci.

Quelque peu mal à l'aise, elle s'assit sur la chaise et commença à manger son repas. Avant qu'ils ne déménagent, son père avait tendance à être très absent. Il commençait le travail très tôt et terminait tard le soir, ce qui faisait en sorte qu'elle l'avait croisée que peu de fois. Or, avec son nouveau travail, il avait des heures plus raisonnables ainsi qu'un meilleur salaire.

- Je m'en vais au travail. Tu connais le chemin pour te rendre à l'école ?

- Ne t'inquiète pas, je l'ai fait au moins trois fois pour être sûre de m'en souvenir. Ça me prend dix minutes pour m'y rendre.

- Très bien. Alors, on se revoit ce soir !

Son père quitta la maison. L'adolescente continua de manger son repas avant de partir brosser ses dents et mettre le peu de maquillage qu'elle avait, qui se constituait d'un mascara, un gloss ainsi que du fard à paupières. Elle décida d'opter pour une couleur plus naturelle, ne désirant pas trop se faire remarquer pour la première journée d'école. Plus elle passera incognito, mieux ce sera.

Le sac à bandoulière sur son épaule, elle referma la porte de sa maison derrière elle et se mit en route vers son école. Arrivée devant l'immense bâtisse blanche, qui semblait être moderne vu son apparence, elle s'arrêta à l'entrée du portail qui menait à la cour avant. Décorée de fleurs de toutes sortes, la cour regorgeait d'étudiants qui parlaient entre eux. Certains s'étaient installés sur la pelouse, d'autres assient sur des bancs ou encore cherchaient l'ombre sous les arbres. Le coeur emballé, Emiko déposa une main sur sa poitrine et prit une bonne respiration.

- Calme-toi, tout va bien se passer..., se marmonna-t-elle à elle-même. C'est quoi les chances que tous les étudiants te remarquent ?

Avec le peu d'assurance qu'elle possédait, elle fit son entrée dans la cour, d'un pas timide. Contrairement à ce qu'elle avait espérée, les paires de yeux des étudiants se retournèrent vers elle, la scrutant de haut en bas. La brunette aperçu des filles chuchoter entre elles, sans détourner leurs regards. Quelques garçons la regardaient de haut en bas, un sourire en coin affiché sur leurs lèvres. La honte commença à s'emparer du corps de l'adolescente. Cherchant à tout prix à éviter les regards sur elle, Emiko avança la tête basse, ne désirant pas entendre ce que les étudiants pensaient d'elle. Sa première journée n'était même pas encore commencée qu'elle se sentait comme une intruse, à croire qu'elle n'avait pas sa place parmi eux. Les étudiants n'avaient même pas pris la peine d'apprendre à la connaître qu'ils la jugeaient déjà.

Dans les couloirs de l'école, la situation n'était guère différente. Dans l'allée qui regorgeait de casiers, la brunette déambulait en silence, ses yeux azurs qui recherchaient le moindre signe pour pouvoir la mener jusqu'au secrétariat. Or, plus elle avançait, plus elle sentait son anxiété grimper en flèche. À la moindre occasion, elle tourna dans un petit couloir, dépourvu d'étudiants. Une main appuyée contre le mur, elle tenta de reprendre sa respiration du mieux qu'elle le pouvait.

- J'étais persuadé que c'était toi !

Surprise, Emiko se retourna pour apercevoir l'individu qui se trouvait derrière elle. Des cheveux châtains bouclés, des yeux dorés, un visage bien défini. Il ne faisait aucun doute qu'il s'agissait de LUI. Sur toutes les personnes sur lesquelles elle pouvait tomber, il fallait qu'il s'agisse du garçon devant lequel elle s'était ridiculisée. Quelle chance !

- Tu es la fille qui a bavé devant moi, la dernière fois.

Le sourire sur le visage du garçon laissait perplexe l'étudiante. Elle ne savait pas si c'était un sourire moqueur ou sincère. Forcément, il devait s'agir de la première option. Il avait dû rire d'elle lorsqu'elle s'était enfuie en courant.

- Alors ? répliqua-t-elle. J'espère que ça t'a fait bien marrer. Si tu veux bien m'excuser, j'ai des choses à faire.

Emiko commença à marcher en direction du couloir principal. Elle n'avait pas le temps de s'attarder à ce garçon dont elle ignorait les intentions. Si elle ne trouvait pas le secrétariat rapidement, elle serait en retard pour ses premiers cours et risquait de ne pas faire bonne impression.

- Attends !

D'un geste rapide, le garçon déposa sa main sur le poignet de l'adolescente pour la retourner vers lui.

- Crois-moi, je ne veux pas te faire de mal.

- Qui a dit que je pensais cela ?

- Eh bien, tu sembles...

- Je semble quoi ? Être renfermée ? C'est le cas. (Emiko essaya de se défaire de l'emprise de l'adolescent, sans succès.)

- Je m'appelle Atsuo. Toi ?

- Emiko.

- Content de te connaître, Emiko.

- Tu es sincère ?

- Pourquoi ne le serais-je pas ?

Les joues rosées, Emiko détourna son regard de celui d'Atsuo. Remarquant qu'elle semblait légèrement honteuse, il lui donna une tape amicale sur l'épaule pour regagner son attention.

- Je suis désolé de t'avoir interpellé de la sorte, tantôt. Simplement, je ne connaissais pas ton nom.

- Je sais mais...

- Tu sembles avoir honte de ce qui s'est passé la dernière fois. Oublions cet incident. Recommençons à zéro. Qu'en dis-tu ?

- D'accord... ça me convient.

- Alors, où est-ce que tu allais comme ça ? As-tu besoin que je t'aide à trouver ton casier ?

- En fait, je me rendais au secrétariat pour qu'ils me donnent toutes les informations dont j'ai besoin.

- Super ! Je t'y guide tout de suite.

Dans un léger silence, Atsuo guida l'adolescente à travers les couloirs de l'école. Quelques minutes suffisent avant qu'il ne s'arrêta devant une porte et fit signe à la brunette d'y entrer.

- C'est ici.

- Merci, Atsuo.

- Tu sais, tu risque d'être jumelé avec une autre personne, pour les casier.

- Ah bon ?

- Il n'y a pas assez de casiers pour le nombre d'élève. J'ai entendu dire qu'ils avaient l'intention d'en rajouter mais j'ignore quand ils ont l'intention de le faire.

- Eh bien, je vais espérer tomber sur quelqu'un avec qui je pourrai m'entendre.

- Si tu le désires, je peux entrer avec toi et demander à la secrétaire si tu peux être avec moi.

- Avec toi... ?

Atsuo hocha la tête.

- J'avais un camarade avec moi mais avant les vacances d'été, ses parents ont décidés de l'envoyer étudier à l'étranger, puisque c'était ce qu'il désirait. Du coup, l'administration m'a autorisé à être seul dans mon casier. Je sais qu'ils préfèrent jumeler les étudiants qui sont dans la même année ensemble mais peut-être qu'ils accepteraient de faire une exception pour toi.

- Attends, ça veut dire que tu es plus vieux que moi ?

- C'est exact, je suis en première.

- Oh...

- Quoi ? Est-ce que tout va bien ?

- Si.

Emiko ne pouvait se cacher qu'elle aurait bien aimé que Atsuo soit en première, comme elle. Ils auraient eu une faible chance d'avoir des cours en commun, ce qui l'aurait rassuré de connaître une personne dans toute la classe. Bien qu'ils ne se connaissaient à peine, l'adolescente avait senti la sincérité dans la voix du garçon. Cet incident qui était survenu quelques semaines plus tôt, bien qu'elle en avait un peu honte, elle était contente que cela s'est produit. Si cela n'aurait pas été le cas, jamais elle n'aurait connu Atsuo et probablement que jamais il ne lui aurait adressé la parole.

Néanmoins, le fait qu'il lui avait proposé de partager son casier avec elle était gentil. Même s'ils n'avaient aucun cour en commun, le fait qu'elle pourrait le croiser de temps en temps lui faisait plaisir. Quelque chose en lui intriguait l'adolescente et pour une raison inconnue, elle voulait apprendre à le connaître plus.

- Dans ce cas, si tu me proposes de partager ton casier avec moi, je veux bien.

****

Les semaines avançaient à grands pas, suivi des mois et Emiko commençait à faire sa place au sein de sa nouvelle école. Bien qu'Atsuo n'était pas dans ses classes, les deux adolescents se retrouvaient à leur casier à chaque pause qui leur était accordée. Chaque midi, ils mangeaient ensemble à leur table habituelle, en compagnie des amis à Atsuo. Lentement, ils apprenaient à se connaître mais Emiko n'avait pas osé lui dire ce qu'elle avait vécu avec sa mère. Bien qu'ils étaient devenus proche, Emiko jugeait que ce n'était pas le moment pour lui avouer un tel passé. Elle voulait être certaine qu'elle pouvait lui faire confiance malgré leur amitié naissante.

Depuis plusieurs semaines, le regard de l'adolescente avait été attiré par un garçon aux cheveux argentés qui aimait bien se tenir seul, dans son coin, lorsque ses amis n'étaient pas en sa présence. Du moins, pour le peu qu'il en avait. De loin, elle l'observait en train de lire qui, par la page couverture, semblait être un livre d'action. Elle avait remarqué que son œil gauche était marqué par une longue cicatrice qui descendait jusqu'à sa joue et elle ne pouvait s'empêcher d'être curieuse. Comment avait-il eu une cicatrice de la sorte ? Était-ce pour cela que plusieurs filles étaient en admiration face à lui ? Par ailleurs, il y avait aussi des garçons qui essayaient de lui faire la conversation. Or, malgré toute l'attention qu'il recevait des étudiants, tous grades confondus, il ne semblait pas plus intéressé. C'était à croire qu'il s'en moquait.

Une partie d'elle avait toujours désiré l'approcher mais elle était aussi effrayé. Oui, elle était effrayé puisque ce garçon semblait si renfermé sur lui-même qu'elle avait l'impression qu'il ne voulait pas que l'on s'approche de lui. Il ne cessait de rejeter les filles qui lui tournaient autour et, encore, il continuait de le faire. Emiko pouvait apercevoir le mécontentement de l'argenté dans son regard et elle ne voulait pas qu'il pense qu'elle était comme ces étudiantes puisque ce n'était pas le cas. Pour une raison qu'elle ignorait, elle voulait apprendre à le connaître pour qui il était et pas uniquement s'approcher de lui pour son physique, bien qu'il était très mignon.

- Emiko, tu m'écoutes ?

La voix d'Atsuo résonna jusqu'à ses oreilles et la brunette secoua la tête pour se sortir de ses songes. Lorsque ses yeux croisèrent ceux d'Atsuo, elle tenta d'afficher un sourire sur son visage pour éviter qu'il ne s'inquiète.

- Je suis sincèrement désolée, je suis tombée dans la lune, un instant. Tu disais ?

- Je te demandais si tu voulais venir à la fête.

- La fête ?

Les yeux du garçon commencèrent à s'agrandir. Son regard voulait dire : « Tu ne m'as pas écouté du tout ? » et l'étudiante cherchait une manière de se sortir de cette situation. Devait-elle tout simplement lui avouer la vérité ? Si elle faisait ça, il ne faisait aucun doute qu'Atsuo allait tout tenter pour découvrir ce à quoi elle pensait ou plutôt, à qui.

- Ah, cette fête ! lâcha la brunette en étant le plus crédible qu'elle le pouvait. Bien sûr que j'y serai.

- Tu es sûre que ça va ?

- Oui ! Pourquoi ça n'irait pas ?

- Je ne sais pas. Tu as l'air ailleurs aujourd'hui. Tu sais bien de quelle fête je parle, n'est-ce pas ?

- Mais oui c'est la fête que tu organises chez toi pour nos semaines de vacances de Noël. Par ailleurs, qui y sera ?

- Toute l'école.

- Quoi ? Tu as de la place pour accueillir toute l'école ?

- Si. Notre maison est assez grande, sans parler de notre cour arrière. Crois moi que le trois quart de l'école va s'endormir sur la pelouse, rigola le garçon.

- Tes parents, ils en pensent quoi ?

- Absolument rien puisque je ne leur ai pas dit.

Alors qu'au cours de leur conversation, les deux adolescents s'étaient mis en route vers la cafétéria pour déguster leur repas du midi, Emiko s'arrêta net de marcher, suite à l'affirmation du garçon.

- Quoi ?

- Tu es sérieux ? lui demanda-t-elle.

- À cent pourcent. Y a-t-il un problème ?

- Non, aucun. (Emiko entra dans la cafétéria, suivi par Atsuo qui la retint par le bras.)

- Tu mens. Je commence à te connaître Emiko, tu ne peux rien me cacher. Dis-moi ce qu'il y a.

- Est-ce qu'il va y avoir de l'alcool ?

- Eh bien, en théorie non puisque nous ne sommes pas à l'âge légal d'en boire.

- Mais tu as l'intention de t'en procurer ?

- Pour moi, oui. Je ne crois pas que mon père sera en colère si je lui emprunte une ou deux bouteilles de fort mais je ne vais pas la partager avec n'importe qui. Je n'ai pas envie d'être responsable de tous ces jeunes adolescents et d'avoir des centaines de parents à mes trousses pour mauvaise conduite et bris des règles. Pourquoi cette question ?

- Oh, j'étais curieuse, c'est tout.

- Tu es une mauvaise menteuse mais je vais laisser glisser cette fois-ci. Allez, viens !

Le sourire aux lèvres, Atsuo entraîna la brunette à travers la cafétéria jusqu'à arriver à leur table habituelle où ils mangèrent en compagnie de leurs amis, au travers de nombreux rires qui résonnaient dans la pièce.

- Je suis désolée, les garçons, mais j'ai besoin d'aller aux toilettes, lâcha leur amie Aya. J'ai besoin de retoucher mon maquillage.

- C'est vrai que c'est difficile d'être une fille, dit Nao d'un ton moqueur. Ça doit toujours être au top de son élégance.

- De quoi tu te mêles toi ? Je te signale que ce n'est pas toutes les filles qui aiment se maquiller.

- Ah oui ? Cites moi une fille dans cette école qui n'a pas dix couches d'épaisseur de maquillage sur le visage.

- Emiko !

La brunette sursauta et regarda ses deux amis à tour de rôle.

- Pourquoi est-ce que vous m'embarquez dans cette histoire ?

- Emiko, ça ne compte pas.

- Si ça compte ! râla la rousse.

- Absolument pas et tu sais pourquoi ? D'ici quelques mois, je suis sûr que tu l'auras rendu accro au maquillage comme toi !

- En quoi est-ce que c'est un problème ?

- Eh bien, elle va venir à l'école et elle va avoir tellement de maquillage sur le visage qu'elle en sera méconnaissable. Exactement comme toi. Je te jure, parfois on dirait que tu es une toute autre personne, Aya !

- Ce que tu peux être soûlant !

- Tout le monde, on se calme. Vous voulez bien ? tenta d'apaiser l'atmosphère, Takao. Vous battre vous mènera nul part.

- C'est à elle que tu dois dire ça, pas moi.

- Hey ! C'est toi qui a commencé ! menaça Aya.

- Sérieusement, pourquoi est-ce toutes les filles se maquillent pour plaire aux garçons ?

- Encore une fois, je te répète que ce n'est pas toutes les filles qui aiment se maquiller. Puis, elles ont le droit de vouloir plaire.

- Le maquillage c'est superficiel, cela ne vous rend pas plus belle que vous l'êtes déjà. Tu le sais ? Bref, dans mon cas je préférerais avoir une copine qui se sent belle au naturel, même si elles a des petits boutons ou des cernes. Elle sera toujours la plus jolie à mes yeux.

- Je vais aux toilettes, soupira la rousse. Emiko, tu viens ?

- Oh ?

Emiko releva ses yeux vers son amie et, à son regard, elle savait que Aya voulait qu'elle la suive parce qu'elle désirait lui parler. Ainsi, la brunette hocha la tête et quitta son siège sous le regard du garçon aux yeux dorés qui ne pouvait détacher ses yeux d'elle jusqu'au moment où elle disparut. Le dos appuyée contre le comptoir, Emiko regardait son amie retoucher son maquillage dans le miroir de la salle d'eau.

- Non mais quel crétin ! râla-t-elle. Pourquoi est-ce qu'il me juge ainsi ? J'ai le droit de porter du maquillage, non...?

- Mais oui, Aya.

- Pour qui il se prend, celui-là ?

La brunette pouvait apercevoir le visage rouge de son amie, malgré son fond de teint. Aya était une personne très gentille et attentionnée envers les autres. C'était une amie sur laquelle Emiko pouvait compter. Par ailleurs, elle était la seule fille du groupe jusqu'à son arrivée et lorsque Atsuo l'avait présenté à ses amis, Aya n'avait pu cacher sa joie. La simple idée de ne plus être la seule fille l'avait réjouit. Néanmoins, la rousse avait un défaut : elle n'aimait pas se faire critiquer sur son mode de vie, sur tous les aspects. Même s'il s'agissait d'un conseil d'amis, de professeurs, de parents ou encore même s'il s'agissait d'un simple point de vue d'une personne, comme l'avait fait Nao. Si à la moindre occasion Aya se sentait visée, elle le faisait savoir très clairement. Elle voulait vivre sa vie comme elle le voulait et elle ne désirait pas que ses amis ou famille y interviennent. Elle possédait un caractère unique à elle et Emiko avait eu bien du mal à s'adapter à celui-ci mais avec le temps, l'étudiante avait appris à caresser son amie dans le sens du poil.

Or, caresser dans le sens du poil était une chose que Nao n'était pas capable de faire ou, du moins, refusait de le faire. Au fur et à mesure qu'elle avait appris à connaître les amis d'Atsuo, Emiko s'était rendu compte que le groupe était plus soudé qu'il en paraissait. Chaque membre avait un caractère différent des autres mais chacun d'entre eux apportait plusieurs bienfaits à leurs amitiés, ce qui les rendait tous attachants les uns que les autres. Alors que Aya était celle qui refusait de se laisser marcher sur les pieds, Nao était le petit blagueur du groupe mais aussi le plus honnête. Jamais il hésitait à donner le fond de sa pensée, amis ou pas. L'étudiante savait que Nao n'avait pas voulu froisser la rousse d'une quelconque manière. Tout ce qu'il avait fait, c'était émettre son opinion sur les étudiantes qui adoraient se maquiller mais cela n'avait pas plus à leur amie. Cependant, la situation était beaucoup plus compliquée que cela puisqu'il ne faisait aucun doute que Nao avait des sentiments face à Aya. Tout ce qu'il voulait faire, c'était lui faire comprendre qu'elle était jolie au naturel et qu'elle n'avait pas besoin de maquillage pour plaire aux hommes. Seul son charme lui suffisait. Nao avait lancé une ouverture et c'était loin d'être la première fois mais la rousse était aveuglée et même si ce n'était pas le cas, elle s'en serait moquée.

- Fait juste l'ignorer, c'est tout, dit simplement Emiko. Tu le connais, il dit le fond de sa pensée et ne pense pas à la réaction des gens.

- Ce qu'il peut être énervant, parfois !

- Dans un sens, je le comprends.

- Quoi ? Tu ne vas pas me dire que tu es de son côté, si ?

- Aya, écoute moi. Je ne suis du côté de personne. Je comprends ses intentions et je comprends comment tu t'es senti mais tu sais aussi bien que moi qu'il n'a pas voulu être méchant. Par ailleurs, c'est vrai que depuis que je te connais, tu t'es toujours maquillée mais ces temps-ci, tu sembles différentes. Est-ce que tu essaies de plaire à quelqu'un en particulier ?

La rousse ne répondit rien. Néanmoins, ses joues rosées ne passèrent pas inaperçues aux yeux bleus d'Emiko.

- Donc, il y a quelqu'un ?

- Oui.

- De qui est-ce qu'il s'agit ?

- Je ne peux pas me prononcer maintenant mais tôt ou tard, vous le saurez. (Un sourire sur ses lèvres, elle tourna son visage vers Emiko.) Tu viens ? Les cours vont bientôt commencer.

Au moment où Aya s'apprêtait à quitter les toilettes, l'étudiante la prit par le bras.

- Attend, j'ai une question.

- Quoi ?

- Je sais que tu es en seconde mais puisque toute l'école semble le connaître, je me dis que tu pourrais m'aider...

- Tu parles de Kakashi Hatake, c'est ça ?

- Comment as-tu...?

- Facile, juste à la manière dont tu l'as décris, je savais qu'il s'agissait de lui.

- Est-ce que tu le connais ? Je veux dire, personnellement.

- Non, mais il n'y a pas uniquement que l'école qui le connait. Il est populaire dans toute la ville. Tout le monde sait qui il est mais c'est vrai que toi tu viens juste d'arriver. Qu'est-ce que tu voulais savoir, au juste ?

- J'aimerais bien l'approcher... il m'intrigue. J'ai plusieurs cours en commun avec lui mais il semble refermée.

- Il ne semble pas, il l'est. Ce garçon a très peu d'amis et il est bien ainsi. De nombreuses personnes, plus particulièrement des filles, ont essayés de l'approcher mais il ne cesse de les repousser.

- Cette cicatrice qu'il possède, tu en sais un peu plus ?

- Oh, ça ! Il y a quelques années, il a sauvé sa mère qui était sur le point de se faire violer. L'un des agresseurs avait un couteau à la main et il a voulu attaquer Kakashi. Il a réussi à éviter la lame de justesse mais il a tout de même été blessé à son oeil gauche. Il est chanceux de ne pas l'avoir perdu et d'avoir encore une bonne vue. Quelques centimètres plus près et il aurait pu finir aveugle de son oeil gauche. Enfin, c'est ce que je sais puisqu'il a passé dans les médias mais sans plus. Je peux te donner un conseil ?

- Mnh ?

- Ne t'approche pas de lui. Tu n'as aucune chance qu'il accepte que tu t'approches de lui. Tu vas finir comme toutes ces filles : rejetée. C'est un conseil d'ami que je te donne.

Aya lui fit un sourire avant de quitter la salle de bain. Seule, la brunette pensait à ce que son amie lui avait dit. Elle comprenait ses intentions qui se voulaient être une protection mais quelque chose l'attrait vers l'argenté. Malgré toutes les avertissements que ses amis pourraient lui donner, elle s'en moquait. Emiko désirait apprendre à le connaître, peut-être souhaitait-elle aussi le faire sortir de sa coquille ? Elle ne voulait pas être comme toutes ces filles. Rien ne lui ferait plus plaisir si le garçon s'ouvrait à elle mais pour cela, elle devait d'abord l'approcher et instaurer un climat de confiance.

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