27. Le passé d'Emiko (partie 1)
Bonjour ! Petite note en ce début de chapitre pour m'excuser d'avoir pris plus de temps que d'habitude pour publier ce nouveau chapitre. 😔 Je l'avais écrit en entier mais je n'étais pas satisfaite du résultat. Donc, j'ai tout supprimé pour le réécrire en entier mais pendant un bon moment, je me suis demandé ce qui pourrait être intéressant à vous faire lire dans ce chapitre. Après réflexion, je me suis dit que vous plonger dans le passé d'Emiko pourrait être intéressant. Vous pourrez voir sa véritable identité ainsi que mieux la comprendre. J'espère que vous allez aimer ce chapitre !
Veuillez prendre note que ce chapitre contiendra des sujets sensibles pour certains lecteurs. Vous êtes avertis, si vous ne souhaitez pas lire cette partie, vous n'aurez qu'à le passer. La scène sera indiqué par trois X rouges, au début ainsi qu'à la fin. Bonne lecture à tous !
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Étendues sur leurs serviettes de plage, Emiko et Sakura profitait des rayons du soleil qui venait réchauffer leurs corps. Allongée sur le ventre, la brunette tournait les pages de sa revue de mode tandis que la rose avait les yeux fermées sous ses lunettes de soleil, l'esprit dans les vapes. Les yeux bleus de la femme se tournèrent vers la fleur.
— Sakura, tu dors ?
— Non.
La concernée ouvrit les yeux et tourna son regard en direction de la brunette.
— Il y a quelque chose qui ne va pas ?
— Oh… ! Tout va bien. Je voulais m'assurer si tu dormais.
Emiko détourna ses yeux bleus azur de ceux de la rose et fixa le magazine. Un sourire en coin, Sakura releva ses lunettes pour les poser sur le dessus de sa tête avant de se retourner sur le ventre. Elle s'approcha de la femme qui eut un regard surpris.
— Qu'est-ce qu'il y a ?
— Rien du tout !
— J'ai l'impression que tu me mens.
— Non. Pourquoi est-ce que je ferais ça ?
Sakura eut un faible rire qui ne passa pas inaperçu auprès d'Emiko.
— Pourquoi est-ce que tu ris ?
— Je ne ris pas de toi. Simplement, tu es une mauvaise menteuse.
— Bon, d'accord ! abdiqua-t-elle. Que penses-tu de cette robe ?
Les yeux émeraudes de la rose suivirent l'index de la brunette qui pointait une mannequin pour portait une robe de soirée blanche qui épousait les formes. L'élégante robe descendait jusqu'aux genoux et possédait des manches longues faites de dentelle. Le tissus était recouvert de paillettes blanche, qui la rendait encore plus jolie.
— Elle est très belle.
— Elle t'irait bien, tu ne trouves pas ?
— À moi ? Je crois qu'elle t'irait mieux.
Emiko se plaça en position assise et s'empara de la revue avant de la coller contre Sakura.
— Qu'est-ce que tu fais ?
— Cette robe est faite pour toi.
— Il ne faut pas exagérer.
— Je n'exagère pas du tout ! Tu imagines si tu la porterais ? Kakashi serait dingue de toi.
Un sourcil haussé, Sakura plongea son regard dans celui de son ancienne ennemie.
— Je te jure, jamais j'aurais cru entendre ces mots sortir de ta bouche, un jour. (En s'apercevant que les joues d'Emiko prirent une teinte rouge, elle poursuivit: ) Enfin, je maintiens mon point. C'est toi qui l'a vu la première, pourquoi tu ne l'achèterais pas ?
— Parce que je n'ai pas besoin d'en acheter une.
— Moi, si ?
— Ce n'est pas ce que je voulais insinuer…
Emiko baissa le regard. Cette demande intriguait beaucoup la rose. Pourquoi tenait-elle tant à ce qu'elle achète cette robe ? Il y avait forcément une raison cachée et elle se devait de découvrir de quoi il s'agissait.
— Vas-y, Emiko. Dis-moi pourquoi tu tiens à ce que j'essaie cette robe ? Si tu veux vraiment qu'on devienne des amies, tu ne dois rien me cacher.
— Bon, très bien. Lis le paragraphe.
La fleur de cerisier s'empara de la revue. Ses yeux se déposèrent sur le paragraphe inscrit tout près de la mannequin qui portait la robe.
« À la recherche d'une robe sublime pour une soirée unique ? Cette robe est faite pour vous ! Toute en beauté, vous illuminerez la pièce avec cette robe à paillettes, tout en restant dans la simplicité. Du haut de ses huit ans, la créatrice, Emiko Kato a toujours rêvé de faire carrière dans le monde de la mode. Venez découvrir sa toute première création chez PassionWear qui est fier d'encourager les nouveaux stylistes de ce jour. Attention, cette robe est en quantité limitée ! »
— C'est une blague ? (La brunette secoua la tête de gauche à droite.) C'est toi qui a créé cette robe ?
— Oui, mais la raison pour laquelle je souhaite que tu en aies une, c'est parce que tu es celle qui m'a inspiré à la créer.
— Tu es sérieuse ? Pourquoi moi ?
— Je l'ignore. Je l'ai créé deux ans après ton départ de Konoha. Cela faisait plusieurs jours que je gribouillais dans mon cahier, je n'avais aucune inspiration qui venait à moi. C'était le nean total. Puis, un instant, je me suis mise à penser à toi. Je me suis demandé quel type de robe t'irait bien et c'est comme cela que m'est venue l'idée de cette création.
— Tout est vrai ? Tu ne dis pas ça seulement pour me faire plaisir ?
— C'est très réel.
— Mais comment ça se fait qu'elle ne soit sortie que maintenant tandis que tu l'as dessiné il y a de cela trois ans ? Par ailleurs, PassionWear est la plus grande marque de vêtements à travers la planète. Si tu as été publiée dans leur revue, ça veut dire que tu es affiliée avec eux. Non ?
— Eh bien, j'ai toujours aimé créer des vêtements. Comme il est mentionné dans le feuillet, depuis mon plus jeune âge, je rêve de faire carrière dans ce domaine mais je me dois d'être honnête envers toi.
Emiko soupira en détournant le regard. D'un regard inquiet, la rose continua de l'observer, impatiente de savoir ce qui allait suivre. Lorsque les yeux bleus azur de la brunette se joignirent aux siens, elle déglutit.
— Je sais que je t'ai mené la vie dure. J'ai été très froide et méchante avec toi mais vous, ainsi qu'une autre personne, m'avez fait comprendre que je ne suis pas comme ça. Je n'étais pas la personne que je suis réellement. J'étais aveuglé par ma revanche, je refusais de croire que Kakashi pouvait aimer quelqu'un d'autre que moi.
— C'est correct, Emiko. Tout ça est le passé.
— Certes mais je suis sincère lorsque je dis que je n'étais plus moi-même. Je veux redevenir celle que j'étais.
— Je suis sûre que tu es une bonne personne.
— Je l'étais.
— Tu l'es encore. La preuve, tu as fini par accepter que Kakashi et moi sommes ensemble mais permets moi de te poser une question. Si tu aimais tant Kakashi, pourquoi tu l'as trompé ?
— Je vois qu'il t'en a glissé un mot. Qu'est-ce qu'il ta dit, ai juste ?
— Il m'a dit que tu étais tombée amoureuse d'un autre garçon, que tu l'avais trompé dans les vestiaires de l'école. Il t'a entendu avoir une relation intime avec ce garçon et pour se venger, il la avoué devant toute l'école.
— C'est vrai, j'ai fait ça.
— Mais pourquoi ?
— Parce que cette relation que j'entretenais avec Atsuo était plus puissante qu'on pouvait l'imaginer.
— Explique-moi. J'aimerais comprendre.
— Pour cela, il va falloir remonter au moment où j'ai été forcée de quitter ma ville natale…
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Flash Back
— Ça suffit ! cria un homme. Je n'ai pas envie d'entendre tes excuses !
— Tu exagères ! Tu crois vraiment que j'aurais pu te faire une chose pareille ? lui répondit sa femme. Tu n'as aucune confiance en moi ?
— Absolument ! Tu sais pourquoi ? Parce que ce n'est pas la première fois que tu me trompes.
— C'est complètement ridicule.
Du haut des escaliers, la jeune adolescente écoutait ses parents se crier par-dessus la tête, lancer des injures à l'égard de l'autre. Les jambes recroquevillées sur elle-même, les bras entourés autour de ses genoux, des larmes coulèrent sur ses joues. Elle ne pouvait pas détester la vie plus qu'en ce moment. Ses parents qui avaient été heureux ensemble pendant plusieurs années pouvaient à peine se regarder dans les yeux, aujourd'hui. Du moins, heureux était un bien grand mot puisque tout cela n'était qu'un tissu de mensonges fabriqués par sa mère. Leur famille était heureuse uniquement en apparence mais c'était loin d'être la réalité. Sa vie était devenue un enfer et, en tant que fille unique, elle n'avait aucun frère ou sœur avec qui partager sa peine, s'encourager mutuellement.
Son père était répugné à la simple vue de sa femme, qui n'avait cessé de lui mentir, au fil des ans. De jour en jour, il n'avait cessé de l'aimer, de l'accepter malgré tous ses défauts mais, dans son dos, sa femme s'était amusée à coucher à gauche et à droite avec des étrangers pendant qu'il était au travail. Alors que son père travaillait sans relâche pour faire survivre sa famille quitte à faire des heures supplémentaires, sa mère se donnait du plaisir en invitant des hommes à la maison et s'assurait qu'ils avaient quitté la demeure avant le retour de son mari. Lorsque celui-ci revenait du travail, elle jouait la femme parfaite en lui préparant un bon repas, lui chuchotant des mots doux pour le remercier de tout ce qu'il faisait pour elle et leur fille.
Bien entendu, Emiko avait fini par découvrir la vérité sur sa mère ce qui n'avait pas plus à celle-ci. Malgré les liens du sang qu'elles partageaient, Aneko n'avait pas hésité une seconde à menacer sa fille pour éviter qu'elle ne révèle la vérité à son mari. Du haut de ses quinze ans, la brunette craignait plus que jamais sa mère, bien qu'elle désirait savoir se défendre contre elle mais la peur était tout ce qu'elle avait connu, au cours de sa vie.
— Tu oses me mentir en face ? Tu veux rire de moi ? hurla son père.
— Kagari, je te jure que ce n'est pas ce que tu crois ?
— Ah bon ? Pendant que moi je me tue au travail pour te faire vivre parce que, je tiens à préciser que c'était toi qui voulait être une mère au foyer, tu me remercie en invitant des garçons dans notre lit ? Tu veux rire de moi ?! J'ai tout fait pour toi, je t'ai tout donné ! J'ai tout fait pour donner une bonne éducation à Emiko !
— Tu sais bien que je suis reconnaissante de tout ce que tu as fait pour moi…
— Non, tu ne l'es pas.
Le cœur battant fortement dans sa poitrine, l'adolescente descendit deux marchés afin d'avoir une vue sur la scène qui se déroulait dans le salon. Sa mère placée dos à elle fixait son mari le corps tremblant, prête à le supplier de le pardonner. Le regard de son père était sur, les joues rouges de colères. Ses poings fermés avec force laissaient apparaître qu'il faisait tout pour se contenir.
— Tu me l'as jamais été. Tout ce à quoi tu penses, c'est à ta personne.
— Kagari, je dois le savoir. Qui t'a tout avoué ? C'est Emiko c'est ça ?
— Même si ça serait le cas, ça changerait quelque chose ?
La femme ne répondit pas. Dans un soupir, l'homme passa une main dans ses cheveux avant de se détourner pour quitter la pièce.
— Où est-ce que tu vas ? demanda Aneko.
— Je vais prendre l'air. Je serai de retour tout à l'heure et, par pitié, essaie de te tenir tranquille.
Sur ces mots, il quitta la maison, la porte se refermant violemment derrière lui. Un lourd silence s'installa dans la pièce où la fillette put entendre sa mère jurer. Aneko se retourna et lorsque son regard azur croisa celui de sa fille, il devint plus noir. Le corps qui tremblait de tout son être, Emiko se releva sur ses deux pieds afin de fuir jusqu'à l'étage. Rudement, sa mère la rattrapa et l'agrippa par son chandail pour la tournée face à elle.
— Sale petite, m**de ! C'est toi qui a tout balancé, c'est ça ?
— Non, je jure que je n'ai rien fait !
— Sale menteuse.
Aneke projeta sa fille dans les escaliers, ses yeux bleus la regardaient débouler les marches les unes après les autres. De toute sa hauteur, elle descendit les escaliers d'une manière lente à la fois effrayante. Figée sur place, l'adolescente était pétrifiée. Elle n'osait pas bouger d'un centimètre, car elle savait que c'était inutile. D'une quelconque manière, elle était foutue.
Les dents serrées, Emiko laissa des larmes couler sur ses joues pendant que sa mère la soulevait du sol.
— Tu vas payer pour ce que tu as fait, tu sais ça ?
— Je… je n'ai rien fait. Je le jure !
— Pourquoi je devrais te croire ? Cela fait des années que je t'avais avertis que tu allais en payer les conséquences, si cette information sortait de ta bouche.
— Maman, je…
— Je ne veux pas t'entendre !
Emiko reçut une gifle en plein visage et retomba sur le sol. Sa mère empoigna ses chevilles et l'adolescente tenta de se défaire de son emprise, des cris stridents qui sortaient de sa bouche. Elle se fit traîner jusqu'à la cuisine où sa mère réussit à l'immobiliser contre le sol, enchaînant frappe après frappe sans ressentir le moindre remord. En pleur, Emiko voulait se défendre mais elle se sentait impuissante. Sa mère était beaucoup plus forte qu'elle et elle n'était pas prête à la relâcher de sitôt. Elle voulait disparaître. En cet instant, elle souhaitait ne jamais être née, elle voulait que toute cette histoire se termine ici et maintenant. L'adolescente avait perdu goût à la vie, elle avait perdu ses amis. Toute sa vie était devenue un bordel.
Soudainement, le poids au-dessus d'elle disparut et Emiko ouvrit ses yeux. Ses yeux se dirigèrent vers son père qui avait empoigné sa femme par les épaules pour l'empêcher de continuer ses gestes violents. Les joues imbibées de larmes, son regard se plongea dans celui de son père qui était rongé par la culpabilité.
— Emiko, monte dans ta chambre et n'y sort pas tant que je ne suis pas venu te chercher.
Aneko lâcha un rire jaune avant de regarder son mari.
— Qu'est-ce que tu vas faire ? Me frapper ?
— Non, parce que je ne suis pas ce genre de personne. Jamais j'oserais lever la main sur quelqu'un et encore moins MA fille !
— Ta fille ? C'est aussi la mienne.
— À partir d'aujourd'hui, ce n'est plus le cas ! Emiko, monte, je t'en supplie. Je dois avoir une discussion en privé avec ta mère.
Les larmes aux yeux, l'adolescente baissa la tête en direction du sol. Jamais elle n'avait voulu que la situation dégénère à ce point. Par dessus tout, jamais elle n'aurait osé se mettre à l'encontre de sa mère puisqu'elle en avait peur. Ce n'était pas elle qui avait dit à son père que sa mère fréquentait d'autres hommes, depuis plusieurs années. Dans ce cas, comment l'avait-il appris ?
— Emiko, pour la dernière fois…
— Oui, j'y vais, dit-elle avant qu'il n'ait pu terminer sa phrase.
Elle se traîna jusqu'aux escaliers qu'elle monta lentement jusqu'à l'étage. Juste avant d'entrer dans sa chambre, elle entendit son père crier : « Non mais tu es devenue complètement cinglée ?! » avant que la porte ne se referme derrière elle.
❌❌❌
Suite à cet événement, Kagari avait demandé le divorce à sa femme qui, à sa plus grande surprise, n'avait pas protesté. Néanmoins, elle l'avait supplié de ne pas faire part aux juges qu'elle avait fait du mal à Emiko et avait juré que cela ne se produirait plus jamais, ce à quoi il lui avait répondu :
— J'espère pour quoi que c'était bien la première fois que tu as osé la toucher et je peux t'assurer que ce sera la dernière !
— Je ne le ferai plus, c'est promis.
— Dans ce cas, si tu ne souhaites pas aller en prison, tu dois me céder la garde de Emiko.
— Quoi ? Tu veux m'enlever ma fille ?!
— C'est le prix à payer pour tes actes ! éleva la voix l'homme.
Un silence lourd s'installa entre les deux adultes. Kagari lâcha un soupir.
— Écoute, je ne dirai pas à mon avocat que tu as frappé Emiko. Comme ça, personne ne va soupçonner de quelque chose et aucun dossier ne sera ouvert par le juge où la police. Par contre, je tiens à ce que tu avoues à ton avocat que tu m'as trompé pendant des années. Je veux que tu lui dises que tu acceptes de me laisser la garde légale de Emiko, puisque nous savons tous les deux que tu n'es pas apte à t'en occuper. Je suis celui qui peut lui donner un avenir prometteur. Si tu tiens à ta liberté et à ce pacte que nous faisons à l'amiable, il s'agit de mes conditions. Si tu refusés, je n'hésiterai pas à prendre des photos des blessures de notre fille et je les montrerai au juge et tu sais ce qui va se passer par la suite. À toi de faire un choix. Ta liberté ou la prison ?
— Ma liberté…
— C'est ce que je pensais. Oh, j'oubliais une chose ! J'aimerais que tu ramassés toutes tes affaires personnelles et que tu quittes la demeure.
— Que je quitte…?
— C'est exact.
— Mais où est-ce que je vais aller ? Je n'ai nulle part où loger.
— Je suis prêt à te donner deux jours pour te trouver un endroit où dormir. Si d'ici 48h tu n'as rien trouvé, ce n'est pas mon problème.
— Comment est-ce que tu peux être aussi froid et méchant ? Tu n'es pas l'homme dont je suis tombée amoureuse.
— Et toi tu n'es pas la femme que j'ai épousé. Il va falloir que tu comprennes que si je fais tout cela, ce n'est pas uniquement pour moi mais aussi pour Emiko. Elle est ma priorité. Sache que j'ai aussi l'intention de mettre la maison en vente et je vais emmener Emiko loin d'ici. Nous allons nous bâtir une nouvelle vie, ailleurs.
— Où est-ce que vous allez vivre ?
— Même si tu me suppliais, je ne te le dirais pas. Je veux que tu restes loin de nous.
Aneko n'avait pas osé franchir la limite. Tout ce qu'elle avait eût à faire, c'était d'accepter la réalité qu'elle avait mis en péril son mariage. Accepter le fait que Kagari ne pouvait plus la regarder en face et encore moins la voir. Il voulait qu'elle disparaisse de sa vie, alors c'était ce qu'elle allait faire. Elle allait reconstruire sa vie sans lui, retourner sur le marché du travail afin de survivre et qui sait, rencontrer un nouvel homme ? N'était-ce pas cela qu'elle désirait, au plus profond de son être ? Malgré qu'elle aimait son mari, son amour pour lui s'était fatigué. Il n'y avait plus cette chimie brûlante entre eux et peut-être était-ce pour cette raison qu'elle s'était aventurée à gauche et à droite avec des inconnus.
Une journée après leur discussion, la femme avait convenue avec sa mère qu'elle irait loger chez celle-ci jusqu'à temps qu'elle soit en mesure de se trouver un travail bien payé qui lui permettrait de se louer un appartement convenable. Suite au départ de sa mère, Emiko avait ressenti une boule se former dans son ventre. Elle pouvait revoir ses yeux avec une lueur de tristesse venir envahir son esprit. Elle la revoyait passer la porte d'entrée pour y disparaître, à tout jamais. Une partie d'elle était soulagée de son départ. Emiko sentait un poids en moins sur ses épaules, ce qui lui procurait un grand soulagement. Or, l'autre partie d'elle était attristé du cours des événements. L'adolescente aurait préféré que ses parents continuent de s'aimer comme autrefois mais la vie en avait décidé autrement et bien que Aneko lui ait fait du tort, elle était et restera toujours sa mère.
Le courtier immobilier de Kagari avait réussi à trouver une maison en vente aux Pays des Vagues, à un prix très raisonnable. Sans hésitation, le père et l'adolescente s'étaient rendus sur les lieux, en compagnie du courtier qui leur avait fait le tour de la propriété. Étant donné que la demeure plaisait tout autant à sa fille, Kagari avait discuté en privé avec le courtier des détails importants avant l'achat de la maison. Bien que sa maison était toujours en vente, quelques personnes avaient été la visiter et semblaient intéressées mais aucune d'entre elles n'avait proposé une offre d'achat.
Suite à sa lettre de démission, Kagari avait pris le temps de remercier son patron ainsi que tous ses collègues, pour ces années passées en leur compagnie. C'était avec le cœur gros qu'il quittait ce lieu de travail dans lequel il avait adoré travailler. Ses collègues de travail étaient bien plus que cela. Ils étaient devenus des amis pour Kagari, des amis importants pour lui. Il ne voulait pas tout laisser derrière lui mais son ex-femme était dangereuse, du moins envers leur fille. La dernière chose qu'il voulait c'était que Emiko ait peur de tomber sur elle. Était-ce normal qu'un enfant tremblait à la vue de sa mère, par peur qu'elle lui fasse du mal ? Non, ça ne l'était pas. Tout ce qu'il voulait en tant que père, c'était de lui faire estomper ces mauvais souvenirs pour en créer des nouveaux. Il voulait qu'elle cesse de vivre dans la peur, tel était son souhait le plus cher.
Une fois déménagé au Pays des Vagues, Emiko prit le temps d'aider son père à installer la maison convenablement. Alors que Kagari replaçait les meubles que les déménageurs avaient déposés dans chacune des pièces, Emiko s'occupait de défaire des boîtes.
— Dis, papa.
— Oui, ma chérie ?
— Est-ce que tu éprouves des regrets ?
— Par rapport à quoi ?
— Au déménagement et au divorce. Je veux dire, tu aimais beaucoup maman…
— C'est vrai, je l'aimais beaucoup.
L'homme déposa la télévision sur le mobilier du salon et se retourna vers sa fille. Le regard bleu de la jeune femme se dirigea vers son père qui marcha dans sa direction avant de se poser devant elle.
— Ma chérie, ce que ta mère a fait était mal. Pendant toutes ces années, c'est elle qui m'a trahi alors que je lui donnais tout ce qu'elle désirait. Je lui ai même donné un enfant. Une merveilleuse petite fille que j'aime de tout mon cœur mais, décidément, ce n'était pas assez suffisant pour elle. Je l'ai aimé mais ce n'est plus le cas. Je ne peux pas ignorer tout ce qu'elle a fait et encore moins avoir lever la main sur toi, tu comprends ? C'est une chose impardonnable à mes yeux.
— Oui, je comprends.
— Ce divorce était la meilleure solution, autant pour toi que pour moi, et je ne la regrette pas.
Un sourire sur ses lèvres, l'homme passa une main dans les cheveux de sa fille. Les larmes aux yeux, un faible sourire en coin s'installa sur le visage de l'adolescente, qui disparut tout aussi rapidement qu'il était apparu.
— Tu as consacré toute ta vie à maman et à moi. Comment est-ce que je pourrai te rendre la pareille ?
— Tu n'as pas à le faire. Par ailleurs, je ne veux pas que tu le fasses. Tu es ma fille jusqu'à ma mort et peu importe l'âge que tu auras, tu seras toujours ma priorité. Tu pourras toujours compter sur moi pour te protéger et te soutenir. C'est à ça que servent les parents, tu ne crois pas ?
— Tu es le meilleur père sur toute la planète !
— Oh, ne dit pas ça. Tu veux me faire pleurer ?
Un rire s'échappa des lèvres d'Emiko. Elle entoura ses bras autour du corps de son père, son visage enfoui dans le creux de son cou.
— Et si tu allais faire un tour à l'extérieur ? lui proposa-t-il.
— Maintenant ? Je n'ai pas terminé.
— Ce n'est pas grave ! Cela fait un bon moment que tu m'aides, tu devrais prendre une pause.
— Dans ce cas, toi aussi.
Kagari rit de bon cœur en tapotant la tête de sa fille. Face à sa réaction, celle-ci fit la moue.
— Pourquoi est-ce que tu ris ?
— Tu sembles si déterminée à ce que je prenne une pause aussi. Cela résonnait presque comme un ordre.
— S'en était un !
— Ne t'inquiète pas pour moi, d'accord ? Va faire un tour. Je suis persuadé qu'il doit y avoir des adolescents de ton âge dans le quartier.
— Papa !
— Je suis sérieux.
— Très bien, je vais sortir mais pas longtemps. Je tiens à t'aider pour mettre la maison en ordre.
Son père hocha la tête avant de retourner à ses occupations. Chaussures aux pieds, Emiko sortit de la maison. Une fois à l'extérieur, elle huma l'air frais qui était bien différent de sa ville natale. La douce odeur de la mer venait caresser ses narines, apaisant son corps et son esprit autrefois effrayés. C'est en circulant dans son quartier qu'elle l'aperçut pour la première fois : Atsuo. Une paire de jeans bleue légèrement abîmée par l'usure, le torse du jeune garçon était à découvert de tous. Son corps mince et musclé laissait apparaître ses abdominaux parfaitement définis, ce qui ne laissait en rien l'adolescente indifférente. Ses cheveux châtains bouclés tombaient sur son visage ovale, à la mâchoire prédominante. La buse du tuyau d'arrosage à la main, il dirigeait le jet sur une voiture rouge décapotable, face à lui, afin d'y enlever le produit de nettoyage.
Lorsque ses yeux bruns tachés d'une teinte dorée se retournèrent vers elle, son cœur arrêta un court laps de temps. En cet instant, l'adolescente ignorait pourquoi elle ne pouvait pas défaire ses yeux des siens et elle ignorait encore moins ce qui allait l'attendre.
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