23. Réunion
— Tu n'habites plus à Konoha ?
Dans un petit café situé à dix minutes du cimetière, Rei et Mebuki savouraient leurs boissons, l'une en face de l'autre. L'ambiance chaleureuse de l'endroit laissait entendre une magnifique musique qui sortait des hauts-parleurs accrochés sur les murs. Sa gorgée de café américain avalée, elle fixa Rei dans les yeux.
— Cela fait cinq ans que Sakura et moi avons déménagé.
La blonde avait tout expliqué ce qui s'était déroulé entre elle et son mari, ainsi que leur fille. Enfin, sa fille adoptive puisque Rei savait que son frère était le véritable père de Sakura ce qui était difficile à nier puisqu'elle lui ressemblait beaucoup. Elle avait raconté l'histoire de Sakura et de Kakashi qui les avait mené à avoir une fille, avant qu'elle ne décide de lui accorder une nouvelle chance.
— C'était mieux pour nous de nous éloigner de Kizashi, poursuivit-elle.
— Je n'arrive pas à y croire. (Rei prit une pause et lâcha un soupir.) Est-ce que c'est normal que je me sente… fâchée ? C'est rien contre toi, Mebuki. Plutôt, j'en ai toujours voulu à la vie de nous avoir enlevé Takumi trop vite. Tu imagines s'il serait encore en vie ?
— Oh, je l'ai imaginé plus d'une fois. Je suis resté avec Kizashi parce que Takumi me l'avait demandé. Il voulait que Sakura aille une belle vie, dans un endroit où elle ne manquerait de rien et, surtout, je crois qu'il ne voulait pas qu'elle soit séparée de Sasori.
— Si seulement il voyait où cela vous a amené.
— Même s'il est mort, c'est sûr qu'il le voit. Je peux déjà l'imaginer être dans une colère noire. Nous savons toutes les deux que Sakura aurait été sa princesse.
— Ça ne fait pas de doute, lâcha Rei dans un faible rire teinté d'une tristesse.
Un nouveau silence s'installa où les deux femmes prirent une gorgée en même temps.
— Tout de même, si Takumi ne serait pas tombé malade, je crois que je serais resté auprès de lui.
— Même s'il aurait voulu te forcer à rester avec Kizashi, comme il l'a fait avant de mourir ?
— Je crois que s'il avait survécu, l'histoire aurait été différente. J'aurais refusé de rester auprès de Kizashi. J'aurais élevé Sasori et Sakura avec lui. Je suis persuadé qu'il aurait accepté Sasori comme son propre fils, il en aurait prit soin tout autant que Sakura. Notre vie n'aurait pas été autant aisée mais nous aurions été heureux.
— En même temps, je crois que tu as tort sur l'argent. Ton émission est très populaire et tu as beaucoup de contrats. Tu es amené à te promener à travers le continent, alors je crois que l'argent n'aurait pas été un problème. Puis, mon frère aurait tout fait pour se bâtir un bon milieu de travail, pour vous.
— J'ignore si Takumi aurait supporté mes départs constants.
— Mebuki, mon frère aurait fait n'importe quoi pour toi. Simplement, cela lui a pris beaucoup de temps avant de réaliser que son âme sœur était toi. Il l'a réalisé trop tard…
Les joues mouillées, la blonde essuya ses larmes du revers de sa main. Le regard gris de Rei se posa sur elle, le visage déformé par la tristesse. Dans un geste de réconfort, elle déposa sa main sur celle de Mebuki.
— Il me manque tellement, renifla Mebuki.
— À moi aussi. Takumi se serait fait un plaisir de botter les fesses de Kizashi, plus d'une fois.
— C'est certain. Tu sais ce que je crois ?
— Hum ?
— Mon mariage était un échec, dès le départ.
— Ne dit pas ça. Tu aimais Kizashi et il était un homme bien avant qu'il connaisse la vérité.
— Mais je crois ce que je dis. Mon mariage était un échec, dès le départ, parce que j'étais toujours amoureuse de Takumi. Je n'ai jamais cessé de penser à lui et encore moins de l'aimer. Comment pouvais-je aimer un autre homme correctement tandis que mon cœur était déjà pris par un autre ? Officiellement, je suis resté avec Kizashi pour les enfants et parce que c'était la faveur de Takumi, c'est tout.
— Tu crois que si mon frère ne t'aurait pas demandé de rester auprès de Kizashi, est-ce que tu l'aurais fait ?
— Je l'ignore… si j'aurais été plus prudente avec le papier du test de paternité, la relation entre Kizashi et Sakura aurait pu être mieux aujourd'hui. Peut-être que cela aurait fait une différence majeure.
— Il se peut que oui tout comme que non. La vérité finit toujours par rattraper la réalité. Je crois que c'est impossible de créer des secrets qui ne seront jamais déterrés.
— Tu crois qu'il m'en veut ?
— Qui ?
— Takumi.
Perplexe, la tête de Rei se pencha sur le côté.
— Que veux-tu dire ?
— Tu crois qu'il m'en veut de ne pas avoir agi plus tôt ? Je veux dire, j'aurais pu agir comme une meilleure mère. Au lieu de laisser Kizashi piétiner et dicter Sakura comme il l'entendait, j'aurais pu la défendre plus souvent.
— Mebuki, plus je te regarde…
La femme se tut, ce qui ne passa pas inaperçu auprès de la blonde. La femme aux cheveux de couleur pêche se gratta la tête. Comment pouvait-elle amenée le fond de ses pensées à Mebuki sans la brusquer ou encore lui faire peur, d'une quelconque manière ?
— Quoi ?
— J'ai l'impression que tu n'as pas fait ton deuil.
— Quoi ? Bien entendu que je l'ai fait.
— En es-tu certaine ? Tu sais, penser à lui c'est une chose. Chaque matin, je me lève du lit et je vais jusqu'à ma fenêtre où je regarde le ciel. Chaque matin, je souhaite à Takumi de passer une bonne journée, sur son petit nuage, au paradis. Or, une fois que c'est fait, je retourne à ma routine quotidienne jusqu'au lendemain matin. Cependant, j'ai l'impression que tu dépends beaucoup de Takumi malgré le fait qu'il ne soit plus là. Je me trompe ?
Mebuki ne répondit pas parce qu'elle savait que Rei avait raison sur ce point. Rei poursuivit :
— À t'entendre parler, j'ai l'impression que chaque jour tu te demandes ce que Takumi pense de toi ou encore « Qu'est-ce que Takumi aurait fait dans cette situation ? ». Ta vie est en fonction de « Et si Takumi était là… ». Cependant, il n'est plus là, Mebuki, et il ne reviendra pas. La réalité, c'est que tu crois avoir fait ton deuil mais ce n'est pas le cas. Oui, mon frère avait une place importante dans ta vie, tout comme c'était ton cas pour lui mais ce n'est pas lui qui dirige ta vie. C'est toi. Tu es maître de ton propre destin, c'est à toi de faire les choix qui te conviennent.
— Tu crois que je refuse de le laisser partir ?
Rei hocha la tête. Les dents serrées, la blonde laissa des larmes couler sur ses joues. Alors que plusieurs têtes de clients se tournaient vers la direction de leur table, Rei tourna son regard vers eux et plissa les yeux de colère.
— Il n'y a rien à regarder. Veuillez retourner à vos occupations, merci.
— Merci…, chuchota la blonde entre deux grandes respirations.
— Ça ne fait rien. C'est à croire qu'ils n'ont jamais vu une personne pleurer.
— On doit avouer que ce n'est pas le meilleur endroit pour pleurer toutes les larmes de son corps.
— Peu importe l'endroit, je crois que cela n'aurait rien changé. Tu as le droit de vivre tes émotions comme n'importe qui. Je ne crois pas qu'il y ait de moment ni d'endroit précis pour faire cela. De toute façon, d'ici vingt-quatre heures, ils vont tous avoir oublié.
— Hm. (La blonde passa une main dans ses cheveux.) Tu as probablement raison. Je crois que j'ai de la difficulté à me dire qu'il n'est plus là. Cela fait dix-sept ans qu'il est mort et j'ai encore envie qu'il soit auprès de moi. J'ai envie qu'il m'apporte son soutien, qu'il me dise que tout va bien aller. Parfois, je me réveille le matin et j'ai espoir de le voir apparaître, dans ma journée jusqu'à ce que je me souvienne qu'il est décédé.
— Est-ce que tu crois aux médiums ?
— Les médiums ? Ces gens qui parlent aux morts ?
— C'est exact.
— Je…
Est-ce qu'elle y croyait ? Elle l'ignorait. Elle croyait aux fantômes mais en ce qui concernait les gens qui avaient un don de parler avec ceux-ci, c'était une toute autre histoire. Cela pouvait être réel. Si des gens étaient capables de tirer au tarot et de sortir certaines vérités aux travers des cartes, pourquoi ne pas croire aux médiums ? Néanmoins, une partie d'elle se demandait s'il y en avait pas qui faisait ça simplement pour divertir les gens, que tout ce qu'ils disaient était le fruit de leur imagination ?
— Je ne sais pas… pourquoi cette question ?
— Eh bien, je me disais que si tu étais capable d'entrer en contact avec Takumi, grâce à un médium, cela pourrait t'aider à faire ton deuil. Tu pourrais lui dire tout ce que tu as sur le cœur et le médium pourrait te dire les messages que mon frère veut te transmettre.
— Tu crois à ça ?
— Je dois avouer que j'étais sceptique, au départ. Ce qui m'a fait changé d'idée, c'est l'expérience que mes parents et moi avons eu. Il y a quelques années, ils ont payé un médium pour entrer en contact avec Takumi et ils m'ont invité à y assister.
— Cela a fonctionné ?
— Oui. Tu sais, le médium ne connaissait rien de nous à part la mort de mon frère et pourtant, il a été capable de nous parler de choses dont seul Takumi pouvait être au courant. Sur le coup, cela m'avait effrayé. Je me disais que ce n'était pas possible que l'homme puisse entrer en contact avec mon frère mais plus la conversation avançait, plus j'avais l'impression que ce n'était pas lui qui parlait. Il répétait les mots de Takumi à la lettre près et j'ai fini par croire que mon frère était bien avec nous, à ce moment-là. Ça paraît fou dit comme ça mais je te jure que c'est une expérience unique à vivre.
— Je ne suis pas certaine, Rei. Même si tout cela est vrai et j'ai envie de te croire, j'ignore si je serai capable de le vivre.
— Je comprends que cela te fait peur et je n'ai pas envie de te pousser à le faire si tu ne le sens pas. Je me suis dis que c'était une option qui s'offrait à toi pour t'aider à faire ton deuil, officiellement. Par contre, j'ai quelque chose à te proposer.
— Oui ?
— Je vais demander à mes parents le numéro de téléphone du médium afin de fixer un rendez-vous avec lui. J'ignore s'il est bien occupé mais je vais essayer de prendre un rendez-vous pour le mois prochain. Comme ça, ça te laissera quelque temps pour penser à ma proposition. Je vais tout payer, tu n'auras rien à débourser et je vais t'inviter à y assister. Si tu souhaites venir, tu auras la possibilité de voir de tes yeux cette expérience hors du commun, tu auras la chance de communiquer avec Takumi. Je crois que cela te ferait du bien. Cependant, si tu ne souhaites pas venir, je ne serai pas en colère. Si Takumi a un message à te transmettre, je le ferai personnellement. Que ce soit pour toi ou Sakura. Qu'en dis-tu ?
Mebuki fit mine de réfléchir, quelques secondes. Rei venait de lui faire une proposition unique. La blonde n'était toujours pas certaine de savoir si les médiums étaient cent pourcents sincères avec leurs clients mais il n'y avait pas que ça. Si elle y allait, elle craignait ce que Takumi pourrait lui transmettre comme message. Ce qui lui faisait le plus peur, c'était que Takumi puisse être en colère contre elle, à propos de la relation entre Sakura et Kizashi. Il pourrait être déçu du fait qu'elle n'avait pas agi bien avant et, bien qu'il était mort, la dernière chose qu'elle souhaitait, c'était de le décevoir.
— Je te promets d'y penser, avoua la blonde.
— Dis-moi, Mebuki, tu voudrais bien me donner ton numéro de téléphone ? J'aimerais bien que nous restions en contact, à l'avenir.
Mebuki lui sourit avant d'approuver que c'était ce qu'elle souhaitait aussi. Rei lui donna son téléphone afin qu'elle puisse y inscrire son numéro dans sa liste de contact. Une partie de la journée, les femmes restèrent dans le café afin de parler des années qui s'étaient écoulées, à rigoler, tout en se remémorant de vieux souvenirs qui vinrent réchauffer leurs cœurs.
****
— Tu es anxieuse ?
Le visage de Sakura se tourna en direction de l'argenté dont le regard était rivé sur la route. Ses yeux noirs se tournèrent vers elle pour rencontrer les siens avant qu'un petit sourire vint s'installer sur ses lèvres charnues. Bien entendu, elle était anxieuse. Ce qu'elle s'apprêtait à faire était une grosse étape pour elle ; révéler l'enfant qu'elle avait désespérément caché pendant cinq ans à tous ses amis. Néanmoins, avec Kakashi a ses côtés, elle savait que tout irait bien et qu'il serait là pour la supporter. Un jour où l'autre, la vérité aurait fini par se savoir. Alors, autant le révéler soit-même que par la bouche d'une tierce personne.
— Tu es avec moi, j'ai confiance que tout va bien aller, lui répondit-elle.
— Tu crois que tout le monde va venir ?
La réalité était que la rose ignorait qui allait venir mais elle avait confiance que tout le monde allait trouver un moyen de se libérer. Elle était certaine que le message texte qu'elle avait envoyé à chacun d'entre eux avait titillé leur curiosité. Ce n'était pas tous les jours qu'elle se trouvait dans la ville aux milles pétales et encore moins le fait qu'elle demande une réunion en groupe, sur la plage de Konoha. La raison pour laquelle elle avait choisi la plage était parce qu'après la révélation, quoi de mieux que se détendre et faire les fous dans l'eau froide de la mer pour se rafraîchir, en ces journées de chaleurs intenses ?
— Je crois en eux. Ils seront tous là, j'en suis sûre.
— Tu as invité Sasuke ?
— Oui.
— Tu crois que ça va aller ?
Surprise, Sakura regarda son amoureux dont le regard neutre regardait la route devant lui.
— Ça serait plutôt à moi de te demander ça. Je n'ai plus de sentiments pour lui depuis longtemps.
— Je sais mais il s'agit tout de même de ton ancien copain et il reste l'un de tes meilleurs amis.
— Il est vrai qu'aux funérailles de Kankuro, Sasuke et moi n'avons pas eu l'occasion de se parler. Nous nous sommes vu mais c'est tout. Probablement que nous étions mal à l'aise à l'idée de se reparler mais je n'ai pas l'intention de reculer face à lui. Bien qu'il reste mon ami, je n'ai pas été autant en contact avec lui que mon frère depuis que j'ai quitté Konoha. J'imagine qu'il doit d'être fait à l'idée que c'était terminé entre nous deux. Cela dit, ce serait plus à toi de me dire comment tu te sens, à l'idée qu'il soit présent.
— Je l'ai déjà dit, je n'ai pas l'intention de l'éliminer de ta vie. Il possède une grosse partie de ta vie, tout ce que je veux c'est avoir la mienne.
— Mais tu l'as déjà.
— Certes, mais je désire la préserver le plus longtemps possible.
La fleur de cerisier fit un sourire à l'argenté avant de se pencher vers lui et de lui faire un câlin, malgré que celui-ci était au volant.
— Il reste tout de même celui qui a brisé ton couple.
Un petit rire s'échappa des lèvres de l'Hatake.
— Tu sais, avec le recul, je crois que je l'ai mérité.
— Pourquoi est-ce que tu dis ça ? demanda Sakura en se séparant de lui.
— Je suis quand même celui qui a brisé son couple le premier. Si je n'étais pas venu m'installer à Konoha, rien de tout cela ne se serait produit. Il a reproduit ce que je lui ai fait, d'une manière différente en s'alliant avec Emiko. Oeil pour oeil, dent pour dent. Et toi… la vie voulait me punir d'être un homme mauvais en t'éloignant de moi, pour que je me rende compte que je venais de perdre la femme de ma vie. C'était ça, notre destin.
— Pas uniquement cela.
Les yeux verts de la rose se posèrent sur Ai qui dormait dans son siège d'auto.
— C'était notre destin d'avoir une fille, à notre jeune âge, sans parler du fait qu'on s'est retrouvé.
— Pour ça, il a fallu que j'écarte Juro. Maintenant, le karma va s'occuper de me rendre l'appareil.
— Tu dis n'importe quoi.
Les deux adultes rirent doucement.
— Tu n'y crois pas ?
— Je ne sais pas.
— Tu sauras me le dire. Qui sait, peut-être que je vais le rencontrer et me plonger dans une bataille aux coups de poings contre lui.
— Ah ouais ? Et qui va gagner ?
— Moi, définitivement. Hey, ne serais-tu pas en train de douter de mes capacités ?
— Non, jamais.
— Menteuse.
L'argenté enleva sa main droite du volant pour la diriger vers la joue de la rose. Alors qu'elle s'attendait à recevoir une douce caresse, il pinça sa joue entre son pouce et son index.
— Aïe !
— Ça t'apprendra à douter de ton amoureux.
Alors que Kakashi riait de bon cœur, la rose déposa une main sur sa joue rouge avant de sourire. Retrouver ces moments de complicité avec Kakashi la rendait plus que heureuse. Enfin, elle se sentait de nouveau vivre. Elle voulait croquer la vie à pleine dent, ne plus éprouver de regret.
Sur le lieu de rencontre, le couple marcha sur le sable chaud à la recherche d'un endroit où tout le groupe pourrait s'installer. Leurs mains serrèrent celles d'Ai avant que le couple ne la souleva du sol, dans un petit élan avant de la déposer de nouveau.
— Oh, regardez le gros chien !
En vitesse, la fillette courut en direction du gros chien blanc qui était sur la plage, au côté de son maître. Les yeux de Sakura trouvèrent ceux de son ami qui lui fit ses salutations au loin.
— Kiba !
Tout sourire, le brun s'approcha du couple et serra la rose, aussitôt qu'il se trouvait près d'elle.
— Ça fait du bien de te revoir, Sakura.
Il se sépara d'elle et salua l'argenté avant de tourner son regard vers Ai, qui jouait avec Akamaru.
— Dîtes-moi, cette enfant, c'est la vôtre ?
— En chair et en os, dit Kakashi avec fierté.
— Ouah ! Est-ce que c'était ça que tu voulais nous annoncer Sakura ?
— Oui.
— Attends…
Le brun regarda son ami avant de tourner son regard vers la fillette, puis sur Kakashi avant de revenir sur la rose.
— Non, ça ne se peut pas.
— Oui.
— Non ! (Il lâcha un rire.) Comment est-ce que tu peux nous lâcher une bonne comme ça, après cinq ans ?! Quel genre d'ami es-tu, Saku ?
— Je suis désolée.
Dans un rire, Sakura tourna son visage vers son amoureux et haussa les épaules, d'un air innocent.
— Un de fait sur tout le groupe.
— Eh bien, Itachi et Hidan ont déjà vu Ai donc ça fait deux en moins. Deidara fait que nous avons une fille mais il ne l'a jamais vu.
— Comment ça se fait qu'ils étaient au courant et pas nous ? demanda Kiba.
— C'est une longue histoire qu'on va avoir le plaisir de vous raconter. Pour le moment, commençons par nous installer.
Pendant que le couple et Kiba commencèrent à installer leurs serviettes de plage sur le sable, le groupe d'amis commençaient à s'agrandir au fil des minutes. Tenten et Neji les avaient rejoints, suivis de près par Hidan et Temari qui était particulièrement excitée de rencontrer Ai étant donné que Hidan avait devancé la rose sur l'annonce. Au bout de dix minutes le groupe au complet était réuni, chacun installé prêt à entendre la rose faire les présentations. Debout devant tout le groupe, Sakura prit une grande respiration avant de commencer son discours.
— Tout d'abord, je tiens à tous vous remercier d'être ici aujourd'hui. Je me doute que certains d'entre vous devaient être surpris de recevoir le message texte que j'ai envoyé, puisque vous ignoriez que j'étais de retour à Konoha, pour les vacances. Peut-être que certains d'entre vous avaient déjà planifié des activités, alors je tiens à m'excuser de défaire vos plans si c'est le cas.
— Pas de problème Saku, tu nous a manqué ! hurla Naruto ce qui fit rire le groupe.
— Comme tu peux le voir, Naruto est toujours aussi bruyant que quand tu es parti, lâcha Shikamaru avec un léger sourire sur le visage.
— Eh toi, Shikamaru, tu veux bien te faire ? Sakura nous fait une annonce !
— On se calme, s'il vous plaît, rigola-t-elle. Enfin, comme vous pouvez le constater, si j'ai demandé à réunir tout le groupe, c'est pour vous présenter ma fille, Ai.
Sakura expliqua à ses amis tout ce qui s'était déroulé, suite à son départ de Konoha. Elle leur raconta pourquoi elle avait mis autant de temps avant de leur présenter sa fille, avant d'accorder une nouvelle chance à son couple. Après avoir tout expliqué, tous comprirent les motivations de la rose et lui assurèrent que ce n'était pas grave et que l'important, c'était qu'elle était avec eux et qu'elle leur avait enfin présenté la fillette.
— Alors, Kakashi, comment on se sent à être papa ? demanda Deidara.
— Honnêtement, j'ai l'impression de l'avoir toujours connue. Elle est tellement mignonne que c'est difficile de ne pas s'attacher à elle.
— Je suis d'accord, avoua Sasori dans un sourire.
Tout le monde tournèrent leurs visages en direction d'Ai qui s'amusait avec Akamaru. La fillette courait en riant, le chien blanc à ses trousses.
— Akamaru, doucement ! cria son maître avant de partir les rejoindre.
— Et si nous allions surfer ? proposa Hidan.
— C'est parti ! s'exclama Naruto.
Les hommes s'emparèrent de leur planche de surf et se dirigèrent vers l'eau. Au loin, les jeunes femmes les regardèrent ramer jusqu'aux vagues.
— Est-ce que tu vas rester à Konoha ? demanda Ino.
— Tout l'été. Après, je n'aurai pas le choix de repartir chez moi. Je dois terminer mes études.
— Kakashi, que va-t-il faire ? parla Temari. Allez-vous avoir une relation à distance ?
— Éventuellement, nous allons en parler plus en profondeur mais pour l'instant, nous voulons profiter des moments ensemble.
— C'est compréhensible.
— D'ailleurs, il va falloir que j'annonce à Juro que c'est terminé entre nous.
— Je suis sûre que ça va bien aller, dit Hinata, timidement.
— Je l'espère parce que cette fois, je suis ancré sur la décision que j'ai prise.
— Nous sommes heureuses que tu accordes une autre chance à ta relation avec Kakashi, ajouta Temari. Ni oui ni toi vous étiez heureux sans l'autre.
La rose hocha la tête avant d'avoir le regard attiré vers quelque chose, ou plutôt quelqu'un. Les cheveux mouillés, le corps parsemé de gouttes d'eau, Sasuke sortit de l'eau. Leurs yeux se croisèrent et, d'un signe de la tête, l'Uchiwa demanda à la fleur de le suivre.
— Veuillez m'excuser. Je crois que Sasuke et moi devons avoir une discussion.
Les filles encouragèrent Sakura à y aller. La jeune femme marcha en direction de son ancien amoureux et, une fois à sa hauteur, un sourire se dessina sur ses lèvres. Face à la réaction de la Haruno, Sasuke fit un sourire en coin et se pencha vers elle. Surprise, elle le laissa passer ses bras autour de son corps et il logea sa tête dans le creux de son épaule.
— J'avais peur de t'avoir perdu.
— Sasuke…
— Ne t'inquiète pas, je n'ai plus de sentiments amoureux envers toi. Cela dit, tu as disparu cinq ans. J'ai à peine eu des nouvelles de toi et j'avais peur d'en prendre personnellement, car j'ignorais comment tu réagirais.
— Tu aurais pu. Je suis la seule à blâmer… je n'ai donné de nouvelles à presque personne.
— Ça va, tu étais occupée à élever un enfant.
Sasuke lâcha son étreinte et la regarda de nouveau.
— J'ai mis plusieurs mois à me faire à l'idée que tu m'avais laissé. En un instant, j'avais l'impression que mon monde s'était effondré et que je venais de tout perdre. J'ai fait l'idiot et j'ai tout tenté pour que tu reviennes vers moi. Néanmoins, j'ai fait l'effet contraire de ce que je désirais. Je t'ai éloigné et lorsque je me suis rendu compte que tu ne reviendrais probablement pas, j'ai eu peur d'avoir perdu ma meilleure amie. Je te demande de me pardonner d'avoir été aussi con.
— Sasuke, tu es tout pardonné. Tu veux marcher un peu ?
Suite à l'approbation du garçon, les deux amis marchèrent sur la plage. Les pieds sur le sable mouillé, ils avancèrent sans but, appréciant la présente de l'autre. Au fil de leur conversation, ils rirent et s'agacèrent comme ils en avaient l'habitude, depuis leur plus jeune âge.
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