Dans la cuisine, Kizashi terminait tout juste de préparer le déjeuner, en compagnie de son fils pendant que Mebuki était sorti à l'extérieur. Le rouge ouvrit une armoire où il s'empara d'une série d'assiettes avant de les déposer sur le comptoir. Soudainement, il sentit une petite main s'agripper à son chandail avant qu'elle ne le tire avec douceur. Ses yeux bruns se retournèrent en direction de sa nièce qui le regardait avec ses grands yeux émeraudes.

- Est-ce que je peux placer la table ?

Un sourire sur ses lèvres, le garçon se pencha à sa hauteur avant de déposer une main sur ses cheveux argentés.

- Je peux te laisser placer les ustensiles, si tu le souhaites.

- Et les assiettes aussi ?

- Tu crois en être capable ? C'est lourd et fragile, tu sais.

- Je suis plus forte que je n'en ai l'air, oncle Sasori. Je croyais que tu le savais...

La fillette se mit à faire la moue, les bras croisés contre son petit corps, ce qui provoqua un rire chez Sasori. Il lui déposa un baiser sur une joue et Ai lâcha un son de mécontentement.

- Tu veux bien pardonner oncle Sasori de ne pas avoir pensé que tu étais assez forte pour placer les assiettes ?

Ai fit mine de réfléchir pendant plusieurs secondes avant de hocher la tête, un petit sourire de nouveau installé sur son beau visage enfantin. Le rouge se releva et prit trois assiettes dans ses mains avant de les mettre dans celles de la petite fille.

- Commençons par trois assiettes, d'accord ? Tu dois faire attention, c'est lourd.

- Non, ce n'est pas si lourd, dit-elle en marchant vers la salle à manger.

Alors que la fillette plaçait les assiettes sur la table, la porte d'entrée se referma. Avec hâte à l'idée de voir ses parents, Ai galopa jusqu'au rez-de-chaussée pour leur sauter dans les bras. Lorsqu'elle aperçu que ses parents n'étaient pas aux côtés de sa grand-mère, sa mine joyeuse changea pour de la déception.

- Où sont papa et maman ?

- Tes parents étaient encore en train de dormir. Je n'ai pas voulu les réveiller.

La blonde tourna ses yeux verts en direction de l'embrasure de la porte de la cuisine où y était posté son ancien mari et son fils. Pendant plusieurs secondes, leurs yeux se fixèrent avant que la blonde ne décide de rompre le contact. Par ce regard, Mebuki savait que les deux hommes allaient comprendre que les deux tourtereaux n'étaient pas réellement en train de dormir.

- Mais pourquoi tu ne voulais pas les réveiller, grand-maman ? demanda la fillette.

- Nous aurions aussi aimé manger avec eux, intervint Kizashi. Cependant, n'oublie pas que ta maman a fait beaucoup de route pour venir te rejoindre ici. Elle doit être épuisée donc il vaut mieux la laisser se reposer.

- Et papa ? Il aurait pu venir.

- Il dormait aussi, ma chérie. Ce n'est pas grave, tu les verras plus tard. Maintenant, passons à la table, car le repas va se refroidir.

Sous la supervision de Sasori, Ai continua de préparer la table en vue du repas. Au fourneau, Kizashi commença à servir la nourriture dans les assiettes que Sasori lui avait apportées, quelques instants plus tôt. La blonde marcha dans la direction de son ancien mari et se plaça à ses côtés.

- Est-ce qu'il s'agit de ce que je crois ?

Elle hocha la tête. Un petit soupir s'échappa de ses lèvres.

- Il ne leur aura pas fallu de temps pour qu'ils retombent dans les bras l'un de l'autre.

- Je me suis dit la même chose, avoua la femme.

- Tu crois qu'ils sont officiellement revenus ensemble ?

- En toute honnêteté, je l'ignore. Elle avait décidé de laisser une chance à un garçon, au Pays des Rivières. De retour à Konoha, sa relation avec Kakashi semble refaire surface.

- C'est là qu'on se demande ce qui lui passe par la tête. Pourquoi accorder une chance à ce pauvre garçon, alors qu'elle est en train de le tromper avec son ancien petit ami ?

- Il se peut qu'elle voulait se convaincre, elle-même, qu'elle était prête à oublier Kakashi et que c'est pour cette raison qu'elle a accepté de sortir avec Juro. Du moins, c'est ce que mon instinct de mère me dit mais il n'empêche pas le fait que je ne sois pas dans sa tête. Néanmoins, je la connais assez pour savoir qu'elle a toujours ressentie du regret de l'avoir laissé ainsi.

Un petit silence s'installa entre les deux adultes. Les yeux verts de la femme se dirigèrent vers le visage de son mari dont celui-ci était rivé vers le bas. Les sourcils froncés, Kizashi semblait perdu dans le fond de ses pensées. Délicatement, la blonde déposa une main sur la large épaule de l'homme pour attirer son attention.

- À quoi est-ce que tu penses ?

- Je ne suis peut-être pas le père biologique de Sakura mais il n'en reste pas loin que nous l'avons élevé ensemble, avec Sasori. Bien que j'ai été odieux avec elle pendant beaucoup trop longtemps, je ne peux m'empêcher d'être inquiet pour elle.

- Qu'est-ce qui t'effraie ?

- Kakashi... c'est un tombeur, d'abord et avant tout, et il ne faut pas l'oublier. Ça ne me surprendrait pas qu'il ait eu plusieurs coups d'un soir, depuis le départ de Sakura.

- Tu détestes les hommes qui ont des coups d'un soir ? Je te signale que tu as été jeune, toi aussi.

- Oui mais tu comprends ce que je veux dire. Je comprends que Sakura en soit tombée amoureuse. Soyons francs, il est beau et il a du charme avec un côté badboy et mystérieux. De quoi faire rêver plusieurs jeune femme.

- Vas-y, lance ton « mais ».

- Peut-on être certain que les sentiments qu'il éprouve envers Sakura sont réels ? L'aime-t-il autant qu'elle l'aime ? Peut-il être vraiment l'homme dont elle a besoin ? Elle est jeune et elle a tout le temps devant elle de rencontrer un homme gentil qui l'aimera pour ce qu'elle est.

- Mais Kakashi l'aime déjà pour ce qu'elle est. Tu doute à ce point des sentiments qu'il éprouve envers elle ?

- Des hommes comme lui, j'en ai connu, Mebuki. Est-ce que des personnes comme Kakashi peuvent vraiment changer ? J'en doute. Au fond, je suis persuadé que tout ce qu'il désire, c'est de reconquérir Sakura et de la remettre dans son lit. Qui sait, peut-être même lui faire un autre enfant, tant qu'à y être ? ajouta-t-il avec un petit rire. Il prétendra l'aimer du plus profond de son cœur mais ça ne fera qu'un temps avant qu'il ne décide de se lasser d'elle. Dans toute cette histoire, qui va souffrir le plus ? Certainement, pas lui.

- Kakashi n'est pas comme ça ! lâcha une voix en colère.

Surpris, les deux adultes tournèrent leur regard en direction de la porte de la cuisine. D'un pas furieux, ils aperçurent leur fils entrer dans la pièce, les poings serrés. Le regard sévère, le jeune garçon fixa son père droit dans les yeux, sans prendre la peine de cligner par peur de perdre le contact qu'il avait établi avec lui.

- Tu as tout entendu, n'est-ce pas ?

- Bien évidemment. Sinon, pourquoi serais-je aussi en colère ?

- Où est Ai ? demanda Mebuki.

- Je lui ai dit de rester dans la salle à manger, répondit Sasori sans même détourner son regard. Cependant, si j'étais vous, je ferais attention à ce que je dis. La salle à manger est tout juste à côté et seule une série de murs nous sépare d'elle. Elle pourrait entendre tout ce que vous disiez sur son père.

Kizashi fronça les sourcils. Il était épaté par la l'arrogance de son fils. Sasori avait bien des défauts mais c'était la première fois qu'il le voyait agir de la sorte. Depuis toute ses années, l'homme n'avait jamais perçu une teinte aussi sombre que celle que le rouge possédait, en ce moment. Jamais il ne lui avait tenu tête autant qu'en ce jour et encore moins osé le défier du regard.

- Est-ce que tu as osé être arrogant envers nous, tes parents ?

- Tu parles que je l'ai fait ! Par ailleurs, c'était bien plus adressé à toi qu'à maman.

- Tu nous dois des excuses !

Un sourire en coin, Sasori lâcha un petit rire. Inquiète, Mebuki regardait son fils rire plus fortement, au fil des secondes mais elle n'avait pas peur. Elle connaissait bien son fils et ce qu'elle et son mari voyaient était un caractère bien caché de leur enfant. Sous ses airs de gentil garçon se cachait un grand-frère plus que protecteur. Non seulement cela, Sasori n'était pas le genre de garçon à se laisser marcher sur les pieds et lorsque l'honneur d'un membre de la famille était en jeu, il n'hésitait jamais à intervenir, peu importe ce que les gens pouvaient penser de lui. Mebuki comprenait pourquoi le rouge agissait de la sorte et cette raison était toute simple : Kakashi était le père d'Ai. Par conséquent, cela faisait de lui un membre officiel de la famille Haruno, même s'il n'était pas marié à la fleur de cerisier. Sans s'en rendre compte, Kizashi avait enfreint la limite interdite de son fils.

En s'apercevant que son fils ne répondait rien, Kizashi augmenta le son de sa voix.

- Je t'ai dit de t'excuser !

De nouveau le silence. Une main déposée sur sa poitrine, Mebuki tentait de calmer son cœur qui battait à vive allure. Toute cette situation allait bientôt virer à la catastrophe et, pourtant, elle ne se sentait pas capable d'agir pour les arrêter. Elle avait l'impression que sa conscience lui dictait de ne rien faire, car cette situation était importante.

Avec lenteur, Sasori tourna son regard en direction de sa mère.

- Je suis désolé, maman. (Aussitôt dit, Sasori reporta son attention sur son père.)

- Tu n'as pas l'intention de t'excuser auprès de moi ?

- Pas du tout.

- Sale petit insolent !

- La question serait plutôt : « En quoi devrais-je m'excuser ? ». Après tout, ce n'est pas moi qui parle en mal du père d'Ai.

- Alors ?

- Bon sang, il ne s'agit pas seulement du père de Ai mais aussi de l'un de mes meilleurs amis, sans oublier l'homme dont ma sœur est follement amoureuse !

- Amoureuse ? Est-ce que tu sais au moins que ta sœur a un homme dans sa vie, autre que notre cher voisin ? Jure-moi que tu le sais.

- Bien sûr que je suis au courant. C'est Kakashi lui-même qui me l'a confirmé, après les funérailles.

- Et toi ça te fait absolument rien de savoir que ta sœur a donné son coeur à un autre homme, alors qu'en ce moment même, elle est en train de faire des galipettes avec Kakashi ? demanda l'aîné avec une voix forte qui résonna dans toute la pièce. C'est là qu'on se rend compte que la pomme n'est pas tombée loin de l'arbre.

Face à la réplique de son ancien mari, le cœur de Mebuki se serra fortement dans sa poitrine. Il était vrai qu'il n'avait pas tort puisque Sakura semblait suivre ses traces plus qu'elle ne l'avait espérée. Néanmoins, cela n'empêchait pas le fait que ce que Kizashi venait de dire était blessant.

- Comment est-ce que tu as osé dire ça ? Puis, tu veux bien baisser le ton de ta voix ? Ai pourrait nous entendre !

- Tu es celui qui a commencé, alors je t'interdis de me dire quoi faire, jeune homme. Tu sembles en avoir gros sur le cœur, alors il est temps pour toi de le vider ici et maintenant.

La mâchoire contractée, Sasori s'empêcha de hurler de colère. Il n'avait jamais voulu que la situation vire dans une telle envergure mais il savait que son père n'était pas prêt de s'arrêter. La dernière des choses que le garçon souhaitait, c'était que sa nièce entende toutes les choses horribles qui allaient sortir de leurs bouches.

- Maman, emmène Ai faire un tour.

- Quoi... ?

- Je t'en prie. Elle ne doit pas entendre un seul mot de toute cette conversation.

- Sasori, tu...

- Ça va aller, maman, la coupa-t-il. Tout ce que je te demande, c'est de prendre Ai avec toi et d'aller faire un tour dans le quartier. J'ai l'intention de régler cette situation seul avec papa.

En silence, la blonde marcha en direction de la porte de la cuisine. Lorsqu'elle se trouva à la hauteur de son fils, elle déposa une main sur l'épaule de celui-ci.

- Écrit moi aussitôt que c'est terminé.

Puis, elle sortit de la pièce en refermant la porte derrière elle. Les deux hommes ne prononcèrent aucun mot avant d'entendre la porte d'entrée se refermer, signifiant que la femme et la fillette avaient quittés les lieux.

- Vas-y, mon fils ! Qu'est-ce que tu attends pour te vider le cœur ? Tu étais sur une bonne lancée, il y a quelques minutes.

- Franchement, tu me dégoûte. Je n'arrive toujours pas à croire que tu aies osé dire de telles choses sur Kakashi et sur maman.

- Dans les deux cas, je n'ai fait que dire la vérité.

- En ce qui concerne Kakashi, c'est la preuve que tu ne le connais pas parce qu'il est tout le contraire de ce que tu as dit.

- Parce que toi, tu crois le connaître mieux ?

- Bien entendu ! Tu as une très mauvaise image de Kakashi. Si seulement tu apprenais à le connaître, tu pourrais t'apercevoir qu'il est une bonne personne !

- Sasori, pour l'amour du ciel ! Je ne dis pas qu'il est une mauvaise personne. Néanmoins, je sais très bien qu'il est un coureur de jupon et, bien qu'il soit ton ami, je doute que les gens comme lui peuvent changer.

- C'est là que tu te trompes, papa ! Il y a des hommes qui acceptent de changer et Kakashi fait partie de cette catégorie.

- En quoi peux-tu en être certain ? Bien entendu, il est ton ami. Alors, il est inévitable qu'il va essayer de t'amadouer pour te convaincre qu'il est fou amoureux de ta sœur et de lui laisser une chance de le prouver. Mais qu'est-ce qu'il va arriver d'ici quelques mois, un an tout au plus ? Il va se lasser d'elle ! Lorsque ce moment arrivera, qu'est-ce que tu crois qu'il va faire ? Il va la laisser tomber comme une moins que rien et il va s'enfuir loin d'elle.

Les poings serrés ainsi que la mâchoire contractée, Sasori continua de fixer son père avec rage. D'un pas vif, il s'avança dans sa direction avant de se poster face à lui, seul le comptoir les séparaient l'un de l'autre. Avec vivacité, les poings se déposèrent sur le comptoir de marbre noir, provoquant un lourd son.

- Je t'interdis de parler de Kakashi de cette façon. Est-ce que tu m'entends ?! Tu ne sais rien de lui.

- J'en connais assez pour savoir que Sakura peut dénicher un homme mieux que lui.

- Comme Itachi, c'est ça ?

- Non mais ça va pas ? Qu'est-ce que tu viens d'inventer, encore ?

- Arrête, papa ! Ne fait pas semblant. Je sais très bien que tu as toujours voulu que Sakura et Itachi fassent un couple.

- Ah oui ? Où est-ce que tu as vu ça ? Dans ton bol de céréales, hier matin ?

- Non, encore mieux ! Je t'ai entendu parler avec Fugaku Uchiwa au téléphone. Cette soirée là est restée gravée dans ma mémoire...

Flash Back

- Eh bien, j'imagine que je ne devrais pas être surpris.

Dans son lit, le jeune adolescent se fit réveiller par la voix de son père qui résonnait avec douceur dans le couloir. Dans un baillemement, l'enfant de quinze ans se leva de son lit et marcha à pas de souris vers la porte de sa chambre qui était refermée. D'une main discrète, il tourna la poignée avant d'entrouvrir la porte de bois, afin d'entendre la conversation que son père avait au téléphone.

- Sasuke et Sakura sont proche depuis leur naissance, il ne faisait aucun doute qu'ils finiraient par se mettre ensemble, ajouta Kizashi à voix basse afin de ne pas réveiller sa famille. (...) Bien entendu que je suis heureux, Fugaku. Après tout, une union entre nos deux familles était ce que nous attendions. Cela dit, je me dois d'être honnête envers toi ; j'aurais bien aimé que Sakura sorte avec ton aîné, bien qu'il a quelques années de plus qu'elle. (...) Le fait est que Itachi est un homme calme, posé, pas trop impulsif. Votre cadet est le contraire de Itachi et tu ne peux le nier. D'ailleurs, je crois savoir que Itachi a des sentiments pour notre fille, je me trompe ? (...) Il va forcément avoir le coeur brisé. (...) Tu as raison, ce qui est le plus important, c'est que Sasuke et Sakura soient heureux. Itachi finira par s'y faire, tôt ou tard. Il ne reste plus qu'à espérer que leur relation perdure. Qui sait, peut-être aurons nous droit à un mariage, un de ces jours ?

Sasori referma la porte. Il glissa une main le long de son visage avant de la remonter jusqu'à ses cheveux. Itachi était l'un de ses meilleurs amis et le rouge savait que l'aîné des Uchiwa possédait des sentiments amoureux envers Sakura. Ce qui n'était guère surprenant parce que Sakura était une jolie jeune adolescente. Du haut de ses treize ans, elle savait se faire remarquer des jeunes de son école, bien qu'elle n'y portait guère une attention puisqu'elle n'avait les yeux que pour Sasuke. Cependant, Sasori était loin de se douter que son père aurait préféré que celle-ci choisisse l'aîné des Uchiwa pour être en couple avec lui, malgré les années qui les séparent, bien que ce n'était pas un âge énorme.

C'était lors de cette soirée que le jeune garçon avait découvert le fond des pensées de son père ainsi d'apprendre que sa soeur avait franchi une nouvelle étape avec son meilleur ami. Une étape heureuse pour elle mais qui allait être dure à encaissé pour Itachi...

Fin Flash Back

- Tu m'as écouté parler au téléphone avec Fugaku ?

- Tu n'étais pas très subtil, si tu veux mon avis.

- Je n'arrive pas à y croire...

- Tu croyais que la vérité ne se dévoilerait jamais ? Eh bien, tu as eu tort, papa. Tu as toujours préféré Itachi à Sasuke mais tu acceptais quand même la relation de Sakura parce que cela unissait officiellement nos familles. Tu crois que je suis idiot ? Il ne fait aucun doute qu'une raison pourquoi tu n'aimes pas Kakashi, c'est qu'il est venu mettre son nez dans leur relation. En un clin d'oeil, il a réussi a briser ce que tu as voulu bâtir, en plusieurs années.

- Et puis, quoi ? Je crois tout simplement que Kakashi n'est pas l'homme idéal pour Sakura, c'est tout !

- Il n'est pas l'homme idéal parce que ce n'est pas un Uchiwa. C'est ça ?

- Tu es disjoncté, mon fils, dit le père dans un rire.

- Avoue-le ! Si Kakashi faisait partie de la famille Uchiwa, tu aurais accepté qu'il sorte avec Sakura, n'est-ce pas ?

- S'il faisait partie de la famille Uchiwa, il ne serait pas un coureur de jupon parce que Fugaku et Mikoto ont bien élevé leurs enfants. Il ne serait probablement pas autant un badboy qu'il l'est.

- Tu insinues que Sakumo n'a pas bien élevé Kakashi ? D'ailleurs, tu ne réponds pas à ma question !

- Si, j'y ai répondu.

- Non, tu l'as esquivé.

- De toute manière, s'il serait un Uchiwa, Sakura aurait tout de même été attiré par Sasuke, alors cela ne change rien.

- Et si c'était le contraire ? Peut-être qu'elle aurait été attirée par Kakashi et si ça aurait été le cas, est-ce que tu l'aurais laissé être en couple avec lui ?

- J'en ai marre de cette discussion.

- Réponds ! hurla le rouge. Oui ou non ?

Sasori continua de fixer son père avec sévérité, à l'attente de sa réponse. Or, seul un silence pesant planait dans la pièce et le rouge comprit qu'elle était la réponse de son père. Un rire s'échappa de sa bouche.

- J'y crois pas... tout ça parce qu'il n'est pas comme tu le souhaiterais.

- Écoute, Sasori. Kakashi n'est pas un Uchiwa alors lâche l'affaire.

- Lâcher l'affaire ? Si je fais ça, c'est parce que je tiens au bonheur de ma petite soeur !

- Moi aussi, j'y tiens autant que toi !

- Non, c'est faux. Si tu tiendrais à son bonheur, tu accepterais qu'elle éprouve des sentiments pour Kakashi. Papa, c'est plus fort qu'elle. Les sentiments, ça ne se contrôle pas !

- Sasori, tu ne crois pas qu'elle serait bien avec un homme comme Itachi à ses côtés ? Penses-y.

- Est-ce que tu es en train de me demander de faire en sorte que Itachi et Sakura puisse sortir ensemble ?

- Tu es toujours aussi bon pour savoir lire entre les lignes.

- Tu es fou ! Tu crois sérieusement que Itachi va tomber dans le panneau ? Et Sakura, tu crois qu'elle est dupe ?

- Tu sais aussi bien que moi que Itachi a toujours aimé ta soeur tout autant que son frère, voir si ce n'est pas plus. Tu es son meilleur ami.

- Bien sûr que je le sais mais c'était avant. Ça été difficile pour Itachi de se faire à l'idée que Sasuke avait gagné le coeur de Saku mais il s'y est fait. Aujourd'hui, Sakura n'est rien d'autre qu'une petite soeur pour lui. Il n'a plus aucun sentiment face à elle.

- En es-tu certain ? Tu serais prêt à mettre ta main dans le feu et de la laisser brûler tant tu es certain des propos que tu avances ?

Le rouge ne répliqua pas. Les sourcils froncés, il continuait de fixer son père dans les yeux. Était-il certain des paroles qu'il venait de prononcer ? Oui parce que c'était ce que Itachi lui avait confirmé. Or, en cet instant, une vague de doute se mit à traverser son esprit. Est-ce que son père savait quelque chose qu'il ignorait ? Et si Itachi lui avait caché des choses et que c'était ce que son père tentait de lui communiquer ?

- Par ton silence, je crois comprendre que le doute s'est installé en toi.

- Tu... tu mens.

- Moi, mentir ? Je ne crois pas non. Il est temps que tu te réveilles, Sasori, et que tu vois la réalité en face. Si tu ne me crois pas, va demander directement à Itachi. Il te répondra.

D'un pas déterminé, Kizashi marcha dans la direction de son fils et se posta à ses côtés. Une main déposée sur l'épaule du rouge, il pencha son visage près de son oreille et lui chuchota :

- Penses-y bien. Si Sakura et Itachi pourraient être ensemble, tu imagine ce que cela pourrait représenter ? Elle pourrait être certaine d'être dans une relation stable et durable, bien plus qu'avec Kakashi ou encore même Sasuke. Ai pourrait grandir dans une bonne famille argentée, bien plus que la nôtre et puis, Itachi ferait un très bon beau-père pour la petite et il serait capable de l'élever comme sa propre fille. Son avenir prometteur serait assuré.

- Non... je ne le ferai pas, dit Sasori la gorge nouée.

- Si, tu le feras. Pour le bien-être de ta soeur... et de ta nièce.