12. L'appel de Kakashi
- Attends... quoi ? demanda Sasori sous le choc.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Est-ce que tu as bien dit ce que j'ai bien entendu ? Tu as dis que Sakura allait devoir descendre à Konoha ?
- C'est ce que j'ai dis, oui.
Les yeux grands ouverts ainsi que la bouche légèrement entrouverte, Sasori fixait l'argenté du regard, ébahi par l'annonce de son ancien beau-frère. Que Kakashi lui avait annoncé qu'il souhaitait reprendre le cœur de sa sœur était une chose qu'il voulait bien qui se produise. Or, demander à Sakura de descendre à Konoha, alors qu'elle n'était même pas au courant du plan réel de leur mère, était une toute autre chose et ça, il n'était pas certain s'il voulait qu'une telle situation se produise. Non seulement, le plan de Mebuki allait tomber à l'eau mais en plus de ça, ils allaient tous devoir confronter la colère noire de la fleur de cerisier et le rouge pouvait déjà sentir l'ouragan se diriger droit sur eux alors que celui-ci n'était pas encore amorcé.
D'une main, il empoigna le bras de Kakashi qu'il dirigea vers la sorte de la chambre, en sa compagnie. Une fois dans le couloir, le rouge referme délicatement la porte et les deux hommes se mirent à chuchoter entre eux :
- Es-tu tombé sur la tête ? lui demanda Sasori.
- Mais de quoi est-ce que tu parles ?
- Tu veux faire descendre Sakura à Konoha alors qu'elle croit que ma mère et Ai sont au travers de rénovations pour un client ? Kakashi, Sakura ne sait même pas que Ai se trouve ici. Est-ce que tu sais à quel point cela a dû être difficile à ma mère de trouver tous les arguments du monde pour réussir à descendre Ai avec elle, dans le but que tu puisses enfin la rencontrer ?
- Oui, je m'en doute et je suis éternellement reconnaissant pour ce qu'elle a fait pour moi. Cela dit, vous savez tous que, un jour ou l'autre, cela devait arriver. Nous devrons finir par nous confronter, non seulement pour nous afin que nous puissions être deux bons parents mais aussi pour le bien-être d'Ai.
- Je comprends mais tu t'imagines très bien qu'elle va être plus que furieuse lorsqu'elle apprendra que ma mère lui a menti ?
- Ne t'inquiète pas, Sasori. Je connais bien le caractère de ta sœur et je me doute de savoir quelle sera effectivement dans une colère noire. Néanmoins, je n'ai pas l'intention de ne rien faire. Je veux qu'elle descende à Konoha et j'ai bien l'intention de tout faire pour qu'elle le fasse. C'est mon désir alors je ferai face à sa fureur moi-même et laisserai ta mère en dehors de tout ça.
- Kakashi, je veux que tu sois honnête envers moi... quel est ton plan ? Qu'est-ce que tu as l'intention de faire pour reconquérir ma sœur ? Tu dois forcément avoir une idée derrière la tête, non ?
S'il avait une idée derrière la tête ? Oh que oui ! Il en avait une. Il était très heureux que Mebuki ait prit la décision de descendre Ai à Konoha pour qu'il puisse enfin la connaître. Or, il ne voulait pas uniquement passer des moments avec elle mais aussi avec Sakura. Plus précisément, il voulait passer du temps avec elles, comme une belle petite famille. C'était pour cette raison qu'il allait s'arranger pour que la rose puisse descendre les rejoindre. Une fois que ce serait fait, il tenterait le tout pour le tout afin qu'elle puisse rester avec lui un bon moment. Combien de temps ? Ça il l'ignorait... mais il espérait qu'elle accepterait de rester avec lui quelques temps.
- Écoute, si je veux qu'elle descende à Konoha, c'est parce que j'aimerais aussi passer du temps en sa compagnie... pour que nous puissions nous faire des souvenirs en tant que famille, elle, Ai et moi. Je l'aime et je ne cesserai jamais de l'aimer. Imaginer ma vie sans elle m'est complètement impossible... alors, il va de soi que je vais tenter de gagner à nouveau son cœur. Cela dit, s'il venait à arriver que j'échoue, je tiens à ce qu'elle et moi puissions garder une bonne relation. C'est important qu'Ai puisse grandir avec des parents qui s'entendent bien, même s'ils ne sont plus ensemble. J'aimerais que nous soyons tous deux de bonnes figures parentales et ce n'est pas en repoussant l'inévitable ainsi que la confrontation que nous allons y arriver. Je crois que tu le sais aussi bien que moi.
- Oui, tu as raison... oh bon sang ! Ce que ma sœur va être furieuse.
- Sasori. (Kakashi déposa une main sur l'épaule du rouge et lui fit un sourire sous son masque noir.) Tout va bien aller. Je m'en occupe.
- Très bien. J'espère que tu sais ce que tu fais...
- Oui.
- Allons au moins prévenir ma mère que tu as l'intention de la faire venir à Konoha.
- Avant cela, j'aurais une chose à te demander.
- Qu'y a-t-il ?
- Sakura n'aurait-elle pas changé de numéro de téléphone par hasard ?
- Si, c'est le cas et je ne crois pas que j'ai à te dire les raisons du pourquoi elle a agi de la sorte, n'est-ce pas ?
- Non mais j'aimerais que tu me donnes son nouveau numéro.
- Tu as l'intention de l'appeler ?
- Oui, ce soir même.
D'une main, Sasori s'empara de son téléphone où, une fois sur l'écran d'accueil, il cliqua sur la liste de ses contacts pour donner le nouveau numéro de Sakura à Kakashi qui le nota dans son téléphone. Puis, les deux hommes descendirent jusqu'au salon pour rejoindre les trois adultes qui continuaient toujours à discuter entre eux.
- Elle est officiellement couchée ? demanda la blonde.
- Oui, elle dort comme un bébé, lui répondit son fils.
- Tant mieux.
Mebuki sourit aux deux jeunes garçons qui vinrent s'installer avec eux.
- Mebuki, j'aimerais vous faire part d'une décision que j'ai prise, lâcha Kakashi.
- Bien sûr. Qu'est-ce qu'il y a ?
- J'aimerais que vous me donniez votre accord afin que Sakura puisse descendre à Konoha.
- Kakashi, de quoi est-ce que tu parles ? lui demanda son père.
- J'aimerais que Sakura descende ici pour que je puisse aussi passer des moments avec elle, en la compagnie d'Ai. Je me doute que vous avez dû avoir de la difficulté à convaincre Sakura de laisser partir Ai avec vous mais si je vous demande ça, c'est parce que je veux que nous nous créions des souvenirs en tant que famille.
- C'est une sage décision, en toute honnêteté, lui avoua la blonde. Je ne suis pas contre et il est vrai qu'il faut que Sakura se fasse à l'idée que vous êtes une famille, désormais. Cela dit, elle va être terriblement furieuse contre moi.
- Ne vous inquiétez pas, je vais m'en charger moi-même.
- De toute façon, ce ne sera pas la première dispute que nous aurons. Elle finira par comprendre qu'il était temps que Ai et toi, vous vous rencontriez. Cela dit, j'ignore si elle va accepter de descendre et puis, rien ne garantit qu'elle va être seule...
Sakura... en couple avec un autre homme. Non, ça ne pouvait pas arriver. Du moins, pas dans leur cas ! Leur relation s'était si mal terminée, d'autant plus que Sakura y avait mis un terme de force, car elle ne supportait plus tous les obstacles qui se dressaient face à eux. Si Emiko ne serait pas entrée dans leur vie et qu'elle n'aurait pas convaincu Sasuke de l'aider à briser leur couple, ils seraient encore ensemble, aujourd'hui. Ils seraient un couple et une famille heureuse avec leur fille.
Elle ne pouvait pas descendre avec cet homme. Non, l'argenté ne voulait pas que cela se produise. Si cet homme venait à l'accompagner, il briserait toutes ses chances pour tenter de la reconquérir. Il se devait de convaincre Sakura de descendre seule et de rester à Konoha pour quelques semaines, au minimum.
- Ne vous inquiétez pas, Mebuki. Je me chargerai personnellement à ce qu'elle ne descende pas seule.
Face à la réponse du jeune homme, la blonde fronça les sourcils. Elle reconnaissait que les motifs de Kakashi étaient bons et justifiés. Elle était en accord avec le fait que Sakura puisse venir les rejoindre, même si elle se doutait que la rose voudrait lui arracher les deux yeux pour lui avoir menti. Néanmoins, elle sentait qu'il y avait une autre raison du pourquoi l'Hatake voulait que son ancienne copine vienne le rejoindre et la blonde se doutait de savoir pourquoi.
- Dis-moi, Kakashi. À quel point aimes-tu ma fille ?
Aussitôt les yeux de l'argenté s'agrandirent. En aucun cas, il ne s'était imaginé qu'elle lui poserait une telle question tandis qu'elle devait déjà connaître la réponse.
- Je crois que vous connaissez déjà la réponse, non... ?
- J'aimerais l'entendre de ta propre bouche.
- Je... je l'aime plus que ma propre vie.
- Alors, sois honnête avec moi. As-tu l'intention de la laisser sortir avec cet homme, oui ou non ?
- Non !
- C'est ce que je voulais entendre, dit la femme avec un sourire sur les lèvres. J'avais le pressentiment que tu voulais la reconquérir et que c'était aussi pour ça que tu voulais qu'elle descende à Konoha.
- Ça se voit tant que ça... ?
- Je dois admettre que j'aimais beaucoup Sasuke mais je t'apprécie encore plus, lâcha Kizashi ce qui surprit tout le monde.
- C'est vrai ?
- Oui. Tu ne devais pas t'imaginer que je dirais une telle chose, un jour, pas vrai ? Tu aurais eu toutes les raisons de penser ainsi mais... ton amour semble plus puissant que celui que Sasuke lui portait.
- Il a raison, approuva Mebuki. Tout ce que nous voulons pour Sakura, c'est qu'elle soit heureuse. N'est-ce pas, Kizashi ?
- C'est exact... !
La blonde se leva du canapé et se posta face à Kakashi. Un large sourire sur ses lèvres, elle déposa une main délicatement sur son épaule.
- Fait ce que tu as à faire. J'espère que tu seras en mesure de rendre ma fille à nouveau heureuse.
- Merci, Mebuki.
- Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je vais monter me reposer, moi aussi. Cette route m'a épuisée.
- Et nous, nous allons rentrer, dit Sakumo à l'égard de son fils. Laissons les se reposer. Tu iras leur rendre visite demain.
Kakashi hocha de la tête avant de suivre son père jusqu'à l'extérieur, une fois qu'ils avaient salué la famille Haruno. Dans leur maison, Sakumo souhaita une bonne nuit à son fils avant d'aller se coucher, afin de bien se reposer pour son retour au travail le lendemain. De son côté, Kakashi monta jusqu'à sa chambre où il referma la porte derrière elle avant de se laisser tomber assis sur le matelas de son lit. D'une main, il sortit son téléphone des poches de son pantalon avant d'ouvrir la série de contact qu'il possédait. Il balaya vers le bas jusqu'à retrouver le surnom qu'il avait donné à sa rose dont il était toujours aussi fou amoureux : « fleur de cerisier ».
Doucement, le garçon referma ses yeux et un soupir s'échappa de ses lèvres. Il porta son regard sur le cadran numérique qui affichait 21h08 du soir. À cette heure, il ne faisait aucun doute que Sakura n'était pas encore couchée. Devait-il tenter sa chance de l'appeler ou devait-il attendre au lendemain ? Que devait-il faire et surtout... qu'allait-il lui dire pour la convaincre de descendre ?
****
Une pièce sombre éclairée par la lueur de la lune qui s'élevait dans le ciel. Deux corps nus : un homme et une femme. Un lit complètement sans dessus dessous, dont un simple drap fin avait pour but de couvrir leurs corps brûlants et en sueurs. Le souffle haletant, la jeune femme passa ses bras autour du cou de son partenaire qui, dans un sourire, celui-ci lui déposa un baiser sur le front.
- Tu as aimé ce deuxième rendez-vous ? lui demanda-t-il.
- Bien sûr ! (La rose lui fit un sourire.) Et toi ?
- De même. Je me sens bien avec toi.
L'homme lui déposa un baiser sur la bouche. Puis, la jeune femme releva le haut de son corps afin de se mettre en position assise, ses deux mains qui retenaient le drap fin sur son corps dénudé.
- Tu crois que je pourrais emprunter ta salle de bain ? J'aimerais bien prendre une bonne douche.
- Pas de problème.
La fleur pencha sa main vers le sol où elle s'empara du chandail de Juro qu'elle enfila avant de se lever du lit.
- As-tu besoin d'un coup de main ?
Un sourire perché sur ses lèvres, Sakura empoigna un coussin qu'elle lança sur Juro. Dans un rire, Juro rattrapa au vol le coussin avant de le lancer à nouveau sur le sol.
- Très bien, j'ai compris mais tu es certaine que tu n'as pas besoin d'aide ?
- Oh que oui ! répondit-elle en riant.
- C'est dommage. J'aurais été d'une grande aide, tu sais.
- Bien essayé.
Alors que la jeune femme s'éloignait en direction de la salle de bain, Juro sortit une cigarette de son paquet qu'il déposa entre ses lèvres. De ses yeux gris, il regarda le magnifique corps de sa partenaire se déhancher, au fil des pas qu'elle franchissait.
- Tu sais que tu as un corps magnifique ? dit-il tout en allumant sa cigarette.
- Et toi, tu sais que fumer est mauvais pour la santé ? lâcha-t-elle en se retournant vers lui.
- Oui mais une fois de temps en temps ne fait pas de tort.
Un bras appuyé sur l'embrasure de la porte, Sakura observa le blond qui la reluquait du regard tout en continuant de fumer.
- Tu ne voulais pas prendre une douche ?
- Oui, je devais.
- Tu as changé d'idée ?
- Non.
- Alors, pourquoi tu restes là, à me fixer ?
- Je pourrais te poser la même question.
La cigarette entre ses deux doigts, le blond continua de scruter la fleur de cerisier dans les yeux. Puis, il éteignit sa cigarette dans le petit cendrier qui était déposé sur sa table de chevet avant qu'il ne se leva du lit pour marcher dans la direction de sa proie. Une fois à la hauteur de Sakura, il la poussa doucement contre la porte de la salle de bain et lui déposa des baisers sur son cou tout en passant ses mains sous le chandail qu'elle lui avait emprunté. Il se mit à lui caresser chaque parcelle de son corps, commençant par ses fesses jusqu'à remonter jusqu'à ses seins qu'il malaxa dans sa poigne. Alors que la rose lâcha un soupir, Juro lécha de la base de son cou jusqu'à remonter jusqu'à sa mâchoire avant d'approcher ses lèvres de ses oreilles et de lui chuchoter :
- Je te conseille d'entrer sous la douche... sinon je te prends ici et maintenant.
- J'y vais de ce pas... !
Dans un sourire, Sakura déposa ses deux mains sur le torse du blond avant de le pousser gentiment à l'extérieur de la salle de bain dont elle referma la porte. Une fraction de seconde plus tard, Juro pouvait entendre l'eau couler et il se retourna pour enfiler ses sous-vêtements. Soudainement, le son d'un vibreur d'un téléphone lui parvint à ses oreilles. Il retourna son visage en provenance d'où son où il aperçut le téléphone de Sakura qui était sur le sol. D'une main, il le prit entre ses mains et remarqua qu'une personne tentait de la rejoindre. Or, le numéro ne possédait aucun nom particulier ce qui ne lui laissait aucun doute à savoir qui pouvait bien tenter de lui parler à une heure aussi tardive.
Le blond fit demi-tour et ouvrit la porte de la salle de bain dans laquelle il entra. À travers la baie vitrée de la douche qui était toute embuée, Juro pouvait apercevoir le corps fin de la rose qui se rafraîchissait sous l'eau chaude.
- Sakura, ton téléphone sonne.
- Qui est-ce ?
- Je l'ignore. Il n'apparaît que le numéro de téléphone.
- Tu crois que tu pourrais répondre pour moi ? Si ça se trouve, cela peut être important...
- Tu veux que je leur dise que tu vas les rappeler ?
- Oui, ce serait gentil.
Sur ces mots, Juro referma la porte de la salle de bain et s'éloigna de celle-ci. Il décrocha l'appel et posa l'appareil sur son oreille.
- Sakura ? retentit une voix d'homme dans le combiné.
- Sakura est indisponible pour le moment, répondit le blond.
- Oh, je vois...
- À qui ai-je l'honneur ?
- Je...
Juro fronça les sourcils. Qui était cet homme et pourquoi appelait-il à une heure aussi tardive ? N'aurait-il pas pu attendre au lendemain pour l'appeler ?
- Vous... ?
- Dites lui simplement de me rappeler...
Sans qu'il ait eu le temps de placer un mot, la ligne téléphonique raccrocha. Abasourdie par ce qui venait de se produire, Juro déposa le téléphone sur la table de chevet avant de s'allonger sur son lit, l'air pensif. Après plusieurs minutes, la rose sortit de la salle d'eau toujours habillée du chandail qu'elle lui avait emprunté. À l'aide d'une serviette, elle frottait ses cheveux mouillés afin de les faire sécher.
- Qui c'était ?
- Je l'ignore. Il ne m'a pas donné son nom mais c'était un homme.
- Un homme ?
Le blond remarqua le visage de la fleur changer pour de l'étonnement.
- As-tu une idée de qui pourrait t'appeler à cette heure ?
- En toute honnêteté, non, et je n'attendais aucun appel en particulier. Je vais le rappeler tout de suite, pour en avoir le cœur net. Peut-être que c'était important.
Sakura prit son téléphone et quitta la chambre pour se rendre jusqu'au salon. Une fois dans la pièce, elle ouvrit son téléphone et, par curiosité, regarda le numéro qui venait tout juste de l'appeler. Au fil que les numéros défilaient sous son regard, elle reconnut l'entièreté du numéro qui avait tenté de la joindre.
Kakashi... ?
Pourquoi avait-il tenté de l'appeler à une heure aussi tardive ? Surtout, comment avait-il eu son nouveau numéro ? Il ne faisait aucun doute que sa bande d'amies ne lui aurait pas donné puisqu'elle le leur avait demandé. S'il ne s'agissait pas d'elles, une autre personne aurait été en mesure de le lui donner et c'était Sasori. Il ne faisait aucun doute que c'était lui.
Dans un soupir, elle se laissa tomber sur le canapé. Pourquoi avait-il appelé ? Dans quel but ? Voulait-il lui parler de quelque chose d'important ? Bien qu'elle l'avait revu aux funérailles, le simple fait de se dire qu'elle allait entendre de nouveau sa voix faisait accélérer son cœur. De l'anxiété ? Peut-être bien mais elle devait le rappeler. Elle devait s'habituer au fait qu'ils seraient plus souvent en contact, surtout lorsqu'il apprendrait la nouvelle qu'il a une fille. La rose s'attendait à ce que son ancien copain lui demande une garde partagée, ce qui serait tout à fait normal. Elle devait le faire pour le bien-être de sa fille qui en dépendait.
D'une main tremblante, elle fit composer le numéro de Kakashi. Au bout de trois sonneries, celui-ci décrocha.
- Kakashi ?
- Dieu merci, tu m'as rappelé, lâcha-t-il dans un soupir de soulagement.
- Est-ce que tu vas bien ? s'inquiéta Sakura.
- Maintenant, oui.
- Kakashi... pourquoi est-ce que tu as appelé ? Je parie que c'est mon frère qui t'a donné mon numéro de téléphone. N'est-ce pas ?
- Je lui ai demandé de me le donner. Ne le blâme pas.
- Si tu m'appelles, j'imagine que c'est parce que c'est urgent, en quelque sorte.
- Parce qu'il me faut une raison précise pour t'appeler ?
Face à la réplique de l'argenté, Sakura ne sut quoi répondre. Peut-être avait-elle été un peu trop rude avec lui, ce qui l'avait mené à lui répondre du tac au tac ?
- J'imagine que non... je suis désolée, finit-elle par dire.
- Ça ne fait rien.
- En toute franchise, je ne m'attendais pas à recevoir un appel de ta part.
- Oui mais je vois que j'ai appelé au mauvais moment.
- Pourquoi est-ce que tu dis ça ?
- Eh bien, c'est ton petit ami qui m'a répondu. Il m'a dit que tu étais... occupée.
- Oh ! Je suis désolée. J'aurais bien voulu te répondre mais j'étais sous la douche. C'est moi qui lui ai demandé de te répondre pour prendre le message.
- Je vois...
- Alors, que me vaut l'honneur de cet appel ? demanda la fleur en vue de briser le petit silence qui s'était installé entre eux.
- J'avais besoin de te parler...
- Est-ce que c'est à propos de ce qui s'est passé aux funérailles ? Je te jure, ce n'est pas grave.
- Ce n'est pas pour cela que je t'appelle.
- Donc, de quoi s'agit-il ?
Au travers du combiné, Sakura entendit l'argenté lâcher un soupir. Par le son de sa voix, elle se doutait que cela devait être du sérieux et son coeur commençait de plus en plus à battre fortement, causé par l'anxiété.
- Je t'en supplie, cesse de jouer avec mon anxiété et dis-moi ce qui se passe.
- Quand est-ce que tu avais l'intention de me dire que j'avais une fille ?
Les jambes de la jeune femme se mirent à trembler. Non... il ne pouvait pas être au courant. Comment l'avait-il découvert ? Qui avait bien pu vendre la mèche ?
Sakura se laissa tomber sur le canapé.
- Comment est-ce que tu l'as su ?
- Répond d'abord à ma question. Quand avais-tu l'intention de me dire que nous avions une fille ?
- Je... je ne sais pas.
- Tu ne sais pas ?
- Non !
- Donc, tu l'aurais tenu loin de moi encore plusieurs années, si je comprends bien ?
- Ce n'est pas ça.
- Pourtant, ça semble être ce que tu sous-entend.
- J'aurais fini par te la faire rencontrer !
- Quand Sakura ? Quand ?!
- Je ne sais pas !
Le cœur serré, la rose laissa libre court à ses larmes. Elle ne pouvait pas croire que le moment était déjà arrivé et en aucun cas elle ne s'était imaginé que cela se passerait de cette façon...
- Je suis désolé, s'excusa l'argenté.
- Je... je voulais que nous en parlions en privé avant que je te la présente. Je ne voulais pas te présenter ta fille du jour au lendemain, comme si de rien n'était. Je me doutais que cela te ferait un choc et je m'étais dit que de t'en parler d'abord était la meilleure solution.
- Pourquoi est-ce que je sens que tu ne me dis pas tout ? Pourquoi est-ce que tu as attendu cinq ans ? Si tu voulais m'en parler, comme tu l'as dit, pourquoi ne l'as-tu pas fait depuis le début ? Tu sais que j'aurais tout fait pour toi et je t'aurais aidé à surmonter cette épreuve même si nous ne sommes plus un couple.
- J'avais peur de te revoir... je voulais t'oublier...
- Et tu crois que de me priver de ma fille était la meilleure chose à faire ?
- Non mais ce qui est fait est fait... à ton tour de répondre à ma question. Comment est-ce que tu l'as su ? Qui t'a dit que tu avais une fille ?
- Sasori est venu m'en parler.
- C'est pas vrai... non seulement il t'a donné mon numéro mais il ose t'annoncer une telle nouvelle, alors qu'il savait que je n'étais pas prête !
- Je t'ai déjà dit que c'est moi qui lui ai demandé de me donner ton numéro. Puis, Sasori a été quelque peu forcé de m'annoncer la nouvelle.
- Pourquoi ça ?
- Parce que ta mère t'a menti.
- Quoi... ?
- Si elle a pris la décision de descendre à Konoha, ce n'était pas dans le but de faire un contrat mais parce qu'elle souhaitait que je fasse la rencontre d'Ai.
Alors que la main droite de la jeune femme tenait le téléphone sur son oreille, sa main gauche se mot à se cramponer sur le canapé. Elle était furieuse. Sa mère avait osé lui mentir sur ses réelles intentions. Elle avait osé emmener Ai avec elle dans le but de lui faire rencontrer son père tandis qu'elle savait très bien que la rose n'était pas prête à faire face à cette situation. Pourquoi avait-elle agi de la sorte ?
- Elle m'a menti... elle m'a menti !! hurla-t-elle.
- Sakura, calme toi.
- Comment est-ce que tu veux que je me calme ?
- Sakura...
- Ma belle ! dit Juro en entrant dans la pièce en trombe. Qu'est-ce qui se passe ?
- Elle m'a menti !
- Qui t'a menti ? Dis le moi !
- Ma mère...
- Ta mère ?
- Sakura, tenta de la calmer Kakashi au travers du téléphone. Écoute moi...
- Passe-moi ce foutu téléphone !
Juro prit le téléphone des mains de la rose et posa, à son tour, le combiné sur son oreille.
- C'est vous qui avez appelé, tout à l'heure ?
- Oui, je vous en supplie, passez-moi Sakura !
- Je peux savoir qui vous êtes et de quel droit vous vous permettez de la mettre dans de telles émotions ?
- Je me doute bien que vous devez être ce petit ami dont elle m'a parlé mais cette situation ne vous regarde en rien !
- Si, elle me regarde puisque nous sommes ensemble.
- Eh bien, toutes mes félicitations ! répondit Kakashi d'un ton sarcastique.
- Vous n'êtes qu'un sale être arrogant ! Vous pouvez être sûr que la journée où je vais vous croiser, je vais vous faire la peau... !
- Vous n'avez pas intérêt puisque je suis le père de sa fille ! Maintenant, passez-la moi.
Les dents serrées, Juro donna le téléphone à la fleur de cerisier avant de remonter dans sa chambre.
- Kakashi, jure-moi que c'est une mauvaise blague.
- Non, ce n'en est pas une.
- Ça ne peut pas être vrai, dit Sakura en commençant par manquer de souffle. Elle m'a trahie... pourquoi ? Elle savait que je n'étais pas prête !
- Sakura, calme toi !
- Pourquoi elle m'a fait ça ?! Pourquoi ?! Je... je ne..., s'arrêta la jeune femme en tentant de chercher de l'air.
- Hey, tout va bien aller.
- Kakashi, je...
- Ma chérie, calme toi et écoute moi, la coupa-t-il. Je me doute que ça doit te faire un choc et c'est compréhensible. Descends à Konoha.
- Quoi... ?
- Tu m'as bien compris, je le sais. Ai va bien. Elle loge avec ta mère chez Kizashi. Sakura, le temps est venu pour nous de confronter la réalité. Viens me rejoindre à Konoha et nous parlerons de tout cela entre nous, comme deux adultes calmes et civilisés.
- Je voudrais bien mais...
- Mais quoi ? As-tu si peur de me revoir depuis que nous nous sommes revus au funérailles ?
Si elle avait peur ? Un peu dans un certain sens mais ce n'était pas ce qu'elle redoutait le plus. Elle se souvenait de ce baiser qu'ils avaient été sur le point d'échanger, cette journée-là. Le pire dans tout ça, c'était qu'elle l'avait désiré mais elle s'était forcée à tout arrêter par respect pour Juro avec qui elle commençait une toute nouvelle relation. Si elle descendait à Konoha, qui sait ce qui pouvait arriver mais, dans un autre sens, avait-elle le choix ? Sa fille se trouvait là-bas, en compagnie de sa famille. Puis, Kakashi avait peut-être raison sur le fait qu'il était temps pour eux de confronter la réalité. Simplement, elle aurait souhaité que cela se passe autrement ainsi que moins rapidement... mais le destin s'était chargé du contraire ou plutôt, Mebuki.
- Sakura...
Sa voix... même après cinq ans, il savait toujours trouver les bons mots pour la calmer. Il la connaissait mieux que n'importe qui.
- Dis moi que tu vas descendre.
- Je le ferai, Kakashi. Je le ferai...
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