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Chapitre 14 : Moï, le destin (Partie II)

Lucy Heartfilia

Frigorifiée à cause de la chute drastique de température, je m'aventure dans les rues glaciales et bondées de la capitale, d'un pas plus pressé qu'à l'accoutumé. Tout autour de moi, les habitants de Reykjavík me poussent et m'entraînent dans une foule anxiogène et alarmée ; nous sommes tous sur nos gardes, affolés par la situation actuelle dans laquelle aucun d'entre nous ne voulait se retrouver coincer.

D'ailleurs, c'est le mot adéquat : nous sommes coincés. Coincés, ces honnêtes gens, mes amis et moi, dans un pays au bord de la rupture. Isenberg avait toujours été une région du monde où l'insécurité régnait, notamment à cause de la divergence extrême des opinions des leaders qui n'arrivaient jamais à se mettre d'accord sur quoi que ce soit. Et cette fois-ci, c'était suffisamment grave pour causer des révoltes aux quatre coins du territoire.

Le désaccord en question reposait sur les sources énergétiques magiques, celles qui permettaient à l'eau courante, l'électricité, mais surtout à la chaleur d'avoir leur place ici, c'est-à-dire tout ce qui faisait d'Isenberg un endroit un minimum vivable. Certains souhaitaient qu'ils restent des ressources taxées et donc publiques, comme ça avait toujours été le cas, alors que d'autres pensaient qu'il serait préférable qu'elles soient vendues, privées, et que les prix augmentent par conséquent au cas par cas. En réalité, le problème était plus profond que cela ; certains essayaient de prendre le pouvoir de force et renverser l'ordre des choses. Et évidemment, même si nous n'étions pas au centre de la question, mes camarades et moi avions fini par être définitivement bloqués de force dans la capitale ; nous étions le cadet de leur soucis, et ça m'avait franchement énervée d'avoir été aussi méprisée par l'administration.

Par chance, je fini par pouvoir m'extirper de la foule en empruntant une petite ruelle calme.

A peine eus-je le temps de reprendre mon souffle qu'une voix m'interpella au fond de l'impasse.

"Beaucoup d'agitation là-bas, n'est-ce pas ?"

Une jeune femme d'environ mon âge se tenait un peu plus loin, et avait les yeux braqués sur moi. Je ne savais pas exactement d'où elle était apparue, et j'étais pratiquement sûre qu'elle n'était pas là il y a quelques secondes de cela, mais je devais assurément ne pas l'avoir remarquée.

Avec du recul, je ne savais pas comment je m'étais débrouillée pour ne pas la voir. L'inconnue avait de longs cheveux blancs, une tenue beaucoup trop légère pour Isenberg, et des yeux d'un bleu si cristallin qu'ils semblaient pratiquement irréels. Simplement appuyée sur le mur derrière elle, elle me fixait d'un air énigmatique, un petit sourire au coin des lèvres.

Il m'a fallu une seconde pour reprendre mes esprits, mais avant même que je ne puisse dire quoi que ce soit, elle reprit la parole :

"Je t'ai connue plus éloquente, Lucy. Reprend-t-elle, se tournant vers moi, les mains dans les poches.
-Comment...comment tu connais mon nom?"

Elle était parvenue à me déstabiliser, et malgré mon air effarouché, elle n'avait visiblement pas l'intention de répondre à ma question ; au contraire, elle semblait presque déçue, à tel point qu'elle en perdit son sourire malicieux.

"Toujours les mêmes questions avec toi, ce n'est même plus drôle d'essayer d'intervenir maintenant tu sais? Mais bon, je suppose que je n'ai pas le choix, je vais devoir me présenter parce que la situation m'y oblige. Elle racle sa gorge, s'approchant de moi pour me faire face. Mon nom est Moï, et je suis une Déesse. Et toi et moi, on se déteste Lucy."

Pas trop sûre de comprendre, je me contente de cligner des yeux et sortir un simple « Quoi ? » incertain.

Comment ça « une Déesse » ? Comment ça « on se déteste » ?

Premièrement, je n'avais jamais réellement cru aux Dieux et aux Déesses, même si la religion avait été une part importante de mon éducation, un peu comme tout le monde à Fiore ou même à Isenberg d'ailleurs. Mais, comme tout ce que m'avait transmis mon père, j'avais décidé de jeter ces croyances aux ordures. Je n'y croyais pas. Alors m'imaginer qu'une femme, dont je ne connais absolument rien, se présente à moi comme étant une Déesse ? Improbable. Mais qu'en plus, par-dessus le marché, cette même Déesse me déteste ? Impossible.

J'avais beau retourner ça dans mon esprit une centaine de fois, je n'avais aucune idée de ce qu'il se passait actuellement.

"Tu n'as pas l'air de comprendre, encore une fois. Souffle la mystérieuse jeune femme en croisant les bras. Je ne suis pas la Déesse la plus connue, mais tu as sans doute au moins déjà entendu parler de moi, non ?
-Je suis désolée, je...je crois que vous vous trompez de personne.
-Non, crois moi, je ne me trompe pas. Tu ne t'en rappelles juste pas, c'est tout, et c'est normal."

Mais qu'est-ce que cette folle me baragouine là ?

"Je suis Moï, le Destin. Elle reprend son sourire fier. Pas la personnification du destin, pas une allégorie non plus, juste Le Destin. C'est ce que je suis, et toi, petite peste, tu es littéralement ma pire ennemie.
-Je ne comprends pas...
-C'est pas si compliqué pourtant.
Souffle-t-elle, embêtée. Je ne compte pas répondre à tes questions par contre, je sais que tu en as au moins une vingtaine, et non seulement je les connais toutes, mais elles sont à mourir d'ennui, inintéressantes et je n'ai pas le temps."

Son débit de parole est si rapide que j'ai l'impression que ce n'est pas la première fois qu'elle prononce cette phrase.

"Je suis simplement venue pour deux choses : un, voir mon précieux Haru, et deux, t'empêcher de foutre les pieds quelque part qui dérangerait mes plans.
-Haru.. ? Plans.. ?
-Je ne vais pas passer par quatre chemins : Yukio n'a rien à faire ici, il me met dans le pétrin. Tu te rends compte ? Déjà, mauvais monde. Ensuite, il te rapproche d'Haru sans le vouloir, mais en plus il te pousse à mettre les pieds dans le monde des rêves ? Cet insolent n'a rien à voir avec Haru. Vraiment, qu'il ait le même visage me rend furieuse."

Agacée, elle s'agite et marmonne des insultes dans son coin alors que je reste dans l'incompréhension la plus totale.

"Puisque tu sembles vouloir essayer de le retrouver et que je suis vraiment de mauvaise humeur, je vais te punir toi. Même si ce Yukio est insupportable, il reste trop beau pour être puni. Et puis..."

Son sourire mauvais et ses yeux bleus me glacent alors le sang ; si jusqu'ici je pensais qu'il s'agissait d'une plaisanterie, je la prends tout à coup beaucoup plus au sérieux. Je pose mes mains au niveau de mon trousseau de clés dans l'objectif de me défendre, mais je remarque beaucoup trop tard que celui-ci est entre ses mains.

« Faire ta souffrance, te voir emplie de désespoir, au bord du gouffre, est ma plus grande joie. Je me délecte de ta souffrance, Lucy Heartfilia. »

Et, d'un claquement doigt, je me retrouve dans le noir profond.

*-*-*-*-*

Je n'avais jamais été le type de personne à croire au destin.

Il m'était pratiquement inconcevable d'imaginer un monde dans lequel toutes mes actions seraient guidées par une quelconque force supérieure, qu'il s'agisse d'un Déesse ou d'une puissance antique. Après tout, le concept de fatalité m'échappait totalement. Il n'existait, selon moi, aucune force surnaturelle qui puisse mettre en place un 'avenir préconçu'. Au plus profond de moi-même, je croyais fortement en l'idée de libre-arbitre ; j'estimais ne pas être contrainte, de quelque façon que ce soit, dans mes choix et mes actions. Après tout, où se trouverait le plaisir de vivre si tout est déterminé à l'avance?

Par moment, pour m'assurer que c'était bien le cas, j'effectuais aléatoirement une chose à laquelle on ne pouvait pas s'attendre. Vous savez, ce genre de geste stupide qu'on fait pour se rassurer d'avoir encore l'emprise de notre propre vie? Comme s'arrêter en plein milieu de notre route et changer de direction, lever un bras sans raison particulière et se dire « Et toc ! Tu t'y attendais pas à celle-là, hein ? » à ce fameux être tout-puissant qui connaîtrait tout et aurait tout écrit.

Puis, à d'autres moments, quelques rares, curieux moments, je voyais le destin revenir à la charge et effacer tout mes espoirs d'avoir le contrôle. J'observais des coïncidences devenir des évidences, des doutes se changer en certitudes, des évènements se transformer en histoires...

Certaines choses qui ne semblaient pas avoir de sens en prenaient soudainement un. Et pendant une seconde, je ne ressentais plus aucune emprise, et c'était aussi terrifiant que beau. Dans ces moments-là, l'être tout-puissant marquait un point et donnait une toute autre dimension à l'idée de prédétermination : il la rendait à la fois magique et inspirante, et me donnait juste un peu envie d'y croire.

Et donc toute ma vie durant, comme deux opposés, le destin et le libre-arbitre ont longtemps cherché à s'imposer dans mon esprit. J'avais toujours eu du mal à donner une chance au destin, parce que celui-ci était étouffant, pesant, insupportable. Il imposait à moi une vie et des épreuves dont je me serais bien passée. Au moins, avec le libre-arbitre, je me rappelais que j'avais peut-être une chance de choisir autre chose que la vie qui semblait s'imposer à moi.

Honnêtement, je ne savais pas s'il s'agissait d'un mauvais tour de ce maudit destin, mais je n'avais pas le pouvoir de changer ce qu'elle m'avait fait à ce moment précis, et j'aurais tout donner pour pouvoir contrer mon sort cette fois-ci.

Lorsque j'avais ouvert les yeux, ce n'était plus le regard terrifiant et cristallin de Moï auquel je faisais face, mais le regard réconfortant de Natsu. Il me sourit légèrement alors que je me redressai lentement, assise sur l'herbe avec lui, mes yeux balayant du regard l'endroit où je me trouvais. Dans ce monde, il n'y avait rien de normal, d'habituel. Rien n'avait de réel sens. Des lacs et des rivières, des forêts et des plaines, des champs de fleurs, et surtout, quelque chose de complètement irrationnel : un vieux château et ses habitants non-humains, une forêt qui se trouvait être sans fin, un volcan gardé par un grand dragon, un énorme lac de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, une ville dans les nuages, un palais de cristal...

"Bien dormi ? Me demande Natsu, pas l'air plus étonné que ça de l'endroit où nous nous trouvons.
-Natsu, regardes autour de toi...Où est-ce qu'on est ?
-'Natsu' ? Tu rêves encore ou quoi ?
Rit-il doucement, il s'approche de mon oreille et murmure. Ou peut-être que tu me trompes dans ton sommeil ?"

Prise de court par son rapprochement soudain, je sens que mes joues s'empourprent. Il n'avait encore jamais été aussi direct, même si nous étions habitués au contact de l'autre, c'était beaucoup trop inhabituel et soudain, quoique agréable -même si je ne l'avouerai jamais face à lui.

"Tu baves quand tu dors, tu sais ? Il continue de chuchoter, clairement déterminé à m'embêter.
-N'importe quoi ! Je m'éloigne légèrement de lui, pour l'observer quelques secondes. Tu es étrange, Natsu...
-Tu es déterminée à m'appeler par ce nom alors ? C'est un jeu ? Continue-t-il, sans s'arrêter de sourire, le nom Natsu lui paraissant étranger."

J'observe sa réaction avec sérieux, et nous partageons tout deux un regard d'incompréhension. Il à l'air d'être face à une inconnue, et c'est aussi mon cas. Il n'est clairement pas Natsu, même s'il a la même voix, le même sourire, la même tête, et ce, au grain de beauté près.

"Si tu n'es pas Natsu...qui es-tu ?"

Ce n'est aussi clairement pas Yukio, j'en suis persuadée. Je n'arrivais pas à définir qui il était, tellement j'étais persuadée qu'il s'agissait de Natsu, simplement instinctivement.

Lui aussi, semble avoir comprit que quelque chose n'allait pas, n'était pas à sa place.

"Je ne comprends pas trop ce qu'il se passe... Reprend-t-il.
-Qui es-tu ?
-Grosse question, très philosophique Lucy.
-Je suis sérieuse !
Je m'impatiente. Je crois que quelque chose ne va pas...je...je ne suis pas chez moi. Pas dans mon monde...
-Si nous ne sommes pas dans ton monde, je ne sais pas où nous sommes censés être.
Déclare le jeune homme.
-J'ai l'impression de rêver...ce n'est pas réel..."

'Natsu' -si c'est bien lui je veux dire- sourit avec malice avant de me pincer sans prévenir.

"C'est réel, tu vois? On ne ressent pas la douleur dans les rêves. Donc si tu as un doute, pinces toi la prochaine fois."

Sauf que...

Sauf que je n'ai ressenti aucune douleur ?

"Non...Non, non, ça commence à me faire peur. Natsu. S'il te plait, arrêtes de plaisanter, j'ai vraiment peur...je ne comprends rien..."

Je m'affole, paniquée à l'idée d'être coincée dans un rêve, un cauchemar ou dieu seul sait quelle sorte d'illusion où Yukio ou cette pseudo-Déesse aurait bien pu me fourrer. Je pince, pince et re-pince à plusieurs reprises ma peau, en espérant ne ressentir qu'un peu de douleur, mais rien.

Le jeune homme aux traits familier me regarde avec inquiétude, l'air troublé par mon comportement insensé. Il m'attrape doucement la main pour m'empêcher de continuer :

"On va t'emmener voir Sonia, d'accord ? Je suis sûr qu'elle pourra-
-Non ! M'écriais-je, repoussant ses mains. Je ne veux voir personne ! Je veux juste des explications Natsu !"

Je sens l'air se couper dans mes poumons et ma gorge se resserrer. L'air ambiant, écrasant et étouffant, m'étranglait d'anxiété. J'étais terrifiée, incapable de discerner le vrai du faux, le rêve de la réalité, la vérité du mensonge. La seule chose à laquelle je pouvais me raccrocher était ce visage que je connaissais, ce visage auquel j'avais confiance. C'était peut-être un piège de Moï, mais c'était la seule chose que j'avais actuellement. Je ne pensais pas clairement.

Doucement, il pose sa main, chaude, réconfortante et rassurante, sur mon front, et réussi à me calmer de ce simple mouvement. Son regard se lie au mien, et je m'y accroche, cherchant à stabliser ma respiration.

"Tout va bien...Lucy, je ne sais pas ce que tu as, mais je vais prendre soin de toi d'accord ?
-Je veux juste comprendre...
-Je vais répondre à tes questions..."

Je comprends qu'il cherche à me rassurer, mais je ne peux pas m'empêcher de trembler, les questions se bousculant dans ma tête.

"Qui es-tu ?
-Haru."

Il semble avoir de la peine à dire son nom, ou plutôt, à me dire son nom. Haru...

Haru ? C'est bien le nom que cette Moï avait prononcé lorsqu'elle parlait de Natsu non ? La situation est encore plus floue et je continue à m'emmêler les pinceaux.

"Ça fait quelque temps qu'on se fréquente toi et moi...tu ne te rappelles pas ?
-Ce monde...ce n'est pas le mien. Je viens de Fiore, de la guilde de Fairy Tail. Et Natsu, il...il a le même visage que toi..."

Plongé dans l'incompréhension, il me fixe silencieusement durant quelques instants, puis se reprend : "Nous devrions aller voir Sonia, d'accord? Elle devrait pouvoir nous aider à comprendre ce qu'il se passe."

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