
Chapitre XI : Un gagnant
Edward se réveillait doucement, encore douloureux du dos et de la tête. Il entendit deux voix échanger non loin de là, sans parvenir à déterminer de qui il s'agissait. Il se redressa lentement, sa vision s'éclaircit peu à peu, et il pu distinguer l'endroit dans lequel il se trouvait. Les lieux étaient très sobres et d'une simplicité déconcertante. La pièce, dépourvue de meuble, était assez étroite. Les murs étaient clairs et nus. Seul le lit sur lequel était Edward trônait en son centre. Une fenêtre donnait sur les rues de la ville éclairée par le soleil matinal. Edward se concentra et chercha dans sa mémoire.
Soudain tout lui revînt. Le premier réflexe qu'il eu fut de passer sa main dans sa tunique. Elle n'était plus là. Disparue. Elle lui avait été dérobée. La Pierre !
Il se leva d'un bond et fut pris de violents vertiges. Il mit une main sur son front pour calmer son tournis et s'appuya contre le mur. Anne déboula soudainement dans la chambre.
- Recouche toi tout de suite, lui ordonna-t-elle paniquée en le voyant.
Edward ne lui obéit qu'à moitié et s'assit, encore chancelant, sur le rebord du lit. Elle s'approcha de lui pour lui tendre un verre d'eau qu'elle avait rapporté. Elle était visiblement inquiète. L'Assassin fut touché par l'attention que sa camarade lui portait. Il plongea son regard dans le siens avant de porter le verre à ses lèvres. Anne attendit qu'il finisse et lui prit le verre des mains pour se jeter sur lui.
Elle l'embrassa tendrement et Edward lui rendit son baiser. Il glissa sa doigts dans ses cheveux vermeils tandis que les mains d'Anne s'étaient emparés de son cou puissant et musclé. Il fit descendre ses lèvres dans le cou de sa proie. Mais était-elle réellement la proie ? Edward était totalement tombé devant cette femme enchanteresse. Tout ce temps il était resté aveugle ! Était-ce parce qu'il croyait encore que sa femme Caroline l'attendait à Londres ? Il n'aurait su le dire mais toujours est-il qu'à ce moment, il ne pouvait pas être plus comblé. Il ne s'était pas senti en paix comme cela depuis longtemps. Il en oublia les Templiers, la Pierre et tous ses autres problèmes. Il n'avait plus d'yeux que pour elle. Il fixa intensément sa belle, lorsqu'il entendit un grincement de bois, signe que quelqu'un approchait.
Anne et Edward s'éloignèrent aussitôt l'un de l'autre, mais visiblement pas assez vite, à en croire le regard d'Adewalé lorsque sa tête apparu à la porte.
- Ah, apparemment je dérange, se moqua Adewalé.
Les joues d'Edward s'empourprèrent, ce qui ne lui arrivait jamais habituellement. Il maudissait intérieurement son ami qui avait un don pour le mettre mal à l'aise.
- Non non pas du tout, répliqua Anne en se levant, elle aussi gênée.
Adewalé étouffa un petit rire avant de lancer :
- Bon alors tu t'es enfin réveillé ! On s'est tous demandés ce qui t'étais arrivé. On t'a retrouvé affalé sur le sol de cette maison, inconscient.
Edward revînt alors à la réalité. La Pierre ! Comment avait-il put ne serait-ce qu'un instant l'oublier.
- J'avais trouvé une lettre de la main de Rogers, expliqua-t-il. J'ai commencé à la lire et je me suis fait assommer par un homme. Il m'a arraché la lettre des mains et quand je me suis réveillé, je me suis rendu comptes qu'il avait aussi emmené la Pierre.
Anne devînt soudain très pâle et lui jeta un regard lourd de reproches. Edward savait très bien ce qu'il voulait dire : "pourquoi tu ne me l'as pas dit tout de suite". Il l'ignora.
Adewalé reprit l'air grave :
- C'est problématique, tu as reconnu cet homme ?
Edward fit non de la tête et ses compagnons soupirèrent.
- Nous on a pas réussi à éliminer Berkelay mais on sait ou il va !
Edward et Anne relevèrent la tête, attentifs.
- À Tulum, reprit-il. Dans deux jours.
- Exactement au même moment que Georges Blackson et Botchelluti, constata Anne avec étonnement.
- C'est parfait ! On pourra tuer tous ces chiens en une seule fois, s'exclama Edward un sourire en coin.
- J'en suis pas si sure. Je vais informer les autres, rejoignez nous en bas, indiqua Anne.
Elle quitta la pièce en silence et Adewalé attendit d'entendre la porte claquer derrière elle pour lancer avec malice :
- Alors comme ça tu t'amuses avec Mlle Bonny !
- Pfff, ça va on s'est juste embrassé, déclara Edward. Si tu ne nous avais pas dérangés j'aurais au moins pu profiter un peu plus ! N'empêche tu me dois quelques choses, je t'avais dit que j'arriverai à la faire tomber sous mon charme.
Adewalé explosa de rire.
- Si tu veux mon avis, c'est plutôt toi qui est tombé dans les mailles de son filets.
Edward haussa les épaules.
- Ça n'empêche que j'ai gagné le pari, fit-il en tendant une main, paume vers le ciel. Il agita les doigts et haussa un sourcil innocemment.
- Tu ne perd rien pour attendre toi, grommela Adewalé avant de lui jeter une petite bourse d'argent.
Le capitaine attrapa son butin au vol et regarda son contenu.
- Dix reales ! T'es fauché mon ami, ria-t-il.
- Ça va j'ai passé ma nuit dernière dans une taverne avec des bouteilles de rhum et des filles des joies.
- Oh, j'espère au moins que tu as quelques souvenirs, pouffa Edward.
Adewalé grommela quelques injures pour toute réponse avant de descendre dehors. Edward enfila ses bottes et lui emboîta doucement le pas pour ne pas avoir de nouveaux vertiges.
Quand il rejoignit les autres dehors, il entendit Kayen, Ricardo, Ah Tabai et Gaspard échanger. Quand il s'approcha, les seuls mots qu'il perçu furent : "Alors on repart aujourd'hui".
- On part où, les coupa Edward qui détestait ne pas être informé des dernières nouvelles.
- Quelle question ! À Tulum.
Edward soupira, il ne pourrait décidément pas se poser, ne serait-ce qu'une journée !
Deux jours plus tard,
Edward plongea à la baille depuis le pont, sous les cris de protestations de Gaspard et Ah Tabai. Il les ignora, comme il le faisait si bien. Il n'était pas censé désobéir à son mentor, mais il n'avait jamais été très à cheval sur les règles. Ricardo jeta un regard dubitatif, mais le suivit, enfreignant lui aussi le règlement.
Edward arriva sous les eaux, étouffant les cris contestataires d'Ah Tabai. Ils avaient jeter l'ancre de leurs navires à une dizaine de mètres de la berge, dans un endroit dissimulé par les roches et les falaises, histoire d'éviter de se faire repérer avant de toucher terre.
Edward aperçu bientôt les premières bandes de sables. Ricardo arriva à sa hauteur. Les deux filaient sur l'eau comme des serpents entre les broussailles.
- T'aurais pas pu attendre deux minutes qu'ils jettent les canots à la mer, cingla le brun.
- T'aurais pas pu attendre avec eux plutôt que de me faire des remarques, répliqua le capitaine entre deux inspirations.
Ricardo jura dans sa barbe et ils gagnèrent un gros rochers situé près de la plage. Edward pataugea jusqu'à ce qu'il ait pied. L'eau lui arrivait aux milieux des cuisses et Ricardo aux hanches. Il avança avec un peu plus de difficulté mais fit signe à Edward de le rejoindre.
De son index, il lui montra Berkelay et une dizaine de tuniques rouges débarquer sur l'île.
- Juste au bon moment, sourit Edward.
Il entendit le bruit caractéristique d'une rame frappant la surface de l'eau. En se retournant ils vit les deux canots avancer vers eux. Il intima aux Assassins de s'approcher dans le silence. Ah Tabai sermonna Edward tout en observant la scène. L'intéressé leva les yeux au ciel avant de reporter son attention sur la berge. Les broussailles exotiques s'agitèrent soudain pour laisser apparaître un homme suivit de deux soldats.
Brun, les cheveux longs et tirés en une queue de cheval, il revêtait une sublime tunique bordeaux parsemée de fines coutures dorées. Il s'avança sur la plage aux airs de paradis, avec ces larges palmiers et sa végétation florissante. Le contraste entre ce décor et lui était frappant. Son regard était malsain voire même cruel, ses petits yeux vides d'expression accentuaient la dureté de ses traits. Il marcha lentement, droit. Les tuniques rouges derrières lui semblaient mal à l'aise en sa présence.
À son arrivée, Berkelay fit une révérence, signe que l'homme à la tunique lui était supérieur, même si cela sonnait comme une évidence pour les espions. Celui ci le salua d'un leste mouvement de main. Edward était malgré lui impressionné par cet étonnant personnage.
Alors, devant l'attention secrète des Assassins, Berkelay s'adressa à lui, dévoilant ainsi l'identité du mystérieux brun.
- Commandant Blackson ! J'ai du nouveau.
*****
Coucou, j'espère que vous aimez cette aventure au côté d'Edward. J'ai bien aimé écrire ce chapitre (je ne sais pas pourquoi). Dites moi ce que vous en pensez en commentaires et ce que vous inspire le personnage de Georges Blackson. Rendez vous au prochain chapitres pour un peu plus de mystère et de découvertes ! Merci d'avoir lu !
SosoZelda17
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