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08


La tête baissée et nos mains entrelacées, nous profitons du temps agréable de ce début d'été en se promenant dans le parc. Cela ne fait que quelques minutes que nous sommes arrivés et j'ai du mal à me sentir à l'aise. C'est la première fois que nous effectuons réellement une sortie, en public, en tant que couple. C'est nouveau, ça devrait être beau, mais ça m'angoisse à un point inimaginable. Jake, lui, est plutôt détendu, mais ça ne m'étonne pas : c'est son quoditien après tout.

— Tu vas t'enfoncer dans le sol à force de regarder par terre, me taquine-t-il.

Je redresse la tête et lui lance un regard menaçant. Cela ne dure qu'une seule seconde, le temps que je me souvienne qu'il ne peut pas voir mes yeux à travers mes lunettes de soleil. Lui n'a opté que pour une simple casquette bleue. Je ne suis pas certaine que ce soit très efficace, mais il n'a pas voulu m'écouter. L'un de ses traits de caractère principal, c'est clairement l'entêtement.

— Ta tournée de promotion dure combien de temps ?

Il fallait bien que je finisse par lui poser la question. Ça devait arriver d'un jour à l'autre, alors autant parler des mauvaises choses dès à présent.

— Environ deux semaines. On commence par l'avant-première à Los Angeles, ensuite à New York puis Londres, Paris et quelques autres dates en Europe.

— Tu voyages tellement, c'est dingue.

— Tu sais, je n'ai pas vraiment le temps d'apprécier l'endroit où je suis, de visiter. Je passe le plus clair de temps à faire des interviews, entre cinq et dix par jour, à assister à l'avant-première, dormir, remonter dans l'avion, atterrir, arriver à l'hôtel et c'est ça à chaque fois que j'arrive dans un pays. Je n'y reste souvent pas plus de quarante-huit heures. Septante-deux, si j'ai de la chance. Oh et parfois, y a des séances photos qui s'intercalent pour l'un ou l'autre magazines.

— Tu vois, rien de m'avoir cité ta liste de tâches à faire, tu m'as épuisée.

— Tu sais ce que je trouve le plus épuisant dans tout ça ?

— Non, dis-moi ?

— Les trajets. Que ce soit l'avion ou la voiture, ça a tendance à me mettre k. o et à me faire somnoler pour le reste de la journée. C'est vraiment pas pratique, surtout avec le décalage horaire. Sauf qu'il faut que je me montre souriant en permanence, même si je suis absolument crevé, sinon on va dire que je suis froid, hautain ou d'autres conneries du genre.

À l'entendre, ça ne donne vraiment pas envie. C'est presque lui demander d'agir comme un robot à chaque fois qu'il sort de chez lui ou qu'il parle à quelqu'un. C'est sûr que ça doit être épuisant... Personne ne peut être au top de sa forme à chaque instant ni être chaleureux avec tout le monde. Surtout pas quand on est poursuivi par des paparazzis ou qu'on doit répondre à des questions parfois déplacées des journalistes.

Avant Jake, je n'avais pas du tout connaissance de ces problèmes ou de cette facette de sa vie. Je me contentais de regarder des films ou des séries et les apprécier. Je n'ai jamais cherché plus loin, je ne me suis jamais intéressée à la vie d'un acteur ou au quotidien que cela pouvait demander chaque jour. C'était une idée floue dans ma tête... Tout est bien plus concret maintenant que ça fait partie de ma vie.

— Tiens, j'ai une idée, reprend-il avec un sourire. Vu qu'il y a une avant-première à Londres, je pourrais peut-être t'avoir des billets pour Lily et toi, qu'est-ce que tu en dis ?

— Euh, laissé-je échapper avec hésitation.

— En tant que simple spectatrice, ajoute-t-il d'un ton rassurant. On ne sera pas vus ensemble, c'est promis. Tu seras une personne comme une autre qui a acheté ou gagné sa place.

— Hum, d'accord, accepté-je. Tu m'as convaincue. Il faudra juste que tu me dises c'est quel jour et j'en parlerai avec Lily, mais il y a peu de risques pour qu'elle refuse.

— Je crois que si tu avais dit non, elle t'aurait botté les fesses pour venir, même si elle devait venir seule.

— Tu commences vraiment bien à la cerner.

— Ah, parce que c'est possible ? Est-ce qu'un jour j'arriverai à totalement la comprendre et à anticiper ses gestes et paroles ?

— Non, probablement pas. Faut pas trop pousser. Si moi je n'y arrive pas après autant d'années d'amitié, tu ne réussiras probablement jamais.

— Au moins, tu ne t'ennuies jamais avec elle.

J'approuve d'un signe de tête. Si je devais comparer Lily à une attraction, ce serait sans hésiter les montagnes russes. Il y a des moments très calmes entrecoupés par des réactions spontanées et totalement délirantes. La plupart du temps, ses idées se transforment rarement des paroles aux actes... sauf quand ça me concerne. Y a rien de plus entêté qu'une Lily qui veut prendre soin de ses amies.

Nous continuons à nous promener pendant près d'une heure, en nous reposant parfois sur l'un des nombreux bancs du parc. Pas une minute je n'ai su m'ôter de la tête la notoriété de mon petit ami. J'ai regardé sans cesse les gens autour de nous en essayant de déduire s'il avait ou non remarqué la présence de Jake. Ce dernier m'a demandé plusieurs fois d'arrêter mon investigation, mais c'était peine perdue. J'imagine, qu'avec le temps, ces mécanismes défenses finiront pas s'adoucir. Je l'espère, parce que ça m'empêche de profiter à fond de sa présence, mais nous ne pouvons pas toujours rester enfermés dans mon appartement...

Sur le chemin du retour, je commence à me détendre un peu plus. Nous rencontrons moins de personnes sur notre trajet, ça doit jouer. Cela permet aussi mes pensées de prendre plus de place. Des questions émergent et je ne mets pas longtemps à en faire part à Jake.

— Tu n'as jamais songé à arrêter ? l'interrogé-je.

— À arrêter ? Ma carrière d'acteur ? Non, jamais. Je n'ai que vingt-six ans, c'est encore très jeune pour arrêter une carrière, sauf si on n'aime pas ce qu'on fait. Mais j'adore vraiment ce que je fais.

— Le manque de vie privée, le fait d'être poursuivi en permanence, ça ne t'a jamais fait peur ?

— Je ne sais pas si la peur est le bon mot pour ça. Évidemment, je préférerai avoir mon intimité et qu'on arrête de prendre des photos de moi chaque jour et à chaque fois que je sors de chez moi. Mais quand j'ai réellement commencé à songer que ça pouvait être ma vie, je savais que ça risquait d'arriver. Je me suis, en quelque sorte, préparé, même si on ne l'est jamais vraiment. Je savais dans quoi je m'embarquais. Donc, non, malgré les inconvénients, je n'ai jamais songé à arrêter. Après, j'ai de la chance de ne pas être dans le top dix des célébrités les plus traquées de la planète. Si j'avais été traité comme Lady Diana, par exemple, je crois que j'aurais arrêté depuis longtemps.

— Rien que de penser à ce qu'elle a subi, j'en ai mal au ventre.

— C'est vraiment l'un des pires cauchemars qu'on puisse imaginer en étant dans cette industrie. Ce qu'elle a vécu, c'était vraiment extrême.

Les deux semaines se sont écoulées rapidement, comme je l'avais envisagé. Trop rapidement. Durant les premiers jours, c'est surtout ma joie et ma bonne humeur qui ont pris le pas sur tout. Mais les trois derniers jours... j'ai été dans un tout autre état. Jake m'a fait remarquer plus d'une fois que je ne souriais pas comme à mon habitude. J'ai eu la même manie que le jour où Lily l'avait giflé : un œil sur lui et l'autre sur l'horloge. Autant dire que j'ai eu du mal à retrouver mon sourire lorsque j'ai senti le moment fatidique approcher. Le nombre vingt-et-un clignotait dans ma tête. C'était le nombre de jours durant lesquels nous allions être séparés.

La dernière nuit avant son départ, Jake m'a posé la même question que lors de son retour : celle de l'accompagner. J'ai dû une nouvelle fois décliner, à contrecœur, et la boule au ventre. C'était son quotidien et non le mien. Je ne pouvais pas chambouler ma vie, même si tout en moi voulait le suivre jusqu'au bout du monde. Je devais garder des limites. Réfléchir de manière raisonnable. Ne pas aller trop vite. Enfin, c'était probablement raté pour ça. N'ai-je pas couché avec lui le jour même de son retour ? Ne me suis-je pas donné à lui sans réfléchir ? Peut-être un peu, je dois bien l'avouer. Mais c'est une bonne chose. C'était la bonne décision. Cependant, je ne pouvais pas agir de la même manière à chaque instant. Je ne pouvais pas être spontanée et vivre au grès de mes envies. J'avais des responsabilités, voilà pourquoi je devais me mettre à réfléchir. Sur nous, sur tout. 

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