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Je les vois au loin, à attendre leur proie. Le regard passant de visage en visage, le doigt prêt à appuyer sur la gâchette. Le sourire détendu par un quotidien qui ne leur procure plus aucun remords.

Je me suis garée assez loin afin de pouvoir analyser la situation et, surtout, le meilleur parcours pour atteindre la boutique avec le moins d'attention possible. Il faudrait vraiment que je me sépare de cette naïveté, j'aurais certainement dû la laisser à l'aéroport anglais, parce qu'il n'y a absolument aucune chance pour que je puisse arriver à la porte sans me faire repérer. Au fond de moi, je le savais, mais l'espoir fait vivre.

Lily m'a dit qu'elle pourrait tenir la boutique pendant une ou deux journées, mais j'ai automatiquement refusé. Si je me laisse abattre une seule fois, ils auront gagné. Et puis, vu l'influence de notre magasin, elle aurait fini par agresser un client un peu trop chiant à cause de la pression. Dans les deux cas, les paparazzis auraient eu quelque chose à colporter.

Le communiqué de presse rédigé par Adam n'a pas changé grand-chose, en tout cas en ce qui concerne le nombre d'articles qui ont paru ces dernières quarante-huit heures. Mais les opinions sont divergentes, ce qui est une bonne chose : c'est ce que nous avions souhaité. Alexandra, quant à elle, ne s'est pas encore manifestée, que ce soit à travers son attaché de presse ou juste les réseaux sociaux. Elle qui, d'après Adam, semblait être quelqu'un de très actif, n'a plus donné signe de vie depuis que l'annonce a été faite, la nuit du vendredi au samedi.

Je me demande si elle regrette, un tant soit peu, ses mensonges ou si, à l'heure où je redoute tant de descendre de ma voiture, elle ne fait que jubiler. Elle est même peut-être en train de bronzer sur une plage des Caraïbes... Si le bébé n'est pas de Chris, ce qui est une certitude, je m'interroge quant à sa grossesse : est-elle vraiment enceinte ? Peut-être ne voulait-elle qu'un autre coup de publicité avant d'annoncer sa fausse couche...

Grand dieu, que le monde est malade pour tomber dans de pareils délires.

Je plaignais déjà l'enfant de ma sœur pour avoir une mère aussi égocentrée, mais que dire d'Alexandra ?

Je soupire avant d'enfiler mes lunettes de soleil, bouclier si précieux désormais pour ne pas me meurtrir les yeux par les flashs incessants des appareils photo. Je vérifie avoir fermé mon sac et fais de même avec la portière lorsque je sors de la voiture. Cela ne leur ferait que trop plaisir de glisser leurs grandes mains et soustraire la moindre chose pour laquelle ils pourraient empocher de l'argent. Argh. Ça me dégoûte.

Je traverse la rue à grands pas, la tête haute (car de toute façon, avec la tête baissée, ça n'aurait rien changé), et me fais automatiquement repérer par l'un d'eux. Rien d'étonnant jusque-là, j'ai déjà vécu ça par le passé. Ils paraissent aussi nombreux que le premier jour. Je peux gérer. J'en suis sûre... Enfin, la première fois, j'étais tout de même accompagnée de Chris et Lily...

Non, ça ira. Il ne me reste plus qu'une dizaine de mètres. Dix mètres qui vont être des plus longs à franchir tant ils commencent à être nombreux autour de moi, ralentissant ma course par leur présence et, bien entendu, leurs questions des plus incongrues.

— Vous allez faire garde partagée ? me lance l'un d'eux.

— Vous savez si c'est une fille ou un garçon ? me questionne un second.

— De combien est-elle enceinte ?

— Abigail ! m'interpelle un homme. Vous savez où se trouve Alexandra ?

J'espère le plus loin possible de Los Angeles. Non, mais sérieusement ! Pourquoi saurais-je une telle chose ? J'en ai que faire de savoir où se trouve l'une des personnes que je déteste le plus au monde. Ils en posent des questions débiles parfois !

Je finis par atteindre la porte de la boutique, avec un soulagement non dissimulé tant il m'a été difficile de faire les derniers mètres, et pousse cette dernière avant de la refermer derrière moi. Les stores encore fermés, j'en profite pour me laisser glisser contre l'un des murs, essoufflée par les dernières minutes et la cruauté de certains d'entre eux. Si la plupart se contentaient de me photographier, d'autres menaient un travail d'investigation sur mes émotions et sur les informations qu'ils n'avaient pas encore. Comme si j'étais assez stupide pour le leur révéler...

— Un vrai parcours du combattant, commente Lily de l'autre côté de la pièce. Tu aurais vraiment dû rester chez toi...

— Je ne laisserais plus jamais personne m'empêcher de vivre ma vie, je lui fais comprendre en ayant les jambes flageolantes.

— Alors, poursuit-elle embarrassée de me voir dans un tel état, tu aurais pu accepter la proposition de te faire accompagner par un garde du corps.

— Je ne suis pas une célébrité, je décline l'offre une nouvelle fois en reprenant des forces.

— Mais tu sors avec l'une d'elles. C'est pratiquement la même chose dans cette ville.

— Quand bien même, j'ajoute très confiante, je me débrouillerai sans. Je ferai du mieux que je le peux, comme une citoyenne totalement normale.

— Mais, s'apprête-t-elle à me contredire avant de finalement se rétracter. Nous avons eu quelques demandes pour des bouquets de mariage par mail. C'est toi la reine dans ce domaine donc... Hum, j'attends des fleurs dans la matinée, vu la foule qui t'attend devant, je préfère régler ça toute seule. T'es vraiment certaine de pouvoir gérer les clients ? Depuis que nous sommes installés, certains ont déjà osé nous poser des questions un peu trop indiscrètes, surtout après le coup de ton ex et...

— Et comme avec lui, je l'interromps avec un sourire, je leur ferais très calmement et poliment comprendre que ce ne sont pas leurs affaires.

Lily me jauge du regard le temps de quelques secondes, je comprends alors ce qui se trame dans sa tête.

— Tu es en train d'imaginer tous les scénarios possibles et imaginables qui pourraient se produire suite à l'histoire avec Alexandra ? je suppose en retrouvant enfin l'usage de mes jambes.

— Est-ce mal de se préparer aux terribles éventualités ?

— Non, je vais dans son sens en m'approchant d'elle, sauf si cela devient une obsession et te gâche continuellement la vie. Allez viens, j'ai besoin d'une petite douceur avant d'ouvrir le magasin ou je risque de manger l'un de nos clients.

— Ce n'est franchement pas marrant, maugrée-t-elle alors que nous rejoignons l'arrière-boutique.

— Eh ! je m'exclame avec une pointe tristesse. Tu m'as toujours dit de prendre la vie du bon côté, alors laisse-moi blaguer s'il te plaît.

— Je n'ai pas l'habitude de cette Abigail-là, m'avoue-t-elle très surprise. Enfin, je voyais des changements, mais pas à ce point-là.

— Tu ne vas pas t'en plaindre tout de même ? je plaisante en attrapant un paquet de biscuit sur l'une des étagères.

Lily ne me répond pas, se contentant de lever les yeux au ciel tant sa réponse semble évidente pour chacune de nous deux. Nous partagerons quelques instants de silence, car après tant d'années d'amitié, il ne sert parfois à rien de mettre des mots sur nos émotions. Nous nous comprenons par nos regards et les traits de nos visages. C'en est parfois flippant et, à d'autres moments, c'est assez contraignant, car je ne peux garder mes pensées pour moi-même très longtemps.

— C'est parti ! annonce-t-elle après avoir jeté un bref regard à l'horloge.

Avant que je n'aie pu dire le moindre mot, la moindre protestation, Lily s'est déjà rendue dans la boutique afin d'ouvrir la porte. Les problèmes causés par la notoriété de Chris ne lui ont pas ôté sa joie de travailler, au contraire : je trouve qu'elle est très heureuse depuis quelques semaines. Une chose en moins sur laquelle culpabiliser...

Je finis par me lever, loin de moi l'envie l'idée de rester cloîtrer ici, bien que l'idée paraisse assez sympa, mais, au bout de quelques minutes, je sais très bien que je m'ennuierais. Je prends donc mon courage à deux mains et mon sourire avant de commencer une journée de travail qui, je l'espère, se déroulera sans trop de difficultés.

À peine l'ouverture effectuée, je remarque que quelques habitués se sont déjà rués vers leurs fleurs préférées. J'ignore si ce sont les événements qui se sont déroulés ce week-end qui les ont poussés à venir d'aussi bonne heure, mais revoir quelques visages familiers fait toujours plaisir. D'autant qu'aucun d'eux ne s'est montré malpoli depuis que nous les conseillons dans leurs choix floraux.

— Madame Widow, je salue une femme d'au moins soixante-dix ans qui nous rend visite une fois par semaine, comment puis-je vous aider aujourd'hui ?

— Bonjour ma petite, me gratifie-t-elle d'une petite tape sur l'épaule, ne te préoccupe pas de moi, je ne fais que regarder.

Je reste quelques secondes à ses côtés, espérant qu'elle change d'avis : sa bonne humeur a tendance à me contaminer. Mais, voyant quelques personnes présentes et attendant, à première vue, des conseils, je décide d'accéder à sa demande et me rapproche du comptoir. Alors que je m'apprête à saluer un homme de mon âge, Lily me bouscule gentiment et se rapproche de lui.

— Bonjour Niels ! s'adresse-t-elle alors au client avec un franc sourire. Toujours la même chose ?

— Oh bonjour Lily ! lui répond-il avec surprise au vu de l'arrivée un peu brutale de cette dernière. Je ne sais pas, auriez-vous quelque chose d'un peu plus coloré ?

Je les observe encore quelques secondes, le temps de comprendre ce qui est en train de se dérouler sous mes yeux. Lily aurait vraisemblablement eu un petit coup de cœur pour l'un de nos habitués. À bien le détailler, je ne me souviens d'ailleurs pas lui avoir adressé la parole, comme si Lily avait toujours réussi à l'intercepter avant moi. Oh, pensait-elle vraiment que je ne remarquerais rien ?

Je ne peux m'empêcher de rire intérieurement alors que je me décide à renseigner les autres clients.

À la fin de la journée où, à ma plus grande tristesse, j'ai dû présenter la sortie à quatre personnes, je me retrouve épuisée, dans l'arrière-boutique, avec une Lily pleine d'espoir. Non, mais sérieusement, croyait-elle sincèrement que j'oublierais sa petite bousculade ? Son regard de biche ? Son sourire aguicheur ?

Ah ah. J-A-M-A-I-S !

— Plutôt beau garçon, je fais remarquer distraitement en me servant un verre d'eau.

— Qui ça ? me demande-t-elle avec une gêne qu'elle ne peut me dissimuler.

— Vraiment Lily ? j'éclate de rire. Je crois que je ne t'ai pas vu dans un tel état depuis le lycée. Oh, mais c'est qu'elle rougirait presque ! C'est trop mignon, je me moque gentiment.

— Arrête enfin ! me prie-t-elle de faire de plus en plus gênée par la situation.

— Seulement si tu m'expliques, je chantonne de plus en plus amusée.

— Pourquoi ne puis-je rien te cacher ?

— Parce que ça va dans les deux sens !

— Bien, bien ! grommelle-t-elle avant de s'asseoir face à moi. Il s'appelle Niels. Il a 28 ans, il travaille dans une petite librairie à quelques rues et il vient deux fois par semaine depuis... un mois je dirai. Il vient chercher des fleurs pour sa grand-mère qui est à l'hôpital.

— Et Lily craque pour lui ! je rajoute d'une voix malicieuse.

— Lily le trouve plutôt bien, me corrige la principale intéressée.

— Tu lui fais passer subtilement un interrogatoire ? je m'étonne qu'à moitié avant de soupirer, Lily...

— Ben ça se présente plutôt pas mal pour le moment, se défend-elle.

— Le mariage est dans deux mois, je lui rappelle, alors tu devrais peut-être accélérer les choses si tu veux avoir un cavalier !

* . *

Mes marshmallows ♥

Il faut que je vous avoue un truc...

Demain...

J'aurai terminé l'écriture du tome deux... 

Plus que quelques chapitres !

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