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— Je te promets que le bébé n'est pas de moi.
— Ce n'est pas ce que je t'ai demandé ! je crie un peu plus fort. Il y a des moyens pour se protéger, pour ne pas avoir ! Moi, ce que je te demande, c'est de me promettre que tu n'as pas couché avec elle !
— Je ne peux pas, bafouille-t-il en s'approchant, mais je te jure que...
— Je ne peux pas croire que tu m'aies fait une telle chose Chris ! je continue sur le même ton. Alors que tu sais ce que j'ai vécu ! Ce que j'ai abandonné pour toi !
— Mais je ne t'ai pas trompée enfin ! fait-il de son mieux pour me rassurer. Je n'aurais jamais fait une chose pareille, comment peux-tu penser ça ?
— Tu n'es pas capable de me faire cette promesse ! je lui signale en commençant à virer au rouge. Alors, je ne vois pas comment tu veux que je continue à avoir confiance en toi.
— Je peux te promettre que ce n'est pas mon enfant, répète-t-il très calmement. Je peux te promettre que je ne t'ai pas trompée.
Quelque chose m'échappe. Quelque chose que je n'ai pas envie de saisir surtout.
— Quand as-tu couché avec elle ? je m'exclame pleine de dégoût et d'effroi.
— Aby ! soupire-t-il en se passant la main sur la nuque. On est vraiment obligé d'en parler ? On ne peut pas juste passer à autre chose alors que je viens de te faire ces deux promesses ?
— Bien sûr que non ! je m'étonne d'une voix sidérée. Cette... pétasse se réjouit de porter ton enfant. Alors je veux savoir ce qui s'est passé entre vous ! Parce que j'ai le droit de savoir vu l'allégresse qui l'anime lorsqu'elle veut me blesser. Alors réponds, je ne me répéterais pas deux fois Chris !
— Mais, je, enfin Aby ! balbutie-t-il les joues empourprées.
Je ne pensais vraiment pas que la soirée pouvait prendre une telle tournure alors qu'elle avait étonnamment bien commencé malgré mes réticences et tous mes doutes. Je les avais fait disparaître et cela m'avait permis de passer quelques heures des plus agréables. De danser. De rire aux éclats. Et puis m'est venu l'idée si naturelle d'aller aux toilettes et là, tout avait valsé. Enfin c'était sans compter sur notre conversation et les révélations que j'allais prendre en plein dans la figure.
Je reste silencieuse, car après tout je l'ai prévenu : je ne répéterais pas deux fois ma demande. Et s'il décide de ne pas aller dans mon sens, je claquerais la porte et le laisserais avec ses conneries et ses regrets. Je lui laisse dix secondes, pas une de plus, pour commencer son explication qui, je le sais, ne me plaira pas, quelle qu'elle soit. J'ai besoin de savoir ce qu'il a bien pu faire pour qu'Alexandra s'en prenne à moi.
— C'était à l'époque où, hésite-t-il un instant avec de reprendre d'une voix emplie de regrets, l'époque où tu sortais avec Tom. Enfin, plus précisément le jour où vous deux vous... enfin tu vois quoi.
— Où j'ai failli coucher avec lui parce que je sortais avec lui ? je clarifie sans le moindre tact.
— Ouais c'est ça, râle-t-il.
— Donc t'es rentré sur le tournage et t'as couché avec elle ? j'en déduis toujours sur le même ton.
— Ouais, tu peux résumer ça ainsi.
— Mais tu veux que je le résume comment ? je rétorque énervée.
— J'étais très triste et elle était très gentille, explique-t-il sans pour autant vouloir se défendre. Je voyais des images de lui et toi alors j'ai voulu penser à quelque chose l'espace d'un moment.
— Une fois ou plusieurs fois ? je le questionne en croisant les bras.
— Est-ce que c'est si important que ça ? lâche-t-il embarrassé.
— Combien de fois Chris ? je le relance sans attendre.
— Trois ou quatre fois. Mais puis je lui ai dit que je ne pouvais pas continuer comme ça, parce que j'étais amoureux de quelqu'un d'autre. Et elle m'a semblé l'avoir bien pris, elle me disait qu'elle ne voulait rien de sérieux, que...
— Tu trouves qu'elle l'a bien pris ? je me moque faussement.
Ah oui, si essayer de briser le couple d'un ex-amant, c'est bien le prendre, alors il a raison.
— Je t'explique Chris, je reprends agacée, quand une femme te dit qu'elle voulait juste s'amuser et que, plus d'un an plus tard, elle annonce à ta fiancée qu'elle est enceinte de toi, c'est qu'elle l'a vraiment très mal pris !
— C'est du passé, nous n'étions même pas ensemble !
— J'ai appris une chose à Los Angeles Chris, c'est que le passé n'est jamais réellement du passé.
J'attrape mon sac et mes clés que j'avais déposés préalablement sur l'un des plans de travail de la cuisine. Je n'arrive pas à jeter un regard à Chris. Je ne lui en veux pas d'avoir couché. C'est naturel et ça fait du bien. Non, je lui en veux d'avoir couché avec cette salope alors qu'il ne daignait pas répondre à mes messages.
— Où est-ce que tu t'en vas ? me demande-t-il abattu.
— Je suis trop en colère pour rester ici ce soir, je lui réponds avant de quitter la cuisine.
Je crois que je n'ai jamais rejoint le garage aussi rapidement, mais je n'avais vraiment pas envie qu'il me suive et qu'il tente de me faire changer d'avis. Peut-être qu'ainsi il y réfléchira à deux fois avant de faire une connerie.
J'ai tellement de haine et de tristesse en moi, que je n'arrive pas à me souvenir d'avoir quitté la demeure, alors que je suis déjà sortie du quartier. J'imagine que c'est un effet secondaire à un trop-plein d'émotion mêlé à une dispute.
J'arrive chez Lily, enfin en tout premier lieu dans notre fleuristerie, assez rapidement. Peut-être même un peu trop rapidement. Note à moi-même : c'est une très mauvaise idée de prendre la voiture après s'être disputée avec l'homme que l'on comptait épouser.
Comptait. J'ai utilisé le passé dans ma tête sans trop savoir pourquoi. Il ne m'a pas trompé. C'est ça le principal non ? Alors pourquoi je n'arrive pas à passer au-dessus de cette colère ?
Je soupire en refermant derrière moi et en gagnant l'arrière-boutique où se trouve l'escalier qui mène à l'appartement de Lily. Je reste pourtant un moment devant la porte à tenter de faire le vide dans ma tête. La chose dont j'ai le moins envie, c'est de me mettre à pleurer pendant de longues heures tant mon cœur me fait mal à ce moment précis. Je finis tout de même par monter à pas furtifs, ma meilleure amie devant sûrement dormir à cette heure-ci. Je suis d'ailleurs soulagée de voir que c'est le cas lorsque j'arrive dans le salon et que je n'entends pas un bruit. C'est préférable qu'elle ne soit pas là. Je crois que j'ai besoin de calme pour avaler ma rancœur et accepter ce que je viens de découvrir : ce qui ne risque pas d'arriver de sitôt.
Je m'installe dans le canapé et balance mon téléphone à l'autre bout. La petite lumière verte m'indique que j'ai reçu des messages (et sûrement des appels), mais il ne vaut mieux pas que j'y réponde où je pourrais dire des choses que je ne pense pas forcément. La colère peut parfois faire sortir le pire de nous et blesser les gens qu'on aime. Sans parler du problème des messages qui peuvent parfois faire empirer le problème à cause de leur ambiguïté et du manque de ton. Rien ne vaut une discussion orale, surtout pas un message qui pourrait être mal interprété.
Je me retrouve, cinq minutes après mon arrivée, couchée dans le canapé avec l'espoir, certes des plus naïfs, de finir par m'endormir. Mais mon esprit est envahi d'images plus écœurantes les unes que les autres : Alexandra et Chris s'embrassant, Alexandra et Chris nus, etc.
Je me redresse aussitôt, prise d'un haut-le-cœur et à deux doigts de me retrouver aux toilettes pour régurgiter l'entièreté de ce qui se trouve dans mon estomac et, pourquoi pas, ces scènes atroces que je n'arrête pas de m'imaginer.
Le dégoût ne passe pas, mais c'est la colère qui reprend le dessus et qui me pousse à commencer une longue séance de cent pas dans le salon de Lily qui, au fur et à mesure, me parait des plus étroits. Je fulmine mentalement, les gratifiant de toutes les insultes possibles et inimaginables, tout en faisant bien attention à ne pas me mettre à crier... pour de vrai. Ma meilleure amie pourrait sortir de sa chambre avec l'objet le plus tranchant à sa portée et me le jeter à la figure sans vérifier mon identité.
« Jalouse de sa meilleure amie, la fleuriste anglaise la tue afin d'avoir Chris Evans pour elle ».
Ah ouais, la presse à scandales trouverait sûrement des titres encore plus racoleurs pour cet événement.
J'ai bien marché trois kilomètres lorsque je termine enfin ma nuit, épuisée physiquement et émotionnellement, dans le canapé pas si confortable que ça de ma colocataire involontaire. Je m'endors peu après quatre heures. Confuse, blessée, enragée, écœurée et avec des envies de meurtres.
Mon sommeil est loin d'être réparateur, d'autant qu'il ne dure que trois pauvres petites heures, mais ce n'est en rien étonnant. Il a été entrecoupé de cauchemars sexuels et de quelques moments de pleurs qui n'ont guère duré bien longtemps tant j'étais fatiguée.
Mais à sept heures, alors que je me réveille en sursaut à la suite d'un mauvais rêve, je renonce à l'idée de retrouver les bras de Morphée lorsque je réalise que je suis observée par Lily, installée dans le divan en face de moi. Cette dernière a les bras croisés, les sourcils froncés et ne possède aucun sourire, quel qu'il soit.
Je m'apprête à entamer la conversation, mais les mots restent bloqués dans ma gorge. Qu'est-ce que je pourrais bien lui dire ? Par quoi commencer ?
— J'ai élaboré le meilleur plan pour se débarrasser de son corps, prend-elle alors la parole avec un sourire narquois.
* . *
Hey mes Marshmallows d'amour !
Voilà j'espère que cette suite vous a plu et que vous n'avez pas trop d'envie de meurtre comme Lily ahah !
On se retrouve mercredi prochain ♥
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