
17
Je dois avouer que la surprise et la joie qui se trouvent sur le visage de Chris sont des plus stimulantes. J'en perds presque l'angoisse que je ressens à l'idée de cette soirée. Je suis quasiment sereine lorsque j'ouvre la porte et prise de stupeur presque immédiatement lorsque j'aperçois également Adam sur le bas de la porte, accompagné de quatre autres personnes. J'aurais dû me douter qu'il viendrait également, qu'il voudrait être là, peut-être pour m'apporter un certain soutien.
— Adam ! m'exclamé-je joyeusement avant de m'écarter. Je suis contente de te voir. Entrez donc.
J'ignore d'où me vient ce côté extraverti en la présence d'inconnus, c'est comme si Chris me donnait des ailes. Ça fait tellement du bien.
Les quatre personnes, trois femmes et un homme, me serre la main tout en se présentant. J'ai des difficultés avec les prénoms, mais je fais au mieux pour les retenir. April et Giulia, deux brunes élancées aux traits similaires sont là pour le maquillage et la manucure. Karyn est toute aussi mince que les deux premières jeunes femmes et c'est elle qui trimbale le porte-vêtement avec des robes accrochés et des boîtes déposées juste en-dessous. C'est donc par déduction que je comprends par qui je vais me faire coiffer : Rodin, un petit homme au crâne chauve et la tenue très sobre. Tout ce petit monde file dans le salon, endroit parfait pour « défiler » d'après les mots d'Adam. J'arrête pourtant Chris dans le hall d'entrée, une main sur son torse et un large sourire sur mon visage.
— Toi tu restes ici, je lui apprends d'une voix amusée.
— Tu te fous de moi ? s'étonne-t-il.
— Non ! Tu restes ici. Ou alors, tu montes te préparer, même si ce sera beaucoup, mais alors beaucoup plus rapide que moi. Tu restes en haut ou dans la cuisine. Mais tu n'as pas le droit de jeter un seul regard avant que je sois totalement prête.
Chris fait semblant de râler, mais je vois qu'il est plus que ravi de la situation. Il traîne néanmoins un peu de pieds en se rendant près des escaliers. Avant de monter, il se tourne vers moi et me regarde de la plus belle des manières qui soit. Je ressens toute la tendresse et l'amour qu'il me porte juste en me plongeant dans ses yeux.
— Je t'aime Abigail, me dit-il doucement.
— Je t'aime aussi Chris, lui retourné-je sincèrement.
— Dis à Adam que je me vengerai ! me demande-t-il en montant à l'étage.
Je laisse un rire s'échapper d'entre mes lèvres avant de prendre une grande respiration. Maintenant que je suis séparée de mon fiancée, inquiétude est revenue. Il va falloir que je paraisse tout à fait normal en rejoignant mes invités. Penser à Lily, en train de les regarder ou de les interroger, me donne la force nécessaire pour arriver dans le salon en moins de deux. J'y aperçois Lily et Adam, en pleine discussion, tout comme les quatre « employés » de leur côté. À mon entrée, ils se tournent tous vers moi et ça me procure un sentiment assez fort de... eh bien d'intimidation.
— Nous ne savions pas vraiment vos goûts en matière de haute couture, prend la parole Karyn. J'ai donc sélectionné une vingtaine de robes de plusieurs marques et styles différents. Nous espérons que vous en trouveriez une à votre goût. Ensuite, Rodin, April et Giulia prendront la relève. Après, je vous proposerai plusieurs bijoux possibles selon la tenue que vous aurez choisie.
Tout ça semble si... important à leurs yeux. Je ne sais pas trop quoi leur dire alors je me contente d'un « très bien » amical et d'un sourire. Je m'avance ensuite, me plaçant près de Lily qui m'attrape discrètement la main. Heureusement que je peux compter sur elle.
Je ne veux pas paraître pour une personne difficile, surtout vu ce que j'ai lu discrètement dans la press les premiers jours. Je ne veux pas que ces gens pensent que j'ai pris la grosse tête à cause de l'argent de mon fiancé... Mais je ne peux faire autrement en voyant les cinq premières robes que m'expose Karyn. Entre la robe rose au nœud papillon énorme à la taille, la robe noire mais qui possède un décolleté énorme, ou même encore celle dorée dont la coupe semble avoir été faite par un enfant de cinq ans... C'est au-dessus de mes forces de mentir ! Je n'ai pas envie de ressembler à une tapisserie ou à un boudin pour mon premier événement mondain. Au bout de cinquième refus, et voyant probablement mon air ennuyé, Adam m'a chuchoté à l'oreille qu'ils avaient tous un contrat de confidentialité. Si j'ai donc des requêtes de divas, ils ne pourront rien en révéler.
Heureusement, j'ai mon premier coup de cœur avec le sixième robe : elle est blanche, bien qu'avec une légère teinte violette. Des fleurs s'y trouvent un peu partout et il y a également une légère traîne. Seuls les bras sont mis à nus. Je dois avouer que ça me convient : pas de morceau de corps trop nus, donc pas de décolleté vulgaire, gracieuse, presque féerique.
Mon second coup de cœur est plutôt « simple » et digne d'une princesse. Elle est de couleur bleu sarcelle, avec un haut à bretelles, une simple ceinture noire à la taille et une jupe volumineuse avec en plus un tissu en tulle par-dessus de la même couleur mais légèrement transparent.
Dur choix qui s'offre désormais à moi. Est-ce que je veux être plutôt féerique ou princier ?
— J'ai du mal à choisir, m'excusé-je. Elles sont toutes les deux si belles ! Lily ?
Je me tourne vers ma meilleure amie, c'est à elle de décider parce que j'en suis incapable. Elle aura sûrement une opinion toute tranchée sur la question, comme toujours.
— J'ai droit de prendre celle que tu ne choisiras pas pour le prochain événement mondain auquel je pourrais participer ? me murmure-t-elle à l'oreille.
— Lily ! soupiré-je.
— La robe fleurie, cafouille-t-elle légèrement.
— Ce sera donc la première robe ! annoncé-je soulagée.
— Excellent choix, me complimente Karyn.
Je ne suis pas sûre que ce commentaire soit vraiment très utile : elle m'aurait sûrement dit la même chose si j'avais choisi n'importe laquelle des dix-neuf autres robes. Karyn range le second choix dans sa house de protection avant de prendre le premier et de se tourner vers Rodin.
— Que nous propose le maître de la coiffure ? lui demande-t-elle soudainement excitée.
— Je voyais bien un chignon flou, émet-il sûr de lui avant de se tourner vers moi, tu as l'air d'avoir des cheveux magnifiques qui plus est.
Je le remercie, très heureuse de ressentir une vraie sincérité dans sa voix.
— Ou alors une tresse en épi sur le côté, laisse-t-il entendre en penchant sa tête. Hum non, ça pourrait gâcher le col de la robe. Je pense qu'il vaut mieux rester sur une coiffure remontée, le chignon flou sera parfait.
Une heure et demi plus tard, après m'être fait un peu tiré les cheveux, maquillé, manucuré, avoir enfilé la robe et m'être chaussé d'escarpins blancs, je suis sous le choc de ce que je vois dans le miroir. Même si les deux jeunes femmes n'ont pas appliqué tant de produits cosmétiques que ça, j'ai l'impression d'avoir un tas plus éclatant. De plus, le chignon absolument magnifique que m'a fait Rodin me coupe le souffle. C'est vraiment... incroyablement joli. Ça en presque stupéfiant ! Quant à mes ongles blanc... Eh bien c'est la première fois, en fait, que je me fais faire une manucure alors c'est sûr que ça fait beaucoup de changement dans la même journée.
Karyn s'approche de moi et, sans attendre une quelconque confirmation de ma part, fait glisser un bracelet au dessin fleurie, rappelant donc la robe, d'une largeur d'au moins trois centimètres et qui brille de mille feux sur mon poignée.
— Ce sont des, laissé-je échapper impressionnée.
— Des diamants, approuve Karyn. Ils devront être restitués en même temps que les boucles d'oreilles. Nous vous offrons la robe en cadeau.
Adam m'a expliqué, il y a quelques jours, que la plupart des robes portées à de tels événements sont souvent louées. Les célébrités, ne voulant pas porter la même robe, ne voient pas l'intérêt de les acheter. Il y a tout de même quelques exceptions, quand il s'agit par exemple d'une soirée très spéciale pour laquelle on veut garder un souvenir. Comme aujourd'hui.
Je la remercie difficilement, bafouillant un peu tandis qu'elle me met les boucles d'oreilles : de « simples » diamants à la forme circulaire. Je n'ai pas envie de savoir le prix de tout ce que je porte aujourd'hui.
— J'avais également amené des bagues, m'apprend-elle. Mais votre bague de fiançailles est absolument exquise, vous n'aurez donc pas besoin d'en rajouter et ou de l'échanger.
De... L'échanger ? Y a-t-il vraiment des actrices, ou chanteuses, qui échangent leur bague de fiançailles au cours d'une soirée pour parfaire leur tenue ? Alors ça, jamais ! Il faudra me couper le doigt pour que je puisse me séparer d'elle !
— Je pense que notre travail est terminé, conclut Giulia très fière du travail accompli.
— En effet, approuve Karyn. Je vous laisse les deux boîtes pour les bijoux. Quelqu'un passera demain dans la journée pour les récupérer. Mais votre attaché de presse sait déjà tout ça alors ne vous préoccupez pas de ces détails.
Détails ? Elle a dit le mot « détails » ? Grand dieu, comprend-t-elle seulement la valeur de ces « choses » ? Combien de personnes pourrait-on nourrir en vendant seulement une seule boucle d'oreille ? J'en ai presque le tournis.
— La robe est une Elie Saab, m'explique Karyn. Les journalistes de mode vont sûrement vous poser la question.
« Elie Saab » répèté-je en boucle dans ma tête. « Il ne faut pas que j'oublie ce nom, ce serait trop la honte si on me pose la question ».
**
Coucou mes marshmallows ♥
Avec une petite demi-heure de retard, je vous publie ce chapitre. J'espère qu'il vous a plu et j'ai hâte de vous retrouver demain pour un chapitre qui, je l'espère une nouvelle fois, vous plaira !
N'hésitez pas à laisser vos impressions, vos avis ;)
Bisous :D
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