04
Alors que je finis mon petit-déjeuner, quelque chose éveille ma curiosité, ou plutôt une absence. Je m'en suis déjà fait la remarque hier, mais je me suis dit qu'il devait dormir. Alors que là, il n'est même pas venu me saluer. Il le fait pourtant joyeusement à chaque fois qu'il en a l'occasion...
— Où est East ? questionné-je Chris en rangeant mon assiette dans le lave-vaisselle et en me tournant vers lui.
— Dans un pensionnat, répond-il attristé. Je ne pouvais vraiment pas l'emmener partout avec moi ces derniers jours, c'est pas évident. Mais il devrait arriver dans une ou deux heures.
— Pauvre petit ! le plaigné-je d'une voix triste.
— J'essaie le moins possible de le faire ! se défend Chris très sérieusement.
Je m'approche doucement de mon homme (ah que cette pensée me fait rougir de l'intérieur) et pose l'une de mes mains sur mon torse. Nos regards se croisent quelques secondes avant que je ne dépose un baiser sur sa joue gauche.
— Je sais, le réconforté-je avant de me reculer de quelques pas.
Chris ne me laisse pas m'en aller et m'attire de nouveau à lui avec une moue boudeuse.
— Je n'ai le droit qu'à un bisou sur la joue ? s'étonne-t-il faussement vexé.
Je balance ma tête de droite à gauche avant de la hocher positivement, un grand sourire amusé naissant peu à peu sur mon visage. Un « hum » de réflexion se fait entendre de la part de Chris avant qu'il ne commence à s'attaquer à mes points faibles : mon ventre. Ses doigts s'amusent à trouver les endroits parfaits pour me faire éclater de rire et je recule, un peu difficilement car je finis par être prise en piège entre le plan de travail et Chris, pour me protéger du mieux que je le peux. Les larmes me montent tandis que respirer devient un vrai parcours du combattant tant les rires s'emparent de moi. Il ne me reste plus qu'une chose à faire pour arriver enfin à me sauver des chatouilles redoutables de mon compagnon : mes lèvres trouvent les siennes moins de trente secondes après la début de son attaque.
Chris, comme je le savais, arrête aussitôt l'activité qu'il menait avec grand plaisir pour se concentrer sur celle qu'il aime encore plus : m'embrasser. Ses bras se referment autour de ma taille, ses baisers se font plus pressant, ses mains s'arrêtent dans le bas de mon dos. Ma respiration, encore une fois, est difficile, mais cette fois-ci ça en vaut vraiment la peine.
Ses baisers et ses caresses n'ont rien à voir avec ce que j'ai pu connaître auparavant. C'est très doux et ça provoque en moi des émotions si fortes que j'ai du mal à me retenir de le déshabiller, là, ici, dans cette cuisine. Il me donne envie d'être avec lui à chaque instant, de le sentir contre moi, de faire des folies. Je me sens tellement aimée. C'est une sensation que je ne voudrais jamais voir disparaître tant ça m'apporte beaucoup de bonheur en ce moment même. Trop peut-être, j'ai l'impression que je suis à deux doigts d'exploser en un millier de feux d'artifice.
— Je peux me joindre à vous ? nous interroge une voix féminine et d'humeur espiègle.
Nous nous arrêtons aussitôt, moi me mordant la lèvre et lui au bord du fou rire.
— Plus sérieusement, poursuit-elle d'une voix dure, je refuse que vous fassiez vous savez quoi pendant que je suis ici.
— Et tu t'en vas quand déjà ? l'interrogé-je avec un sourire d'ange.
— Absolument aucune idée ma chère, réalise-t-elle elle-même. C'est votre cher futur époux qui a la clé de ma vie. Ou, en tout cas, de mon appartement.
Nous nous retournons d'un même mouvement vers Chris qui, sous le coup de la pression, se recule d'un pas et pointe son doigt vers Lily, l'empêchant de faire ce qu'elle fait de mieux : nous surprendre.
— Dans deux semaines ? tente-t-il en espérant que cette réponse satisferait la principale intéressée.
— Dans ce cas là, annonce-t-elle en tournant les talons, faut que je profite de la piscine.
— Tu peux t'en servir même après ton emménagement Lily, lui assure le propriétaire de la maison.
— Oh ça c'est trop mignon ! s'exclame-t-elle en refaisant volte-face. Enfin, honnêtement...
— Tu n'allais pas me demander ma permission ? termine Chris à la surprise générale.
— Fais pas trop ton malin le cowboy !
Chris hausse un sourcil mais n'a pas le temps de répondre que Lily a déjà quitté la pièce.
— Je sens que cette cohabitation va très bien se passer, rit-il pas vraiment inquiet. J'ai l'impression que j'arrive petit à petit à cerner le personnage.
Je ne peux m'empêcher de lâcher un rire, ce qui surprend Chris et lâche un « Quoi ? » d'incompréhension.
— J'aime juste beaucoup ta naïveté mon chéri, expliqué-je entre deux rires.
Chris se tait et fronce les sourcils cette fois. Il se tourne et avance vers moi, me poussant une nouvelle fois à reculer et à me retrouver contre le meuble. Il pose ses mains sur ce dernier, m'emprisonnant par la même occasion. Son regard se fait doux, tout comme son sourire.
— Comment m'as-tu appelé ? me demande-t-il d'un ton joueur.
J'ouvre la bouche avant de la refermer et de rougir légèrement. Juste un tout petit peu. C'est vrai, avant aujourd'hui, je n'avais jamais utilisé de petits surnoms à son encontre. Honnêtement, je ne sais pas pourquoi. C'était peut-être un blocage affectif et la demande l'a sûrement brisé net.
— Mon... chéri ? répété-je légèrement submergée par une émotion très forte.
Cette fois, l'une de ses mains finit sur ma joue tandis qu'il s'empare une nouvelle fois de mes lèvres. Je n'ai pas le temps de profiter que Lily débarque... déjà et encore.
— Vous utilisez de la super-glu ou quoi ? nous fait-elle remarquer.
Je jette un regard à ma meilleure amie, prête à l'étriper pour nous avoir interrompus une seconde fois, mais je suis trop stupéfaite pour le faire. Lily est en maillot de bain.
— Attends, t'es partie il y a même pas une minute ! fais-je observer.
— Mon maillot était en dessous de mes vêtements, explique-t-elle en haussant des épaules.
Je lève les yeux au ciel, un sourire amusé aux lèvres tandis que Lily emprunte la porte coulissante pour se rendre dans le jardin où l'attend la piscine. Je me laisse aller contre Chris, ma tête sur son torse et mes bras enlaçant sa tienne. Il fait de même, déposant un délicat baiser sur mon front. Je ferme les yeux et je le sens bouger l'un de ses bras et je comprends qu'il jetait un coup d'oeil à sa montre lorsqu'il m'annonce que les cartons devraient débarquer d'une minute à l'autre.
Nous avons à peine le temps de finir de ranger la cuisine que l'interphone de la grille nous informe de l'arrivée imminent de mes cartons... Mais aussi de ceux de Lily. Je décide néanmoins de ne pas déranger ma meilleure amie, sagement prélassée au bord de l'eau. Elle semble calme, autant la laisser dans cet état d'esprit. Chris et moi rejoignons la porte d'entrée et arrivons sur le perron de la maison où deux hommes commencent à décharger. Il nous faut un peu moins de quinze minutes, à quatre, pour tout vider et souhaiter une bonne journée aux déménageurs. En rentrant, nous soupirons en voyant que le hall d'entrée ne ressemble plus du tout à un hall d'entrée. Heureusement, la moitié de ce qui s'y trouve à Lily et l'autre moitié sera très rapidement rangée dans la journée, au plus tard demain soir.
— Tu veux commencer par où ? me questionne-t-il loin d'être motivé.
— La piscine me tente plus, avoué-je un peu désemparée et encore la tête dans les nuages.
— On devrait peut-être mettre Lily à contribution, propose Chris.
— Non ! l'arrêté-je tout de suite. Ce sont mes affaires, je peux gérer. Bon...
Je m'approche du premier carton à ma portée, peu transportée à l'idée de défaire mes cartons, la vision de Lily prêt de la piscine n'étant pas très stimulant. Je cherche le côté où est inscrit une indication. « Aby – Vêtements ». C'est bien à moi et je l'attrape donc, prête à monter les escaliers et à ranger mes t-shirts, jeans et autres joyeusetés. J'entends Chris faire de même et, avant que j'ai pu vérifier s'il avait bien pris le bon carton, je le vois me dépasser et gravir les escaliers comme s'il ne portait qu'un tas de plumes. Je le rejoins aussitôt et nous nous retrouvons rapidement dans la penderie. Je suis déjà venue dans cette pièce, assez brièvement, si bien que j'ai très peu de souvenirs. Mais elle est grande. Elle fait deux fois mon ancienne chambre et est assez vide. Enfin, pour le moment. Mais Chris n'est pas du genre à acheter une centaine de vêtements. Plutôt une vingtaine de t-shirts et un même nombre de sweats et de pantalons. Rien à voir avec les penderies de luxe qu'on peut trouver dans certains magazines ou sur Pinterest. La grandeur de la pièce est là, pas son contenu.
— Tu as combien de caisses avec des vêtements ? me demande-t-il en ouvrant le premier.
— Cinq ou six je crois, pourquoi ?
— Parce que j'espérais enfin pouvoir remplir cette pièce, avoue-t-il hilare.
— Je n'ai pas votre compte en banque monsieur, lui rappelé-je sur le même ton tandis que je m'occupe d'enlever le scotch.
— Enfin tu l'auras bientôt, dit-il comme si de rien n'était.
Bien. J'avoue être naïve et très tête en l'air. Mais n'y a-t-il pas des contrats de mariage qui protège la fortune de l'autre ? Me donne-t-il sa confiance à ce point là ? Et pourquoi n'ai-je pas pensé à ce sujet là lorsque j'ai accepté sa proposition ?
Énormement de pensées sont en train de m'envahir en ce moment précis.
— Ça va Aby ? m'interroge mon fiancé en s'approchant de moi.
Je relève la tête, l'hoche doucement d'une manière peu convaincante. Je prends la parole sous son regard insistant.
— C'est juste que... Que je ne pensais pas que j'y aurais accès.
Chris reste une seconde silencieux, analysant mes paroles, et prend finalement une moue déçu.
— Tu pensais que j'allais faire un contrat ?
J'hoche une nouvelle fois de la tête, peu fière de le lui avouer.
— Écoute... Je n'ai pas envie que tu penses que je suis avec toi pour ton argent. Ou, même si tu ne le penses pas sur le moment, que tu m'attaques sur ce sujet là en plein milieu d'une dispute. Alors ça me dérange pas si tu veux le faire.
— C'est une idée absurde Aby, me contredit-il sans attendre. Si un mariage commence avec un tel contrat, y a peu de chances pour qu'il dure longtemps. La confiance c'est important dans un couple et je te fais confiance.
Je me mords la lèvre, confuse par la conversation mais heureuse par la réponse de Chris. Je dépose un baiser sur sa joue, espérant ne pas l'avoir blessé.
**
Hey mes marshmallows ♥
Je tiens à m'excuser de ne pas avoir pu faire la semaine spéciale, la semaine dernière. Certaines choses se sont passées dans ma vie et j'ai eu une mauvaise période, d'où la pause. Je préfère être honnête avec vous, parce que je vous dois énormément. Je ne sais pas si ma pause est totalement finie ou si je vais retomber dans le silence encore quelques temps. J'ai perdu le moral et, par conséquence, l'envie d'écrire (je suis un peu en mode zombie ahah). Du coup, comme j'avais écrit un chapitre pour la semaine spéciale, je me suis dit que j'allais le poster, vu que j'ignore quand j'aurais écrit le prochain. J'espère que mon moral sera au beau fixe au fil des jours pour pouvoir vous faire cette semaine spéciale que vous attendez toutes (tous). Merci pour tout ce que vous faites pour moi, pour être aussi dingue et pour me soutenir. You're the best. ♥
Je voulais également vous prévenir que le premier tome avait atteint les 100 000 lectures il y a plus d'une semaine, ce qui est absolument génial. Du coup, j'ai lancé un concours dans l'autre tome (dernier article) et il y a un cadeau à la clé. Pour le moment je n'ai reçu aucune participation, donc j'espère que l'une d'entre vous viendra me sauver ^^ !
Voilà, j'espère vous revoir très bientôt, car vous me manquez énormément ! (Et je réponds aux commentaires des deux derniers segments très rapidement).
Gros bisous ♥
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