Chapitre Trente-sept
La nuit fut assez courte. Non pas de la faute de Tom, ma soirée avec lui s'était terminée avant minuit. Non, c'était plutôt à cause de Lily qui était retournée chez elle que peu après deux heures du matin. Elle m'avait en tout premier lieu posé d'innombrables questions avant de commencer à s'extasier sur le prochain rendez-vous et sur des plans d'avenir avec Tom. Elle en faisait tout un plat pour rien en imaginant un futur avec Tom et, même après lui avoir dit que nous n'étions qu'au premier rendez-vous et que rien ne s'était passé, Lily continua alors je l'avais laissé faire.
Même si Lily était partie vers deux heures du matin, je ne m'étais endormie qu'à quatre heures, bien trop chamboulée par la soirée qui venait de se produire et... par tout un tas de questions pour ne pas changer. Ce fut vers dix heures que je me réveillais et, malgré ma fatigue, je n'arrivais pas à me rendormir.
Je rejoignis donc la cuisine, ordinateur portable sous le bras, et déposai celui-ci sur la table et l'allumai. Il devait être deux heures heures du matin chez lui, en supposant que Chris arrivât sur skype à neuf heures, vu que c'est un lève tôt, j'allais devoir attendre au moins dix-sept heures pour dialoguer avec lui...
« Fichu décalage horaire » pensai-je en déposant mon poing nerveusement sur le plan de travail de la cuisine. J'étais encore plus énervée en ne sachant pas pourquoi je me mettais dans un tel état...
Une fois l'ordinateur allumé, je lançais Skype et mis le volume à fond pour être certaine d'entendre la moindre notification. Je pris ensuite mon petit déjeuner et une longue douche, avant de me vêtir avec un sourire amusé d'un t-shirt « Captain America » et d'un short blanc. Je revins ensuite dans la cuisine, en jetant bien évidemment un oeil à l'écran de l'ordinateur. Il était presque midi et je décidais de passer le plus clair de mon après-midi à m'occuper de mes plantes, ce qui ne serait pas de trop en sachant que j'en avais bien une quinzaine dans tous l'appartement...
Je laissais couler un fond d'eau dans le lavabo de la cuisine avant de déposer doucement mes trois orchidées blanches, disposées dans un petit pot troué en plastique, dans l'eau tiède. Je restais, durant les dix prochaines à minutes, installée à table et à surfer sur youtube ou les différents sites qui parlaient de cinéma. Une fois le temps écoulé, je retirai les fleurs et les placer sur l'évier pour les égoutter.
Durant les trois heures qui suivirent, j'arrosais, rempotais, coupais et chouchoutais les douze autres plantes qui embellissaient la maison de leur couleur et senteur.
Ce qu'il y avait de bien, lorsque je m'occupais de mes plantes, c'était que je ne voyais pas le temps passer. Pourtant, malheureusement, il n'était que quinze heures environs lorsque mon activité prit fin... Soit sept heures du matin à Los Angeles.
Pourtant, alors que je remettais les trois orchidées à leur place, un bruit attira mon attention. Une sonnerie à vrai dire. Je regagnai rapidement la cuisine que je venais à peine de quitter et vis qu'on m'appelait Skype. Qu'il m'appelait. Je m'empressai de m'installer sur la chaise, remis rapidement en place mes cheveux et acceptai la conversation vidéo.
-Chris ! m'exclamai-je en voyant enfin apparaître mon ami sur l'écran.
-Bonjour Aby, me salua-t-il avec un grand sourire.
-Tu vas bien ? le questionnai-je aussitôt en voyant qu'il avait une petite mine, t'as l'air sacrément...
-Je ressemble à un zombie, avoua-t-il amusé, j'ai peu dormi.
« Si tous les zombies pouvaient lui ressembler, les films d'horreurs ne seraient pas vraiment des films d'horreurs » pensai-je en réprimant un rire.
-Ce qui peut expliquer pourquoi tu es sur skype à sept heures du matin !
-Heureusement que j'ai huit heures en moins que toi, parce que sinon j'aurais dû attendre encore plus longtemps en sachant que tu adores les grasses matinées. Si c'était moi qui vivais à Londres, j'aurais encore dû attendre au moins trois heures de plus. Au moins !
-L'appel vient de commencer et tu me taquines déjà ? m'étonnai-je en faisant mine de bouder.
-Tu ne peux pas te venger donc oui, affirma-t-il en rigolant. Tu vas bien ?
-Super et toi ? Raconte-moi ta semaine si chargée !
J'étais bien évidemment curieuse de savoir ce qui s'était passé pour de ne pas avoir de ses nouvelles avant hier soir, mais j'avais également envie de savoir quel avait été ce rendez-vous qu'il l'avait poussé à couper l'appel le lundi, alors qu'il avait été une heure du matin à Los Angeles. Cette question m'avait trotté dans la tête toute la semaine et il me fallait absolument une réponse pour reprendre le cours « normal » de ma vie.
-Olalala, par où commencer...
-Par le début ? proposai-je en rigolant.
-T'es une marrante dis-donc ! s'enquit-il de dire sur le ton de la plaisanterie.
-Par exemple ton rendez-vous de lundi, suggérai-je avec un sourire quelque peu timide.
-Je devais voir mon ancien agent, m'annonça-t-il un peu attristé.
-À une heure du matin ? m'étonnai-je. Est-ce que ça t'arrive à dormir ?
-Une heure du matin ? répéta-t-il avant de comprendre quelque chose qui m'échappait. Je n'étais pas à Los Angeles.
-Oh ! laissai-je échapper en me sentant rassurée en quelque sorte, où étais-tu ?
-À Paris.
-À... Paris ? dis-je stupéfaite. Tu... Tu as pris l'avion quand ?
-Quelques heures après le tien, répondit-il après un temps de réflexion.
Dimanche, lundi et peut-être même les jours qui avaient suivi, Chris avait été à Paris. Il avait été à peu près deux heures d'avions de moi. Savoir qu'on avait été plus proches que d'habitude... Eh bien ça me chagrina.
-J'ai bien failli venir en Angleterre, m'annonça-t-il avec un sourire en coin, mais tu venais à peine de rentrer et je me suis dit que Lily te voudrait tout à elle.
« J'aurais préféré te voir toi » pensai-je l'espace d'une brève seconde avant de rejeter cette pensée.
-Je comprends, dis-je en hochant de la tête, Lily t'en seras reconnaissante lorsque je lui dirai... Et donc, comment s'est passé ce rendez-vous ?
Chris commença à m'expliquer qu'il était parti voir son agent pour lui annoncer qu'il allait rompre le contrat, trouver un nouvel agent, lui expliquer tout ce qui n'allait plus entre eux. J'essayais de l'écouter le plus attentivement possible, mais maintenant que j'étais au courant de l'endroit où il avait été durant plusieurs jours, j'étais un peu triste. J'avais envie de lui dire que Lily n'aurait rien dit s'il était venu, que ça m'aurait fait plaisir de le voir même si je venais à peine de le quitter, que j'aurais été heureuse de passer un peu plus de temps avec lui, de lui montrer un peu ma ville et même qu'il apprit à connaître ma meilleure amie.
Malgré ce désir de lui dire ce que je pensais, les mots ne voulurent pas sortir, comme bloqués par une voix intérieure qui me disait que ce n'était pas la chose à faire, que ça ne servait à rien de lui dire tout ça.
-Il a dû être sacrément en colère, présumai-je en tentant d'imaginer la scène.
-Beaucoup trop en colère à vrai dire. Et ça n'a fait que me conforter dans l'idée que j'avais pris la bonne décision. J'ai appelé l'agence juste après pour leur annoncer que je voulais changer d'agent. Il m'en ont trouvé un quelques jours plus tard.
-Tu l'as déjà rencontré ? En personne je veux dire.
-Vendredi, répondit-il.
-Et comment il est ?
-Il a l'air très à l'écoute, m'expliqua-t-il. Il semble avoir pris en compte ce que je voulais. Un peu timide au premier abord, mais il n'exerce que depuis un an.
-Et ça te dérange pas de prendre quelqu'un avec aussi peu d'expérience ? le questionnai-je, tu es quand même un des acteurs les plus connus.
-Merci pour le compliment.
-Ce n'était pas vraiment un compliment, l'arrêtai-je avant qu'il ait pu continuer. Simplement la vérité, mais ne prends pas la grosse tête pour autant !
Chris lâcha doucement un rire et je me mis à sourire. Comment aurais-je pu imaginer une telle scène il y a seulement quelques mois lorsque je m'étais inscrite sur le site de correspondante ? Je n'aurais pas pu l'imaginer, ni concevoir la joie que j'aurais à discuter avec lui. Rien de tout ça n'avait été envisageable, mais plutôt impensable.
-Donc pour répondre à ta question, reprit-il, non ça ne me dérange aucunement. Il m'apportera un regard neuf sur la situation et moi je lui apporterai des conseils. C'est gagnant-gagnant je trouve.
-Si ça te convient, alors je suis heureuse pour toi. Qu'as-tu fait d'autres pendant ta semaine ? Parce que tu m'as dit qu'elle avait été très chargée et je ne te lâcherai pas avant de tout savoir.
-Comme j'étais à Paris, commença-t-il par m'expliquer, j'ai passé un peu de temps avec Scarlett et sa famille. J'ai également lu quelques scripts, eu quelques rendez-vous professionnels et c'est déjà bien suffisant je trouve. Et...
-Et ? Et quoi ?
-Tu ne lis vraiment pas les magazines peoples n'est-ce pas ? me demanda-t-il.
-Non... Pourquoi ? m'inquiétai-je.
-J'ai cassé l'appareil photo d'un paparazzi, annonça-t-il à la fois fier et ennuyé.
Peut-être s'attendait-il à m'entendre dire que c'était pas vraiment la meilleure des choses à faire, sauf que j'éclatais de rire en imaginant la scène et la tête choquée du photographe. Je remarquais que ma réaction le surprit lorsque je vis sa tête un peu étonnée sur l'écran.
-Vous ne seriez pas en train de vous foutre de moi mademoiselle Griffith ? me questionna-t-il à son tour hilare.
-Je suis désolée, dis-je en tentant de me calmer, mais je m'attendais pas du tout à ce que tu me dises ça et... Rien que d'imaginer la scène, je trouve ça hilarant ! Mais pourquoi diable as-tu fait ça ?
Je continuai à rigoler et séchai les quelques larmes qui commençaient à couler sur mes joues.
-Eh bien, reprit-il plus sérieusement, c'est fatiguant de ne pas pouvoir faire un pas sans être mitraillé de tous les côtés. J'y suis habitué, mais à un moment donné il y a une goutte d'eau qui fait déborder le vase et...
-On casse des appareils photos ? terminai-je en retrouvant un peu mon calme.
-Sauf que ça me fait passer pour un gars violent, soupira-t-il.
-Je suis sûre que beaucoup de monde peuvent comprendre qu'avec autant de pression, les célébrités craquent. Tout le monde craque à un moment donné dans leur vie. Ils balancent des verres, des assiettes, ils tapent leur poing dans le mur. Ce n'est qu'un appareil photo, tu n'as blessé personne. Je sais que tu ne blesserais personne.
Chris m'adressa un sourire, il semblait réconforté par mes propos.
-Et cette soirée ? me questionna-t-il gentiment. Ça s'est bien passé ?
**
Coucou mes marshmallows ♥
Tout d'abord un IMMENSE MERCI. Pourquoi ? Pour votre soutien, votre présence, votre folie et parce que le chapitre d'hier a été le plus commenté de tous et que j'ai pris beaucoup de plaisir à répondre à tout le monde :D !
La #TeamChris, heureux de ce chapitre ? Je l'espère, parce que je l'ai fini une heure et demie avant la publication, j'ai bien cru que je n'y arriverais pas x) (j'avais une migraine hier soir) !
Bisous ♥
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