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Chapitre Onze


Tout le monde a déjà connu ce moment de courage. Un courage inébranlable. Un courage qui provoque une montée d'adrénaline qui vous pousse à prendre votre voiture et à conduire à l'endroit où votre courage sera très important.

Et j'étais également certaine que tout le monde avait déjà connu ce moment de doute. Ce moment où tout votre courage s'éteint en l'espace d'une seconde et que votre idée, qui vous semblait pourtant si géniale, paraît plutôt folle désormais.

C'était ce qui était en train de m'arriver. Je pensais que faire cela, avant mon petit voyage, m'aiderait. Qu'en revenant, je serai une personne nouvelle.

Mais, en arrivant devant la demeure familiale, le courage avait disparu. Non pas parce que je n'étais plus déterminée à parler à mes parents, bien du contraire. Mais parce que, par la fenêtre, j'avais aperçu ma soeur et son mari.

C'était une chose d'affronter ses parents, c'en était une autre d'affronter ses parents ET sa soeur dans la même soirée.

Autant dire que j'étais terrifiée et qu'il m'était pour le moment impossible pour moi de sortir de la voiture : mes jambes m'auraient lâché aux premiers pas. J'aurai très bien pu redémarrer ma voiture, retourner chez moi et attendre sagement de m'envoler demain pour... je ne sais où. Mais j'étais encore plus terrorisée à l'idée de fuir une nouvelle fois. Effrayée de redevenir l'Abigail dépendante à ses parents et trop lâche pour vivre enfin pour elle.

J'étais en colère contre moi, une colère qui s'était accumulée depuis une bonne dizaine d'années et ce fut cette émotion qui me poussa à sortir de ma voiture et à frapper comme une folle à la porte de la maison. Pour mon plus grand plaisir, ce fut ma mère qui vint ouvrir.

-Abigail ? dit-elle surprise avant de répondre sur un ton acerbe, quand on te convie à des dîners tu ne daignes pas te présenter, mais quand tu n'es pas invitée tu montres enfin le bout de ton nez.

-J'ai besoin d'être invitée pour venir vous voir ? répondis-je sèchement avant d'entrer sans sa permission.

J'aurais mis ma main à couper que ma chère mère avait aboré, durant un quart de seconde, une moue indignée. Et cette image m'aurait fait rire si ma mission était tout autre.

-Aby ? s'étonna ma soeur en se levant du canapé. Nous ne t'attendions pas, fit-elle remarquer d'une voix hautaine.

-Je dérange peut-être ? dis-je en gardant une voix confiante.

Mon père était sagement installé sur son canapé, à lire son journal sans daigner lever le regard vers sa seconde fille. Quant à ma soeur, elle ne semblait pas vraiment vouloir répondre à ma première petite pique.

-Bon et bien, maintenant que tu es là, reprit ma mère froidement en arrivant dans le salon, tu veux peut-être nous expliquer pourquoi tu as disparu ces dernières semaines.

-Cela vous intéresse vraiment ? demandai-je en croisant les bras, ou il s'agit juste d'une question de courtoisie ?

-Oh Aby, souffla ma mère en levant les yeux au ciel, tu es vraiment bizarre. Arrête donc ton cirque.

-Je l'arrête maman, confirmai-je avec la voix un peu brisée. Mon cirque va se terminer ce soir.

Je tentai de calmer mes émotions mais l'arrivée du mari de ma soeur ne m'aida pas vraiment à rester calme.

-Quel cirque ? questionna le nouvel arrivant.

-Oh rien, répondit Candice, c'est Abigail qui fait encore des siennes.

-Encore des siennes ? repris-je frustrée et indignée. Je n'ai jamais rien fait Candice ! Je n'ai jamais rien dit.

Candice ne répondit rien, mais vu sa tête, je compris qu'elle en avait déjà assez. Pourtant, je n'avais encore rien dit...

-Je n'ai jamais repris le moindre de vos commentaires à mon sujet, je n'ai jamais rien retorqué malgré le nombre de piques que je recevais de la part de vous tous. Je ne me suis jamais énervée, même si au vu du nombre de fois où vous, mes chers parents, vous m'avez rappelé à quel point Candice était parfaite, m'énerver aurait été légitime.

-Oh ! m'arrêta maman dépitée, où est-ce que tu veux en venir enfin.

-J'arrête tout contact avec vous.

Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre. Que mon père lève enfin les yeux de son foutu journal ? Que ma mère commence à s'énerver ? Que ma soeur commence à rire nerveusement. Peut-être un peu de tout ça. Mais cela ne se passa pas comme ça. Mon père continua d'être absorbé par sa lecture. Candice et maman me regardèrent avec de gros yeux, comme si j'avais été piquée par une mouche ou que je m'étais cognée la tête.

Elles ne s'énervèrent pas, ne rigolèrent pas. Elles restèrent muettes et cela me permirent de dire tout ce que j'avais sur le coeur.

La profonde tristesse que je ressentais à cause d'eux, à cause des nombreuses fois où il m'avait fait sentir comme une personne de trop. Parce que je n'avais jamais réussi à être assez bien pour eux, malgré tous mes efforts à leur égard. Je crachai, à qui voulait l'entendre dans la pièce, tout ce qui me faisait mal depuis tant d'années. Tout ce qui m'avait rongé et peu à peu détruite. Je leur balançai aussi dans la gueule des révélations à laquelle ils ne s'attendaient probablement pas. Comme le fait qu'entre douze et quinze ans, le manque d'amour et d'attention à mon égard m'avait donné des envies suicidaires.

Tellement de choses non dites qui, lorsque je les prononçai, me rendirent plus légère. J'avais un poids en moins sur mes épaules, mais je ne pus m'empêcher de pleurer tout du long, ce qui avait rendu mon long discours des plus pénibles car entrecoupé de reniflements.

Je n'avais pas d'espoir quant au dénouement. Je ne m'étais pas attendue à ce que mes parents, ou même ma soeur, ne me prennent dans leurs bras. Ce fut donc, sans surprise, que je restai planté en plein milieu du salon pendant une bonne dizaine de secondes avant de finalement prendre le chemin de la sortie.

Je me retrouvai dans la voiture instinctivement et ce fut de la même manière que j'arrivai, Dieu seul savait combien de temps plus tard, devant l'immeuble où habitait Lily.

Il me fallut une dizaine de minutes pour avoir le courage, et surtout le temps de faire disparaître les traces de larmes sur mes joues, pour aller sonner chez elle. Mais une fois ma meilleure amie devant moi, je ne pus m'empêcher de me remettre à pleurer. 



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