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Chapitre Dix-huit


La petite fille à l'intérieur de moi était totalement émerveillée par la beauté de la vue et, même si je tentais de rester calme, j'avais juste envie d'une chose : sortir de la voiture et courir ! De là où j'étais, c'est-à-dire dans la voiture, j'apercevais la mer d'un bleu presque transparent, non loin en contre-bas, ainsi qu'une plage de sable dorés.

Je sortis sans un mot et restai près de la voiture en admirant la vue avec un grand sourire. J'entendis Chris sortir à son tour mais je ne tournai néanmoins pas la tête. Je voulais me souvenir de ce moment toute ma vie. Surtout que je n'étais pas certaine de pouvoir revoir un jour une telle vue ou même de repartir une nouvelle fois en vacances.

-C'est quand même mieux que Los Angeles non ? me demanda Chris.

Je sentais son sourire, sans pourtant l'avoir regardé. Je décidais cette fois-ci de me tourner vers lui et je le vis, les deux bras sur le toit de la voiture et me fixant avec un sourire que je n'arrivais pas à décrire. Je hochai doucement la tête avant de lâcher un « ça c'est sûr » et de retourner à la vue magnifique que j'allais avoir pendant plusieurs jours.

-C'est un coin calme, m'informa-t-il en claquant la portière de la voiture.

-Non vraiment ? dis-je sur un ton faussement étonné et en me retournant une nouvelle fois vers lui.

Sauf que Chris n'était plus près de sa portière, mais il s'était faufilé d'un pas discret et rapide derrière moi, si bien qu'en me retournant je m'étais retrouvée à quelques centimètres à peine de lui. Loin du monde étonnée, je prétextai pourtant un léger sursaut et mis la main sur mon coeur, comme si cela avait été le cas. Si bien que je me reculai un d'un pas assez naturellement.

Chris lâcha un léger rire en s'excusant.

-C'est dingue qu'un coin aussi beau soit aussi désert, dis-je subitement pour faire la conversation.

-Je suis du même avis, peu de personnes viennent ici. Tant mieux pour nous.

Chris était un ami, enfin notre relation était bien compliqué, mais me retrouver aussi proche de lui physiquement parlant je trouvais ça gênant. D'ailleurs, il n'y a que moi qui aurais trouvé ça gênant, mais j'étais comme ça. Je n'étais pas très tactile, sauf avec Lily qui était la seule à pouvoir vraiment m'enlacer. De plus, je supposais que mes deux dernières relations amoureuses catastrophiques ne m'avaient pas réellement aidé à me sentir bien dans ma peau, en tout cas pas assez pour laisser quelqu'un s'approcher de moi ou entrer dans ma vie aussi facilement.

-Je vais prendre les bagages, ajouta-t-il en voyant que je ne répondais pas.

Bien trop dans mes pensées et admirative de la vue, j'avais totalement oublié de jeter un coup d'oeil à la villa qui se trouvait à notre gauche. Elle semblait chaleureuse, accueillante et bien évidemment grande. Je rejoignis Chris près du coffre qu'il venait d'ailleurs d'ouvrir, et je tendis ma main pour attraper ma valise, mais mon nouvel ami m'arrêta d'un geste.

-Laisse, je m'en charge, m'adressa-t-il avec un sourire.

Dans d'autres circonstances, j'aurais certainement rétorqué quelque chose et j'aurais pris ma valise comme une grande, mais je n'avais pas envie de me « battre » pour si peu. Je comptais accepter sa gentillesse durant la semaine qui allait s'écouler, plutôt que d'être sur la défensive à chaque fois. Comme tout humain, j'avais besoin de prendre des vacances et j'avais besoin de mettre ma tête en mode off surtout. Laisser mes soucis derrière moi et juste penser à l'instant présent.

-Tu veux bien faire sortir East ? me demanda-t-il en refermant le coffre.

Je hochai de nouveau de la tête avant d'ouvrir la portière et de laisser la bête sortir. Ce dernier semblait très heureux de pouvoir enfin se dégourdir les pattes et de ne plus être enfermé.

Chris était déjà à la porte de la villa et j'arrivai à ses côtés, East sur mes pas.

-Tu as combien de maisons dis-moi ? demandai-je très curieuse.

-J'ai celle-ci, celle de Los Angeles, j'ai un appartement à New-York, à Paris et à Rome. J'ai également une maison en Espagne et...

En voyant mon regard Chris s'arrêta soudainement de parler.

-J'en fais un peu trop j'ai l'impression, supposa-t-il un peu honteux.

-Non ! m'exclamai-je avant de reprendre d'une voix gênée, j'ai posé la question, alors je plaide coupable. Elles aussi elles ont une fonction différente ? le questionnai-je sur le ton de la plaisanterie.

Ma dernière phrase fit rire Chris et ce dernier ouvrit la porte.

-On peut dire ça, répondit-il en poussant les deux valises dans le hall d'entrée. Comme pour la voiture, certaines résidences ne sont pas connues du grand public.

-Celle-ci déjà, commentai-je en entrant après East et en fermant la porte derrière moi.

-Celle d'Espagne et les appartements en Europe.

-Est-ce qu'elles te servent réellement toutes ? Sincèrement ?

-Pas vraiment, avoua-t-il attristé. Je n'ai pas l'emploi du temps qui convienne. L'année dernière, je n'ai pas pu aller une seule fois dans mon appartement à Paris par exemple. Entre les tournages, les mondanités, les interviews et tout ce qui va avec mon métier, c'est parfois un peu compliqué.

Chris laissa les valises dans l'entrée avant de m'inviter d'un geste de la main à le suivre, comme pour éviter de poursuivre cette conversation.

-Je dois te montrer quelque chose, m'annonça-t-il très fièrement. Je pense que cela va te plaire.

Je fronçai les sourcils tout en ayant un sourire un peu perplexe et le suivis. Nous traversâmes le salon et la salle à manger, j'eus à peine le temps de réellement voir à quoi ces pièces ressemblaient. Chris s'arrêta devant une baie vitrée qu'il fit glisser avant d'arriver une une terrasse où transats, tables et chaises en bois se tenaient compagnie. Devant, la vue que j'avais quitté il y a à peine quelques minutes, encore plus époustouflante que jamais.

-Je vais finir par dormir sur la terrasse, blaguai-je.

-Ça m'est arrivé quelques fois, avoua Chris d'une voix calme et pleine de chaleur.

-Vraiment ? m'étonnai-je en me tournant vers lui.

Son regard était posé sur l'horizon mais il se tourna à son tour vers moi.

-Mais pas pour l'océan ou la plage.

-Pour quoi alors ? Tu aimes prendre un coup de froid ?

-Non, dit-il en rigolant, je fais ça seulement pendant les nuits chaudes et je fais ça à cause de ça.

Il accompagna ses paroles d'un geste de la main et m'indiqua le ciel.

-Le soir, il m'arrive simplement de m'installer sur un transat et de regarder les étoiles. Si tu es admirative de l'océan, attends de voir à quoi ça va ressembler ce soir. Je ne pense pas avoir vu meilleur ciel ailleurs qu'ici. L'endroit est dénué d'avions, de bruits, d'éclairage abondants. C'est paisible et beau, alors tout naturellement il m'arrive de m'endormir sans m'en rendre compte. Ca m'apaise.

**

Coucou mes amoooours (oui, je suis de très bonne humeur, faudrait que je trouve un surnom plus personnalisé, donc si vous avez des idées, dites-les en commentaires)

Comme vous avez pu le voir, j'ai rajouté une photo à la fin du chapitre (c'est bien évidemment la vue et la villa). Je ne sais pas, je trouvais ça intéressant de mettre une photo, est-ce que ça vous plait ? :)

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