Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

[02]


J'ai du mal à retenir mes mots, surtout après la soirée que j'ai passée. J'ai pu éviter les remarques de ma mère grâce au bonheur qu'elle avait en se sachant bientôt grand-mère. Mais savoir ma sœur enceinte, c'est la goutte de trop. Je ne peux pas le supporter. Et je ne pourrais certainement pas supporter aussi les réflexions de ma famille sur ma situation durant les prochains mois. Ils m'en font déjà assez comme ça.

AbyG : Elle va avoir un gosse ! Ma sœur va avoir un gosse !

ConnorE : Wow, bonsoir Aby.

Je reprends ma respiration, j'ai monté quatre à quatre les escaliers et je suis désormais essoufflée. Le besoin de parler à quelqu'un s'est fait ressentir juste après l'annonce, pas si merveilleuse que ça, de ma sœur. Je ne peux pas appeler Lily : après vingt-trois heures, elle doit sûrement dormir. Ma seule option, et c'est celle que je préfère, est donc Connor.

AbyG : Salut...

J'ôte mes chaussures et m'allonge sur la couette. Je n'arrive pas à balayer l'image de ma sœur avec un gros ventre de mon esprit. Dire que je suis persuadée que, pour elle, avoir un enfant est surtout un besoin pour montrer sa vie parfaite plus qu'une envie.

ConnorE : Et ce n'est pas censé être une bonne nouvelle ?

Absolument pas. Même si j'ai peu parlé de ma sœur à Connor, il en sait bien assez pour savoir que je ne l'apprécie pas tant que ça.

AbyG : susceptible, narcissique, pointilleuse, maniaque, autoritaire et colérique.

Ces mots sont sortis avec tellement de rage que j'espérais me sentir plus légère, mais c'est raté. Je suis toujours très énervée.

ConnorE : Mais... pourquoi te décris-tu ?

Si j'étais aussi susceptible que Candice, j'aurais immédiatement refermé l'ordinateur et me serais couchée. Mais je ne le suis pas, alors je me mets à rire. Il est parfois étonnant de voir à quel point, après une journée horrible, mon correspondant peut me remonter le moral. Et souvent en une simple phrase.

AbyG : Excellent monsieur Connor, je me vengerai !

ConnorE : Peut-être que l'enfant qu'elle attend va adoucir ses défauts.

AbyG : J'aimerais avoir ton optimisme.

Connor ne répond plus pendant quelques minutes, ce qui m'inquiète légèrement. Son second message ne fait qu'accroître mon anxiété.

ConnorE : Aby ?

Lorsque quelqu'un vous appelle par votre prénom, ou surnom, c'est qu'il doit vous dire quelque chose de sérieux. En tout cas, je l'ai toujours pris ainsi.

AbyG : Oui ?

ConnorE : Ne serais-tu pas jalouse de ta sœur ?

Comment ne pas être jalouse de sa sœur aînée ? La préférée des parents ? Celle qui les rend heureux ?

J'ai toujours été comparée à Candice et, instinctivement, une certaine jalousie s'est installée. Une rivalité aussi, à une époque, et j'ai bien failli me tourner vers une carrière d'avocate à cause de ça. Oh oui, ça aurait rendu mes parents tellement fiers. Mais je suis persuadée que je n'aurais pas pu être heureuse en exerçant ce métier. Je suis si bien avec Lily et mes fleurs. Quant au mari... C'est un sujet auquel je ne préfère pas penser et que j'ai rangé dans un coin de ma tête il y a quatre ans.

AbyG : Si. J'aimerais voir mes parents me regarder fièrement, comme ils le font avec Candice. J'aimerais trouver l'homme de ma vie et avoir des enfants. Mais je ne suis pas jalouse de la personne qu'elle est devenue. Je n'aimerais pas être elle. Je ne veux pas être elle.

Les deux premiers mois de notre correspondance avaient surtout servi à connaître les goûts de l'autre. Gastronomie, littérature, cinéma, musique. Tout y est passé. Seules les informations personnelles comme le prénom, l'âge, la ville ou le métier ont été partagées.

Mais, depuis quelques semaines, l'alchimie que je ressens envers Connor m'a poussée à me confier à lui. À lui parler de Lily et de ma famille. Il est parfois plus facile de déballer ses problèmes et ses émotions à un « inconnu » plutôt qu'à un ami proche. Cela donne une nouvelle vision de la situation, ce que mon correspondant arrive à faire à merveille.

ConnorE : Est-ce si important que ça pour toi ?

AbyG : La fierté de mes parents ?

ConnorE : Oui.

AbyG : Oui... Même si je ne devrais pas leur accorder autant d'importance.

ConnorE : Pourquoi ?

Mes doigts s'apprêtent à taper une réponse, à lui expliquer. Mais j'ai trop d'idées qui me viennent et je n'écris pas assez vite pour tout déballer. Je prends quelques instants pour réfléchir et choisir les informations.

AbyG : Mes parents ne sont jamais venus à la boutique. Ma mère m'a assommée de remarques sur mon poids au lycée, alors que je faisais le « poids normal » pour ma taille. J'avais quelques formes, mais elle voulait que je sois absolument squelettique. Il y a des jours où je ne mangeais rien parce que j'avais l'impression qu'elle avait raison. Elle me comparait évidemment toujours à Candice. Pour les notes, le poids, la carrière, les petits copains, la popularité. J'ai arrêté de compter le nombre de fois où elle m'a dit « regarde ta sœur ». À bien y réfléchir, je n'arrive pas à me souvenir d'un seul compliment qu'elle ait pu me faire.

Malgré ce message, je n'arrive pourtant pas à concevoir une vie pleinement heureuse sans le regard bienveillant de mes parents sur moi. Mais, entre mon job, le manque d'argent et d'époux, je suis loin du compte. Je n'invite d'ailleurs jamais mes parents dans mon appartement, trop petit à leur goût. À bien y réfléchir, ils ne sont venus qu'une fois et sont restés dix minutes top chrono.

ConnorE : La vache... Je ne sais pas quoi dire Aby. Que comptes-tu faire ?

AbyG : Me mettre un film !

ConnorE : Je ne parle pas de là, maintenant, mais de la situation avec tes parents.

AbyG : Je n'en sais trop rien...

Je me lève, tentant de garder un semblant de sourire, attrape un boîtier et glisse le disque dans le lecteur Blu-ray. Je reviens ensuite me mettre confortablement dans mon lit, l'ordinateur sur mes genoux et la télécommande dans la main.

ConnorE : Alors, si tu ne sais pas, pourquoi te casses-tu la tête ?

Bien entendu, il a raison. Mais je n'ai aucune réponse à lui fournir. C'est un rêve un peu puéril que je n'arrive pas à chasser de mon esprit. Peut-être que j'espère qu'un miracle s'abatte sur moi.

AbyG : Tu en poses des questions !

ConnorE : Eh, j'essaie juste de t'aider moi...

AbyG : Je sais, je sais... C'est très gentil de ta part.

ConnorE : Du coup, tu regardes quel film ?

AbyG : Euh... Ben... C'est-à-dire que...

Je retrouve automatiquement le sourire, mon nouvel ami commence à connaître ma folie pour les superhéros.

ConnorE : Quoi, encore ?

AbyG : La baston et l'humour, il n'y a rien de mieux pour me mettre de bonne humeur !

« Enfin, hormis toi et Lily » pensé-je avec un sourire timide.

ConnorE : Rappelle-moi combien de fois l'as-tu vu ?

AbyG : Oh je dirai... une bonne centaine de fois peut-être ? Un millier ? J'ai un peu perdu le compte.

Le film démarre, la conversation s'enchaîne et, bientôt, minuit approche. Puis, une heure du matin. Au revoir mes résolutions, encore une fois !

ConnorE : C'est qui déjà ton Avengers préféré ?

AbyG : Captain America, sans exception ! Pourquoi ? Et toi ?

ConnorE : Juste pour savoir. Et pourquoi lui ? Oh moi, j'adore Deadpool, il est barge !

AbyG : Parce c'est l'homme qu'il me faudrait ! Stark est égocentrique, Clint a une famille, Thor parle bizarrement et avec Hulk... Ben je devrai dire adieu au sexe et ça, je n'en suis pas prête ! Deadpool ? ! Trop barge pour moi ahah. En plus on parlait des Avengers !

ConnorE : Donc.... Tu préfères un vieillard puceau ? Oui oui je sais, mais j'ai élargi la question aux Marvel !

J'éclate doucement de rire, après tout il n'a pas totalement tort. Mais des garçons de l'équipe, c'est celui qui me convient le plus.

AbyG : Je préfère un jeune homme de mon âge [enfin qui paraît avoir mon âge...], gentleman et qui n'aurait pas peur de se donner corps et âme pour moi !

ConnorE : Tu n'en demanderais pas un peu beaucoup ?

AbyG : Non ! Je veux juste une relation « normale ». Je ne trouve pas ça trop demandé. Je n'attends pas le prince charmant, mais je préfère attendre plutôt que de prendre le premier idiot venu.

ConnorE : Tu as probablement raison, je devrais peut-être suivre ton conseil.

Mes doigts restent bloqués au-dessus du clavier, indécise quant à la question qui me torture un peu l'esprit. Dois-je la poser ou non ?

AbyG : Tu ne m'as, justement, jamais parlé de tes relations sentimentales. Tu as une copine ?

Je me mords doucement la lèvre, bien que soulagée d'avoir enfin eu le courage de lui poser la question. Honnêtement, je m'attends à un non. Quel homme en couple discuterait avec d'autres filles sur Internet durant des heures ?

ConnorE : Plus ou moins.

Je fronce les sourcils. « Plus ou moins » ? Qu'est-ce que c'est que ça pour une réponse ? On est en couple ou on ne l'est pas, non ?

AbyG : Tu développes ?

ConnorE : Oui, mais c'est plus pour faire plaisir à mes parents.

AbyG : Je ne vois pas l'intérêt de sortir avec quelqu'un pour faire plaisir à ses parents...

ConnorE : C'est compliqué Aby.

La conversation se termine là. Sur un sujet que l'on n'a jamais abordé et le seul qui semble flou. J'ai du mal à m'endormir cette nuit-là. C'était à son tour de se confier, mais il s'est totalement fermé avant même que j'aie pu creuser un peu son histoire de... de couple arrangé ?


Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro