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𝟤𝟥 | 𝖯𝗋𝖾𝗎𝗏𝖾 𝗈𝗎 𝖼𝗈𝗂̈𝗇𝖼𝗂𝖽𝖾𝗇𝖼𝖾 ?

🎵 No Surprises - Rɑdioheɑd






ೃ⁀➷ 𝒥ayden me fixait, le visage impassible sans dire un mot, mais je pouvais entendre son cœur battre à tout rompre. Plus aucune trace de compassion dans ses yeux ni même d'humanité. Le silence avait été la réponse à ma question.

— Tu ne pleures plus alors dors maintenant.

Il se détacha de moi d'un geste et descendit du lit, me laissant seule la bouche grande ouverte, hébétée par sa réaction.

— Jayden, tu...

— Bonne nuit, me coupa-t-il avant de claquer la porte.

Je m'adossais contre le mur et secouais la tête pour être sûre que je ne rêvais pas. D'une certaine manière je me sentais humiliée par sa réaction, en plus de le trouver lâche d'avoir évité ma question. Mais une autre partie de moi planait sur un nuage, ne revenant toujours pas que Jayden, ce même Jayden qui m'avait fait la misère, m'avait aussi prise dans ses bras et réconfortée. Dans le genre lunatique, je ne pouvais pas trouver mieux.

Je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire niais en repensant à son contact brûlant contre ma peau, à sa main qui caressait lentement le bas de mon dos et à cette sensation agréable qu'il m'avait procurée. J'ignorais ce que c'était mais j'aurais aimé que le temps s'arrête à ce moment.





J'entrouvris péniblement mes lourdes paupières et la silhouette floue d'Alvarez se dessina peu à peu dans mon champ de vision. Je n'osais pas ouvrir complètement les yeux de peur de me retrouver face à son nez de travers qui me stressait de plus en plus. Je ne pensais pas qu'il viendrait me réveiller à une heure pareille, je comptais passer la matinée à me reposer.

— Vous partez plus tôt que prévu, m'informa-t-il en me lançant les clefs de Medusa. Le Chef veut que vous soyez à Philadelphie en début d'après-midi.

Je me levais lentement, l'esprit embué par le sommeil. Je tâtonnais, les yeux mi-clos, en direction de la salle de bain en face de la chambre et je la trouvais complètement retournée. Des vêtements qui semblaient appartenir à Jayden rendaient le sol invisible et des débris de verre remplissaient l'évier. Je compris d'où ils provenaient lorsque mon regard fatigué se dirigea un peu plus haut, sur le miroir brisé.

Je me demandais ce qu'il pouvait bien se passer là, mais mon cerveau n'était pas encore en mesure de se poser plus de questions. Je poussais nonchalamment les affaires étalées sur le sol dans un coin de la pièce et commençais à me déshabiller. Mon corps ne demandait que chaleur, après la nuit que je venais de passer dans cette chambre glaciale. Une fois à l'intérieur de la cabine de douche, je poussais un soupir de bien-être et me laissais tomber contre les parois en plexiglas. Mon esprit était vide et j'espérais que cela reste ainsi.

— Dépêche-toi Evans ! cria Alvarez depuis l'étage inférieur.

Mes oreilles l'entendaient, mais je ne l'écoutais pas. Je passais en revue les événements de la veille afin de mettre un peu d'ordre dans mon esprit. Le « Châtiment » n'avait jamais existé, les Rebels n'avaient jamais comploté contre nous et mon père... il était mort. Je n'avais pas posé de questions à ce sujet ; pourquoi ? Où était son corps ? Comment avait-il perdu la vie ? Je voulais savoir, mais je sentais que je n'étais pas tout de suite prête à entendre les réponses.

Quant à la lettre de Nicolas, celle-ci m'avait redonné un peu d'espoir même si la moitié des mots ne prenaient pas vraiment de sens à l'intérieur de mon crâne.

Je sortis de mes pensées lorsque la voix en colère d'Alvarez résonna de nouveau, cette fois-ci plus fort. J'enroulais une serviette moelleuse en coton autour de ma taille et me précipitais hors de la salle de bain, manquant de trébucher sur les vêtements entassés de Jayden. Je jurai dans un souffle puis regagnai la chambre sur la pointe des pieds. Une paire de billes bleues luisantes m'attendaient sur le lit.

Je le détaillais lentement sans dire un mot et ma respiration se coupa lorsque mon regard se posa sur ses mains fraîchement bandées dans un linge ensanglanté. Je relevais la tête et mes yeux se plongèrent dans les siens. Ou plutôt, ils restèrent à leur surface car je ne parvenais pas à y pénétrer. Aucune émotion ne ressortait de lui, ni quoique ce soit d'autre d'ailleurs et il était d'un calme effrayant.

Je compris rapidement qu'il valait mieux éviter toute question susceptible de le mettre en rogne et ce fut ainsi que je rompis le lien qui unissait nos regards et passais derrière lui comme s'il n'avait jamais été là. J'attrapais quelques vêtements dans mon sac et me tournais vers Jayden qui n'avait pas bougé d'un pouce.

— Ne te retourne pas, lui ordonnai-je doucement.

Il acquiesça silencieusement et je restais droite quelques instants, m'assurant qu'il gardait la même position, puis j'enfilais mes habits à la vitesse de l'éclair.

Une fois terminé, je m'avançais vers lui d'un pas peu assuré me demandant ce qui le gardait si calme. En temps normal, il se serait moqué de moi à la première occasion ou bien il m'aurait lancé des mots durs à la figure. Lorsque nos regards se croisèrent de nouveau, j'aperçus une lueur filer et disparaître presque instantanément derrière ses iris azur.

On aurait dit de la pitié. Ou plutôt de la désolation. Non, c'était plus que ça. Comme... de la culpabilité.

Je fis demi-tour, rangeais mes dernières affaires et sortis de la chambre.

Je rejoignis le reste du groupe juste devant le QG. Ils étaient passés à la station essence un peu plus tôt dans la matinée alors nous étions prêts à décoller. Le docteur Belloni nous rejoindrait plus tard à Philadelphie. Owens, quant à lui était toujours à l'hôpital et nous venions d'avoir de ses nouvelles, comme quoi son état s'améliorait grandement. Il avait subi plusieurs fractures, mais rien qui mettait sa vie en danger, de quoi nous rassurer.

— Medusa est OK Evans, t'as juste à foutre tes affaires dessus, grinça Miller de sa voix nasillarde tout en faisant jouer ses piercings.

Ce matin-là il avait opté pour un t-shirt sur lequel était représentée une femme blonde en sous-vêtements. Il devait avoir toute une panoplie de vêtements dans ce style-là et c'en était flippant. Miller vissa sa casquette de base-ball sur sa tête et s'en alla s'occuper des motos restantes.

Soudain, je sentis des mains frêles entourer mes épaules puis les boucles rousses de Petit Gil s'agitèrent devant moi, au rythme du vent.

— Eli ! Devine quoi ? Je viens avec vous ! s'exclama-t-il en se jetant sur moi.

Je me réjouissais intérieurement, mais je n'avais pas la force de l'exprimer. Je n'avais dormi que quelques heures et ma jambe me faisait encore mal. Pourtant, j'allais devoir tenir le retour jusqu'à Philadelphie. Je serrais seulement Petit Gil dans mes bras, lui caressant délicatement ses douces mèches soyeuses. Je me voyais soulagée de ne pas avoir à lui dire au revoir.

— Le Chef ne va pas tarder à arriver, nous avertit Alvarez en frottant la tour de Pise au milieu de son visage. Pegasus est prête ?

Emerson se tourna vers lui et approuva d'un signe de la tête. Je n'avais jamais encore entendu parler de Pegasus, mais j'avais bien compris qu'il s'agissait d'une moto. Celle de Jayden ? Sûrement.

— Bien, où sont les deux imbéciles du trio de Pennsylvanie ?

Il parlait de Palmer et Greene, dont le premier était occupé à vider une bouteille de bière que le second tentait de lui arracher des mains en criant malgré son bras blessé.

— Tu fais chier l'alcoolo ! Tu vas causer un accident si tu bois encore !

— Ça va Minus, j'ai l'habitude de m'enfiler le double !

Palmer était plus grand que son jeune ami, il n'était donc pas difficile pour lui de tenir sa bouteille en hauteur pour que Greene ne parvienne pas à l'attraper. Et cela l'amusait beaucoup apparemment.

Jayden apparut sur le perron quelques instants plus tard et fit signe à tout le monde de le rejoindre. Il avait retrouvé son air sérieux et arrogant ce qui, même si je détestais cette expression, me rassurait.

Alvarez s'avança vers lui avec une moto donc la carrosserie d'un noir profond était ornée de flammes jaunes et orange, entourant un cheval blanc ailé. Pegasus.

C'était la plus belle carrosserie que je n'avais jamais vue. Elle était à la fois imposante, terrifiante et en même temps, on avait seulement envie de monter dessus. Je compris que Pegasus était restée plusieurs semaines à New York car elle devait être réparée.

— Si tout est prêt, alors nous partons sur le champ.

Les hommes placèrent tous leurs deux doigts sur leurs cœurs afin de prononcer leur devise.

— Rouge et Blanc pour toujours, 81 à jamais !

Je fis mes au revoir à Garcia qui me rendit une brève accolade complétée par le frottement de ses énormes bagues sur mes épaules. Puis vint le tour de Miller qui tenta de fuir en me voyant l'approcher. Je réussis tout de même à serrer sa silhouette dans mes bras ce qui le fit sursauter. Quelques mètres plus loin, j'aperçus Petit Gil les larmes aux yeux, refusant de quitter l'étreinte d'Alvarez. On pouvait voir que celui-ci était tout aussi ému de le laisser partir.

Je ne connaissais ces hommes que depuis trois jours mais j'avais l'impression que cela faisait des années. Toute cette bonne humeur allait me manquer. Mes yeux s'embuèrent, mais je refusais de pleurer devant eux.

Les Anges ne meurent jamais, les Frères ! Gardez bien ça en tête ! lança Jayden avec un geste de la main.

Nous montâmes sur nos motos et après avoir salué tout le monde, nous démarrâmes en trombe.





En arrivant à la villa, je sentais que quelque chose clochait, mais je ne parvenais pas à mettre le doigt dessus. Je regardais mes amis décharger leurs motos en attendant qu'une idée se pointe. Et là, je me rappelais la conversation de la veille avec Lindsay. Ses sœurs et son petit frère avaient passé deux jours chez Jayden pendant notre absence. Ils devaient sûrement repartir aujourd'hui, mais nous étions rentrés plus tôt que prévu.

Jayden ouvrit la grande porte d'entrée et ce qu'il découvrit - ce que nous découvrîmes - nous laissa perplexes. Il y avait des jouets partout sur le sol du hall, l'un des cactus avait été renversé et des cris se faisaient entendre depuis l'étage.

— C'est quoi ce bordel ? s'énerva Jayden en donnant un coup de pied dans un ours en peluche.

Il grimpa les escaliers de marbres en rogne et je le suivis dans le but de défendre mes amis si cela était nécessaire. Nous arrivâmes au premier étage et nous trouvâmes Josh sur le palier, jouant avec un petit garçon brun.

— Tonton Jay ! s'écria celui-ci.

Il accourut en sa direction et se jeta sur lui. Jayden poussa un soupir puis esquissa un sourire attendri tandis que je le regardais, incrédule. Je m'attendais à ce qu'il jette l'enfant contre le mur, mais il n'en fit rien. Bien au contraire, il le porta dans ses bras et l'embrassa sur la tête.

— Comment tu vas, Jimmy ? C'est que t'as grandi depuis la dernière fois que je t'ai vu.

Le petit garçon sourit de toutes ses dents et l'invita à regarder ses nouveaux jouets.

— Je ne savais pas que tu étais baby-sitter à tes heures perdues, fit Jayden en se tournant vers Josh.

Celui-ci gloussa avant de répondre en me pointant du doigt.

— Ce n'est pas ce que tu fais avec elle ?

J'ouvris la bouche abasourdie par son pic et fonçai en sa direction dans l'espoir de lui faire payer sa moquerie. Josh se mit à rire puis me tira contre lui. Je gloussais et lui donnais de légères tapes sur l'épaule, feintant mon mécontentement. J'étais si heureuse de le revoir, ces trois jours m'avaient paru interminables.

— Jimmy, tu sais où sont tes sœurs, questionna Jayden.

— Elles sont parties faire des courses, répondit-il en jouant avec une petite voiture.  C'est qui elle ? fit-il en me pointant du doigt.

Je me détachais de Josh et m'approchais de Jimmy. Il devait avoir dix ans et ses boucles noires possédaient le même éclat que celles de Lindsay.

— Je m'appelle Elizabeth, dis-je en me penchant vers lui.

Il m'adressa un sourire ravi et se concentra de nouveau sur son circuit automobile.

— Bien, on te laisse ici jeune homme, on a des choses à régler. Pas de bêtise et si tu as un problème, tu descends me voir au salon, c'est bien clair ?

— Oui, Tonton Jay !

Je descendis les marches, un bras autour des épaules de Josh pour me maintenir.  Jayden nous regardait en fronçant les sourcils, une expression peu étonnante venant de sa part et nous rejoignîmes les autres au salon.  C'était bon de rentrer à Philadelphie, mon petit confort me manquait. Le QG de Manhattan était peut-être agréable avec toutes ses affiches et sa belle cheminée, mais cela n'empêchait pas le fait qu'il y faisait un froid de canard.

— Josh ! s'écria Petit Gil en manquant de le renverser. Tu m'as manqué !

Mon ami lui donna une petite tape sur le crâne puis vint saluer le reste de la bande.

— Content de te revoir Griffin, marmonna Greene. Sache que je n'ai pas pensé à toi une seule fois.

— T'en fais pas, moi non plus, répondit Josh en lui faisant une accolade.

Tout le monde prit place sur l'immense canapé en cuir charbonné et les fauteuils en daim autour de la table basse. Emerson raconta notre affrontement contre les Rebels et tout ce qui s'en était suivi ; la course poursuite à moto, Cox et Owens qui avaient débarqué complètement mutilés au milieu de la Salle Centrale et le fait que les Rebels n'avaient envoyé aucune lettre de menace. Josh l'écoutait attentivement, se retenant de faire tout commentaire. En fait, on aurait dit qu'il prenait note de tout ce que le quarantenaire au crâne dégarni lui contait.

— Owens en est où ? Belloni est avec lui ? demanda-t-il.

— Non, Doc va nous rejoindre ici pour surveiller les blessures de Greene et Evans, assura Emerson. Et pour Owens, ben apparemment il va s'en sortir mais bon, il est pas prêt de déguerpir de l'hosto.

Repenser au fait que c'était ma faute s'il s'était retrouvé dans cet état me serra les entrailles. Je devais sûrement avoir une malédiction du genre « faire du mal à tous ceux qui m'approchaient ». J'avais tellement hâte de le voir revenir à la villa.

Dans l'espoir de m'aérer les idées, je quittai le salon pour la cuisine. Palmer me rejoignit quelques minutes plus tard à la recherche de boissons. Alcoolisées de préférence.

— Ça va pas Evans ?

Je hochai la tête et lui indiqua où se trouvaient les bières que nous avions ramenées de New-York.

— Tu sais, boire peut t'aider à aller mieux. Regarde, c'est ce que je fais et je suis en pleine forme ! s'exclama-t-il.

— Je ne suis pas sûre que ce soit un très bon conseil à suivre, murmurai-je.

— Non, tu as raison. Ne fais pas ça, dit-il d'une voix presque imperceptible.

Il m'adressa un petit sourire et décapsula une bière.

— T'en veux ?

J'acceptai en riant. Je n'avais jamais bu de bière auparavant alors son goût amer me fit grimacer. Ce n'était tout de même pas aussi mauvais que je ne le pensais. Je grimpai sur l'îlot central et Palmer s'installa à côté de moi. Il attacha ses cheveux blonds en arrière et ouvrit une autre bière.

— Alors, quoi de neuf ? demanda-t-il avant de s'enfiler une longue gorgée. On parle jamais sérieusement tous les deux.

— Peut-être parce que tu n'es jamais en état de parler sérieusement ? répondis-je avec un sourire en coin.

— OK OK, t'as gagné. Je vais reformuler ; il se passe quoi entre le Chef et toi ?

S'il voulait que je m'étouffe avec ma boisson, il avait parfaitement réussi.

— Q-Quoi ? Comment ça ? Rien du tout ! m'indignai-je en tentant de prendre un air innocent.

— Ma pauvre, arrête de mentir, tes joues vont exploser, se moqua Palmer en me donnant un coup d'épaule.

J'avalais d'une traite la moitié du contenu de ma bouteille sous le regard exacerbé de mon ami, en espérant que la réalité vienne me frapper moins violemment. Si je pouvais aussi oublier la mort de mon père au passage, je ne dirais pas non.

— On a juste dormi ensemble. Une fois.

— Menteuse.

— C'est la vérité !

Je le menaçai de renverser le fond de bière qu'il me restait sur sa tête mais cela le fit plus rire qu'autre chose.

— A toi de me dire maintenant. Pourquoi tu ne veux pas qu'on t'appelle par ton prénom ? Ce n'est pas moche Andrew pourtant, je suis sûre que plein de nanas trouveraient ça sexy.

Palmer eut le même réflexe que moi et engloutit sa bière en quelques gorgées, signe que j'avais touché un point sensible. Il jeta d'un coup de bras sa bouteille vide à la poubelle puis commença à balancer nerveusement ses jambes contre l'îlot.

— C'est pas vraiment à cause de ça. On va dire que... Disons que la personne qui a choisi mon prénom est... Je la porte pas vraiment dans mon cœur.

Parfois, j'oubliais que chaque Angel avait une histoire, un passé plus ou moins douloureux. Petit Gil avait perdu ses parents, Josh avait sûrement vécu quelque chose d'épouvantable et ce qui concernait Jayden, je n'osais même pas imaginer. La nuit durant laquelle ses cauchemars m'avaient réveillée, m'était restée en travers de la gorge. Et en travers du cœur.

Des centaines de questions fusaient dans chaque coin de ma tête et je ne parvenais pas à me les enlever. La principale était : pourquoi avais-je l'impression que Jayden me connaissait ?

Ce n'était pas quelque chose d'anodin, que mon cerveau avait conclu par hasard. Tout d'abord, sa réaction à la vue de ma cicatrice. Son comportement avait changé depuis ce jour-là. Il n'avait plus été violent une seule fois. Puis, le fait qu'il sache que j'étais allergique aux tomates. Cela pourrait paraître ridicule dit comme ça, mais je savais pertinemment que je ne l'avais jamais évoqué. Il y avait aussi, cette première nuit à Philadelphie, lorsqu'il avait prononcé mon nom durant son cauchemar.

            «  Liz... Tu m'as manqué. »

Et enfin, Orlando avait agi de la même manière.

            «  Cette cicatrice... »

            « On ne se connaît pas ? »

            « Quand a tu revu Jayden... enfin je veux dire, rencontré » ?

Il y avait trop d'éléments pour que cela soit une pure et simple coïncidence.

Jayden me tira de mes pensées en venant se poster devant moi, un cigarillo dans la main gauche. Je n'avais même pas remarqué que Palmer était parti et je me demandais combien de temps j'étais restée les yeux dans le vide.

— Pourquoi tu restes toute seule, Gamine ? me lança-t-il sournoisement.

Je regardais ma bouteille vide et finis par la poser à côté de moi. J'en aurais bien voulu une autre mais je n'avais pas la force de me lever.

— Je préférerais que tu cesses de m'appeler Gamine, le défiai-je en lui faisant signe de partir. Je ne vois même pas pourquoi tu m'as donné ce surnom.

— Parce que t'es aussi stupide et naïve qu'un gosse, me répondit-il avec un air hautain. Mais si tu y tiens, je peux arrêter.

J'écarquillai les yeux, n'en croyant pas mes oreilles. Il était sérieux ? Vraiment ?

C'est alors que j'aperçus un sourire narquois étirer ses lèvres. Il réduisit l'espace qui nous séparait d'un pas et posa sa paume précautionneusement sur ma joue.

            Boum.

Il replaça une mèche de cheveux derrière mon oreille puis se pencha vers moi et ma respiration se coupa. Je savais que je rougissais à vue d'œil, mais la douceur de sa peau contre la mienne ne me laissait pas indifférente et je n'y pouvais malheureusement rien.

            Boum.

Son souffle chaud caressait délicatement mon visage tandis que je sentais mon pouls s'accélérer. Il passa son pouce lentement sur ma lèvre inférieure, son regard azur la dévorant avec envie. S'il continuait ainsi, j'allais y passer.

— Je te fais la promesse de ne plus jamais t'appeler comme ça...

J'aurais probablement poussé un soupir de soulagement si je ne retenais pas mon souffle depuis plusieurs secondes pour ne pas lui succomber.

— ...Elidiote.

Je le savais, c'était bien trop beau pour être vrai. Pourquoi avoir un physique aussi parfait si l'intérieur avait été confectionné par le Diable en personne ?

— Bien, fit-il en se redressant. Voici ta leçon du jour : ne compte pas sur moi pour être gentil avec toi. Tu es ici seulement parce que tu m'es utile sinon je t'aurais déjà mise dehors.

Puis il tourna les talons et rejoignit les autres dans le salon tandis que je restais consternée sur l'îlot. Je n'arrivais pas à comprendre ses réactions. Peut-être m'étais-je trop emportée en pensant qu'on se connaissait avant ? Peut-être que tous ces éléments n'étaient que le fruit du hasard ? Orlando se moquait juste de moi ou bien il m'avait confondue avec quelqu'un d'autre. Pourtant, j'avais quand même le sentiment que l'on me cachait quelque chose.

Tout à coup, j'entendis la porte d'entrée claquer. Je me précipitai dans le hall et poussai un petit cri de joie en voyant le visage de mon amie, accompagnée de deux petites filles. Lindsay laissa tomber les sacs de courses à ses pieds et se jeta dans mes bras.

— Eli ! Comment va ta jambe ? Tu te sens bien ? De la fièvre peut-être ?

Je retirais sa paume de mon front et la serrais fort contre moi. Mes larmes se mirent à couler d'elles-mêmes le long de mes joues tant j'étais soulagée de la revoir. Avec tous ces derniers événements, je m'attendais à ne jamais rentrer à la villa. Lindsay essuya mon visage de sa fine main tatouée, mais son sourire s'effaça instantanément.

— Attends. Qu'est-ce que tu fais là ? Ne me dis pas que-

Ses yeux s'écarquillèrent lorsque son regard se posa sur quelque chose derrière moi. Je me retournai et compris sa surprise à la vue de Jayden.

— Alors Morgan, comme ça tu transgresses les règles pendant mon absence ?

Lindsay déglutit difficilement et demanda à ses deux petites sœurs d'aller au salon.

— Je te jure que j'avais prévu de ramener tout le monde avant que tu reviennes. Je...

— C'est pas le problème, la coupa Jayden d'un ton tranchant. T'as dégueulassé ma maison alors t'as intérêt à tout nettoyer.

Puis il tourna les talons avant que Lindsay puisse lui répondre quoique ce soit. Je haussais les épaules en signe de désolation ; il était vrai que j'avais oublié de la prévenir.

— Il l'a plutôt bien pris, me moquai-je tout bas.

Lindsay m'attira à l'extérieur de la villa et nous nous assîmes dans l'herbe verte sous le ciel bleu de mars. Peut-être que mes parents étaient bien là-haut finalement.

J'aimais l'odeur des fleurs au printemps, entendre les abeilles virevolter et les oiseaux chanter. Cela ne valait pas autant que la nuit étoilée, mais c'était apaisant. Le bruit du vent sur les feuillages avait quelque chose de thérapeutique. J'avais presque envie de rester là pendant des heures à méditer sur la vie des arbres.

— J'ai parlé à Noah, dit soudainement la jeune femme.

            Je me tournais vers elle, lui demandant silencieusement de m'expliquer plus en profondeur.

— Il n'y pas moyen de faire flancher les Barry, soupira-t-elle en s'allongeant par terre. Il faut qu'on trouve un moyen de te protéger de la presse.

— Et concernant mes parents ? On fait quoi ?

Lindsay cueillit quelques pâquerettes qu'elle attacha ensemble par leurs tiges.

— Rien tant que le Daily Witness ne nous lâchera pas la grappe.

— Tout ça est tellement fatiguant... soupirai-je l'esprit figé sur une petite famille d'oiseaux blancs perchée sur une branche de peuplier.

— Mais on y arrivera, susurra-t-elle en déposant son petit bouquet de pâquerettes entre mes cheveux.

Des colombes. Ces oiseaux étaient des colombes.






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Hello les asticots !

J'espère que vous passez un bon début de vacances pour ceux qui y sont !

Je vous retrouve aujourd'hui pour ce chapitre que j'ai écrit en moins de deux pour la raison qui est : j'avais trop hâte d'écrire le suivant.

Le prochain chapitre apparaitra donc au cours de la semaine !

Bref ! Toute la petite troupe est de retour à Philadelphie accompagnée de Petit Gil et Elizabeth s'apprête à vivre une sacrée soirée !

J'ai vraiment super hâte, je vais me vider l'esprit !

Tu m'étonnes, ma pauvre. Je t'ai fait vivre un enfer lors des chapitres précédents.

Allez les amis, je vous dis à plus dans la prochaine NDA !

Bisous les loustics !

Lily ♡

Instagram : @lilygreybooks

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