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𝟣𝟫 | 𝖳𝗂𝖼-𝖳𝖺𝖼.

╔═════ ✸ 𝐖𝐀𝐑𝐍𝐈𝐍𝐆 ✸ ═════╗
Ce chapitre évoque la violence physique et l'utilisation des armes à feu.







🎵 Wɑr - Sum 41






ೃ⁀➷ 𝒩ous fonçâmes sur la route bétonnée, à travers la nuit noire, faisant abstraction de la signalisation alentour. Le vent me fouettait le visage et des larmes d'angoisse dévalaient mes joues rougies par le froid depuis vingt bonnes minutes.

Le petit Gil et moi avions déguerpi du QG à la vitesse de l'éclair, après l'appel de Palmer. Je redoutais ce qui nous attendait à Brooklyn. Y avait-il déjà des morts ? Et si oui, de quel côté ? Comment allais-je les défendre ? J'avais à peine deux semaines d'entraînement derrière moi. Je ne voulais plus voir de sang, plus jamais, plus jamais, plus jamais. Mais il fallait que je sauve mon père des griffes d'Orlando et ses Rebels. Garder mon sang froid était la seule solution.

Pourquoi ma respiration refusait-elle de se calmer ? Pourquoi mon corps refusait-il de m'obéir ? Pourquoi, pourquoi avait-il fallu que tout cela m'arrive ?

Tout va bien. Tout va s'arranger.

Fuis le plus loin possible.

Cette situation s'était transformée en un combat contre moi-même. Je devais résister à la peur, à cette petite voix dans ma tête qui m'ordonnait de m'enfuir.

Tais-toi. Tais-toi. Tais-toi.

Nous arrivâmes à Brooklyn, épuisés et tremblants, cherchant nos compagnons du regard, zigzaguant entre les rues étroites du quartier. J'avais essayé plusieurs fois de joindre Palmer grâce à mon oreillette, mais il n'y avait personne au bout de la ligne.

— Eli ! s'écria le petit Gil derrière moi. C'est par là !

Je fis demi-tour et le suivis, penchée en avant sur Medusa qui n'avait presque plus d'essence. Tiens bon, ma belle.

J'aurais dû aller à la station avec les hommes la veille. J'étais si idiote. Complètement idiote.

Nous filâmes le plus vite possible en espérant tomber sur l'un de ces blousons en cuir ornés d'une tête de mort ailée. Je n'avais jamais eu autant envie de voir Jayden qu'à cet instant. Croiser ses yeux électriques, apercevoir ses cheveux dorés ; c'était tout ce que je demandais.    

Tout à coup, mon oreillette se mit à vibrer.

— Evans ! Barnett !

Je reconnus immédiatement la voix de Greene.

— Oui ! criai-je pour couvrir le bruit de nos moteurs.

— Arrêtez-vous au bout de la rue, derrière les conteneurs ! Je vous vois !

— Bien reçu !

Nous nous arrêtâmes quelques mètres plus loin à l'endroit indiqué et j'entendis le moteur vrombissant de Greene s'approcher de nous. Celui-ci descendit de sa moto à la carrosserie d'un vert semblable à celui de ses yeux. Il secoua sa tignasse sombre et vint nous rejoindre d'un pas précipité.

— Vous allez bien ? nous demanda-t-il haletant.

Gil et moi hochâmes de la tête même si nous avions eu l'impression de mourir plus d'une fois au cours de la dernière demi-heure.

— Que s'est-il passé ? le questionna le jeune rouquin en jetant un coup d'œil derrière Greene. Ils vous ont échappé c'est ça ?

— Ouais, le plan ne s'est pas passé comme prévu, renchérit celui-ci. Les Rebels étaient beaucoup trop nombreux et certains sont partis vers Manhattan pour coincer des Frères là-bas. On n'a pas pu les retenir mais heureusement, vous n'avez rien.

Comment était-ce possible ? Se doutaient-ils de notre venue ? La panique me gagna instantanément et je me sentis vaciller. Merde, merde, merde. J'espérais que les autres Hell's Angels allaient bien, qu'il ne leur était rien arrivé de grave.

— Et mon père ? fis-je d'une voix tremblante.

Greene déglutit avant de me répondre, ce qui était un très mauvais signe. Je n'étais maintenant plus sûre de vouloir entendre ce qu'il avait à dire.

— On n'en a aucune foutue idée. Je suis désolé Evans.

Une boule se forma à l'intérieur de mon ventre et mes yeux commencèrent à me brûler. Je devais retenir ces larmes. Je devais me contenir et aider nos compagnons. Il le fallait. Après tout, je leur devais bien cela. Ils m'avaient sauvée d'une certaine manière et même Jayden avait fini par m'accepter sous son toit.

— Il faut que vous nous rejoigniez, on a besoin de vous et de vos bécanes. Désolé les amis, mais vous allez devoir participer.

Mes yeux s'arrondirent et mon cœur rata plusieurs battements. Je pensais que ça ne pouvait pas être pire, mais j'avais eu tort. J'avais trop chaud. Puis trop froid. Ce n'était pas le moment de faire un malaise. 

Je me tournais lentement vers Gil qui, lui, affichait une expression que je n'avais vue qu'une seule fois ; lorsqu'il avait évoqué sa défunte mère. A cet instant, il me faisait presque peur. Son regard flamboyant menaçait de tout brûler sur son passage. Un esprit vengeur avait pris possession de son corps.

— Greene... C'est une blague, n'est-ce pas ? dis-je dans un souffle.

— Discute pas Eli, faut qu'on y aille ! s'écria le petit Gil en sautant sur sa moto.

Greene nous ordonna de le suivre jusqu'au repère des Rebels, là où se déroulait la bataille. Une infime part de moi était curieuse de voir à quoi pouvait bien ressembler une guerre entre deux puissants gangs.

Plus nous approchions parmi les grands buildings de Manhattan, plus les coups de feu et le bruit des moteurs flambants se faisaient assourdissants. Des cris retentissaient dans toutes les directions et je ne pouvais dire s'il s'agissait de Hell's Angels ou de Rebels. Une odeur de brûlé s'empara de mes narines et ce qui me déclencha un mal de tête insupportable. Je me concentrais le plus possible sur la route pour ne pas m'écrouler.

Au bout d'une dizaine de minutes, Greene nous fit signe de nous arrêter devant un immense portail en métal noir et posa son doigt sur sa bouche, nous demandant de garder le silence. Il sortit deux armes de sa moto et nous les lança. Oh non, non, non, non. Pas ça, pitié.

Puis, il poussa lourdement le portail et s'engouffra à l'intérieur de la propriété à pas de loup.  Gil et moi fîmes de même, manquant de glisser sur les graviers humides. Je tremblais comme une feuille bien que je n'avais plus froid. Chaque coup de feu me faisait sursauter. Chaque pas me rapprochait d'eux. Je plaquais mes poignets contre mes oreilles afin d'atténuer les bruits environnants.

            C'est ainsi que tu vas mourir.

Non, la mort ne veut pas de moi.

Si tu veux vivre, alors tue.

Je dois rester concentrée, je dois rester concentrée.

Quelques mètres plus loin, nous trouvâmes cachette derrière un petit muret.  J'avais dénombré une vingtaine de coups de feu depuis que nous étions entrés. Pourtant, cela n'avait pas l'air de perturber Greene et le petit Gil.

— A mon signal, on court vers la grande porte et vous me couvrez, chuchota Greene en chargeant son arme. On rejoindra les autres à l'intérieur.

Il se tourna vers ce qui semblait être un garage ou un hangar et j'aperçus la grande porte en question. Je pensais que le QG des Rebels ressemblerait au nôtre, mais il n'en était rien. En fait, c'était un vieil immeuble en ruine abandonné qui s'élevait à une dizaine de mètres au-dessus du sol et protégé par une clôture tout aussi moisie qui n'invitait personne à y rentrer. Aucune lumière, seulement le noir complet. Pas de lune ni d'étoiles pour nous éclairer. Rien. C'était un QG fantôme. Qu' y avait-il derrière la grande porte ? Le néant ? La mort ? Et si je ne parvenais pas à protéger Greene ?

Le petit Gil remarqua mon teint sûrement livide et posa sa paume sur ma joue.

— Ça ira, Eli. Tu verras. Dis-toi qu'on est là pour sauver ton père.

Il avait raison mais ça n'était pas suffisant pour me calmer. Greene me donna une tape dans le dos pour que je me ressaisisse.

— Maintenant ! insuffla-t-il.

Pas le temps de réfléchir une seconde de plus, je bondis en avant et courus de toutes mes forces à travers le terrain désert, brandissant mon arme devant moi, pour nous protéger. Un bruit strident éclata derrière moi et je trébuchai sous la frayeur. Mes oreilles sifflaient et je compris que je n'étais pas passée loin d'une balle dans la nuque. Des larmes coulèrent le long de mes joues et ma vision se brouilla.

Plus j'avançais, plus j'avais l'impression que notre but reculait. On avait tenté de me tirer dessus. On venait d'essayer de me tuer. J'allais mourir ici, c'en était sûr.

Greene atteint la grande porte en premier, suivi du petit Gil. Ils m'avaient distancée, j'étais beaucoup trop lente pour eux. Malgré tout, je fis de mon mieux pour les suivre et pénétrai dans hangar. Une odeur d'essence et de moisi régnait à l'intérieur et surtout, on ne voyait rien. J'entendis mes compagnons courir, mais dans quelle direction ? Je me plaquai contre les murs glacials, et tendis l'oreille en espérant capter des respirations. Trop sombre, il faisait trop sombre.

—   Les... les gars ?

Pas de réponse. Seul le silence me tenait compagnie. Il n'y avait personne. Ils étaient partis sans moi. Respirer. Inspirer. Expirer. C'était si facile. Je pouvais le faire. Si je suivais le mur, je finirais forcément par trouver une ouverture. Pourquoi avait-il fallu qu'il n'y ait aucune foutue lumière ici ?

Soudain, le claquement de la grande porte retentit. Cela signifiait que d'autres personnes étaient entrées... et il y avait peu de chance qu'il s'agisse de mes compagnons.

Je me laissais glisser très lentement sur le sol et coupais ma respiration que je tentais de calmer jusque-là. Des pas lourds avançaient à travers cette grande pièce. Leur écho fit trembler la terre sous mes pieds. Je serrais mon collier de perles pour rester ancrée à la réalité.

— Jouons ensemble, fit une voix grave qui me glaça le sang. Tu veux bien ?

Savait-il qui j'étais ? Que mes amis m'avaient laissée seule ? Non, il faisait trop sombre, je pouvais encore lui échapper. Je n'avais que le son de ses pas pour évaluer la distance qui me séparait de lui. Mais lui, il ne pouvait pas savoir où je me trouvais. J'avais fait de mon mieux pour dissimuler ma présence.

— Cinq minutes. C'est le temps que t'as pour t'échapper d'ici avant que je fasse tout exploser. T'es prête ? C'est parti !

Était-ce une mauvaise blague destinée à me faire peur pour que je sorte de ma cachette ou était-il sérieux ? Mieux valait se baser sur la seconde option. Si ce qu'il disait était vrai, alors je mourrais dans moins de cinq minutes. Cinq, cinq, cinq, cinq, cinq.

— Tic -tac.

Il approchait dangereusement de moi. Je pouvais tenter de lui tirer dessus mais si je le ratais, il saurait automatiquement où je me cachais.

— Le temps presse ma jolie, ri-t-il d'un ton cynique.

Je n'avais pas le choix. Je me mis à ramper le long du mur, dans la direction de la grande porte. C'était la seule issue que je connaissais dans cet endroit. Mon corps glissa sur le sol poisseux et mes doigts agrippèrent quelque chose de gluant sur le sol. On aurait dit... un doigt. Une violente nausée s'empara de moi mais je la réprimai.

— Tic-tac, tic-tac.

Je n'étais plus qu'à quelques mètres de la sortie, j'étais capable de le faire. Alors je rampais de plus en plus vite, un bras devant l'autre et poussant sur mes jambes en cotons. Je mis toute ma force dans la petite distance qu'il me restait à parcourir. Brusquement, un cri déchirant me traversa la gorge.

— Je t'ai attrapée !

La douleur me taillada la jambe de part en part. Je roulais sur le côté et dans un dernier effort et arrachai le couteau qu'on venait d'enfoncer dans ma cuisse. Je criais sous la souffrance et sentis un liquide chaud couler sur ma peau. Impossible de bouger, je ne pouvais plus m'enfuir.

— Rends-moi ça, petite pute !

Je ne parvenais pas à atteindre mon arme sous mon blouson alors ma seule issue était d'utiliser le couteau enfoncé dans ma jambe quelques secondes plus tôt. L'homme m'attrapa par les cheveux et tenta de m'arracher le poignard des mains.

— Lâche ! rugit-il en pressant ses doigts autour de mon cou.

Je ne pouvais plus respirer. Je suffoquais en tentant de prendre une nouvelle inspiration, mais la pression était trop forte. Je sentis mon corps endolori se laisser aller, accepter la mort comme elle me venait. Je souffrais trop pour riposter et je supposais que je ne devais pas tenir tant que ça à la vie pour ne pas essayer de me battre.

Puis, en une fraction de seconde, un coup de feu retentit et je sentis l'homme desserrer son étreinte, suivi d'une lourde masse qui s'écrasa sur le sol.

— Evans ! Evans, tu vas bien ?

C'était Greene, il était revenu me chercher. Des larmes de soulagement dévalèrent mes joues. J'étais si heureuse que j'en oubliais presque ma douleur à la jambe.

— Viens, chuchota-t-il en m'aidant à me relever. Je t'emmène dans un endroit où tu seras en sécurité.

Je ne pouvais qu'acquiescer. Aucun son ne voulait sortir de ma bouche. Seulement, un deuxième coup de feu se fit entendre et Greene poussa un grognement de douleur. Cette fois-ci, il était touché. Mon assaillant avait du renfort. Pourtant, Greene continuait de me soutenir tandis que nous courions à travers l'obscurité.

Après de longues minutes, il ouvrit une petite porte et nous nous engouffrâmes à l'intérieur. La lumière me fit mal aux yeux et je mis plusieurs secondes à m'y habituer. Au bout du couloir, j'aperçus Gil courir vers nous.

— Vous êtes blessés ? s'écria-t-il en prenant le bras de Greene.

Celui-ci était complètement ensanglanté et je n'osais pas imaginer l'état de ma jambe. Gil nous attira dans une pièce et nous enferma à double-tour.

— Il-il faut qu'on te soigne, Greene, balbutiai-je entre deux sanglots.

— C'est rien, fit ce dernier en examinant son avant-bras. La balle n'est pas rentrée, elle m'a seulement effleuré. Mais toi Evans, c'est plus urgent. Gil, quand on sortira, tu partiras devant chercher de l'aide. Tu prendras les escaliers au fond, Palmer t'attendra en haut. Et toi Evans, tu vas rester avec moi, on va retrouver le Chef. Il a disparu dès qu'on est arrivé ici et dans notre état, on ne peut pas faire grand-chose d'autre.

— Q-Quoi ?

Les Rebels l'avaient-ils enlevé lui aussi ? Était-il mort ? Peut-être qu'on le torturait actuellement ? Non, Jayden était fort, il allait forcément bien.

— Reposez-vous un peu, nous susurra Gil tandis que Greene enroulait son bras dans un morceau de son t-shirt déchiré, les dents serrées.

— On n'a pas le temps, haletai-je en tentant de reprendre mes esprits. L'étage va sauter d'une minute à l'autre.

— Qu'est-ce que t'as dit ? s'exclamèrent-ils en même temps.

— L'homme qui m'a poignardée a déclenché une bombe. Faut qu'on parte d'ici au plus vite !

— Merde, merde, merde ! grogna Greene en prenant sa tête entre ses mains. OK, on y va tout de suite. Courez le plus vite possible, c'est clair ?

Je n'avais pas le choix que de hocher la tête malgré ma jambe blessée. Soit j'acceptais de souffrir quelques minutes de plus, soit j'explosais. Alors sans nous poser plus de questions, nous reprîmes tous les trois notre course effrénée.

Je me retournai furtivement et aperçus deux silhouettes à nos trousses, sûrement l'homme qui m'avait blessé ainsi que le type qui avait tiré sur Greene. Arrivés derrière une autre cloison, nous nous séparâmes. Gil rejoignit les escaliers indiqués par Greene tandis que je continuais de suivre celui-ci. L'air commençait à me manquer et j'avais un point de côté. Je redoublais d'efforts pour ne pas ralentir mon ami et éviter de nous faire tuer tous les deux. Au bout de plusieurs minutes, je regardais à nouveau derrière moi. Personne.

— Greene ! On les a semés !

Celui-ci ralentit et s'arrêta quelques mètres plus loin. Il vérifia les alentours et poussa un long soupir de soulagement. J'étais complètement essoufflée et je remerciais le ciel de nous avoir épargnés. Maintenant, j'espérais que le petit Gil n'allait pas rencontrer de problèmes sur son chemin.

— Greene ? Evans ?

Nous sursautâmes à l'entente de nos noms.

— Owens !

— Putain, mec ! s'exclama Greene en se jetant dans les bras de son ami.

— T'es blessé ? l'interrogea Owens en observant son bras.

— T'inquiète pas pour ça, c'est rien.

— Evans ! Ta jambe !

— Ça va aller pour moi, le rassurai-je.

Je ne l'avais absolument pas convaincu vu l'inquiétude qui rongeait son visage.

— On dérange ?

Cette voix. Je ne la connaissais pas. Mes amis non plus. J'aurais prié pour que ce soit un Angel, mais au fond de moi, je le savais. On était pris au piège.

Deux hommes se tenaient face à nous, leurs armes pointées en notre direction. Aucun d'eux n'était blessé. Mon intuition me dit que ce n'étaient pas eux qui nous avaient attaqués, Greene et moi.

— Donnez-nous vos flingues, ordonna le plus grand des deux.

Je jetais un coup d'œil à mes amis qui n'avaient pas bougé d'un pouce. Quant à moi, je me sentais défaillir.

— Vos flingues ! beugla-il à nouveau.

Cependant, aucun d'entre nous ne fit quoi que ce soit. Je ne comprenais pas pourquoi, nous étions sur le point de nous retrouver avec une balle dans le crâne. Peut-être avaient-ils un plan dont je n'étais pas au courant ? J'espérais que ce soit le cas parce que sinon, nous étions condamnés. La mort n'en avait-elle pas assez de me poursuivre sans cesse ?

— Alors on va devoir vous descendre.

— Mael, attends ! s'écria le second, plus jeune et plus petit qui portait des gants. Rendez vos armes, j'ai pas envie d'en arriver là et vous non plus ! cria-t-il en se tournant vers nous.

Owens leva brusquement son arme en l'air et tira dans le vide, ce qui me fit bondir sur place.

— On ne donnera rien du tout ! hurla-t-il.

Je n'avais jamais vu Owens dans cet état. Lui qui était si calme, poétique et philosophique, je ne le reconnaissais plus. Et pour notre plus grand désespoir, d'autres Rebels arrivèrent sur leurs motos, en notre direction, alertés par le coup de feu. Cette fois, c'en était fini de nous.

— Dépêchez-vous ! gronda le jeune avec les gants, complètement paniqué. Vous allez vous faire tuer !

— C'est pas ton problème Cox ! Va te faire foutre !

J'avais déjà entendu ce nom. Cox. C'était Miller qui l'avait évoqué.

« Cox est toujours pédé ? Il avait essayé de te choper Owens, tu te souviens ? »

Je me demandais qui il était exactement pour Owens pour le mettre dans un état pareil. Je percevais à peine leurs voix à travers le bruit des moteurs qui se dirigeaient vers nous. L'odeur de l'essence parvenait maintenant jusqu'à nous. Les Rebels approchaient dangereusement. Owens pleurait, la mâchoire serrée et le dénommé Cox était lui aussi secoué de sanglots. Celui-ci passa une main sur ses yeux pour essuyer ses larmes avant de tenir de nouveau son arme.

— Tyler, fais pas d'histoire ! C'est vraiment comme ça que tu veux crever ?! hurla-t-il d'une voix tremblante.

— J'en ai plus rien à foutre maintenant ! Tu m'as abandonné, connard ! répliqua mon ami, dont le visage humide brillait à la lueur de la lune qui émanait d'un trou dans le plafond.

— S'il te plaît, déconne pas !

Des dizaines de coups de feu retentirent et ils se rapprochaient de plus en plus. Owens et Cox se faisaient toujours face, leurs armes pointées l'un sur l'autre, leurs visages ruisselants.

— Cours Evans ! me cria Greene par-dessus les fracas qui tombaient autour de nous.

Je le suivis dans la précipitation, laissant Owens, le visage larmoyant, derrière nous.
Owens... Je suis désolée. Tellement désolée...

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