🎵 Kids With Guns - Gorillɑz

❝𝐍𝐨𝐰 𝐭𝐡𝐞𝐲'𝐫𝐞 𝐭𝐮𝐫𝐧𝐢𝐧𝐠 𝐮𝐬 𝐢𝐧𝐭𝐨 𝐦𝐨𝐧𝐬𝐭𝐞𝐫𝐬❞

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ೃ⁀➷ ℰlle était là. Et elle arrivait à une vitesse fulgurante. Vite. Trop vite. Je ne pouvais pas lui échapper et qui le pourrait de toute façon ? J'entendis crier, m'ordonner de fuir. J'étais à moins de dix minutes de la maison. Ou peut-être plus. En fait, je ne connaissais pas cette route.

Pourtant, je savais que je devais passer par là pour rentrer chez moi. La voiture blanche au phare droit cassé allait me percuter en moins d'une seconde. La voiture blanche et son conducteur au visage flou. J'essayais de mieux le distinguer.

Trop tard. Je n'étais plus que douleur mais j'avais pu voir. Le conducteur. Il n'avait pas de visage.

☆

Je me réveillai, le visage noyé de sueur. C'était le même rêve qui revenait sans cesse depuis huit ans. Pourquoi cet homme n'avait-il pas de visage ? Pourquoi est-ce qu'à chaque fois que j'essayais de le comprendre, ce souvenir devenait plus flou ? Cet homme était la cause de ma cicatrice. De la perte de ma mémoire. Ma perte de liberté. Parce que mes parents voulaient me protéger de ce conducteur sans visage.

Désormais, ils avaient disparu. Ma mère était définitivement partie et pourtant, j'avais l'impression que j'allais la revoir un jour. Lindsay disait que c'était parce que je ne l'acceptais pas mais je savais, je savais qu'elle n'était plus de ce monde. Je l'avais accepté.

Ma mère était vivante.

Ma mère était morte.

La seule chose qui me permettait de garder la tête froide était que je pouvais toujours secourir mon père. Mais plus le temps passait, moins j'en avais la certitude.

Mon père était quelqu'un de très gentil, certes, mais surtout très peureux alors je n'imaginais pas l'état dans lequel il était si cet Orlando et ses Rebels l'avait kidnappé. Il n'allait sûrement pas se battre contre eux ou même essayer de se défendre. Son seul espoir c'était les Hell's Angels. Ce Club et moi-même devions le sauver.

Dehors, le soleil brillait en cette fin de février et ses rayons venaient doucement caresser ma peau à travers la fenêtre. Cela faisait environ deux semaines que j'étais à Philadelphie. Lorsque je descendis l'escalier de marbre noir, j'aperçus Josh et Lindsay sortir de la salle à manger. Ils avaient certaines choses à terminer avant la cérémonie et semblaient complètement épuisés. Jay leur donnait beaucoup de travail et ils n'avaient pas une minute pour se reposer.

D'ailleurs, celui-ci ne me calculait plus du tout depuis notre dernière conversation dans la cuisine. Je ne savais pas si c'était bon signe mais je pouvais souffler pour la première fois depuis longtemps.

— Eli, je t'avais demandé de te dépêcher, gronda Lindsay, les mains sur les hanches. Il est presque midi, on n'a toujours pas mangé et si on continue comme ça, on n'aura jamais le temps de faire les boutiques !

Bien entendu, je n'avais pas du tout oublié ce détail. Au contraire, je n'arrêtais pas d'y penser depuis que Jay m'avait annoncé que j'étais invitée à une cérémonie. Lindsay m'avait alors proposé de m'aider à trouver une tenue convenable et ce jour était arrivé. J'allais enfin sortir d'ici et surtout je verrais Philadelphie. J'avais eu un bref aperçu de cette grande ville lorsque Josh m'avait raccompagnée chez mes parents. Juste avant que je retrouve ma mère.

Mais cette fois, j'allais y passer plusieurs heures alors je ne pouvais plus tenir en place.

— Vous sortez ?

Jay venait de passer la porte d'entrée et se retrouva face à Josh et Lindsay. Quant à moi, j'étais toujours dans les escaliers et me cachais derrière le miroir.

— Je vais racheter du stock, expliqua Josh en lui tendant un dossier rempli de feuilles. Emerson devait s'en charger mais il a déclaré qu'il était occupé.

— Profitez-en pour prendre l'air, je vous ai un peu trop forcé la mise ces derniers temps.

Ses deux acolytes le fixaient avec des yeux ronds. Moi non plus je n'en croyais pas mes oreilles. Jay se souciait des autres ? Sûrement pas. C'était un meurtrier sanguinaire qui ne pensait qu'à sa petite personne.

— Ne t'inquiète pas mon p'tit Jayden, on va beaucoup s'amuser ! s'exclama Lindsay en le prenant dans ses bras. La prochaine fois, tu devrais venir avec nous !

Jayden. Son prénom ne m'avait pas traversé l'esprit une seule fois. Pourtant, j'avais déjà entendu Lindsay le prononcer. Il s'appelait Jayden. Jayden Clark.

— Lâche-moi, Morgan, grinça le jeune blond en la repoussant.

Josh attrapa Lindsay par la taille et la tira vers lui en soupirant tandis qu'elle se débattait.

— Merci Griffin, t'es un vrai pote, rit Jayden en lui donnant une petite tape dans le dos.

            Il a... ri ?

Et il ne se doutait pas que j'allais être de sortie cet après-midi avec ces deux-là. En effet, Jayden avait clairement dit qu'il m'était interdit de sortir de la villa. Cependant, Lindsay aimait briser les règles et je m'étais prêtée au jeu. Nous avions dû convaincre Josh de ne pas tout répéter à son Chef, même s'il s'agissait de « trahison » à ses yeux.

Une fois que Jayden fut parti, je rejoignis Lindsay et Josh dans le hall qui semblaient soulagés. Je préparais le repas même si je n'avais pas faim, tandis que Lindsay gardait les yeux rivés sur son ordinateur. Josh, quant à lui, eut la bonne volonté de m'aider, ce qui n'était pas du tout dans ses habitudes. Je pensais que peut-être, il commençait à m'apprécier un tout petit peu.

Ce jour-là, la bonne humeur était au rendez-vous et je me disais que comme Jayden n'était pas là, plus rien ne pouvait me causer de mal de tête. Malheureusement, la porte d'entrée claqua et des cris se firent entendre.

— Calmez-vous tous les deux...

— Tu peux pas comprendre Def-man ! Cet abruti a encore tout gâché au bar !

— Ne m'appelle pas abruti, Minus, et j'ai seulement pris quelques bières !

— Où est le Chef ? questionna Greene en s'apercevant de notre présence.

— Il avait des choses à régler, il est parti, lui répondit Josh. Contentez-vous de vous préparer pour aller chez le Gouverneur

— Chez le Gouverneur ?! m'exclamai-je abasourdie.

— Oui, c'est lui qui organise cette soirée. En fait, c'est pour lui que nous travaillons donc nous sommes invités, m'expliqua Lindsay. Bon assez bavardé, va m'enlever cette chemise de nuit, Eli !

La pression venait de monter d'un cran. Pourquoi Jayden voudrait me présenter au Gouverneur ? Qu'avait-il à faire de mon histoire ? Et surtout, comment devrais-je me comporter en sa présence ? Il aurait pu me prévenir plus tôt, je me serais préparée mentalement.

Le Gouverneur. Le Gouverneur de Pennsylvanie. J'allais rencontrer le Gouverneur de Pennsylvanie. Je me sentais au bord de la panique mais je ne laissais rien transparaître. Et si j'agis mal ? Si je lui fais mauvaise impression ? S'il me déteste ?

Je filais m'habiller dans ma chambre et j'eus du mal à enfiler ma tenue tant mes mains tremblaient. Je ne savais pas à l'heure actuelle si c'était Jayden ou le fait que j'allais rencontrer le Gouverneur qui me faisait le plus peur.

— On y va ? demandai-je en voyant Josh qui n'avait pas bougé du hall.

Je voulais me dépêcher de prendre la route pour ne plus penser à tout ça. Le Gouverneur.

— Non, on attend toujours la même, soupira le jeune homme.

Encore une fois, ses cheveux grisâtres tombaient sur son visage, cachant presque totalement ses petits yeux. Et tout comme la barbe mal rasée de Palmer, s'en était déstabilisant.

— Ça ne m'étonne pas d'elle, ris-je en le rejoignant.

— J'ai fini par prendre l'habitude, fit-il en se laissant tomber contre le mur.

Puis Lindsay arriva, dans une tenue simple, mais qui lui allait à merveille. J'aimais beaucoup son goût très sûr en matière de vêtements, elle savait attirer l'œil. Josh posa sur elle un regard hébété ; on aurait dit qu'il la voyait pour la première fois.

Ils revêtirent tous les deux leur blouson en cuir aux emblèmes du Club et prirent le pas de la porte.

— C'est parti les amis ! s'exclama Lindsay en allumant une cigarette. Eli, tu vas être une vraie princesse ce soir ! Sois contente, c'est la maison qui offre !

— Pas du tout, c'est le Gouverneur qui paye tout, marmonna le jeune brun en levant les yeux au ciel.

— T'aurais quand même pu jouer le jeu, Joshuabruti...

Même si j'avais peur, j'aimais cet effet lorsque je montais sur une moto. Ces petites démangeaisons au ventre, ce tournis ; des sensations qui n'étaient pas forcément agréables d'habitude mais qui, à ce moment-là, paraissaient si différentes. Je m'accrochais à Lindsay de toutes mes forces pour ne pas tomber. Josh était devant nous, et de temps en temps, nous faisait signe d'accélérer.

Lindsay aussi avait donné un nom à sa moto, Hydra. Sa carrosserie était bleu électrique et tout comme sur Typhon — celle de Josh — elle avait inscrit le nom à l'arrière du véhicule. Sur le côté gauche était dessiné en noir le fameux serpent mythologique à neuf têtes.

Le centre de Philadelphie était bondé ce samedi-là. Je n'avais jamais vu autant de personnes de toute ma vie, et la plupart se tenaient devant le City Hall. Lindsay et Josh garèrent leurs motos près de Market Street, afin de ne pas être trop loin des boutiques. J'aurais aimé faire un tour à la Free Library mais je savais que je n'en avais pas le droit.

Sur les trottoirs, je ne pouvais pas faire un pas sans heurter quelqu'un. Tout le monde se retournait sur notre passage, attiré par la tête de mort ailée que portaient mes deux compagnons. Des messes basses parvenaient à mes oreilles, mais je n'en percevais que quelques bribes.

Lindsay avait sorti son appareil photo et ne faisait plus du tout attention à nous. Josh gardait une main sur son épaule pour qu'elle continue de nous suivre.

J'avais appris par Lindsay que les Hell's Angels étaient connus en ville puisque c'étaient eux qui protégeaient Philadelphie et ses habitants. Jayden avait la réputation d'un coureur de jupons ce qui me faisait pouffer de rire à chaque fois que j'y pensais. Le blog de Lindsay était suivi de près par plusieurs milliers de personnes, ce qui lui procurait une grande influence.

J'étais tout excitée à l'idée d'être vraiment à Philadelphie et je n'en revenais toujours pas. Mes pupilles s'agitaient dans tous les sens et j'espérais mémoriser les moindres détails de cette magnifique ville.

— Les Hell's Angels sont ici ! » s'écria quelqu'un.

Une petite foule se forma autour de nous et Josh tenta de les faire fuir en marmonnant des insultes.

— Clark n'est pas avec eux ? On ne l'a pas vu depuis longtemps !

— Peut-être qu'il s'est trouvé quelqu'un ?

— Impossible, c'est pas le genre de gars à se dégoter une meuf sur du long terme !

— Est-ce qu'il reviendra à l'Euphoria ? demanda une jeune femme.

— C'est un nouveau membre ? Je croyais que les filles n'avaient pas le droit d'entrer au HAMC ! s'exclama tout à coup un petit garçon en me pointant du doigt.

— Oui, je ne l'ai jamais vue, même sur le blog ! renchérit une autre personne.

Les passants vinrent me coller pour me poser des questions. J'étouffai. Je n'arrivais plus à respirer. Trop de monde. Trop de monde. De l'air. De l'air. J'avais besoin d'air. Je vais mourir.

Je devais me rappeler comment respirer. Il suffisait de respirer. Inspirer. Je vais mourir.

Expirer. C'était si simple. Mais il y avait trop de monde. Trop de monde. Pas assez d'air.

— Laissez-la tranquille !

Lindsay repoussait la foule. Josh me tenait contre lui pour me protéger. Je me rendis compte que j'étais à bout de souffle et que son bras m'empêchait de m'écrouler sur le sol.

— Ça va Evans ?

Je secouais la tête et me détachais de lui. Sonnée. J'étais sonnée. Et Josh venait de m'aider. Je n'y croyais toujours pas. Moi qui pensais qu'il me détestait. Je voulais le remercier mais je ne parvenais pas à ouvrir la bouche.

— Josh, on va chez Fitch chercher les munitions, et ensuite on trouvera une robe et un téléphone pour Eli, c'est clair ? ordonna Lindsay tout en se frayant un chemin parmi les passants. Partons d'ici au plus vite.

Les deux amis me prirent chacun une main et m'emportèrent avec eux en courant pour échapper à la foule. Ces deux-là connaissaient Philadelphie comme leur poche alors il ne leur fut pas difficile de trouver un endroit à l'écart de l'agitation urbaine. Je leur serais éternellement reconnaissante de m'avoir extirpée de là.

Nous empruntâmes plusieurs ruelles délabrées avant de nous arrêter dans l'une d'elles, complètement essoufflés. Autour de moi, des vitres cassées, des poubelles débordantes de déchets, et des fissures dans les façades des bâtiments qui tenaient à peine debout. Les pavés étaient trempés alors qu'il n'avait pas plu depuis plusieurs jours. Personne ne songerait à mettre le pied dans un endroit pareil. L'odeur qui en émanait en ferait fuir plus d'un.

Nous nous dirigeâmes vers une petite porte en bois au-dessus de laquelle se trouvait une vieille pancarte « Chez Fitch ». Lorsque Josh pressa la poignée, la pancarte tomba à ses pieds.

— Joshua ! s'exclama une voix éraillée au fond de la boutique.

Une petite tête apparut derrière ce qui semblait être un comptoir. Puis, la silhouette s'avança vers nous et je me retins d'éclater de rire. Le vieillard qui se tenait devant moi était si petit, si vieux et à la fois si mignon que j'avais peine à croire qu'il était le fournisseur d'armes des Hell's Angels. On aurait plutôt dit un lutin tout droit sorti des vieux contes fantastiques.

— Je vois que tu es accompagné aujourd'hui, dit-il en se frottant ses cheveux blancs complètement désordonnés.

Josh lui fit rapidement l'inventaire de ce dont il avait besoin et le vieil homme disparu dans une pièce sur le côté de la boutique.

— Fitch nous fournit depuis plus de cinquante ans, maintenant, m'expliqua Josh face à mon air consterné. Il a toujours les meilleurs modèles et connaît chacune de ses armes comme sa poche. Venir ici c'est un peu comme une tradition.

— Ce que tu lui as demandé, c'est pour attaquer les Rebels ?

Josh hocha la tête et alla s'appuyer sur le comptoir. Lindsay, quant à elle, ne faisait pas attention à nous et gardait les yeux rivés sur son téléphone, les sourcils froncés. Nous allions vraiment tuer des êtres humains, alors ? Cette pensée me donna un haut-le-cœur que je refoulai du mieux que je pus. Fitch revint quelques minutes plus tard en tirant un chariot sur lequel était posé un énorme sac noir.

— Voilà ce que tu as demandé, Joshua, fit-il en poussant le chariot devant le jeune brun. Tu diras au petit Clark qu'il me rende visite un de ces jours, n'est-ce pas ?

— Bien sûr, répondit Josh avec un sourire que j'avais rarement eu l'occasion de voir.

— Et vous êtes ?

Le vieillard s'était tourné vers moi et me dévisageait avec attention. Il n'était pas méfiant, seulement curieux de savoir ce qu'une fille comme moi pouvait faire avec les Hell's Angels.

—   Elizabeth Ev-

— On y va ! me coupa Lindsay en passant devant moi. Ce fut un plaisir de te revoir Fitch mais on doit y aller. Dehors tout le monde !

Lindsay me poussa à l'extérieur de la boutique, s'empara du sac noir et attrapa Josh par le bras.

— Dépêchez-vous, ordonna-t-elle sans me laisser le temps de poser une question. On va être en retard pour la cérémonie.

Je jetai un dernier coup d'œil curieux à la boutique et suivis les deux amis.

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Salut mes canards en chocolat !

Je vous présente ces nouveaux personnages: Palmer, Greene et Owens qui sont tous vraiment très différents.

Mais chacun aura son importante !

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— Vous avez déjà pris un bain au Whisky ? Moi oui et je peux vous dire que c'est bon pour la peau.

Merci pour tes sages conseils Palmery.

On se retrouve au Chapitre 8 les amis ! je vous aime fort !

Bisous les loustiques !

ℒ𝒾𝓁𝓎 ♡

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