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𝟣 | 𝖨𝗅 𝖾́𝗍𝖺𝗂𝗍 𝗎𝗇𝖾 𝖿𝗈𝗂𝗌, 𝗎𝗇 𝗌𝗈𝗂𝗋 𝖽𝖾 𝖿𝖾́𝗏𝗋𝗂𝖾𝗋...

♫ Fluorescent Adolescent - Arctic Monkeys

« 𝑁𝑜𝑡ℎ𝑖𝑛𝑔 𝑠𝑒𝑒𝑚𝑠 𝑎𝑠 𝑝𝑟𝑒𝑡𝑡𝑦 𝑎𝑠 𝑡ℎ𝑒 𝑝𝑎𝑠𝑡 𝑡ℎ𝑜𝑢𝑔ℎ »





ೃ⁀➷ 𝒱ingt heures. Les nuages noirs qui couvraient le ciel nocturne m'empêchaient d'admirer le scintillement des étoiles. J'avais poussé mes rideaux bruns usés et ouvert ma fenêtre malgré l'air glacial de ce mois de février. La pluie me fouettait le visage depuis plusieurs minutes, mais je n'y prêtais pas vraiment attention. Je voulais les voir et je m'en irais seulement lorsque l'une d'elles se déciderait à pointer le bout de son nez.

Liz! Pour la troisième fois, il est l'heure de manger!

Je poussai un soupir de mécontentement qui se transforma en une légère buée emportée par le vent. Je finis par refermer ma fenêtre, rabattis mon rideau et me frayai un chemin jusqu'à la porte parmi les dizaines de livres qui jonchaient le sol.

Arrivée en bas des escaliers en bois que Maman avait choisi de repeindre dans un blanc cassé l'hiver dernier, j'enfilai mes chaussons marron aux oreilles d'ourson et rejoignis mes parents à la cuisine. Je m'installai sur ma chaise devant laquelle ma mère avait déjà déposé une assiette remplie de légumes fumants. Je grimaçai de dégoût avant de planter ma fourchette dans une rondelle de carotte recouverte de sauce brûlante.

Comme d'habitude, un silence de plomb régnait autour de la table. Manger sans prononcer le moindre mot était l'une de nos plus anciennes coutumes puisque nous n'avions jamais rien à nous dire. On se contentait de vider nos assiettes sans aucune considération.

Pourtant, ce soir-là, mon père fit exception.

— J'ai une très grande nouvelle ! annonça-t-il en se levant brusquement de sa chaise.

Ma mère et moi le regardions, étonnées. Nous ne l'avions pas vu aussi enjoué depuis un bail. Sur son visage bouffi s'étira un large sourire, laissant apparaître ses dents grisâtres. Peu importaient les années qui passaient, il était toujours vêtu d'une chemise en coton, dont les boutons menaçaient d'exploser sous la pression de sa bedaine. Ses cheveux ternes ébouriffés donnaient l'impression qu'il venait à peine de sortir du lit.

— Et qu'est-ce que c'est ? lui demandai-je en levant un sourcil.

— J'ai trouvé un nouvel employeur ! En fait, c'est plutôt lui qui m'a trouvé, dit-il fièrement. Et il m'a accordé une grosse somme !

J'étouffai un rire face à son ridicule air assuré.

— Sérieusement ? Tu es sûr que ce n'était pas un rêve ? lançai-je d'un ton sarcastique.

Ma mère me jeta un regard noir qui effaça aussitôt mon sourire moqueur. C'était là son pouvoir ; elle avait l'autorité sur notre famille. Un simple changement d'expression pouvait nous tétaniser. Cela allait à l'encontre de sa beauté éblouissante.

Contrairement à mon père, elle aimait prendre soin d'elle, choisir précautionneusement les habits qu'elle porterait. La plupart du temps, elle faisait claquer ses hauts talons à travers la maison, même dans les escaliers. Elle n'avait jamais chuté. J'avais hérité de ses cheveux châtains et de ses yeux noisette, mais pas de sa grande taille. De ce côté-là, je tenais plus de mon père.

— Bien sûr que c'est vrai Elizabeth ! s'écria ce dernier en tapant des poings sur la table.

Il fit trembler nos assiettes et nos verres remplis d'eau, dont quelques gouttelettes se projetèrent sur la nappe.

— C'est un homme riche et important qui m'a sollicité pour lui rendre un service !

Lorsque mon père m'appelait Elizabeth, cela signifiait qu'il n'allait pas tarder à sortir de ses gonds. Mes parents se contentaient la plupart du temps de m'appeler Liz, et je me demandais dans ce cas pourquoi ne pas m'avoir nommée ainsi. Si seulement ils avaient inscrit Liz sur mes papiers de naissance, tout aurait été plus simple. Les surnoms font partie de ces concepts que je ne comprendrai jamais.

Mon père se tourna vers ma mère, sur son visage, cette expression de chiot battu que je haïssais.

— Agatha, tu me crois ma chérie, n'est-ce pas ?

Celle-ci paraissait prendre ses mots très au sérieux. Elle esquissa un rictus étrange et lui répondit :

— Je n'en doute pas une seconde.

Elle s'approcha doucement de lui et exerça une petite pression sur ses épaules pour le forcer à s'asseoir de nouveau sur sa chaise.

Une chose importante à propos de ma mère : je ne l'avais jamais vue sourire sincèrement. Une fois, je lui avais demandé si elle se sentait heureuse, si sa vie lui convenait. Elle m'avait répondu qu'elle ne regrettait pas ses choix, et que je représentais son bonheur. Mais même en me confiant cela, seul un faux sourire s'affichait sur son visage.

— Voilà George, fit-elle avec une grimace, maintenant mon chéri, finis ton repas, il va refroidir. Nous reparlerons de ton travail après le dîner. Et Liz, cesse donc de le provoquer, tu vas encore nuire à l'ambiance de cette maison.

Encore.

Mon père fit la moue, mais se remit à manger tranquillement tandis que je levai les yeux au ciel. Mon assiette ne me faisait toujours pas envie, mais je m'obligeais tout de même à avaler les trois derniers brocolis qui s'y trouvaient. J'aurais préféré que l'on me les injectât directement dans le sang plutôt que de me torturer avec leurs goûts et leurs textures immondes.

Mon esprit se focalisa de nouveau sur ma mère. Une partie de moi comprenait ses paroles tranchantes. Cela faisait une éternité depuis que quelqu'un avait eu besoin des services de mon père, George Evans, et de ses compétences en tant que détective privé.

Dans le temps, tout le monde se battait pour obtenir son aide, jusqu'à ce que tout ne basculât deux ans auparavant. Maman et moi n'avions aucune idée de ce qui était précisément arrivé ; il évitait d'aborder le sujet. Tout ce que nous savions, c'était qu'il avait échoué lors d'une enquête très importante, ce qui avait entraîné la chute de sa réputation.

Nous finîmes le repas dans le calme, accompagné du seul choc de nos couverts contre nos assiettes. Ma mère me demanda de laver la vaisselle, et je m'exécutai, non sans râler. Une fois celle-ci terminée, je remontai dans ma chambre en claquant la porte. Je brossai rapidement mes boucles châtain complètement emmêlées. C'est le prix à payer pour les laisser détachés, Eli.

Je les coiffai en une tresse grossière que j'attachai avec un nœud en satin. Puis, je retirai mon collier de perles blanches et le déposai sur ma vieille table de chevet.

C'est là que je la vis : la balance cachée sous mon lit. Mon poids m'obnubilait depuis d'interminables années et j'avais pour mauvaise habitude de me peser chaque jour afin de m'assurer que je n'avais pas pris un gramme depuis la veille. Je n'aimais pas l'image de mon corps dans le miroir, elle me dégoûtait, mais je faisais avec. À vrai dire, je n'avais pas réellement le choix.

J'ai repris un kilo... C'est une catastrophe.

Je donnai un violent coup de pied dans l'appareil qui bouscula quelques livres sur son passage avant de retrouver sa place sous mon sommier. Quelle poisse!

Je me jetai en arrière sur mon lit, les yeux rivés au plafond. J'y avais accroché quatre guirlandes lumineuses et deux autres de lierre artificiel qui tombaient le long des murs recouverts de citations imprimées. Des piles de bouquins s'entassaient près de mon portant à vêtements.

Dans cette chambre, les auteurs de la Génération perdue étaient mis à l'honneur et l'on trouvait, cachés derrière trois paires de Converses, certains ouvrages d'Hemingway. Je préférais les garder par terre, à proximité, car je savais pertinemment que j'allais les relire un nombre incalculable de fois. Francis Scott Fitzgerald et Edith Wharton, quant à eux, avaient eu le droit à leur propre étagère, au-dessus d'un poster de TheVelvet Underground.

Pas de chance pour Dickens et Shakespeare dont les écrits avaient fini éparpillés sur le sol lors de mon grand tri mensuel. Ils ne faisaient pas partie de la Génération perdue de toute manière.

Finalement, mes pensées changèrent vite de cap et revinrent sur le repas de ce soir et notamment sur l'annonce de mon père. Au fond, je me réjouissais pour lui, même si j'avais beaucoup de mal à l'admettre ; son regard brillait enfin de joie. Son métier représentait toute sa vie, cela allait au-delà d'une passion.

Malgré tout, je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter. Pourquoi quelqu'un aurait-il soudain besoin de son aide ? Était-ce un genre d'escroquerie ou une mauvaise blague ?

J'ouvris mon journal intime afin de libérer mes pensées. Seules quelques pages restaient encore vierges, je devrais bientôt en acheter un nouveau.


𝒪𝓃 𝒹𝒾𝓉 𝓆𝓊𝑒 𝓁𝒶 𝓋𝒾𝑒 𝑒𝓈𝓉 𝒸𝑜𝓊𝓇𝓉𝑒 𝑒𝓉 𝓆𝓊'𝒾𝓁 𝒻𝒶𝓊𝓉 𝓁𝒶 𝓋𝒾𝓋𝓇𝑒 𝒶̀ 𝒻𝑜𝓃𝒹. ℱ𝑜𝓊𝓉𝒶𝒾𝓈𝑒𝓈. ℒ𝒶 𝓂𝒾𝑒𝓃𝓃𝑒 𝑒𝓈𝓉 𝒾𝓃𝓉𝑒𝓇𝓂𝒾𝓃𝒶𝒷𝓁𝑒 𝑒𝓉 𝒿𝑒 𝓂𝑒 𝒹𝑒𝓂𝒶𝓃𝒹𝑒 𝒸𝒽𝒶𝓆𝓊𝑒 𝒾𝓃𝓈𝓉𝒶𝓃𝓉 𝓆𝓊𝒶𝓃𝒹 𝑒𝓁𝓁𝑒 𝓋𝒶 𝒷𝒾𝑒𝓃 𝓋𝑜𝓊𝓁𝑜𝒾𝓇 𝓈'𝒶𝓇𝓇𝑒̂𝓉𝑒𝓇. 𝒥𝑒 𝓃'𝒶𝒾 𝓅𝒶𝓈 𝒹'𝒾𝒹𝑒́𝑒𝓈 𝓈𝓊𝒾𝒸𝒾𝒹𝒶𝒾𝓇𝑒𝓈 𝓅𝑜𝓊𝓇 𝒶𝓊𝓉𝒶𝓃𝓉 𝓅𝒶𝓇𝒸𝑒 𝓆𝓊'𝒾𝓁 𝓎 𝒶 𝒷𝒾𝑒𝓃 𝓊𝓃𝑒 𝒸𝒽𝑜𝓈𝑒 𝓆𝓊𝒾 𝓂𝑒 𝓅𝑒𝓇𝓂𝑒𝓉 𝒹𝑒 𝑔𝒶𝓇𝒹𝑒𝓇 𝓂𝒶 𝓉𝑒̂𝓉𝑒 𝒽𝑜𝓇𝓈 𝒹𝑒 𝓁'𝑒𝒶𝓊 : 𝓁'𝑒𝓈𝓅𝑜𝒾𝓇 𝓆𝓊'𝓊𝓃 𝒿𝑜𝓊𝓇, 𝒿𝑒 𝓂'𝑒́𝒸𝒽𝒶𝓅𝓅𝑒 𝒹𝑒 𝒸𝑒𝓉𝓉𝑒 𝒶𝒷𝑜𝓂𝒾𝓃𝒶𝒷𝓁𝑒 𝓂𝒶𝒾𝓈𝑜𝓃.


ℰ𝓃𝒸𝑜𝓇𝑒 𝓊𝓃𝑒 𝒻𝑜𝒾𝓈 𝒸𝑒 𝓂𝒶𝓉𝒾𝓃, 𝒿'𝒶𝒾 𝓉𝑒𝓃𝓉𝑒́ 𝒹'𝒶𝒷𝑜𝓇𝒹𝑒𝓇 𝓁𝑒 𝓈𝓊𝒿𝑒𝓉. 𝒥'𝒶𝒾 𝒹'𝒶𝒷𝑜𝓇𝒹 𝓈𝓊𝓅𝓅𝓁𝒾𝑒́ ℳ𝒶𝓂𝒶𝓃 𝒹𝑒 𝓂'𝑒𝓃𝓋𝑜𝓎𝑒𝓇 𝒶̀ 𝓁'𝒰𝓃𝒾𝓋𝑒𝓇𝓈𝒾𝓉𝑒́, 𝓂𝒶𝒾𝓈 𝑒𝓁𝓁𝑒 𝓃'𝒶 𝓇𝒾𝑒𝓃 𝓈𝑜𝓊𝒽𝒶𝒾𝓉𝑒́ 𝑒𝓃𝓉𝑒𝓃𝒹𝓇𝑒. 𝒞'𝑒́𝓉𝒶𝒾𝓉 𝓅𝓇𝑒́𝓋𝒾𝓈𝒾𝒷𝓁𝑒. 𝒫𝑜𝓊𝓇𝓆𝓊𝑜𝒾 𝓃'𝒶𝒾-𝒿𝑒 𝓅𝒶𝓈 𝓁𝑒 𝒹𝓇𝑜𝒾𝓉 𝒹𝑒 𝓈𝑜𝓇𝓉𝒾𝓇 ? 𝒟𝑒 𝓂𝑒 𝒻𝒶𝒾𝓇𝑒 𝒹𝑒𝓈 𝒶𝓂𝒾𝓈, 𝒸𝑜𝓂𝓂𝑒 𝓁𝑒𝓈 𝑔𝑒𝓃𝓈 𝓃𝑜𝓇𝓂𝒶𝓊𝓍 𝒹𝑒 𝓂𝑜𝓃 𝒶̂𝑔𝑒 ?


𝒜𝓊 𝒻𝑜𝓃𝒹, 𝒿𝑒 𝓈𝒶𝒾𝓈 𝓅𝑜𝓊𝓇𝓆𝓊𝑜𝒾 𝓂𝑒𝓈 𝓅𝒶𝓇𝑒𝓃𝓉𝓈 𝓇𝑒𝒻𝓊𝓈𝑒𝓃𝓉 𝓆𝓊𝑒 𝒿𝑒 𝓇𝑒𝓉𝑜𝓊𝓇𝓃𝑒 𝒶̀ 𝓁'𝑒́𝒸𝑜𝓁𝑒, 𝓂𝒶𝒾𝓈 𝒸𝑒𝓉𝓉𝑒 𝒹𝑒́𝒸𝒾𝓈𝒾𝑜𝓃 𝑒́𝓅𝓊𝒾𝓈𝑒 ℳ𝒶𝓂𝒶𝓃. ℰ𝓁𝓁𝑒 𝒿𝑜𝓃𝑔𝓁𝑒 𝑒𝓃𝓉𝓇𝑒 𝓈𝑜𝓃 𝓂𝑒́𝓉𝒾𝑒𝓇 𝒹'𝒾𝓃𝒻𝒾𝓇𝓂𝒾𝑒̀𝓇𝑒 𝒶̀ 𝓁𝒶 𝒸𝓁𝒾𝓃𝒾𝓆𝓊𝑒 𝓁𝒶 𝓃𝓊𝒾𝓉, 𝑒𝓉 𝓂𝑜𝓃 𝑒́𝒹𝓊𝒸𝒶𝓉𝒾𝑜𝓃 𝒶̀ 𝒹𝑜𝓂𝒾𝒸𝒾𝓁𝑒 𝓁𝒶 𝒿𝑜𝓊𝓇𝓃𝑒́𝑒. ℒ'𝒰𝓃𝒾𝓋𝑒𝓇𝓈𝒾𝓉𝑒́ 𝓁𝓊𝒾 𝓅𝑒𝓇𝓂𝑒𝓉𝓉𝓇𝒶𝒾𝓉 𝒹𝑒 𝓈𝑒 𝓇𝑒𝓅𝑜𝓈𝑒𝓇, 𝑒𝓉 𝓂𝑜𝒾, 𝒿𝑒 𝓅𝑜𝓊𝓇𝓇𝒶𝒾𝓈 𝓅𝓇𝑜𝒻𝒾𝓉𝑒𝓇.


𝒞𝑒 𝓈𝑜𝒾𝓇, 𝓂𝑜𝓃 𝓅𝑒̀𝓇𝑒 𝓃𝑜𝓊𝓈 𝒶 𝒶𝓃𝓃𝑜𝓃𝒸𝑒́ 𝓆𝓊'𝒾𝓁 𝒶𝓋𝒶𝒾𝓉 𝓉𝓇𝑜𝓊𝓋𝑒́ 𝒹𝓊 𝓉𝓇𝒶𝓋𝒶𝒾𝓁, 𝓂𝒶𝒾𝓈 𝒸𝑒 𝓃'𝑒𝓈𝓉 𝓅𝒶𝓈 𝓁'𝒶𝓇𝑔𝑒𝓃𝓉 𝓆𝓊𝒾 𝓃𝑜𝓊𝓈 𝓂𝒶𝓃𝓆𝓊𝑒 𝒶̀ 𝓁𝒶 𝓂𝒶𝒾𝓈𝑜𝓃 ; 𝓈𝑒𝓊𝓁𝑒𝓂𝑒𝓃𝓉 𝓊𝓃 𝓅𝑒𝓊 𝒹𝑒 𝓋𝒾𝑒. 𝒥'𝑒𝓈𝓅𝑒̀𝓇𝑒 𝓆𝓊'𝒶𝓋𝑒𝒸 𝒸̧𝒶 𝒾𝓁 𝓈𝑒𝓇𝒶 𝓊𝓃 𝓅𝑒𝓊 𝓂𝑜𝒾𝓃𝓈 𝑔𝓇𝒾𝓃𝒸𝒽𝑒𝓊𝓍 𝑒𝓉 𝓆𝓊'𝒾𝓁 𝓂𝑒 𝓁𝒶𝒾𝓈𝓈𝑒𝓇𝒶 𝑒́𝓉𝓊𝒹𝒾𝑒𝓇 𝒶̀ 𝒩𝑒𝓌 𝒴𝑜𝓇𝓀, 𝒸𝑜𝓂𝓂𝑒 𝒿'𝑒𝓃 𝓇𝑒̂𝓋𝑒 𝒹𝑒𝓅𝓊𝒾𝓈 𝓁'𝒶𝒹𝑜𝓁𝑒𝓈𝒸𝑒𝓃𝒸𝑒.


ℰ𝓉 𝓈𝓊𝓇𝓉𝑜𝓊𝓉, 𝒿𝑒 𝓈𝑜𝓃𝑔𝑒 𝒶𝓊 𝒿𝑜𝓊𝓇 𝑜𝓊̀ 𝒿𝑒 𝓅𝑜𝓊𝓇𝓇𝒶𝒾 𝓈𝑜𝓇𝓉𝒾𝓇 𝒹𝑒 𝒸𝑒𝓉𝓉𝑒 𝒻𝑜𝓊𝓉𝓊𝑒 𝒷𝒶𝓇𝒶𝓆𝓊𝑒 𝑒𝓉 𝒹𝑒́𝒸𝑜𝓊𝓋𝓇𝒾𝓇 𝓁𝑒𝓈 𝓃𝑜𝓊𝓋𝑒𝒶𝓊𝓉𝑒́𝓈 𝒹𝑒 𝒸𝑒𝓈 𝒹𝑒𝓇𝓃𝒾𝑒̀𝓇𝑒𝓈 𝒶𝓃𝓃𝑒́𝑒𝓈. ℳ𝑒̂𝓂𝑒 𝓈𝒾 𝓁𝑒 𝓂𝑜𝓃𝒹𝑒 𝑒𝓈𝓉 𝒹𝒶𝓃𝑔𝑒𝓇𝑒𝓊𝓍 𝓈𝑒𝓁𝑜𝓃 𝓂𝑒𝓈 𝓅𝒶𝓇𝑒𝓃𝓉𝓈, 𝒿𝑒 𝓋𝑒𝓊𝓍 𝓁𝑒 𝓋𝑜𝒾𝓇 𝑒𝓉 𝓁𝑒 𝒸𝑜𝓂𝓅𝓇𝑒𝓃𝒹𝓇𝑒. 𝒞'𝑒𝓈𝓉 𝓉𝑜𝓊𝓉 𝒸𝑒 𝓆𝓊𝑒 𝒿𝑒 𝒹𝑒𝓂𝒶𝓃𝒹𝑒.



Les pages se refermèrent sous mes doigts. J'aimais mes parents, même si quelques fois je ne les supportais plus. Ils avaient toujours pris soin de moi d'aussi loin que je m'en souvienne.

C'est-à-dire depuis huit ans.

Aucun souvenir de mes treize premières années d'existence et j'en avais alors presque vingt-et-un. Dans un peu plus de trois mois. Mes parents m'avaient raconté qu'un soir où je rentrais de l'école à pied, un automobiliste alcoolisé m'avait percutée de plein fouet. Le fait que j'avais failli y passer me donnait une raison de plus de vivre ; même la mort ne voulait pas de moi. Mes séquelles avaient presque disparu ; il me restait la perte de ma mémoire et cette horrible cicatrice sur le côté gauche de mon cou. Je gardais toujours mes cheveux détachés, histoire de la camoufler, ne serait-ce qu'un peu. C'est vraiment pratique les cheveux longs.

Cet accident hantait toutes mes nuits. J'en faisais des cauchemars : je voyais cette voiture blanche, son phare droit cassé et son conducteur au volant qui fonçait sur moi sans s'en rendre compte. Mais le visage de l'homme était flou et plus j'essayais de le distinguer, plus il disparaissait.

Depuis ce jour, mes parents ne me laissaient plus sortir, ils craignaient qu'un autre malheur me tombe sur la tête. D'ailleurs, je les aimais pour ça, mais je les détestais aussi. J'avais l'impression d'être Raiponce, prisonnière dans sa haute tour, attendant qu'un brave chevalier vienne la libérer.

Sauf que tu n'es pas une princesse, Eli. Tu ne vis pas dans un conte de fées, ni dans une fiction, ni dans aucun des livres que tu lis. C'est la vie réelle, ici. Ne te fais pas d'idées. Et n'essaye même pas de croire au prince charmant, idiote.

Sur ces pensées réalistes, j'enfilai ma chemise de nuit aux motifs floraux et rabattis mon épaisse couverture sur ma tête.





Un grondement sourd me réveilla en sursaut. J'ouvris difficilement les yeux et passai ma tête derrière le rideau brun. Qui pouvait bien faire autant de bruit à une heure pareille ? La fenêtre de ma chambre donnait sur la petite cour de la maison plongée dans l'obscurité. Tout semblait paisible.

Par-delà de la clôture, je pouvais apercevoir les lumières d'Allentown qui m'attiraient comme un aimant. Je vivais dans cette ville depuis ma naissance et pourtant, je la connaissais à peine. Elle était située en Pennsylvanie, à deux heures au nord de Philadelphie. Le soir, je passais des heures à admirer ces étoiles terrestres. J'espérai qu'un jour, j'irais les regarder de plus près. Le lourd ciel noir s'élevait au-dessus de ma tête, mais cette fois, je pouvais voir ces petites billes scintillantes ; les vraies étoiles.

J'attrapai mes Converses bordeaux, descendis les escaliers sur la pointe des pieds et me retrouvai dans le salon complètement vide. Je tâtonnai et trouvai la porte d'entrée qui n'était pas verrouillée comme d'habitude. Je nouai mes lacets et sortis de la maison en prenant soin de rester discrète.

La voiture de mes parents se tenait à quelques mètres de moi, les phares éteints, mais les portières ainsi que le coffre, étaient ouverts. Tout à coup, une ombre apparut de l'autre côté de la cour et la silhouette de mon père se dessina dans la pénombre.

— Liz ! s'écria-t-il en accélérant le pas dans ma direction. Je peux savoir ce que tu fais dehors à cette heure-ci ? Retourne dans ta chambre !

— Mais je...

— Dépêche-toi !

Je le fusillai du regard avant de répliquer :

— Et toi, Papa, depuis quand tu sors au beau milieu de la nuit ?

— Ça ne te concerne pas Elizabeth, fais ce que je te dis et va dormir, bon sang.

Voyant que je ne partirais pas sans une explication plus détaillée, mon père plaqua une main sur son visage exaspéré et soupira :

— Mon nouveau travail, Elizabeth. C'est mon nouveau travail.

— Je peux venir ?

— La prochaine fois, pose-moi une question dont tu ne connais pas la réponse, tu veux ?

Je hochai la tête sans aucune conviction. Je n'avais pas besoin de son autorisation pour le suivre, j'étais déjà sortie à plusieurs reprises de chez moi en douce même si je n'avais pas dépassé la frontière du quartier. Faire le contraire des consignes imposées par mes parents représentait mon activité préférée.

Cela dit, j'étais trop trouillarde pour aller jusqu'au bout des choses, donc je n'avais jamais osé mettre le pied dans le centre-ville d'Allentown alors que j'en avais la possibilité. Mes parents avaient eu la gentillesse de projeter leurs propres angoisses sur moi. Par conséquent, j'avais fini par craindre autant qu'eux le monde extérieur.

Mais ce soir, je n'étais pas seule, mon père était là. Il ne m'arriverait rien de grave si je restais près de lui. Je lui adressai un grand sourire hypocrite et fis mine de retourner vers la maison. Du coin de l'œil, je le vis s'agiter nerveusement avant d'opérer un demi-tour, comme s'il avait oublié quelque chose. Je profitai de cette opportunité pour me précipiter vers le coffre et me cacher à l'intérieur. Quelques minutes plus tard, le vrombissement assourdissant du moteur retentit et la voiture démarra.




J'étais recroquevillée dans cet endroit exigu et malodorant depuis sûrement plus d'une heure, quand finalement, mon père coupa le contact. J'entendis ses pas s'éloigner peu à peu et je sortis discrètement de ma cachette.





꧁•❅──────✧ℕ𝔻𝔸✧──────❅•꧂


Bienvenue dans ce premier chapitre mes stars !

Vous avez intérêt à aller très très bien sinon je vous envoie dans mon histoire et je ne garantis pas votre survie.

C'est parti !


Je vous retrouve ici pour ce prologue qui vous donne les principales informations sur la vie d'Eli... qui d'ailleurs s'apprête à faire la plus grosse bêtise de toute son existence.

Bref, bienvenue dans le monde d'Elizabeth Evans ! ও

Pour l'instant tout à l'air d'aller plutôt bien n'est-ce pas ? C'est normal, ce n'est que le début... haha.

J'ai tellement hâte de vous poster la suite !!!

—      Lily, arrête tes bêtises et occupe-toi de nous. T'as notre avenir à écrire là.

Ah, je crois qu'on m'appelle... je vous laisse.

Kiss les loustiques !

ℒ𝒾𝓁𝓎 ♡

Instagram et Twitter : @lilygreybooks

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