1. Rencontre ensoleillée
🏮 N'oubliez pas de voter mes petits cupcakes ! 🧁
• Bonne lecture ! •
Trois mois plus tôt...
Je gère, tout va bien.
J'ajuste le carton dans mes bras et accélère le pas. Si je n'y suis pas dans quelques minutes, ma place pourrait être prise. Mais il faut dire que ce que je transporte est tout sauf léger, et surtout, c'est fragile. Je ne pourrai rien vendre si je détruis mon travail.
Le soleil timide de mars montre ses premiers rayons de l'après-midi et le son de mes pas résonne sur les pavés de la rue principale. Le brouhaha du marché se fait entendre et des gens se pressent pour rejoindre les stands. Je me faufile à travers la foule en lançant des "pardon" à tout-va. J'ai l'impression d'être minuscule au milieu de toutes ces personnes.
Mais alors que j'y suis presque, je trébuche sur le pied de quelqu'un (franchement, les gens ne peuvent pas ranger leurs pieds ?) et je tombe en étoile sur le sol, le contenu de mon carton s'étale sur le sol dans un tourbillon de chantilly, de chocolat et de vermicelles multicolores.
— Non ! je m'exclame en me relevant.
Les personnes présentes s'arrêtent autour de moi, mais au lieu de m'aider, préfèrent me regarder tout remettre dans la boîte. Évidemment. Ce serait trop demander un petit service ? Mais je me retrouve à genoux sur le sol froid, les joues écarlates, à nettoyer mon bazar.
— Tu as besoin d'aide ? me demande une voix.
Je relève la tête et fais face à un immense sourire. Du moins, c'est la première chose que j'aperçois du garçon debout devant moi. Il a un sourire immense, et de grands yeux bleus. Il a le même âge que moi, peut-être un an de plus. Il se penche et s'accroupit pour m'aider à tout ramasser.
— Mais dis donc, tu n'es pas la fille qui vendrait des cupcakes ?
C'est sûr que je ne passe pas inaperçu. Mon tablier bleu ciel sur lequel est cousu un cupcake attire tous les regards. Et ce n'est pas comme si je transportais ces mêmes petits gâteaux.
— Si, j'acquiesce timidement, la gorge nouée. Je m'appelle... Léa.
Oh mon Dieu. J'ai même réussi à buter sur mon prénom. Mais je ne compte pas me laisser démonter par un garçon.
— Moi, c'est Daniel, enchanté.
On se relève et il prend mon carton sous son bras avant de me tendre la main. Hésitante, je la serre, mais pas trop longtemps, puis je me retire.
— Hum... eh bien, je vais te montrer où on est.
— C'est bon, dis-je confiante, je crois savoir que nous ne sommes pas loin.
— Tu n'as pas besoin que je t'accompagne ? me demande Daniel tandis que je lui reprends ma propriété du bras. Je comptais aller m'acheter des churros, mais, pour toi, je peux faire demi-tour.
— Oui... mais non. Merci, réponds-je en secouant la tête. Je suis une grande fille alors, je vais me débrouiller.
— Tu en es sûre ? insiste-t-il et je commence à m'impatienter. Je viens de te voir t'étaler sur le sol.
Piquée qu'il me rappelle ma chute, et surtout de manière aussi peu subtile, je réponds sèchement.
— Certaine.
— Très bien alors, je vais te laisser, "Léa grande fille". On se voit au stand.
Il me salue et je tourne les talons sans lui rendre son signe. Il y a des gens qui sont énervants ici. Je trouve rapidement le stand et commence à m'installer, à présent détendue. La plupart de mes cupcakes sont intacts, même si certain... bref, je les mangerai moi-même. Je dépose mes confections sur la nappe que j'ai installée et saupoudre des petites paillettes dorées tout autour. Je dépose le portant indiquant le prix sur la table et tape dans mes mains, satisfaite. Soudain, je vois Daniel qui revient et qui s'empare d'un de mes cupcakes ratés avant de le manger.
— Ça, c'est pour moi ! dit-il la bouche pleine.
Je déteste les gens qui parlent la bouche pleine.
— Hé ! repose ça ! ordonné-je.
Il repose le gâteau à moitié entamé sur mon tabouret.
— Quoi, tu veux le manger ? me demande-t-il.
Respire Léa, respire.
— Non, je... enfin finis-le, mais n'en mange pas d'autres.
— À vos ordres, m'dame.
Je lève les yeux au ciel et il rit. Il me rejoint de l'autre côté et, très bientôt, les clients arrivent.
🧁•🏮•🧁•🏮
Et bientôt, c'est cela à chaque marché. Daniel me taquine sans cesse derrière le stand, s'amuse à me faire bouillir. Le pire, c'est quand il en rajoute une couche devant les clients. Il fait des blagues pas drôles auxquelles il est le seul à rire et les fait fuir. Mais je dois avouer qu'il est plutôt mignon avec sa mèche brune qui lui tombe devant les yeux. Il m'énerve, mais je l'aime bien.
Il anime bien mes après-midis, surtout lorsque les clients se font rares et que l'ambiance est calme. Tous les dimanches, on se retrouve. Il vend des haïkus qu'il fait lui-même. Il les écrit de sa plus belle écriture sur une petite carte et les décore avec de petits objets découpés sur le thème abordé dans le texte. Ils partent comme des petits pains.
Lorsqu'il va chercher notre goûter dans le café d'en face, j'en profite souvent pour jeter un coup d'œil à ses créations et je dois avouer qu'il est plutôt doué. Je ne connais pas beaucoup de garçons littéraires, mais j'adore ce qu'il écrit.
Peu à peu, nous sommes devenus bons amis, jusqu'à nous échanger nos numéros et nous parler pratiquement tous les soirs. Ensuite, on s'appelle dès qu'on a du temps. On est même sorti quelques fois en ville pour manger un cookie et pour siroter des milkshakes au soleil.
De bons amis, nous sommes passés à amis, puis amis proches. Il vient parfois me chercher à la sortie du collège, car il termine les cours généralement plus tôt que moi, pour ensuite traîner.
Et puis...
Je me suis autorisée à craquer pour mon partenaire de stand.
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Ça vous a plu ? 🧁
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